Le 24 juillet 1967, bouleversé par l'accueil délirant de Montréal, le général de Gaulle criait sa phrase la plus célèbre de ce côté-là de l'Atlantique, du haut du balcon de l'Hôtel de ville. Celle que personne n'avait osé attendre : « Vive le Québec libre ! »
Je reste stupéfait de la force, de la justesse et de la pertinence de ce discours... et de son actualité.
De mon ami François Lemaire
Je relève dans le discours du Roi, outre une prononciation toujours aussi plate de la langue française, l'apparition d'une curiosité grammaticale :
"La diversité des cultures de notre pays, si elle est bien vécue, constitue un formidable atout."
Mais est-elle bien vécue, cette diversité ? Il me semble qu'il est le mieux placé pour en juger. Au demeurant, plusieurs variantes s'offraient :
A/ "La diversité des cultures de notre pays, si elle était bien vécue, constituerait un formidable atout."
Mais cette tournure indiquerait l'irréalité de la condition. Voilà sans doute pourquoi elle fut écartée.
B/ "La diversité des cultures de notre pays, quand elle sera bien vécue, constituera un formidable atout."
On vit d'espoir, mais à ce point là...
C/ "La diversité des cultures de notre pays, quand elle est bien vécue, constitue un formidable atout."
A mon avis celle-ci indique la véritable pensée du Souverain. La tournure peu usitée mais à mon sens néanmoins correcte qu'il emploie provient peut-être d'une traduction du néerlandais, ou d'une influence flamande. On sait en effet la difficulté de faire correspondre "quand" et "si" avec "als" et "wanneer".
D'une manière plus politique et moins littéraire, et en toute compassion, je pense qu'il aurait dû saisir l'occasion du tangage communautaire actuel pour abdiquer en faveur de son fils. "Ca passe ou ça casse" est en effet en train de remplacer "l'union fait la force".
Au moins, il aurait pû terminer ses jours paisiblement et laisser le fiston prendre le flambeau.
Bien vu !
Reçu en complément un pastiche du discours. Excellent !
C’est l’occasion de revenir sur la question que beaucoup se posent sur les modalités pratiques de réunion de la Wallonie (et de Bruxelles si ses habitants le veulent…) à la France.
Il est évident qu’il y aura, par la force des choses une transition inévitable. Une période de flottement qui sera mise à profit par nos adversaires tant belgicains (La Belgique amputée, mais continuée…) qu’indépendantistes francophobes. C’est le rôle, le devoir même, de tous les rattachistes-réunionistes raisonnables de faire en sorte que cette période soit la plus courte et la mieux préparée possible. Mais, avec des arguments solides et autre chose que des incantations ou des… imprécations ! En s’inspirant de ce qui a (presque) réussi ailleurs, comme par exemple au Québec où « c’est le parti de René Lévesque qui a inauguré la démocratisation des partis politiques par la base, en misant au maximum sur l’apport de chacun de ses membres, aussi bien pour son programme que pour son organisation et son financement »... (*)
Mais il est temps de s’y mettre ! (**)
Cette période transitoire est surtout inévitable pour des raisons essentiellement pratiques pour se conformer à l’article 53 de la Constitution de la Vème République du 4 octobre 1958 que peu, même chez les réunionistes, connaissent. Et qui prévoit explicitement le double referendum. En France et dans les futurs nouveaux territoires.
Dans l'attente de la formation d'un gouvernement (Oranges-bleus... ou le "remake" d'un navet ?) on n'a connu aucune rentrée parlementaire qui exprime une tension aussi palpable entre les communautés.
Pour la composition du Bureau de la Chambre tout d'abord où les francophones se sont opposés aux Flamands qui estiment (comment leur donner tort, objectivement ?) que « le Vlaams Belang est, jusqu'à nouvel ordre, un parti démocratiquement élu ».
Pour la prise en considération de quatre propositions flamandes de demande de scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde ou 75 députés flamands ont voté pour traiter ces propositions en urgence, 45 députés francophones, contre !
Tout ça sent la musculation ! A moins... qu'il ne s'agisse d'une évolution péjorative du système ?
Pour compléter cette petite analyse, il est amusant de rappeler que depuis la révison constitutionnelle de 1993, seule la Chambre peut faire tomber le gouvernement. Et... que sans l'apport de la N-VA, la majorité "orange-bleue" n'a pas la majorité absolue... Ce parti est donc clairement en position d'imposer ses choix !
« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de
chercher la vérité et de la dire » (Jean Jaurès)
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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement
qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite
Yourcenar)
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« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)
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