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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 20:04

Le début d'une êre nouvelle !

Quel souffle !

Discours au 220ème anniversaire de la République  


 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 05:55

 

« Si j’étais resté au pouvoir, j’aurais aidé les Wallons, les Jurassiens, les Genevois et les Vaudois, les habitants des îles anglo-normandes à s’affirmer. Je leur aurais manifesté de plus en plus d’intérêt. La Belgique, malheureusement, a toujours été contre nous. Ce que j’ai fait au Québec est très important et doit permettre aux Canadiens français de s’acheminer vers un statut d’Etat indépendant. Sans doute auront-ils des liens avec les Canadiens anglais mais ils formeront un Etat français d’Amérique, homogène, avec des liens étroits avec la France ».

 

Charles de Gaulle, juin 1969 en Irlande, propos recueillis par Geoffroy de Courcel.

Tiré de « Charles de Gaulle » d’Eric Roussel - Gallimard, Paris 2002, page 917.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 12:01

En poésie on ne se répète pas : « Bis repetita non placent » écrivait Proudhon (*) à propos des « Harmonies » qu'il jugeait une reprise malheureuse des « Méditations »…

 

En politique par contre… http://blog.sonuma.be/de-tindemans-i-a-tindemans-ii/

 

Toute comparaison avec la situation actuelle est bien entendu complètement fortuite, pensez-donc !

La N-VA ayant un historien à sa tête, la conclusion devrait être différente que pour le parti qui portait les espoirs de la Wallonie à l’époque. Que de temps perdu pour des fautes stratégiques !

 

(*) C'est un clin d'oeil... pour ceux qui auront suivi l'Histoire.

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 12:00

Le sujet a, à juste titre, suscité la polémique, le landerneau politique a été secoué ces dernier jours par la querelle de chiffres concernant la « rente nucléaire ». Ou plutôt par les choix idéologiques (en espérant que ce ne soit pas autre chose) cachés derrière ces chiffres.

Vous avez pu vous faire une opinion au travers des débats répercutés par la presse avant l’occultation de ceux-ci par un événement « people » britannique, reliquat d’un autre temps…

Fin de partie provisoire ?

 

Je pense qu’en créant la CREG (Commission pour Régulation de l'Électricité et du Gaz), les pouvoirs publics ont clairement manifesté leur volonté de disposer d’un outil de régulation pour le marché de l’énergie.  C’était une très bonne chose. D’ailleurs, au fil du temps, la CREG s’est affirmée et à même obtenu - il faut le signaler - des moyens supplémentaires pour mieux jouer son rôle. Avec la publication de son estimation de la rente nucléaire, elle a prouvé son indépendance face au secteur en soulignant que le caractère dangereux et pervers du quasi-monopole d’Electrabel pour les consommateurs que nous sommes. Il est donc juste et équitable d’imposer un prélèvement complémentaire sur la rente nucléaire, au-delà des 250 millions de taxes.

 

On parle de « bonne gouvernance »… Encore faut-il faire plus qu’en parler. Il y a ainsi des anomalies qu’on hésite à traiter. Je ne parlerai pas des dotations aux différents membres de la famille royale (près de 30 millions d’euros par an d’après les calculs les plus récents... Plus que le fonds mazout qui profite à 100.000 ménages), je voudrais insister sur quelque chose de moins connu.

 

Pour mémoire, c'est en 1815 que le roi Guillaume des Pays-Bas  a accordé à Arthur, duc de Wellington, le titre de prince de Waterloo, ainsi qu'une dotation de vingt mille florins-or garantie par 1.083 hectares de bois situés en Brabant wallon et en Hainaut, d'anciens domaines de l'abbaye de Nivelles «laïcisés» lors de la réunion de nos régions à la France. A une dizaine de kilomètres du champ de bataille proprement dit, ce dernier étant morcelé en propriétés privées. La dotation prend la forme juridique d'un majorat – dit curieusement... « Napoléonien » - qui s'apparente à un usufruit : l'Etat étant le « nu-propriétaire », mais le prince percevant le « fruit » du terrain.

En 1817, le duc obtient l'autorisation de faire défricher ces bois pour les transformer en terres agricoles. Les Pays-Bas s'engagent à verser une rente en échange du produit de la vente des bois. Placée, cette somme rapporte 80.106 FB d'intérêt au duc, puis 81.128 FB suite à cinq petites expropriations. La Belgique ayant repris les engagements des Pays-Bas, et la rente n'ayant jamais été indexée, cette somme a été inscrite annuellement au budget de l'État jusqu'en 1987…

Arthur Valerian Wellesley, duc de Wellington et descendant indirect du vainqueur de la bataille de Waterloo, a renoncé, par un acte intervenu en 1989, à la rente annuelle de 81.128 FB que lui versait l'État belge. En contrepartie, l’Etat belge lui cédait pour sa part vingt-cinq hectares de terres agricoles, quelque part entre Houtain-le-Mont et le parc industriel de Nivelles. Ces vingt-cinq hectares, l'État les a choisis parmi le millier d'hectares affectés à la «dotation Wellington».

 

Si le duc a certes renoncé à sa rente, il conserve donc son majorat. Les fermages lui rapportant près de 125.000 € par an…

Somme dérisoire me direz-vous ?  Voire ! Moyennant une proposition décrétale protégeant les droits des locataires, la Division du Patrimoine de la Région wallonne - par exemple - en aurait certainement l’usage.  

Le problème se situe à un autre niveau.

L'Allemagne a fini de payer les conséquences financières du traité de Versailles suite à sa défaite durant la guerre 1914-1918 le 3 octobre 2010 (*). Si on peut comprendre que la Belgique naissante, création anglaise, se soit sentie obligée de reprendre à son compte (ou plutôt à celui de ses contribuables) les engagements du roi des Hollandais, devons-nous continuer à entretenir le descendant - indirect – du vainqueur d’une bataille qui n’a été que « la date stupéfaite de la Liberté » comme l’écrivit Victor Hugo  dans « Les misérables » (**) ?

 

Qu’attendent nos dirigeants pour dénoncer cette anomalie qui dure depuis près de 200 ans ?

 

 

(*) C’est à vérifier, mais je pense qu’il n’y a pas de dette liée à la guerre de 1939-1945, tout simplement parce qu’il n’y a pas eu de traité de paix en 1945, mais seulement un armistice (qui n’est qu’un arrêt des combats, pas un arrêt de l’état de guerre…). Il y a eu des dédommagements…

 

(**) « (…) Pour nous, Waterloo n'est que la date stupéfaite de la liberté. Qu'un tel aigle sorte d'un tel œuf, c'est à coup sûr l'inattendu.

Waterloo, si l'on se place au point de vue culminant de la question, est intentionnellement une victoire contre-révolutionnaire. C'est l'Europe contre la France, c'est Pétersbourg, Berlin et Vienne contre Paris, c'est le statu quo contre l'initiative, c'est le 14 juillet 1789 attaqué a travers le 20 mars 1815, c'est le branle-bas des monarchies contre l'indomptable émeute française. Eteindre enfin ce vaste peuple en éruption depuis vingt-six ans, tel était le rêve. Solidarité des Brunswick, des Nassau, des Romanoff, des Hohenzollern, des Habsbourg, avec les Bourbons. Waterloo porte en croupe le droit divin. Il est vrai que, l'empire ayant été despotique, la royauté, par la réaction naturelle des choses, devait forcément être libérale, et qu'un ordre constitutionnel à contrecœur est sorti de Waterloo, au grand regret des vainqueurs.

 

C'est que la révolution ne peut être vraiment vaincue, et qu'étant providentielle et absolument fatale, elle reparaît toujours, avant Waterloo, dans Bonaparte jetant bas les vieux trônes, après Waterloo, dans Louis XVIII octroyant et subissant la charte. Bonaparte met un postillon sur le trône de Naples et un sergent sur le trône de Suède, employant l'inégalité à démontrer l'égalité; Louis XVIII à Saint-Ouen contresigne la déclaration des droits de l'homme. Voulez-vous vous rendre compte de ce que c'est que la révolution, appelez-la Progrès; et voulez-vous vous rendre compte de ce que c'est que le progrès, appelez-le Demain. Demain fait irrésistiblement son œuvre, et il l’a fait dès aujourd'hui. Il arrive toujours à son but, étrangement. Il emploie Wellington à faire de Foy, qui n'était qu'un soldat, un orateur. Foy tombe à Hougoumont et se relève à la tribune. Ainsi procède le progrès. Pas de mauvais outil pour cet ouvrier-là. Il ajuste à son travail divin, sans se déconcerter, l'homme qui a enjambé les Alpes, et le bon vieux malade chancelant du père Elysée. Il se sert du podagre comme du conquérant; du conquérant au dehors, du podagre au dedans. Waterloo, en coupant court à, la démolition des trônes européens par l'épée, n'a eu d'autre effet que de faire continuer le travail révolutionnaire d'un autre côté. Les sabreurs ont fini, c'est le tour des penseurs. Le siècle que Waterloo voulait arrêter a marché dessus et a poursuivi sa route. Cette victoire sinistre a été vaincue par la liberté. (...) »

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 12:00
En 1830 déjà !
 
« L’opinion générale proclame une vérité qui ne semble plus pouvoir être méconnue. Les intérêts, le langage, le caractère, les habitudes, le culte et les mœurs des habitants du Midi formeront toujours un obstacle invincible à toute union sincère et durable entre les deux grandes divisions du Royaume… »
 
Message du 11 août 1830 adressé par le Conseil de Régence  de la Ville de Namur au Roi Guillaume des Pays-Bas.
 
Les élections on montré que nous vivons dans deux pays, fallait-il une confirmation ? 
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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 06:00

Le 18 juin n'est pas seulement un triste crépuscule (1815), c'est aussi l'aurore (1940)!

 

Quelques vidéos : http://www.gaullisme.fr/appelbis.htm

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 13:02

J'avais prévu la publication de cet article pour le 4 décembre, mais l'actualité m'incite à l'anticiper.

 

Le Comte Albert du Bois (Écaussinnes-d'Enghien, le 4 septembre 1872 - Bruxelles, le 3 décembre 1940) est un homme de lettre de langue française et un diplomate ainsi qu'un militant wallon hélas bien oublié !  Nivellois d'adoption, une stèle - au par de la Dodaine - le qualifie de "précurseur du mouvement wallon". Quelle que soit l'époque, des Wallons se sont levés pour dire la vérité au Peuple. 

 

Peu connu hors de cercles d’érudits, Secrétaire de la délégation belge à Paris, il fût renvoyé de son poste le 17 février 1903 après avoir écrit « Belges  ou Français ? » dans lequel il se fait l'avocat de « l'annexion » (comme on disait à l’époque) des provinces wallonnes de Belgique par la France.

 

En 1903, avec le ton et le style de l’époque, il écrivait dans la préface de son roman : « Belges » ou Français ? : « Belges ! ... Ceux qui habitent dans le cercle que le crayon distrait d’un Palmerston quelconque traçait à Londres, en 1831, sur une carte d’Europe, sont des « Belges » ! C’est ainsi que l’on crée un peuple ! C’est ainsi que l’on forme une nation ! C’est ainsi que l’on constitue un pays ! ... Pour parquer les chiens dans les expositions canines, on fait au moins attention à leurs races et à leurs espèces ; mais pour parquer les peuples en troupeaux de « contribuables », on ne doit pas y regarder de si près. Il suffit de prendre trois millions d’individus d’une espèce et trois millions d’individus d’une autre espèce. On leur dit : "Tâchez de ne pas trop se dévorer entre vous. Vous êtes une même nation. On vous appellera des Belges" - et les pauvres bêtes répondent docilement au nom qu’on leur donne ! »

 

Plus loin, à la décharge de nos ancêtres : «Jamais, peut-être, population ne fut victime d’une conspiration plus habile. Jamais peut-être on n’essaya d’abuser avec une telle perfidie de la bonne foi et de l’ignorance d’un peuple, pour lui faire méconnaître ses intérêts les plus sacrés. » 

 

10 ans avant Jules Destrée et sa célèbre « Lettre au roi », il prenait la mesure du Mouvement flamand : « Nous n’avons pas la lente et tenace obstination de nos associés flamands. Mais il ne faut pas se fier au calme apparent avec lequel nous subissons une foule d’attentats mesquins contre notre véritable nationalité. Il compte parmi ses innombrables défauts celui de manquer totalement de patience. Il fera quelque jour explosion. Ceux qui viennent jouer avec de la flamme autour de ce coin de terre, tout pétri de poussière noire, ceux qui viennent y jongler avec les brandons de discorde du « patriotisme belge », de la « nationalité belge », de « l’âme belge » (…) ceux-là se trompent étrangement ! » Ils s’apercevront – bientôt peut-être ! – qu’ils ont joué avec de la poudre et quand elle flambera – soudainement – en une explosion géante, ce sera pour jeter aux quatre coins de l’Europe, les débris de cet édifice de haine, de conquête et d’asservissement sur le fronton duquel on a sculpté ce nom mensonger : « ROYAUME DE BELGIQUE ! »

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 12:00

Allemagne :

1925 : création de la Schutzstaffen (SS)

1938 : sinistre «Nuit de Cristal»

1989 : on en parle ailleurs...

France (et nous !) :

1799 (18 Brumaire An VIII, selon le calendrier républicain), le général Napoléon Bonaparte met fin au régime du Directoire.

1970, la France (et le monde qu’elle inspire dont la Wallonie) est en deuil : De Gaulle est mort.


A ce propos, une contribution au débat sur "l’identité nationale" :
« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée imminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires.

S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

Charles de Gaulle, Mémoires de guerre (Plon, 1954).

 

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 12:11

 

On connaissait l’expression « franse perversiteit », « porteuse de tous les vices », qui sous-tend la pensée d’une grande partie du mouvement flamand canal historique et de l’idéologie nationaliste belge.

 

Il y a mieux… ou pire ! Jugez-en à propos d’un article de la Dépêche du 17 octobre dernier…

 

Le viticulteur et négociant bordelais Guillaume de Tastes vient de connaître une étonnante déconvenue. Les États-Unis ont refusé d'importer les bouteilles de son château Haut-Gay à cause d'un poème des Fleurs du Mal de Baudelaire imprimé sur l'étiquette ! « Mon importateur m'a indiqué que les vers de Baudelaire étaient considérés comme de l'incitation à la débauche par le Bureau of Alcohol, Tobacco Firearms and Explosives, qui contrôle les produits qui pénètrent aux États-Unis » explique le producteur de ce bordeaux supérieur.

 

Les vers extraits de « l'Ame du vin », ne sont pourtant pas vraiment audacieux :

    Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles

    Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité

    Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles

    Un chant plein de lumière et de fraternité

    Puis, en toi je tomberai, végétale ambroisie

    Grain précieux jeté par l'éternel Semeur

    Pour que de notre amour naisse la poésie

    Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur

 

À l'origine, Guillaume de Tastes cherchait un moyen pour que ses bouteilles se distinguent parmi les autres sur les rayons. « J'ai d'abord eu l'idée de la couleur orange, mais j'avais aussi envie de faire saisir au consommateur la philosophie avec laquelle je fais mon vin. J'ai choisi ce poème parce que je trouve que plus on le lit, plus il devient beau » explique-t-il. Mais l'administration américaine ne badine pas avec ce qu'il est permis de faire figurer sur une étiquette ! « J'aurais dû m'en douter » admet le négociant.

 

En attendant, ses bouteilles se vendent avec Baudelaire, en France, en Belgique, en Grande-Bretagne (Dont on connaît le choix assez classique dans les restaurants : « N’importe quel vin pourvu que ce soit du rouge et du Bordeaux »…) en Russie ou en Chine. Mais pour expédier ses 3 000 cols aux États-Unis, il a dû supprimer les vers des étiquettes. « Il était arrivé la même chose à Mouton-Rothschild avec son millésime 1993, avec un dessin de Balthus qui représentait une jeune fille nue » rappelle-t-il.

 

La référence est flatteuse et cette mésaventure lui donne aussi un motif de satisfaction. « Cela fait parler de Baudelaire et de mon vin » admet le viticulteur. Pour les prochains millésimes, il prévoit de continuer à orner ses étiquettes de poèmes et envisage la création d'un concours. « Cela offrirait un bon support aux poètes » estime-t-il. Les vainqueurs gagneraient ainsi une distribution internationale… sauf aux États-Unis !

 

A moins de choisi un des magnifiques poèmes de… George Bush glorifiant la guerre en Irak… Histoire d’y faire… un carton !

 

Bref, Bacchus, Balthus, Baudelaire personae non gratae chez les WASP du « cachez ce sein que je ne saurais voir ». Que n’eussent-ils dit si M. Tastes eût cité le poème dans lequel Baudelaire chante sa belle métisse, « molle enchanteresse » : « La très chère était nue, et connaissant mon cœur, elle n’avait gardé que ses bijoux sonores… » !

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 20:00

Logique ? J’ajouterais : en attendant mieux (ou pire !)

Soyons clairs, les injustices dont sont victimes les éleveurs, producteurs de lait, risquent bien de trouver, rapidement, un pendant chez les cultivateurs confrontés à une baisse brutale du prix des céréales, celle attendue du prix des pommes de terre et les restrictions à la production de betteraves sucrières. Là aussi, des conflits importants se profilent à l’horizon. C’est tout « le système » de politique ultra libérale de politique agricole qui est mis en accusation. Et ce sont les organisations agricoles qui le disent, aujourd’hui. Après bien d’autres dans d’autres secteurs.
 
Comment en est-on arrivés là ? 
 

Rappelons-nous les lointains débuts de la C.E.C.A. et du « Marché commun »… Pour De Gaulle, le traité de Rome ne devait être qu’un instrument de libre-échange mis au service de la modernisation, dans le cadre d’un espace protégé par un tarif extérieur commun, censé domestiquer les effets de la mondialisation. Pour d’autres (Spaak, De Gasperi, Adenauer, etc.), sous prétexte annihiler les risques de guerre, l’objectif premier était de favoriser l’intégration des économies nationales et en obtenant des Etats qu’ils transfèrent leur souveraineté à des organismes exécutifs supranationaux. Ainsi, pour Monnet, la construction d’une Europe supranationale ne figurait qu’une étape vers le « gouvernement mondial » qu’il appelait de ses vœux au nom d’une « rationalité » économique. Au président Roosevelt, Monnet (Membre européen du CFR (Council of Foreign Relations) depuis 1920(*)) écrira dès le 5 août 1944 : « Il n’y aura pas de paix en Europe si les Etats se reconstituent sur la base de souverainetés nationales. Ils devront former une fédération qui en fasse une unité économique commune ».
 

Le « génie » de Monnet est d’avoir habilement  recyclé la théorie communiste des infrastructures économiques censées commander aux superstructures politiques. Le néo-libéralisme n’est rien d’autre. Preuve récente, l’hebdomadaire anglais « The Economist » du 12 septembre – oubliant qu’il était le premier à demander de « sauver le système » l’automne dernier à coup d’argent public – estime maintenant que les banques ne sauraient être bien gérées par des hommes politiques, soutient l’indépendance des banques centrales. Il veut limiter le plus possible toute socialisation, même partielle et temporaire du crédit. Il demande également un encadrement plus strict du processus budgétaire pour limiter les futurs déficits et réduire les dettes publiques. Or, c’est bien sous le mandat des hommes politiques que l’inflation a été vaincue au début des années 80. En outre, les banques centrales indépendantes ont été incapables de contenir une inflation des actifs qui était beaucoup plus faible du temps du contrôle politique...

En résumé, il ne faut surtout pas confier aux hommes politiques la politique monétaire. Il faut encadrer strictement le budget pour les empêcher de trop dépenser. Et enfin, pour les décisions difficiles, il vaut mieux les confier à des technocrates indépendants plutôt qu’à des politiques qui écoutent le peuple…

 

Ça ne vous rappelle rien ?
 
C’est bien dansla logique de l’Acte unique européen signé à Luxembourg en février 1986 et entré en vigueur le 1 juillet 1987, par lequel le rôle des Parlements nationaux se résume à transposer en droit interne quelque 300 directives décidées à Bruxelles sans le moindre contrôle ; telle est également celle de Maastricht qui transfère la souveraineté monétaire, donc budgétaire, donc sociale des Etats, vers une structure technique indépendante du pouvoir politique et de son substrat démocratique essentiel : les communautés nationales, les électeurs ou mieux, les citoyens.
 
A la lecture du traité de Maastricht avez-vous remarqué l’insistance sur la notion d’irréversibilité (passage « irréversible’ à la monnaie unique ; fixation « irréversible » des parités, etc.) ?
 
Contre de Gaulle, qui ne concevait l’économie que comme une discipline ancillaire du politique, Monnet a bel et bien imposé l’ordre inverse : la soumission de la politique - qui implique le choix, donc la contingence - à la technique économique, laquelle ne souffre aucune alternative, puisqu’elle se conçoit elle-même comme détentrice d’une rationalité suprême 

Cette croyance théologique dans les vertus du marché et cette priorité absolue donnée à la liberté - sous contrôle technocratique – est en train de déraper en une forme d’extrémisme qui peut pousser à mettre en place des mécanismes qui restreignent fondamentalement la capacité de réaction démocratique des peuples C’est ce que vivent dans leur chair aujourd’hui les producteurs de lait. Et que vivront d’autres catégories sociales demain. Que finira-t-il par rester aux hommes politiques, outils de l’expression démocratique des peuples ? Peu de chose, ils le reconnaissent eux-mêmes. Le « tout à l’Europe » les a dépossédé de leur pouvoir d’action. C’est l’extinction de l’Etat ; le mondialisme, phase suprême du fédéralisme européen, c’est l’extinction des nations, fondement de la légitimité des Etats…
 
Au lieu d’une Europe européenne, riche de riche de la diversité de ses nations déléguant provisoirement leurs compétences dans la perspective de leur bien commun, nous sommes maintenant coincés dans un « Euroland » (de plus en plus anglo-saxon en plus !), une instance technique se nourrissant du transfert définitif et irréversible des souverainetés déconnectée de toute volonté démocratique.
 
Preuve supplémentaire, si les états ne suivent pas la règle, comme vous le savez, ils sont mis à l’amende par la grâce du « pacte de stabilité » ratifié, en décembre 1996, sans le moindre débat, sans la moindre consultation nationale, - sous forme de pénalités versées au budget de l’Europe - pour peu que la politique économique sorte des critères de convergence imposés par Maastricht afin de garantir la valeur de l’euro. Pénalités, mises à l’amende ... Et pourquoi pas demain la prison ? Avec le traité d’Amsterdam, qualifié d’ « ajustement technique », nous y serons. Ne prévoit-il pas en vertu de son article 7 que les Etats qui contreviendraient à leurs obligations pourraient être temporairement privés de leur droit de vote au sein des instances dirigeantes de l’Union, et ce, évidemment, sans que leurs devoirs soient suspendus ? Il n’est pas vraiment exagéré de dire qu’en dehors d’une défaite et l’occupation par un pays étranger, jamais les nations européennes ne s’étaient vues imposer autant de contraintes réduisant à néant l’exercice de la démocratie…
 
Les technocrates, successeurs (disciples) de Monnet (le grand européen !) montrent ainsi une tendance à verrouiller les politiques publiques dans le sens de leurs idées, au mépris de la capacité à obtenir une véritable alternance démocratique qui les remettrait en cause. Pire, ils arrivent à obtenir des redditions des politiques.
 
Inquiétant, non ? Sommes-nous entrés dans l’ère d’une dictature de velours et de démission du politique ?

 

 

(*) Le CFR (Council on Foreign Relations) a inspiré au président Roosevelt un projet de création d’Etat de type bourguignon (à la Degrelle) (« The President mentioned a German study made in 1940 proposing a federal union of Alsace, Lorraine, Luxemburg, and the two parts of Belgium. ») qui témoigne d’une connaissance très approximative des réalités européennes de la part des autorités supérieures américaines.

 

En mars 1943 et Anthony Eden, secrétaire aux Affaires étrangères de Churchill, est convoqué à Washington par le secrétaire d’État Cordell Hull, il livre en page 268 ce témoignage : « Après mon entretien avec Hull, j’ai dîné en tête à tête avec le président et Harry Hopkins. M. Roosevelt m’a exposé avec allégresse ses vues sur les problèmes européens. D’après lui, la Grande Bretagne, les États-Unis et la Russie devraient détenir l’ensemble de l’armement en Europe après la guerre. Les petites puissances n’auraient rien de plus dangereux que des fusils. (…) Ce qui est plus surprenant, c’est qu’il envisageait aussi une prise en main de l’ensemble de l’Europe par les trois puissances. (…) Roosevelt s’est ensuite inquiété de l’avenir de la Belgique, et il a fait état du projet qu’il avait exposé à M. Lyttelton quelques mois auparavant. Il s’agissait de la création d’un État appelé la « Wallonie», qui comprendrait la partie wallonne de la Belgique, ainsi que le Luxembourg, l’Alsace-Lorraine, et une partie du nord de la France ». (A. Eden, The Eden Memoirs. The Reckoning, Londres, 1965)

 

Par ailleurs dans l'ouvrage de Sir Llewellyn Woodward, « British Foreign Policy in the Second World War », Londres, Her Majesty's Stationery Office, 1962, l'auteur évoque un mémorandum américain (automne 42) dans lequel, écrit-il, « The Americans also seemed to have in mind the absorption of « Walloon » Belgium by France, and the creation of a new national unit out of Flanders (this term was not more closely defined), Luxembourg, Alsace-Lorraine, the Eiffel and Palatinate areas, and possibly the Ruhr » (p.434)…

 

Enfin, pour un peu plus complet, mentionnons aussi dans les « Churchill War Papers » (vol. III, p.1055), l’évocation d’un télégramme de Roosevelt à Churchill du 15 juillet 1941, à l'origine de la Charte de l'Atlantique, dans lequel le Président américain évoque les dissensions à craindre si, comme elle l'annonce d'emblée, la Grande-Bretagne entend rétablir nécessairement les frontières d'avant-guerre. Il évoque bien sûr la Yougoslavie mais cite ensuite les répercussions de tels projets sur les Tchèques et les Slovaques, les Flamands et les Wallons… « (…) the Walloons and Flemings traditionally at odds with each other »  !

 

Et tant qu'on y est, !


Continuons a
vec Robert Schuman, ce « Père de l'Europe », célébré partout, en voie de béatification. Lorrain allemand, né en 1886, respectueux de l'ordre prussien jusqu'en 1918 (28 ans en 1914, il ne fera pas la guerre), puis faisant le choix de devenir français, et aussitôt député, sans interruption, soutien des accords de Munich de 1938, puis Ministre de Pétain en juin 1940 (il a alors 56 ans) après lui avoir voté (comme tant d'autres, il faut le reconnaître) les pleins pouvoirs. Ensuite mis en résidence surveillé en Allemagne, de 1940 à 1941, « évadé », mais cet épisode est curieusement non documenté, puis caché dans des  «maisons catholiques » (comme d’autres, franchement collabos ensuite), sorti de sa cachette en 1944 à la libération, quand il n'y avait plus aucun risque, sans avoir joué le moindre rôle dans la résistance, menacé un temps par l'épuration comme « vichyste », défendu par l'Eglise et épargné par De Gaulle, reprenant le cours de sa vie politique, au plus haut niveau, pour se mette au service du nouvel ordre américain, et enfin, rendu célèbre pour l'éternité par la « lecture », comme ministre des affaires étrangères de la France, en mai 1950, du discours rédigé par Monnet et validé par l'ambassade américaine...Et qui, finalement terrassé par le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958, meurt en 1963.

 

Et je ne reviendrai pas – je l’ai déjà fait - sur cet autre « père de l'Europe », Paul-Henry Spaak, une des têtes politiques de la Belgique, avant comme après la guerre, celui qui, jusqu'à l'invasion par l'armée allemande imposait la « neutralité », comme politique étrangère du Royaume, imposait l'équidistance absolue entre la République française et l'Etat hitlérien,. Ce qui explique en grande partie le désastre de mai 1940. Lui aussi, très atlantiste après la guerre, aisément remis en selle parce que rallié sans réserve à Washington.

Comment s’étonner que cette Europe reste mentalement vassale des anglo-saxons, particulièrement des financiers ?

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)

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