Au moment où la tension devient presque palpable entre les négociateurs de l'orange bleu, Jules Gheude m'envoie la traduction de l'édito : « Les Pays-Bas souhaitent la bienvenue à la Flandre » de Dirk Castrel dans « Gazet van Antwerpen »
Pour deux Néerlandais sur trois, une réunion des Pays-Bas et de la Flandre est une idée séduisante. Quatre sur cinq se prononcent en faveur d’une coopération plus intensive. C’est ce que révèle une enquête commandée par la chaîne néerlandaise commerciale RTL. C’est fort aimable de la part de nos voisins du Nord, mais 83% d’entre eux sont finalement convaincus que la Belgique ne va pas se scinder et qu’elle restera un Etat indépendant.
Dans un sondage internet organisé hier par ce journal, 45% des participants, soit moins de la moitié, sont toutefois partisans d’une fusion de la Flandre avec les Pays-Bas. Une large majorité voudrait que la Wallonie aille à la France. Presque 60% pensent que les fusions seraient positives tant pour la Flandre que pour la Wallonie. Un sondage vaut ce qu’il vaut, mais il confirme généralement une tendance.
En Wallonie, un mouvement rattachiste existe dejà depuis plusieurs années et il mène campagne pour l’annexion à la France. Les rattachistes ont même créé un parti politique, qui s’est déjà présenté quelques fois aux élections. Sans succès. Le taux des adeptes reste extrêmement minime. Le mouvement est un phénomène marginal sans influence, considéré comme une sorte d’association folklorique. Cela ne gêne nullement les rattachistes, convaincus qu’ils sont que les oppositions flamando-wallonnes finiront tôt ou tard par rendre impossible la formation d’un gouvernement fédéral. Il faudra alors discuter, entre gens raisonnables, du partage des biens. Ensuite, l’annexion de la Wallonie à la France s’avérera être le meilleur choix. Reste à savoir si une extension de territoire avec une région qui n’est pas tellement brillante sur le plan économique, suscite l’enthousiasme à Paris.
En 1945, un Congrès national wallon proclama témérairement l’indépendance de la Wallonie. Il s’agissait d’un congrès de circonstance et sa décision, qui fit grand bruit à l’époque, est restée lettre morte. Depuis lors, quelques ténors socialistes wallons ont fait remarquer, en périodes de haute tension communautaire, que la Flandre ferait bien de chanter un ton plus bas, sinon l’annexion à la France pourrait être davantage qu’un rêve. Cela n’a guère fait impression. (…)
Même sans avoir percé notre technologie de pointe institutionnelle, les Néerlandais auront en attendant bien compris que la Belgique est un pays complexe où, par exemple, la formation d’un gouvernement peut s'éterniser, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui. (…)
Aujourd’hui ou au plus tard demain, nous saurons si un accord est atteint sur le schéma de Leterme (…) On doit enfin connaître la couleur.
Nous attendons maintenant un sondage semblable en France...