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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 07:57

Un ami vient de m'envoyer cet avis pertinent de Michel Legrand de GERFA.
Il semble qu'on nous refasse, en plus grave, le coup de l'achat des avions américains (hors prix !). Souvenons nous du choix de F16 (européens !) en lieu et place des Mirages (non-européens évidemment puisque français...) 

Il parait assez évident qu’on essaye de nous imposer l’achat de l’avion américain F35 pour remplacer nos F16. « On », c’est le lobby militaro-industriel américain, c’est la droite atlantiste et pour une partie les décideurs flamands !

Si cette opération devait se faire, les Wallons en seront les principales victimes consentantes et malheureusement silencieuses. Ils seront en effet quatre fois arnaqués !...

D’abord parce que le cout de cet avion est disproportionné et grèvera inutilement les finances publiques auxquelles les Wallons contribuent.

Ensuite parce que l’industrie wallonne ne recueillera rien de cette opération, alors qu’elle dispose d’un savoir-faire aéronautique reconnu et alors que les industriels hollandais en feront leurs choux gras.

Enfin, parce que l’achat d’un nombre réduit de F35 impliquera la fermeture à moyenne échéance de la base de Florennes.

Et ce n’est pas tout puisque l’achat du F35 permettra de confirmer la création de l’armée bénéluxienne dans laquelle la Wallonie compte pour quantité négligeable (3,5 millions d’habitants pour 27 millions et un PIB de moins de 10% de l’ensemble). Cette armée bénéluxienne parlera néerlandais en interne et anglais au niveau européen.

Par contre, nos « amis » du Nord seront particulièrement contents que l’industrie wallonne ne recueille rien, que les avions soient transférés en Flandre et que l’aviation prenne une couleur orangiste après la marine déjà sous la coupe hollandaise.

On peut s’étonner que les politiques wallons soient aussi discrets dans ce dossier et préfèrent parler du prix du kw/heure plutôt que de se préoccuper d’un enjeu politique et industriel majeur.

Enfin, il faut s’étonner du silence assourdissant du MR qui , il y a deux ans, était monté en ligne dans les problème de défense et qui parait maintenant totalement anesthésié. Les mâles déclarations de Denis DUCARME (*) restent manifestement sans suite".
Michel Legrand

 

(*) Sans compter le silence assourdissant sur ce sujet du fameux (j'ai failli écrire "fumeux") Colonel Gennard qui se révèle de plus en plus belgicain.

 

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 11:34

Communiqué du Mouvement du Manifeste Wallon

Le Mouvement du Manifeste wallon s’est intéressé, au cours de ces derniers mois, au difficile cheminement du projet de réforme du Ministre J.C.MARCOURT, touchant le « Paysage de l’enseignement supérieur et universitaire ».

Au lendemain de l’accord obtenu par le Ministre de l’Enseignement Supérieur avec les Recteurs des six institutions universitaires principales de l’espace Wallonie-Bruxelles, le MMW, a analysé en Conseil d’administration  la substance de ce récent  accord, à la lumière de sa revendication, toujours confirmée, d’une régionalisation de l’Enseignement ; et il entend faire connaître sa forte déception à cet égard, au vu de la conclusion des multiples concertations.

Tout en reconnaissant avec satisfaction que de réelles avancées sont par ailleurs acquises, notamment pour faire admettre par tous la nécessité d’un dialogue et d’une coopération plus intenses et concrets entre les différentes institutions et réseaux d’enseignement supérieur et universitaire, le Mouvement du Manifeste wallon entend se distancier de la manière la plus nette , des orientations et principes directeurs adoptés mentionnés ci-après ; ils trahissent en effet, selon le MMW, une volonté claire de préservation du modèle de gestion politique et organisationnel COMMUNAUTAIRE de ce type d’enseignement, bien plus qu’ils ne font apparaître une réelle émergence d’un nouveau modèle de structuration REGIONALE  ET  INTER-REGIONALE, modèle que le MMW considère comme bien plus prometteur, en termes de dynamisation et de transversalité, dans la perspective du redressement wallon et bruxellois :

1. L’organe supérieur de coordination mis en place, qu’est l’Académie unique ARES, instituée dans un but de recherche permanente de qualité et d’excellence, est exclusivement conçu et organisé selon la configuration communautaire traditionnelle, sans prévoir aucun espace réel pour une vraie coordination universitaire wallonne préalable ;

2. La distinction territoriale entre l’enseignement présent dans le Brabant wallon et celui en place en Région bruxelloise , distinction initialement introduite avec clairvoyance dans le projet ministériel, a été finalement fortement gommée par le Ministre, sous la pression principalement de l’Université Catholique de Louvain, institution agrippée  à sa seule compréhension communautaire traditionnelle de sa mission et de sa gestion ;

3. Les pôles géographiques ou « académiques », destinés à permettre dans l’espace des regroupements d’institutions d’enseignement supérieur, sont définis en fonction d’un découpage territorial passéiste et purement conventionnel de la Wallonie, scotché aux désuètes limites de provinces, dans une large méconnaissance des nouvelles unités territoriales de base que sont les bassins de vie et les bassins scolaires ; de cette médiocre appréhension du paramètre territorial, découle, à titre d’exemple, un isolement inacceptable de l’espace d’enseignement correspondant à l’actuelle Province de Hainaut, espace censé remplir à lui seul, contre toute raison, la double fonction de pôle et d’ « inter-pôle »  d’enseignement supérieur et universitaire…

En conclusion, pour ces raisons principales, le Mouvement du Manifeste wallon entend exprimer ses nettes réserves quant aux potentialités de la nouvelle ‘architecture’ esquissée, et ce, eu égard aux objectifs primordiaux du développement régional, du relèvement sensible du taux de réussite des étudiants, et d’une démocratisation vraiment accrue de l’accès des jeunes à ce type d’enseignement.

Le MMW appelle donc à une reconsidération approfondie du projet de réforme dont il est question, et ce , dans l’intérêt même tant du niveau de qualité de l’enseignement, de la recherche, et de la gestion des institutions elles-mêmes, que des populations étudiantes concernées et de la redynamisation du tissu socio-économique des Régions.

                                                    Pour le Conseil d’Administration du Mouvement du Manifeste wallon,

                                                                                                                  Jean LOUVET , Président

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:27

Par Jules GAZON, Professeur émérite, HEC, Ecole de gestion de l’Université de Liège.

 

 

Il y a 3 ans, les responsables politiques francophones s’opposaient à toute réforme institutionnelle n’étant demandeurs de rien. Aujourd’hui, ils sont prêts à céder aux exigences flamandes : transferts de compétences et responsabilisation financière des entités fédérées, abandon des principales exigences francophones sur BHV. Si l’on devait conclure sur cette base, on pourrait se réjouir au moins d’une chose : que Bart de Wever ait exigé que « saine gouvernance » aille de pair avec « responsabilisation », qu’un « renouveau politique» s’impose pour en finir avec une représentation pléthorique tout en s’attaquant aux rentes de situation que se sont octroyées nos élus.

Quel sens donner à ce combat répété d’élection en élection pour sauver ce qui justifie encore la subsistance de l’Etat -l’essentiel du lien solidaire entre les Régions- sachant que ce dernier bastion sautera une prochaine fois. Car, telle est la volonté de 80% de Flamands ! S’il est légitime de vouloir sauver la Belgique, encore faudrait-il que celle qui s’annonce conserve les attributs d’une nation. L’a-t-elle jamais été malgré les efforts des historiens et des hommes politiques ? Dès sa création, très vite, les nationalistes flamands ont revendiqué leur propre identité. Comment pourrait-il en être autrement ? La majorité des Belges n’ont jamais vraiment communiqué entre eux : l’unilinguisme français dans un premier temps, le bilinguisme ensuite, ayant échoué.

Dernière tentative, de plus en plus relayée par les média, mais caractéristique stratégique du perdant : rester dans le sillon d’une Belgique pérenne feignant sa survie parce que la difficulté et le coût du séparatisme seraient supérieurs à celui déjà exorbitant des négociations à répétition. A se demander si l’on défend l’intérêt collectif ou des positions personnelles ! Le cynisme est à son comble quand, à ce discours, s’ajoute la reconnaissance sous le manteau d’une mésentente totale entre la majorité des négociateurs flamands et francophones. Preuve d’un désarroi extrême : ceux-là même qui défendent la Belgique qui se meurt, jouent les Cassandre assimilant le séparatisme à un mur opaque entre Flamands et Francophones, qui, chacun chez soi, ne pourraient être qu’ennemis. Leur désamour inavoué vis-à-vis de l’autre communauté irait-il jusqu’à vouloir empêcher qu’une fois séparés, certes parce que les Flamands l’auront voulu, nous devenions amis? Si nous le voulons, la fin de la Belgique peut paradoxalement sauver la belgitude dès lors que celle-ci se perçoit comme une façon d’être : notre surréalisme belge, notre sens de l’auto-dérision.

Divorçons à l’amiable en prenant le temps, une ou deux législatures s’il le faut, avec l’objectif déclaré de gérer les modalités de la scission en poursuivant la gestion du socio-économique dans l’intérêt commun. Nous partagerons la dette dont la charge respective ne sera pas simple à définir. Mais nous aurons l’intelligence de ne pas prêter le flanc à la spéculation internationale. Nous laisserons la dette antérieure dans un pot commun jusqu’à apurement, vis-à-vis duquel nous nous porterons débiteurs solidaires. Il en sera de même pour notre patrimoine et nos richesses culturelles que nous pourrons, suivant le cas, maintenir sous usage commun si tel est notre intérêt, comme l’Europe le promeut au travers des coopérations transfrontalières. Par ailleurs, contrairement à divers commentaires, personne n’aura intérêt à menacer les bienfaits réciproques de l’interdépendance économique actuelle entre Régions. Ce ne sont pas quelques modifications de programme informatique pour gérer nos échanges comme cela se fait pour les échanges internationaux qui pousseront les 2 entrepreneurs, qu’ils soient flamands ou francophones, à renoncer aux bénéfices que leur procurent actuellement leur implication commerciale et leur investissement dans la région voisine.

Sans développer ici les aspects juridiques inhérents tant aux délimitations territoriales futures qu’à la reconnaissance internationale de nouveaux Etats, il n’y aura pas de problème majeur si la scission du pays se fait à l’amiable. Ce qui ne signifie pas l’absence d’avis oppositionnels de certains Etats européens. De même, le devenir institutionnel de Bruxelles et de sa périphérie fera l’objet d’une négociation ardue, dès lors que les francophones, forts de la volonté des Bruxellois, s’opposeront à l’intégration de la Région bruxelloise à la Flandre sous quelque forme que ce soit(i). Sans aucun doute dans ce contexte, il sera fait appel à l’intervention de Puissances internationales et singulièrement européennes. Mais, malgré les velléités divergentes qui se manifesteront, le fil conducteur sera de laisser la liberté de choix aux habitants de Bruxelles et de sa périphérie. Soulignons toutefois que le projet d’agglomération que soutiennent diverses analyses économiques, ne doit pas être remis en cause par le devenir institutionnel de Bruxelles, car on peut facilement concevoir une agglomération transfrontalière. Je n’évoquerai pas l’avenir de la Flandre, qui, reconnue au plan international, pourra prospérer comme elle l’entend. Quant à la Wallonie, si on peut comprendre les velléités indépendantistes, il aurait fallu d’abord qu’elle se soit redressée depuis longtemps à travers son taux d’emplo (II), comme l’y invite justement Johan Van de Lanotte, pour qu’une indépendance soit économiquement et socialement soutenable. Une union de la Wallonie et Bruxelles est-elle possible ? Si conformément à diverses publications officieuses, les Bruxellois n’adhéraient pas à cette option, les Wallons devraient en prendre acte rapidement et en tirer toutes les conséquences en se concentrant sur leur intérêt propre. Inutile de reproduire les problèmes de la Belgique actuelle en constituant par la scission, un nouvel Etat composé de deux Régions où le lien solidaire serait à nouveau remis en cause. Reste pour la Wallonie, l’union à la France, seule issue, si on veut éviter le naufrage de notre sécurité sociale et une réduction drastique du pouvoir d’achat des Wallons. Mais les Wallons en France, avec les Bruxellois s’ils le souhaitent, sous des modalités qui intègrent l’essentiel de nos spécificités comme l’autorise la Constitution française, auront à réviser maints comportements de gouvernance publique. Le temps n’est-il pas venu d’un appel à la France de la part des Autorités wallonnes ?

 

(I) Ma « carte blanche » du 15 août 2010 non publiée, mais largement diffusée sur internet

(II) Le taux d’emploi est le pourcentage de personnes qui dans la tranche d’âge de 15 à 64 ans, ont un contrat d’emploi à temps plein ou à temps partiel.

Quelle que soit la configuration institutionnelle post-scission, retenons que Flamands, Wallons et Bruxellois deviendront les meilleurs intermédiaires économiques et culturels les uns pour les autres, en raison d’une profonde connaissance réciproque. Et que nous nous parlerons enfin sans complexe, ni hostilité linguistique.

Séparés, nous redeviendrons amis.

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 04:06

Matthias E. Storme, juriste, professeur de droit à l’U. Antwerpen la K.U.L. (Il y enseigne le droit civil, la procédure civile, le droit comparé et européen) et « orangiste » a publié récemment un texte intéressant sur son blog. Il y apporte un éclairage peu conforme à ce qu’on entend généralement en matière de devenir des ex entités belges en cas de scission de l’Etat. Sa proposition aurait l’avantage pour la Flandre d’éviter les obstacles régulièrement cités en matière de reconnaissance internationale.

 

Evidemment, je ne partage pas - mais alors, pas du tout et pour cause -  l’extension qu’il fait de sa proposition à la Wallonie !

 

Voici son texte :

 

Un Plan “N” pour la Flandre (et Bruxelles).

 

Un des moyens de chantage régulièrement invoqués ces derniers mois contre les partisans d’une sécession de la Flandre consiste à dire qu’une Flandre qui se séparerait de la Belgique serait automatiquement en dehors de l’Union Européenne et que, si elle voudrait en faire partie et bénéficier de ses atouts, devrait demander son admission comme état-membre, sous-entendu que les francophones te leurs alliés seraient bien en mesure de créer des conditions draconiennes à une telle accession.

 

En premier lieu, cette thèse implique que ce qui resterait de la Belgique resterait aussi automatiquement en tant que tel état membre de l’Union, mais oublie un peu vite que celui qui hérite la Belgique, hérite ses dettes et sera tenu à la dette entière de la Belgique. En plus, certains juristes font une distinction très spécieuse entre une sécession et une dissolution de la Belgique. Je n’entre pas dans ce débat pour le moment, par ce qu’il y a une autre possibilité très intéressante pour la Flandre de se libérer de ce chantage, un Plan “N”.

 

Le fondement de ce Plan “N” se trouve dans l’article 355 alinéa 3 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) combiné avec le Statuut voor het Koninkrijk der nederlanden (Statut du Royaume des Pays-Bas) (1). Ce Statut a été créé par une loi du 28 octobre 1954, modifié plusieurs fois depuis lors, et est reconnu dans les Traités européens.

 

Ce Statut des Pays-Bas (au pluriel) règle les relations entre les pays “Nederland” - au singulier -, Aruba, Curaçao et Sint-Maarten en tant que quatre pays qui ont convenu de mener une politique étrangère commune et de maintenir une défense commune et une nationalité commune (Nederlanderschap) et de former un royaume sous la maison d’Orange. D’autres matières peuvent être déléguées de commun accord aux institutions communes du royaume (art. 3 du Statut). En d’autres mots, il s’agit d’une confédération entre Nederland et 3 pays plus petits.

 

La Flandre pourrait également accéder en tant que pays à ce Statut du royaume des Pays-Bas (au pluriel) en gardant toutes les compétences sauf celles qui viennent d’être nommées. On devrait fusionner notre armée avec celle des Pays-Bas et les relations étrangères seraient transférées aux institutions communes du royaume. Et on pourrait bénéficier de notre nationalité naturelle, la néerlandaise.

 

Une telle accession mettrait directement fin au chantage “Union européenne”. La Flandre continuerait à faire partie intégrante de l’Union européenne en tant que territoire européen faisant partie de la confédération des Pays-Bas. Le statut de Flandre ne se réduirait non plus à celui d’Aruba, Curaçao et Sint-Maarten. Ces 3 pays sont membres associés de l’Union européenne en tant que “pays d’outremer” (2), statut par lequel ils font partie du Marché commun mais ne sont pas soumis au droit de l’Union européenne dans tout ses aspects. Puisque la Flandre est un territoire européen et non pas un territoire d’outremer, l’article 355 alinéa 3 du TFUE serait applicable. Cet alinéa dispose que “Les dispositions des traités s'appliquent aux territoires européens dont un État membre assume les relations extérieures”.

 

Cette solution est également attrayante pour les Pays-Bas: le royaume aurait 6 millions de citoyens supplémentaires et la moitié de son potentiel économique en plus. Le royaume rapprocherait les grands pays auxquels il aimerait être un peu plus égal. Si une majorité des Néerlandais n’exclue même pas une union complète, cette solution intermédiaire trouverait certainement suffisamment de soutien au Nord.

 

En plus, ce Plan “N” ne serait pas seulement intéressant pour la Flandre, mais également pour Bruxelles. Bruxelles pourrait accéder au Royaume des Pays-Bas en tant que pays à part entier (et non seulement région à part entière) sans déléguer plus de compétences que celles susnommées, sans faire partie de la Flandre, et ayant sa propre voix dans le Royaume. Et une telle accession ne changerait pas le statut linguistique.

 

Il serait d’ailleurs même pour la Wallonie une bonne idée de réfléchir à une accession au royaume, en tant que pays à part entier évidemment.

 

Est-ce le scénario idéal pour la Flandre ? Pas à tout les égards, p.ex. par ce que cela ne nous donne pas une voix séparée aux délibérations européennes; cela exige en effet une révision des Traités. Mais au moins cette solution nous immunise contre le chantage “franco-belge”.

 

(1) http://wetten.overheid.nl/BWBR0002154, ou http://nl.wikisource.org/wiki/Statuut_voor_het_Koninkrijk_der_Nederlanden

(2) http://europa.eu/legislation_summaries/development/overseas_countries_territories/index_nl.htm

 

 

Texte original : http://vlaamseconservatieven.blogspot.com/2010/11/een-plan-n-voor-vlaanderen-en-brussel.html

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 12:00

 

Une réunion capitale des présidents de parti s’est tenue ce lundi soir, à l’initiative de Monsieur Jean-Luc Dehaene, afin de prendre connaissance d’une proposition de fond dans le dossier BHV. Elle devrait conditionner l’avenir de nombreux Francophones.

 

La formule de scission proposée s’inspirerait fortement du texte du quasi-accord de 2005 négocié par Monsieur G. Verhofstadt  et devrait en toute logique s’accompagner de compensations significatives pour les Francophones.

 

Dans cette perspective, l’Action Fouronnaise et le Groupe « Retour aux Libertés » ont largement diffusé une actualisation de leur cahier de revendications qui concluait que la seule solution acceptable est le bi-régionalisme mais que dans l’immédiat certaines avancées iraient dans le sens de ce statut sui generis bi-régional et bi-communautaire :

- Dans bon nombre de domaines, des accords de coopération entre les Régions et Communautés, notamment dans les domaines sociaux, culturels, sportifs, éducatifs et de l’emploi, permettraient de dégager des solutions sages et respectueuses de tous.

- La ratification sans réserve et l’application immédiate par la Belgique de la convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales serait également un outil pour la sauvegarde et le rétablissement de nos droits avec en corollaire :

- La pérennisation du régime des facilités à Fourons, commune à statut linguistique spécial. Les facilités ont été « bétonnées » pour les Fourons comme pour les communes de la périphérie lors de négociations précédentes. Si des nouvelles mesures sont prises pour « bétonner » les facilités, Fourons doit en bénéficier également.

·     Dans cet ordre d’idées, la Commission permanente de Contrôle linguistique (siégeant sections réunies lorsqu’elle doit étudier un dossier fouronnais) devrait obtenir des pouvoirs réels en étendant ses compétences aux lois sur l’emploi des langues en matière judiciaire et sur toutes les réglementations en matière linguistique même celles qui découlent des lois spéciales du 8 août 1980.

·     Il conviendrait également que le Conseil d’Etat se réunisse en chambres bilingues lorsqu’il est question des communes de la frontière linguistique.

·     Le mot « formulaires »  devrait impérativement être réintroduit dans la liste des documents qu’il est possible d’obtenir en français supprimant ainsi  les effets négatifs de l’arrêt n° 14.241 du 12 août 1970 (arrêt Ginion).

·     Pour faire l’équilibre avec ce qui est proposé pour les communes de la périphérie, la nomination du bourgmestre des Fourons serait faite par le gouverneur du Limbourg au sein du collège des gouverneurs de province.

- La possibilité pour les mandataires francophones, de s’exprimer librement en français lors des conseils communaux, des réunions de commissions, des collèges, du conseil de l’aide sociale et des bureaux permanents. Il est impératif que le mandataire puisse exercer son mandat dans sa langue (y compris lorsqu’il écrit au bourgmestre, au collège ou à la tutelle et qu’une aide lui soit accordée pour prendre connaissance des dossiers établis dans la langue officielle de la Région).

- Le retrait pur et simple des tristement célèbres circulaires du gouvernement flamand (Peeters, Martens, Van den Brande, Keulen) ;

- la possibilité pour la Communauté française et de la Région wallonne (ou la COCOF) de subsidier en direct des infrastructures, des associations culturelles ou sportives ainsi que la libre accessibilité aux télévisions et médias francophones ;

-  La possibilité de laisser organiser l’enseignement francophone aux Fourons par la Communauté française Wallonie-Bruxelles ;

- La suppression dans les décrets et réglementations flamandes de toute référence à un quelconque critère de sélection basé sur la langue, en matière de logement, de sport, d’accès à la propriété…

-  Puisque J.L. Dehaene propose la concomitance des scrutins fédéral, régional et européen (à la date des élections européennes), nous demandons que les Fouronnais qui se rendent à Aubel pour voter puissent également y voter pour le Parlement wallon.

 

Il nous semble important de préciser que la majorité de ces revendications sont également applicables et capitales pour les Francophones de la périphérie.

 

Dans le cadre de la négociation actuelle, les Francophones et Wallons de Fourons confrontés à un harcèlement chaque jour plus pesant de la Flandre, aux brimades et à l’arrogance des nationalistes flamingants, ne comprendraient pas que des avancées significatives notamment en matière d’enseignement, de culture, de sport,… soient obtenus pour les Francophones de la périphérie et qu’ils soient, une fois de plus, les laissés pour compte.

 

Nous en appelons donc à une nécessaire et pressante solidarité francophone et wallonne.

 

Le chef de Groupe         Le Secrétaire général             Le Président

Retour aux Libertés,     de l’Action Fouronnaise,        de l’Action Fouronnaise,

 

José SMEETS.                    Jean-Louis XHONNEUX.           José HAPPART.

 

Renseignements complémentaires : 04 381 04 00.

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 06:44

Drapeau de la Francophonie La compagnie allemande des chemins de fer a annoncé vouloir renoncer aux anglicismes qui pimentent ses annonces et publicités en réponse de critiques d’usagers et de députés. C’est ainsi que les mots « hotline » (renseignements téléphoniques), « flyer » (brochure), par exemple, seront désormais bannis.

Cette nouvelle AFP est importante. (texte complet)

Comme je l’écrivais depuis quelques années, les Allemands reviennent de beaucoup plus loin que nous, mais ils pourraient bien rattraper vite, dans le contexte du recouvrement de leur sentiment (orgueil) national…

La Deutsche Bundesbahn serait-elle en avance sur la S.N.C.F. ? (*)

Nos luttes associatives françaises, et certains de nos succès (article 2 dans la Constitution, loi Toubon, Aéroports de Lyon…) ont souvent été invoqués comme des modèles à suivre chez eux par nos correspondants allemands du Verein deutsche Sprache


A noter que le ministre des Transports a récemment interdit le recours aux anglicismes dans son ministère, bannissant notamment lez « task force » (groupe de travail) et ‘inhouse meetings » (séminaires)…

 

(*) NDLR :Et ne parlons pas des services publics belgeois en pleine acculturation… puisque même la poste dont la langue internationale officielle est le français s’exprime de plus en plus en anglais… quand ce n’est pas carrément du « franglish »… même en Wallonie !

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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 12:37

GdG-copie-1.jpgOn a fait, en son temps, beaucoup de procès au général de Gaulle à propos de ses idées sur l’Europe. Certains propos occasionnels de sa part, son rejet avant son retour au pouvoir, de la communauté européenne de Défense, enfin son souci majeur et permanent de la destinée de la France l’expliquent dans une certaine mesure. Pourtant, non seulement le Général a toujours eu la vive conscience de la solidarité qui unissait la France aux autres pays de l’Europe occidentale, mais il n’avait en outre jamais oublié tout ce que l’Europe à travers tous ses peuples avait apporté au monde sur le plan de la culture, de la pensée, de la science ainsi que du Droit, apportant ainsi une contribution majeure et collective à la civilisation universelle. Au surplus cette préoccupation s’était manifestée dès le temps de guerre.

 

Elle apparaît notamment dans un discours tenu à l’Albert Hall le 11 novembre 1942 où il est dit : «  la France souhaite tout faire pour qu’en Europe, tous ceux dont les intérêts, le souci de leur défense et les besoins de leur développement sont conjugués avec les siens, se lient à elle comme elle a eux, d’une manière pratique et durable ». Et cette anticipation avait été confirmée le 18 mars 1943 dans un discours devant l’assemblée consultative d’Alger : «  Pour que le vieux continent renouvelé puisse trouver un équilibre correspondant aux ambitions de notre époque, il nous semble que certains groupements devront s’y réaliser, sans que doive bien entendu être entamée la souveraineté de chacun. Ainsi pour ce qui concerne la France nous pensons qu’une sorte de groupement occidental réalisé avec nous, principalement sur une base économique et dont la Manche, le Rhin, la Méditerranée seraient comme les artères, en relation étroite avec l’Orient et les Etats arabes qui cherchent légitimement à unir leurs intérêts pourrait offrir de grands avantages ». Il y a là une sorte d’anticipation prophétique du traité de Rome voire de la politique méditerranéenne à la fois de la France et de l’Europe telle qu’elle sera préconisée par le Général pour l’avenir à la fin de la guerre d’Algérie.

 

Ces réminiscences n’empêchent évidemment pas que ses vues sur l’Europe aient été ultérieurement sensiblement différentes de celles préconisées par Jean Monnet et d’autres milieux voués à la construction de l’Europe. J’examinerai donc d’abord les principes selon lesquels celle-ci devait selon lui s’organiser.

 

Tout d’abord l’Europe n’était pas pour lui, contrairement à beaucoup d’autres, une idéologie. Le Général récusait dans tous les domaines ce concept, d’une part parce qu’il considérait toutes les idéologies comme passagères et donc relatives, et d’autre part parce qu’il y voyait toujours la couverture d’intérêts précis et souvent suspects. L’Europe n’était donc pour lui rien de plus mais aussi rien de moins qu’une construction politique hautement souhaitable dans une conjoncture historique donnée et donc comme un projet relevant de la géopolitique. D’autre part, il rejetait tout à fait la vision fédéraliste préconisée par les adeptes de Jean Monnet. Pourquoi ? Parce que le concept de Nation demeurait pour lui une donnée fondamentale de la vie des peuples, selon lui attestée par l’Histoire, un concept qu’il opposa en outre toujours à celui d’Empire. Or toute nation supposait elle-même l’introduction de la notion de souveraineté, essentielle pour le Général. Il n’y avait pas pour lui de nation, à supposer naturellement qu’elle soit accompagnée d’un Etat, sans souveraineté. Bien entendu cette souveraineté n’incluait pas tous les domaines de la vie mais un certain nombre de prérogatives essentielles de l’Etat, la diplomatie, la défense, la monnaie et dans une certaine mesure le Droit et la langue, tous éléments que la conception fédérale consistait précisément à remettre à un pouvoir supérieur ce qui était pour le Général impossible à admettre.

 

Ce souci de la souveraineté nationale était complété par un autre principe, celui du respect de la diversité qui condamnait à son tour le concept d’intégration. Les peuples avaient une histoire différente. Elle résultait de modes de vie spécifiques, de traditions enracinées, d’aspirations diverses. L’intégration tendait au contraire à les réduire à un modèle uniforme. On connaît sa formule : «  On n’intègre pas les peuples comme on fait de la purée de marrons ». De tout cela résultait une conception de l’Europe basée sur la Coopération. Certes une coopération organisée et non accidentelle, comportant des engagements précis, et relativement contraignants, voire des transferts également révocables de compétence, bref une Europe des nations mais qui à long terme pouvait aboutir à une formule confédérale bien qu’il n’ait jamais à ma connaissance évoqué explicitement ce terme. Voilà donc pour les structures.

 

J’examinerai maintenant quelle était selon lui la vocation de l’Europe.

 

Elle ne devait pas selon lui être seulement un grand marché, bien qu’il n’ait nullement considéré cet objectif comme secondaire. Elle devait être d’abord une aire de civilisation, incarnant certaines valeurs essentielles héritées de la longue histoire de ses peuples et de leur apport respectif à la culture, à la science, aux droits des individus, à la vie en société. La démocratie c’était aussi une de ces valeurs essentielles dont l’Europe devait s’inspirer et qu’il opposait d’ailleurs fréquemment aux prérogatives que tendaient à s’attribuer les oligarchies économiques ou technocratiques.

 

Sa prédilection pour le référendum comme recours direct aux volontés ou aux inspirations des peuple témoignait du même souci. Voilà pour la civilisation.

 

Mais l’Europe devait aussi ambitionner une authentique puissance lui permettant de jouer son rôle, et un rôle important dans le monde, à l’époque entre les deux blocs qui tendaient à se le partager mais aussi par rapport à l’univers des pays sous-développés ou en développement, bref dans le cadre d’un monde multipolaire que le Général voyait poindre à l’horizon et qu’il souhaitait.

 

A cette perspective de puissance, il associait en outre une indispensable volonté d’indépendance. Je rappellerai à ce propos ce qu’il disait à Alain Peyrefitte, le 13 janvier 1963 : « Notre politique, Peyrefitte, c’est de réaliser l’union de l’Europe. Mais quelle Europe ? Il faut qu’elle soit européenne. Si elle est confiée à quelques organismes technocratiques plus ou moins intégrés, elle sera une histoire pour professionnels et sans avenir. L’Europe doit être in-dé-pendante et il ajoutait : « Il s’agit de faire l’Europe sans rompre avec les Américains, mais indépendamment d’eux ».

 

Naturellement cette puissance devait se manifester dans le domaine militaire. Dans ce domaine il y avait l’OTAN. Mais selon lui l’OTAN était en contradiction avec l’idée d’une défense européenne authentique c’est-à-dire apte à veiller aux intérêts spécifiques de l’ensemble des pays composant l’Europe d’alors. Une note, à moi communiquée, destinée au ministère des Affaires étrangères du 17 juillet 1961, le fait apparaître sans ambages. J’en extrais cette phrase : « Il ne peut y avoir de personnalité politique de l’Europe si l’Europe n’a pas sa personnalité au point de vue de sa défense qui a toujours été la base de la politique ». Ajoutant encore dans la même note : « Il y a l’OTAN, mais qu’est-ce que l’OTAN ? C’est la somme des Américains, de l’Europe, et de quelques accessoires. Mais ce n’est pas la défense de l’Europe par l’Europe. C’est la défense de l’Europe par les Américains ». Une défense européenne collective était donc un objectif selon lui hautement souhaitable, sans qu’elle exclut telle ou telle alliance ou le maintien de forces nationales. La force de dissuasion atomique dont il entendit doter la France entrait au premier chef dans cette catégorie. Elle restait naturellement tout à fait nationale, sans exclure qu’elle puisse en cas de péril extrême et par l’exercice de la dissuasion, contribuer efficacement à la défense de l’Europe.

 

La puissance c’était aussi la sauvegarde voire l’accroissement du potentiel économique de l’Europe. L’Europe devait à cet égard, pour les pays la composant ne pas être un « moins » mais un « plus », d’autant que les destructions de la guerre en avaient gravement affecté le potentiel et que, dans le sillage du plan Marshall, elle avait subi une croissante subordination aux moyens financiers et à l’appareil économique des Etats-Unis. Le général de Gaulle n’avait nullement pour doctrine un nationalisme économique étroit. L’ouverture des frontières avec les pays voisins de la France, fondement du Marché commun et le traité de Rome l’avaient amplement fait apparaître. Encore tenait-il à ce que l’Europe cultive un développement économique à la fois spécifique et autonome, et en même temps dans une posture d’égalité et d’équilibre avec le monde extérieur. On doit y rapporter son souci du maintien d’une capacité agricole puissante. On doit aussi y rapporter la création en France et si possible en Europe de pôles de puissance, appuyés sur l’Etat et intégrés dans le cadre d’une planification souple et efficace. Enfin il entendait positionner l’Europe, dans ses rapports avec le monde extérieur, dans le cadre d’un tarif extérieur commun, évidemment contraire à l’idée aujourd’hui en vogue d’une «  concurrence libre et non faussée » et d’un libre échange universel ; bref un ensemble de dispositions que j’appellerais non pas protectionnistes mais protectrices. J’y ajouterai, parce que c’est aujourd’hui à l’ordre du jour, les négociations voulues par lui dans la dernière période de son mandat, touchant le rôle excessif joué par le dollar, alors même qu’il n’était pas encore totalement rendu indépendant de l’or (ce qui fut le cas en 1971), manifestant cette fois collectivement (et non par rapport à la seule France) sa grave inquiétude touchant la sauvegarde de capacités économiques et monétaires des six pays de l’époque, ainsi que l’équilibre des transactions mondiale.

 

Quelles étaient enfin ses vues sur la composition de l’Europe et ses frontières ? D’abord une place particulière revenait selon lui à l’Allemagne fédérale. Il avait à son égard renversé le cours de l’Histoire en substituant une entente particulière et selon lui durable à un antagonisme séculaire et fatal à la fois à l’Europe et aux deux pays. Mais l’entente qui en résultait n’avait pas à ses yeux seulement une signification bilatérale. L’association franco-allemande était, selon ses propres termes, le socle de l’Europe. Et si le traité de l’Elysée avait organisé les rapports entre les deux pays, il constituait aussi selon lui le modèle pour une association des autres. Je citerai à ce propos une de ses dernières déclarations au chancelier Adenauer à Rambouillet en mars 1966 et alors que celui-ci n’était plus depuis trois ans au pouvoir : « La France existe, elle grandit. Mais la France n’a pas les moyens d’exercer la conduite de l’Europe. L’Europe, c’est l’affaire combinée des Français et des Allemands ensemble, c’est le bon sens. Seuls nous n’avons pas les moyens de la conduire, vous non plus. Nous devons marcher la main dans la main. » Et il ajoutait : «  L’Europe libre ne pourra s’organiser qu’après un accord profond de nos deux pays. Il faut toujours revenir à ce point de départ ou alors se résigner à ce que l’Europe ne se fasse pas ».

 

Il y avait aussi le problème de la Grande-Bretagne. Naturellement de Gaulle considérait celle-ci comme un pays authentiquement européen ; encore que, disait-il parfois, sa politique dans le passé ait plutôt consisté à diviser l’Europe qu’à l’unir. Il ne pouvait donc être question de l’exclure par principe. Malgré tout, l’existence de son Commonwealth, les rapports spéciaux et privilégiés que le Royaume-Uni entendait garder avec les Etats-Unis, sa conception enfin résolument libre-échangiste lui paraissaient momentanément incompatibles avec son entrée de plein droit dans l’Europe. Celle-ci était en somme un club dont tous les membres devaient adopter les mêmes règles. Il fallait donc attendre avec patience que les options politiques propres à la Grande-Bretagne évoluent.

 

Naturellement le Général rêvait aussi pour un avenir qui n’était certes pas immédiat, étant donné l’existence du rideau de fer, de la nécessaire adhésion des pays de l’est européen, sans oublier les Balkans qui avaient toujours sans conteste fait partie de l’Europe. Il concevait cependant que leurs différences historiques avec les pays de l’Europe occidentale, c’est-à-dire les Six, nécessiteraient à coup sûr de multiples dispositions transitoires, non seulement sur le plan économique mais même politique, suffisamment souples et élaborées, condamnant elles aussi toute formule d’intégration à proprement parler.

 

Mais le Général allait plus loin dans sa vision. Il jugeait nécessaire, un jour ou l’autre, une étroite association de la Russie à l’Europe. C’était le sens de sa formule, cultivée dès avant 1958, de l’Europe étendue « de l’Atlantique à l’Oural ». Certes à court terme, elle ne pouvait être envisagée, du fait du régime auquel la Russie était alors soumise. Mais ce régime ne devait pas être selon lui éternel et les événements survenus depuis lors devaient d’ailleurs le prouver ! La Russie, disait-il, «  boira le communisme comme le buvard boit l’encre ». En tout cas pour des raisons tant historiques qu’économiques, l’Europe ne pouvait avoir, selon lui, un avenir et au surplus une autonomie sans l’apport de la Russie, qui d’ailleurs depuis Pierre-le-Grand, n’avait jamais cessé d’être authentiquement liée à l’Europe et à sa civilisation.

 

Il n’oubliait pas enfin, pour un avenir encore plus lointain, l’axe méditerranéen. La Méditerranée avait été le berceau de l’Europe. La pensée et la civilisation de celle-ci en étaient les héritières et cela qu’il s’agisse du Maghreb ou du Proche-Orient. Dans ce cas aussi aucune « intégration » proprement dite ne pouvait être naturellement envisagée. L’était par contre un partenariat spécifique, où la Turquie de même qu’Israël devaient trouver leur place.

 

Je crois que toutes ces considérations attestent combien le général de Gaulle fut un Européen et même un Européen plus authentique que beaucoup de ses partenaires d’alors (et d’aujourd’hui encore) plutôt adeptes d’une «  communauté » euro-atlantique que d’une Europe spécifiquement européenne et dotée des moyens d’assumer cette spécificité.

 

Sa position n’était nullement non plus la manifestation d’un nationalisme désuet, ni d’une préférence secrète pour un destin solitaire de la France, en témoignant au contraire d’un sens profond des réalités historiques. Et elle est le fidèle reflet de sa belle définition de la politique exprimée en 1953 dans une conférence de presse : «  La politique quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c’est une action pour un idéal à travers les réalités ».

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 12:25

L'interview du Pr Quévit, paru dans "Le Soir" du vendredi 22 janvier, revêt, à mes yeux, une importance considérable... pour la Wallonie !

Pour la Flandre, la fermeture d'Opel Anvers est un drame économique et social auquel le gouvernement flamand se doit se remédier. Pour la Wallonie, c'est un avertissement dont les responsables de notre économie doivent tirer les leçons.

A la lumière de ce qui se passe en Flandre, le cadre géopolitique dans lequel doit désormais s'inscrire l'économie wallonne se dessine clairement. Le système prédominant en Europe de l'Ouest ne permet pas à une Région, fût-elle aussi dynamique que la Flandre, de peser sur le comportement des grosses entreprises multinationales. Un relais de soutien politique doit être assuré par une nation qui « compte » au sein de l'Union européenne ; ce n'est pas le cas de la Belgique. (...) Pour Michel Quévit, le cadre belge ne semble d'ailleurs même plus exister puisqu'il ne l'évoque même pas. A moins qu'il ne pense que la Flandre se comportera désormais comme si, économiquement, elle avait fait sécession !

C'est au niveau régional qu'il faut stimuler la mise en place d'un tissu dense de PME. Mais, ce qui est vrai pour la Flandre doit également l'être pour la Wallonie : les PME créées doivent pouvoir se positionner hors de leurs limites territoriales. (...)

Alors soyons conséquents avec ce discours... Si les grand pays sont les seuls capables de s'opposer au comportement abusif des grandes entreprises multinationales, ils seront vraisemblablement aussi les seuls à pouvoir cautionner le développement de leurs PME, à travers leurs propre pays et à travers l'Europe. C'est d'ailleurs ce à quoi nous assistons actuellement...

Au moment où la Flandre s'apprête à faire sécession, le réalisme politique et économique n'impose-t-il pas aux Wallons de se tourner vers la France dont ils se sentent si proches dans de multiples domaines ?

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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 12:00

Le Comité d’action pour un large et libre choix des langues en Wallonie (CALLCLW) et les Echevinats de l’Instruction publique des Villes de Liège et d’Ottignies-Louvain-la-Neuve nous signalent l’organisation d’un colloque organisé en Communauté germanophone le mercredi 18 novembre 2009 de 10h00 à 17h00:

 

 

Enseigner l’allemand en Wallonie : l’importance d’un libre choix (de l’apprentissage des langues)

 

Salle de l’Europe du Ministère de la Communauté germanophone

Gospertstraße 1 à 4700 EUPEN

 

Questions … en débat !

 

 

« Le besoin de maîtriser plusieurs langues et corollairement leur apprentissage scolaire font régulièrement la une de l’actualité.

Qui dit apprentissage pose la question des stratégies mises en œuvre mais également de la ou des langues proposées dès l’école primaire, et en finalité pour quel ou quels usage(s) (ouverture culturelle, perspective professionnelle, épanouissement personnel,…)

Dans ce contexte, quelle place pour la langue allemande, 3ème langue nationale, mais aussi première langue parlée dans l’Union Européenne ? »

 

 

 

Quelques questions qu’abordera le colloque dont vous trouverez le programme détaillé ci-dessous.

 

 

Matin

 

Accueil des participants à partir de 9h30

 

10h00 : Allocution de bienvenue par M. Oliver Paasch, Ministre de l’Enseignement, de la Formation et de l’Emploi de la Communauté germanophone

 

10h15 : « La qualité de l’allemand en tant que langue seconde et libre choix » par M. le Professeur Louis Gerrekens, Département de langue et littérature allemandes modernes de l’ULg

 

10h45 : « Etude des langues en Wallonie  - objectivation des besoins » par Mme Christiane Blondin, Assistante de recherche au Service de pédagogie expérimentale de l’ULg – Analyse des systèmes et pratiques d’enseignement

 

11h15 : « Concept relatif à la promotion des langues étrangères en Communauté germanophone » par Mme Carmen Gans, Service pédagogique du Ministère de la Communauté germanophone

 

Repas

 

Après-midi

 

De 14h00 à 15h30 : Travaux en ateliers sous la présidence du professeur M. Jean-Emile Humblet de l’Université de Mons et CALLCLW

 

Atelier 1 : « Stratégies pédagogiques »

Président-Rapporteur : M. Pierre Stassart, Echevin de l’Instruction publique de la Ville de Liège et CALLCLW

 

Atelier 2 : « Libre choix »

Président-Rapporteur : M. Jacques Benthuys, Echevin de l’Instruction publique de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et CALLCLW

 

Atelier 3 :« Pluralisme linguistique et perspectives professionnelles – collaboration entre régions et communautés »  Avec la participation de Mme. Véronique Amand, Responsable service langues à FOREM formation

Président-Rapporteur : M. Yves Wezel, Economiste et CALLCLW

 

De 15h30 à 16h30 : Rapports des ateliers en assemblée plénière

 

Conclusions

 

De 16h30 à 16h50 : « L’allemand, le français et le défi européen » par M. le Professeur Hartmut Marhold, Universität Köln, Directeur général du Centre International de Formation Européenne

 

 

De 16h50 à 17h00 : « Conclusion et remerciements » par M. Karl-Heinz Lambertz, Ministre-Président de la Communauté germanophone de Belgique

 

 

 

 

  Renseignements pratiques

 

 

 

Inscription : uniquement par courriel à l’adresse électronique suivante :

 

 

georges.adams@dgov.be

 

 

en mentionnant vos nom, prénom, adresse et profession

 

 

Repas de midi : offert et servi aux 100 premiers inscrits (capacité maximale d’accueil pour le repas)

 

Accès Ministère Communauté germanophone à Eupen :

 

http://www.dglive.be/plandacces

 

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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 00:01

Une analyse du docteur Michel Lemmens !

Comment expliquer les tribulations de la « gouvernance » wallonne et les turbulences qui secouent régulièrement cette malheureuse Région sans avoir recours au dénigrement des personnels politiques et à une évaluation forcément désobligeante et injuste de leurs facultés intellectuelles et morales ?
 
C'est pour tenter de répondre à cette question que nous proposons d?envisager l'hypothèse d'un « effet bonsaï ».

Chacun sait que le bonsaï de 15 cm est issu d'un germe identique à celui qui donnerait naissance à son congénère naturel de 15 mètres ou plus.
 
L'origine de leur différence ne tient qu'à la dimension de leurs habitats respectifs : pleine terre de la forêt pour l'un, pot de terre pour l'autre. Il faudra aussi, pour obtenir le bonsaï, faire subir à la jeune pousse moult agressions et mutilations qui entraveront son évolution biologique et empêcheront sa croissance.

Notre proposition est que l'exiguïté du territoire wallon combinée au déclin économique de la Région  produit un « effet bonsaï » sur la classe politique lorsque son action et ses prérogatives sont d'essence nationale mais s'exercent sur un territoire qui n'a ni les caractères ni la dimension d'une nation.
 
Comment penser grand quand on ne peut faire que petit ? Comment éviter que certaines personnalités attirées par le pouvoir, légitime motivation de toute carrière politique à condition de ne pas en être la seule, ne finissent par se contenter de bénéfices collatéraux mineurs : gloriole, passe-droits ou autres vanités, faute d'avoir pu s'exprimer dans un monde mieux proportionné à leurs ambitions ?
 
A tout prendre, notre hypothèse bonsaï est tout de même moins déprimante que la résignation à la médiocrité des comportements individuels de femmes et d'hommes dont, pourtant, les facultés intellectuelles et le souci de bien faire ne sont, sauf exception, pas sujets à caution. .
 
Notre métaphore botanique a ses limites et on ne saurait oublier que le bonsaï authentique est un vrai chef d'oeuvre de patience et d'esthétique. Elle a cependant aussi pour mérite de rendre compte du phénomène inverse : les Wallons, lorsqu'ils fonctionnent dans un espace plus vaste, y obtiennent d'appréciables succès.
 
Nos scientifiques publient dans les grandes revues internationales et participent à des programmes européens, et leurs travaux y sont reconnus et appréciés. Nos artistes s'exportent bien, notamment en France évidemment. Nos principales entreprises sont depuis longtemps multinationalisées, et celles qui ne le sont pas sont convoitées par de grands groupes eux-mêmes mondialisés.

Même notre personnel politique tient son rang et fait bonne figure quand l'occasion lui est donnée de sortir du bac à sable : tel ancien Président de parti wallon, qui n'a pas laissé un souvenir inoubliable comme Ministre de l'Enseignement, a été un Commissaire européen à la Recherche scientifique tout à fait honorable et reconnu par ses pairs et la communauté internationale, et certains de nos parlementaires européens sont d'une qualité unanimement appréciée.
 
De même, lorsque le politique exerce à l'échelle locale ses responsabilités, on n'observe guère d'effet bonsaï : sauf quelques bruyantes exceptions, les communes et provinces fonctionnent plutôt bien et leurs annexes (intercommunales etc..) souffriraient plutôt d'une insuffisance de contrôle régional. Par exemple, l'affaire de la »Carolo » aurait sans doute pu être évitée si la tutelle de la  société régionale s'était exercée avec vigilance. Le municipaliste par choix est en équilibre avec son environnement et n'est donc traumatisé par aucune restriction spatiale de ses aspirations.
 
Soulignons une fois encore qu'un effet bonsaï exige à la fois un sévère confinement et des agressions mutilantes. Ainsi se rencontre l'objection souvent entendue que des nations aussi petites en territoire et en population ne sont pas atteintes du même syndrome que la Wallonie, qui ajoute à son exiguïté une Histoire trop brève, un sentiment national limité au folklore, des ressources naturelles épuisées, un capitalisme local absent ou défaillant. Tel n'est évidemment pas le cas de la Suisse ou du Danemark pour s'en tenir à de proches voisins, sans parler de la Flandre !
 
Pour neutraliser l'effet bonsaï, l'insertion dans un espace suffisamment vaste est la seule option disponible, les autres facteurs échappant à la sphère de la décision politique. Et qui d'autre que la France pourrait offrir cet espace, une fois tournée la page belge et dépassées les chimères autonomistes ?
Les principaux bénéficiaires de cette « extension du domaine de la lutte », outre les Wallons et la Wallonie, seraient d'ailleurs les personnels politiques eux-mêmes actuellement coincés dans un carcan sans avenir dont ils ne peuvent que gérer à la petite semaine des ressources toujours plus étriquées.
 
Encore faudrait-il alors que nos élus se contentent d'espérer la Légion d'Honneur et renoncent à leur espoir de devenir un jour baron du Roi...

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
*
« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
*

« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)

Les textes publiés ici sont évidemment libres de droits et peuvent être reproduits ou diffusés, en partie ou en entier... sans modération à condition d’en citer la source.

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