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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 01:52

 « L'homme est né pour le bonheur et pour la liberté, et partout il est esclave et malheureux ! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être, et partout la société le dégrade et l'opprime ! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées ; les progrès de la raison humaine ont préparé cette grande révolution, et c'est à vous qu'est spécialement imposé le devoir de l'accélérer. Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous ». (Robespierre)

 

 

Je ne vais pas vous parler de cette foutaise qui occupe certains esprits à propos d’une catastrophe planétaire. Soyons sérieux, ça occupe et permet d’occulter beaucoup de choses. Ainsi, la presse - concentrée à Bruxelles - a très peu parlé de la réunion de mercredi à l’Elysette, siège du gouvernement wallon d’une commission qui a pour tâche d’organiser les nouvelles compétences de la Wallonie. Compétences qui sont transférées du fédéral. Il était pourtant temps !

 

Il était temps, dans la mesure où les nouvelles compétences wallonnes concernent chacune et chacun d’entre nous, au quotidien. Maisons de repos, allocations familiales, sécurité routière, fiscalité (changement de mécanisme de la loi de financement), activation de l'emploi et d’autres domaines qui seront désormais traités par les gouvernements de la Wallonie et de Bruxelles.

 

Mais, il y a, en plus, un sentiment d'urgence à redéfinir un projet wallon, à remettre en place la dynamique wallonne. Je ne peux que me réjouir à ce sujet de lire que la principal parti de Wallonie retrouve des accents wallons par les déclarations de ses ministres Tillieux et Marcourt. De même des propos de milieux syndicaux et mutuelliste de la même mouvance qui vont dans le même sens. C’est un bon signe parce la population ne se sent guère concernée par ces réformes, certes encore trop timides pour ceux qui sont conscients de l'évolution de institutionnelle, conscient des échéances, des compétences à mettre en œuvre. Alors que la Flandre, dès 1999, a émis, par le biais de son parlement, des résolutions qui ont tracé le sillon de sa politique durant de nombreuses années, la population wallonne, confortée par les médias, vit, quelque part encore, dans l'image d'une Belgique protectrice et immuable. Or, il est du rôle de tout ce qui tourne autour du monde politique, de tout ce qui a de l'influence, des intellectuels, de prendre leurs responsabilités en avisant les citoyens avec méthodologie et pédagogie, de ce que, désormais, leur avenir et leur quotidien seront liés à davantage de Wallonie que d’État Fédéral.

 

C’est pourquoi, je me réjouis du débat « intra-francophone » qui s’est enfin ouvert à l’initiative de membres wallons et bruxellois d’un parti qui était pourtant devenu frileux sur ce sujet sous la très longue présidence de l’aventurier conservateur, royaliste et belgo-unitariste présidant actuellement aux destinées d’un gouvernement fédéral qui applique, le doigt sur la couture du pantalon, les ukases d’une Commission européenne inféodée aux agences de notation, aux « Marchés » et aux banquiers.

 

Je suis surtout heureux de lire les propos du nouveau président du PS bruxellois qui m’incitent à penser que là-bas aussi, l’idée régionaliste progresse. Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps, et dans les autres formations, la tiédeur (et je suis gentil en écrivant ça) domine encore quand ce ne sont pas des réactions hostiles et irrationnelles. Et pourtant, tant les Bruxellois francophones que les Wallons ont tout à gagner d’une redéfinition de leurs relations.  Comment, en effet, peut-on encore être promoteur d’un communautarisme linguistique qui si on le maintien va, par exemple, forcer les Bruxellois à avoir un problème de sous-nationalité après 2014 ?

 

Il est temps de sortir de cette opposition stérile et néfaste, cette logique communautaire qui nous a été imposée par l’aveuglement de certains et qui si elle a fait le bonheur de la Flandre (et d’un parti communautaire bruxellois qui continue à en faire ses choux gras…) a contribué à retarder le redressement de la Wallonie. Alors que les recettes des régions qui se redéployent sont bien connues, pensons simplement à la pénalisation (c’est plus qu’un handicap) due à la non-maîtrise de l’enseignement un des principaux outils de redéploiement économique.  

 

 Mais ce n’est pas tout, là aussi, il faudra aussi sortir des tabous hérités des convultions et déchirements politiques du passé comme les conséquences du « pacte scolaire ». (A propos d'enseignement, relisez cette page).

 

Nous sommes à un de ces des moments où l'histoire s'accélère. Un de ces moments où se révèlent les vrais Hommes d’Etat.

Oui, nous sommes à la fin d’un monde. C’est le moment de dire de redéfinir un vrai projet wallon et de dire avec Danton  : « De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! »

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 22:13

Comment comprendre ce curieux message diffusé par les médias : « Catalogne : La coalition nationaliste conserve la majorité mais enregistre une baisse, tandis que la gauche indépendantiste connaît une forte poussée ». ? Les vainqueurs ne sont-ils pas tous portés par la cause indépendantiste ? Y aurait-il de mauvais indépendantistes appelés « nationalistes » et de bons ? Ce qui est intéressant dans le résultat de dimanche en Catalogne, c’est que le mouvement en faveur de l’indépendance dépasse les 60%. Les médias belges trouvent qu’il s’agit là d’un recul (comme ils ont détecté un recul de la N-VA aux communales…). Comme si la perspective de l'indépendance catalane s'éloignait, et concomitamment, ils insistent lourdement sur le fait que la Constitution espagnole interdit tout référendum d'autodétermination.

  

Ils sont évidemment inquiets.

  

Certes, alors que chez nous, on pourrait dire en boutade qu’il n’y a que la couleur des affiches qui différencie les partis traditionnels dits de droite ou de gauche, la situation en Catalogne est fort différente. Cette Région a vécu longtemps sous une dictature sanglante dirigée depuis Madrid.  Les positions des uns et des autres sont assez tranchées. Si la CiU (Convergencia i Unio) qui était le parti dominant dans la coalition de droite sortante a porté le message autonomiste jusqu’ici, elle a aussi permis par son discours parfois ambigu, évitant le mot « indépendance », d’ouvrir un boulevard au vieux (1931 !) parti indépendantiste et républicain de gauche, l’ERC (Esquerra republicana de Catalunya) qui attendait son heure. Voici donc le retour des fils et petits fils des Républicains de 1936, compagnons des Brigades internationales où de nombreux Wallons se sont illustrés. Je ne doute pas qu’ils vont se mettre en mouvement !

 

Reste donc à voir si ces deux partis vont pouvoir s’entendre – et comment ? – pour aboutir à une déclaration unilatérale d'indépendance puisqu’en dehors de cette dernière, il n’y a pas vraiment, entre eux, un socle commun de valeurs et de principes. L’intérêt général, notion qui n’existe pas en Droit belge (ni dans les esprits des politiques en Belgique) va-t-il permettre de réconcilier les courants autonomistes ?

 

Entre une tendance de droite ambiguë sur l’autonomie et proche du libéralisme de la N-VA et une gauche plus intransigeante socialement et défenderesse historique de l’indépendance, je suis curieux de voir qui va mener le bal, mais je parie pour l’ERC.

 

De toute façon, la graine est en terre et on ne reviendra pas en arrière. Les processus d'accès à l'indépendance sont des processus de type cathartiques. Le parti d’Artur Mas a ouvert la voie, l’appel d’air ainsi créé a redynamisé les aspirations. Si je peux me permettre une réflexion, la N-VA de Bart De Wever ferait bien d’en tenir compte. En parlant de confédéralisme au lieu d’indépendance, elle risque également de se voir doublée par sa droite (ou sa gauche?) victime de ne pas avoir su exploiter la dynamique qu’elle a contribué à entretenir.

« On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens » disait le Cardinal de Retz…

 

Et la Wallonie dans tout ça ? Quelles conséquences cette élection pourrait-elle avoir chez nous ?

 

La fin programmée des transferts financiers, la perspective d’obtenir bientôt de nouvelles compétences, et celle d’une victoire massive de la N-VA aux élections de 2014, font que le temps presse : il faut  que la Wallonie puisse à terme rapide, assurer son avenir en ne comptant que sur elle-même.

 

Dans ce contexte, il est intéressant de constater qu’après Jean-Claude Marcourt, il y a quelques temps, Jean-Pascal Labille, président de la Mutualité socialiste et surtout de la Société Régionale d’investissement de Wallonie (SRIW), ainsi que Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne viennent coup sur coup de plaider pour une accélération de la préparation des transferts aux régions ainsi que du dépeçage (n’hésitons pas à utiliser des mots clairs) des Communautés, en particulier de la calamiteuse « Communauté-culturelle-française-Fédératio-Wallonie-Bruxelles ». Allant même pour Bodson de parler de quatre Régions… Ce qui rappelle quelque chose !

 

Intéressant, parce que le parti socialiste – en particulier en Wallonie où il reste dominant – semble être figé dans l’attente d’un hypothétique miracle fédéral qui ne viendra évidemment pas. Di Rupo ne sauvera pas la Belgique de papa, Magnette pourra dire ce qu’il veut. La logique des réformes successives de l’Etat affirme clairement le fait régional. Et si la Région est, passage obligé, le berceau de l’autonomie et de l’identité wallonne, on ne passe pas toute sa vie au berceau.

 

Il y a pourtant urgence pour le gouvernement wallon dominé par le PS et qui traîne énormément. C’est Henri Laborit qui, je pense, avait décrit les mécanismes de défense comme la fuite, l'agression ou... l’inhibition. Nos politiques, toutes tendances confondues ont choisi l’inhibition. Effrayant !

 

 A moins que comme l'a montré l'ethnologue Marie Muzard dans son essai : « Ces grands singes qui nous gouvernent », chez les singes, plus l'espèce est évoluée, plus le rôle du chef est limité et l'autonomie importante, en revanche, les espèces les moins évoluées, n'ont pas trouvé d'autre moyens que la hiérarchie struicte pour assurer la cohésion de leur groupe. Dans les partis politiques belges, il semble bien que la créativité soit égale à celle de leurs dominants...

 

Comme il y a urgence à ce que les militants wallons s'unissent et se fassent entendre au sein de tous les partis.

 

En Catalogne, en Ecosse, en Flandre, la dynamique est bien lancée…

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 06:15
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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 05:21

Un billet inspiré d'une intervention de Michel Henrion sur "Facebook" dont je remercie de sa vigilance  :

  

On ne peut que conseiller à tous les Wallons et  aux « autres francophones », si souvent mal informés de ce qui se passe en Flandre - à qui on continue à faire croire que N-VA et Vlaams Belang c’est blanc-bonnet et bonnet-blanc - de regarder cette vidéo (malheureusement en néerlandais), à savoir celle du face-à-face sur le thème de l’immigration qui a opposé ce dimanche midi, à la VRT, Bart De Wever et le leader du Belang, Filip De Winter

 

Curieusement, la « presse francophone » s'est évidemment bien gardée d'en révéler l'existence.

 

C’est saisissant parce que, jusqu’ici, aucun politique flamand n’avait fait ce que le président de la N-VA a osé aujourd’hui : combattre Dewinter sur le fond. On observera notamment le passage ou De Wever en amène Dewinter à reconnaître implicitement qu’ils se fiche, dans sa guerre contre l’Islam, des Droits de l’Homme et de la Convention de Genève...

 

Tandis que Dewinter dénonçait « la nouvelle colonisation » le président de la N-VA développait son discours, certes musclé (il n'est pas de droite pour rien !), mais approchant  « l’immigration de manière positive » là ou, dit De Wever, «  le Belang veut la guerre avec l’Islam ». « Les gens ont peur de l’Islam et vous exploitez ça » , lance De Wever, partisan « de faire de l’immigration un succès  » grâce à une « analyse correcte et positive du multiculturel ». De Wever s’attaque aux « fondamentalistes » mais précise bien que la N-VA n’est pas « anti-immigration ».

 

Plus fondamentalement, ce débat cache toute une stratégie politique. De Wever n’a jamais caché son aversion pour le Belang fasciste, raciste et xénophobe des Dewinter et autres Annemans. En abordant désormais « de manière positive » le dossier de l’immigration, il espère, en démocrate, donner le coup de grâce au dernier atout électoral du Belang.

 

« De Wever en De Winter debatteren over migratie » sur : www.deredactie.be (De zevende dag – 09/09/12)

 

Un résumé dans le journal télévisé

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 00:01

Ce vendredi, l’ancien arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles Halle-Vilvoorde sera partiellement scindé.

 

C’est un tournant. BHV était un arrondissement qui remonte à la fondation du pays. Ce territoire réunissait 54 communes dont 19 font partie de la Région de Bruxelles et 35, dont les 6 communes « à facilités »de la Région flamande.

 

C’est un tournant qui devrait enterrer définitivement le projet de fusion-fédération Wallonie-Bruxelles et mettre à mal le principe de communautarisme linguistique francophone. La langue n'étant pas un recours, mais tout plus un havre intellectuel. Certainement pas un recours politique.

 

C’est un tournant qui ouvre la porte à un confédéralisme sur base territoriale et qui devrait être conforté, d’ici 2014, par des transferts de compétences fédérales.

 

Le départ de la septième réforme de l'Etat est sifflé !

 

Certains vont encore en profiter pour dénoncer (et faut-il vraiment le dénoncer) la marche de la Flandre vers l'état de nation, puis vers l'état-nation. Mais... Après tout, n’est-ce pas l'objectif de tout peuple majeur de se fonder en état-nation ?

 

C’est très loin d’être une catastrophe, au contraire, ça permettra de pouvoir nous prendre en main nous-mêmes, à la Wallonie de s’affirmer et arrêter de subir en ne s’abandonnant pas au faux fatalisme de l’Histoire. Le cadre fédéral a mieux convenu à la Wallonie que le cadre unitaire, plus l’autonomie grandira, au mieux ça ira.

S'affirmer pour la Wallonie, c'est sortir de l'extrême violence qui lui est faite par le discours négatif - qui date de bien avant la relative autonomie de 1980 - qui se traduit par un mépris des « élites » lui reprochant de ne pas s'assumer politiquement tout en lui déniant le droit de le faire. Je me souviens ainsi d'une publication interne à l'administration wallonne (je crois) où le professeur Capron (en 2001 ou 2002 ?) reprochait à la Wallonie de n'avoir pas eu de stratégie de développement et visant manifestement la période durant laquelle, sans pouvoir autre que le pouvoir politique belge et la tutelle de la bourgeoisie « francophone », elle eût été bien en peine de mettre une telle stratégie en place. C'est de là que date ce virus de pensée repris et répété par toutes les « élites francophones » qui dit qu'en cas d'indépendance, la Wallonie perdrait 15 à 20 % de son niveau de vie en raison de sa dépendance vis à vis des grands centres (en serait-elle soudain coupée par un abîme ?), des navetteurs à Bruxelles (qui y sont accueillis par pure bonté d'âme, évidemment ?) ou des transferts de sécurité sociale (honnêtement, que sont quelques milliards dans le budget du chômage ?).

 

D’aucun vont hurler au reniement de la signature apposée au bas de une acte de solidarité avec les habitants francophones de la périphérie, signé le 29 mars 2007 par les partis PS, CDH, Ecolo, Fédération MR/LB-MCC-FDF, les engageant à défendre les droits naturels des Francophones habitant en Périphérie bruxelloise. Mais quand on prend la peine de relire cet accord (voir ci-dessous), il n’engageait que les ailes bruxelloises des partis dits francophone Finalement, s’il y a eu reniement, c’est bien dans leur camp qu’il faut chercher d’éventuels coupables. Il faut se méfier des généralisations (communautarisme quand tu nous tiens…).. La concentration des médias à Bruxelles crée de facto un champ relativement restreint, dense, replié sur lui-même ayant tendance à surévaluer ce qui se passe dans son orbite au dépend de ce qui lui est extérieur. La Wallonie n’existant pas dans une logique francophone, elle y est intégrée malgré elle puisqu’on ne pense pas à lui demander son avis.

 

A côté, il y a d’autres aspects non négligeables à la réforme qui sera votée aujourd'hui :

- un chapitre « Renouveau politique » qui interdira – enfin - à un candidat de se présenter à plusieurs scrutins simultanément

- La fin de l'apparentement électoral (curieusement, on n'en parle pas dans la presse...) entre les anciens arrondissements de la vieille province de Brabant. Cet apparentement anachronique qui, avec les voix bruxelloises et flamandes, a permis naguère l’élection d’un député Volksunie  au parlement wallon ou plus récemment celle du député d'extrême droite du Parti Populaire : l'incroyable Laurent Louis qui fait tellement de torts à l'image de la ville de Nivelles.

mais, il y a aussi des aspects plus préoccupants citons simplement cette inquiétante « Communauté métropolitaine » (sur laquelle peu de détails ont filtré) et appelée à rapprocher Bruxelles des communes de son « hinterland socio-économique ». Il semble bien que cette plateforme de « coopération » interrégionale aura pour territoire la totalité de l’ancien Brabant. Il est acquis qu’elle exercera des compétences de type régional et « d’importance transrégionale. » Les domaines envisagés - aménagement du territoire, travaux publics, mobilité, voire emploi - sont actuellement gérés aux niveaux fédéral, régional et communal. Pour autant, seule la mobilité est, jusqu’ici, mise en avant. Il est question de faciliter le dialogue sur « la sécurité routière et les travaux routiers de, vers et autour de Bruxelles ». Les aménagements prévus pour le « ring » sont concernés et devraient faire l’objet d’une concertation préalable.

 

Est-ce une manière indirecte de réunir ce qui a été scindé il y a plus de vingt ans et de nier les spécificités et l’autonomie du Brabant wallon ? Charles Picqué, Ministre président bruxellois a ainsi souligné que la sixième réforme de l'Etat constituait un indéniable progrès pour la Région bruxelloise. Il a également ajouté que « Si cette communauté est plus qu’un groupe de réflexion, il faut que Bruxelles y ait un poids décisif » (Sic !) Ce qui n’est guère rassurant quand on connaît le penchant de certains élus MR, Ecolo et CdH en particulier pour les retours en arrière institutionnels. (Et je ne parle pas des nouveaux arrivants directement inspirés par Messieurs Modrikamen et Maingain). (*)

 

*

*   *

 

Pour info : L’engagement des chefs de file bruxellois de partis francophones :

« Les chefs de file bruxellois des partis démocratiques francophones ainsi que leurs représentants au sein de l’Union des Francophones en périphérie bruxelloise se sont réunis ce jeudi 29 mars 2007.

Ils rappellent que la présence des francophones dans la périphérie de Bruxelles est un fait qui se confirme davantage à chaque élection. Ainsi les listes francophones ont remporté plus de 20 % des voix lors des élections européennes de 2004 sur Hal-Vilvorde. Dans les communes à facilités, ils constituent largement la majorité des électeurs.

Ils refusent le démantèlement de ces droits.

Ils s’insurgent contre les atteintes constantes à l’exercice des droits des francophones et mettront tout en œuvre pour les rétablir. Ils soutiennent les mandataires de la Périphérie décidés à faire respecter la correcte application des lois linguistiques.

Ils en appellent, en outre, à la ratification de la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales, à la suppression des circulaires linguistiques du Gouvernement flamand et au renforcement de la protection des droits des francophones de la périphérie.

Ils refusent toute demande visant à rompre les liens entre les francophones de Wallonie, de Bruxelles et de la Périphérie.

Remettre en cause l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde ne peut s’envisager, pour eux, qu’à condition d’élargir les frontières de la Région de Bruxelles-Capitale et d’obtenir des garanties équivalentes à l’intérêt que représente l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde pour les autres francophones de la périphérie.

Les chefs de file bruxellois des partis démocratiques francophones ont décidé de rester en contact afin de travailler conjointement à la réalisation de ces objectifs communs ».

Signatures de Joëlle Milquet pour le CDH, Christos Doulkeridis pour Ecolo, Olivier Maingain pour le FDF, Jacques Simonet pour le MR/LB/MCC, Philippe Moureaux pour le PS.

 

*

*   *

 (*) Et certes, si personne ne nie que le Brabant wallon - mais n'est-ce pas vrai pour tout le reste de la Belgique d’ailleurs ? - fait encore partie de la zone économique (Hinterland ou arrière pays) de l’axe Bruxelles-Anvers voulu par la politique de centralisation-concentration menée depuis 1830, constatons comme l’avaient prévu les partisans de la scission de l’ancien Brabant que depuis (et seulement depuis) celle-ci, notre jeune province, grâce à son autonomie politique et subséquemment économique , a vu son économie se développer au point de devenir un modèle pour le reste du pays.

 

 

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 16:13

La guerre froide de tranchée que se livrent la Wallonie et la Flandre depuis les années ’30 est évidemment loin d’être terminée. Le « gaz de combat » ou plutôt « l’agent biologique » le plus toxique s’appelle – j’en ai souvent parlé ici même « Communautés ». Tout serait effectivement plus simple si on parlait en termes de territoires.

Dans le texte fondateur de Jules Destrée : «la célèbre « Lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre » sur laquelle j’aurai bientôt l’occasion de revenir, s’il se revendique internationaliste, en tant que socialiste (ce qui est bien dans l’esprit de l’époque), il considère que s’il y a internationalisme, cela suppose l’existence de nations, Destrée conclut ainsi : « Une Belgique faite de l’union de deux peuples indépendants et libres, accordés précisément à cause de cette indépendance réciproque, ne serait-elle pas un Etat infiniment plus robuste qu’une Belgique dont une moitié se croirait opprimée par l’autre moitié? » J’aime bien qu’il précise comme s’il avait eu une vision prémonitoire des cent ans qui viennent de s’écouler n’avoir: « pour la solution de cet inquiétant problème, qu’un espoir limité dans notre monde politique »…

 

Quoiqu’il en soit, si la situation économique a changé, le contexte politique, lui a évolué très (trop !) lentement. Mais les choses bougent et je ne me range pas dans le camp des pessimistes qui augurent d’un avenir sombre pour la Wallonie. Celle-ci se débarrasse progressivement des virus de pensée qui ont été implantés au cours des 60 dernières années par des médias qui ont repris sans vérification des propos alarmistes et défaitistes quand ils n’étaient pas inventés de toute pièce pour servir la propagande flamande ou belgiciste. Leur objectif ? : « Tout faire pour nier l’existence de la Wallonie, ce vague « sud du pays »…

 

J’ai parlé précédemment de la fable qui veut que les Wallons auraient refusé le bilinguisme dans les années ’30… Il y en a un autre encore plus grand. Celui, fondateur du nationalisme flamand : « les Wallons ont dominé la Belgique depuis sa création et opprimé les Flamands »…

Or c’est évidemment absolument faux. Voici, depuis la montée en force du Mouvement flamand, la répartition de l’origine (« pré »- régionales) des ministres jusqu’au moment de la publication de la « Lettre au roi » /

Ministères et périodes

Flamands

Bruxellois

Wallons

A. Beernaert : 26 octobre 1884/ 17 mars 1894

60%

14 %

26 %

J.de Burlet  : 26 mars/1894/25 juin 1896

75 %

9 %

16 %

P.de Smet de Naeye : 26 juin 1896/ 23 janvier 1899

87 %

-

13 %

J.Vanden Peereboom : 24 janvier 1899/ 31 juillet 1899

84%

-

16 %

P. de Smet de Naeyer : 5 août 1899/ 12 avril 1907

76 %

-

24 %

J. de Trooz : 1er mai 1907/ 31 décembre 1907

67 %

11 %

22 %

F.Schollaert : 9 janvier 1908/ 8 juin 1911

57%

22 %

21 %

Ch. de Broqueville : 18 juin 1911/ 4 août 1914

42%

22 %

36 %

Les Wallons y ont toujours été minoritaires. Il est difficile de préciser les préférences des ministres bruxellois, mais on peut supposer que, même si le système électoral n’était pas universel, ils devaient privilégier les intérêts de leur communauté (pour utiliser un terme moderne) or, celle –ci était majoritairement flamande comme le montre les résultats du recensement de 1848 :

Bruxelles et sa périphérie (ancien B-HV avec facilités)

Nl – Fr.

Anderlecht

90% - 10%

Auderghem (Ouderghem)

Wat.-Boitsf.

Bruxelles (Brussel)

60% - 39%

Haren

100% - 0%

Laeken (Laken)

79% - 21%

Neder-over-Heembeek

99% - 1%

Etterbeek

97% - 3%

Forest (Vorst)

93% - 7%

Ixelles (Elsene)

54% - 46%

Jette

87% - 13%

Koekelberg

98% - 2%

Molenbeek-Saint-Jean (Sint-Jans-Molenbeek)

85% - 15%

Schaerbeek

72% - 28%

Saint-Gilles (Sint-Gillis)

83% - 17%

Saint-Josse-ten-Noode (Sint-Joost-ten-Noode)

49% - 51%

Uccle (Ukkel)

95% - 5%

Watermael-Boitsfort (Watermaal-Bosvoorde)

98% - 2%

Woluwe-Saint-Lambert (Sint-Lambrechts-Woluwe)

100% - 0%

Woluwe-Saint-Pierre (Sint-Pieters-Woluwe)

99% - 1%

Berchem-Sainte-Agathe (Sint-Agatha-Berchem)

100% - 0%

Evere

100% - 0%

Ganshoren

100% - 0%

Woluwe-Saint-Étienne (Sint-Stevens Woluwe)

99% - 1%

Kraainem

100% - 0%

Drogenbos

89% - 11%

Linkebeek

100% - 0%

Rhode-Saint-Genèse (Sint-Genesius-Rode)

94% - 6%

Wemmel

99% - 1%

Wezembeek-Oppem

99% - 1%

 

Difficile de croire que les ministres bruxellois aient été tellement altruistes qu’ils en auraient oublié leurs intérêts…  Citons Destrée à ce propos, il les a bien connus : « « Une seconde espèce de Belges s’est formée dans le pays, et principalement à Bruxelles. Mais elle est vraiment peu intéressante. Elle semble avoir additionné les défauts des deux races (terme utilisé à l’époque pour « communautés » et n’ayant pas le côté péjoratif actuel), en perdant leurs qualités. Elle a pour moyen d’expression, un jargon innommable dont les familles Beulemans et Kakebroek ont popularisé la drôlerie imprévue. Elle est ignorante et sceptique. Elle a pour idéal un confortable médiocre. Elle ne croit à rien, est incapable de générosité ou d’enthousiasme, soupçonne toujours chez autrui le mobile bas et intéressé, abaisse par la « zwanze » toute idée qui la dépasse. Certains laudateurs de cette platitude en ont voulu faire une vertu: le « middelmatisme », mot aussi laid que l’état d’esprit signifié. Le patriotisme de ces middelmates est nul, ils accepteraient bénévolement toute domination qui ne dérangeait point leurs aises coutumières. Cette population de la capitale, dont quelques échantillons épars existent en province, n’est point un peuple: c’est un agglomérat de métis ». Hélas, depuis, depuis leur position centrale ils ont pris  le contrôle des puissants moyens de propagande que sont la radio et la télévision d’abord, de la presse écrite ensuite, le «middelmatisme », s’est largement répandu chez nous également et n’est plus seulement circonscrit à Bruxelles…

 

Michel Quévit a donc raison de faire remonter les causes du déclin wallon aux premières années de l’existence de la Belgique.  Mais je vous ai déjà entretenu de tout ça !

La raison de ce billet tient à la publication, fin juin, dans « Le Vif » d’une interview de Bart De Wever qui fait une comparaison entre l’Allemagne et la Flandre à propos de la dette grecque…

Il y dit, en substance : « Les pays en difficulté et du sud ont besoin d’une transfusion », pour lui, en échange de cette « transfusion », ces pays et régions doivent faire des efforts, « ils doivent accepter des réformes et continuer leurs mesures d’économies » Pour le leader flamand, il existe ainsi, en Europe, une ligne qui sépare le sud du nord. « Et malheureusement, cette ligne passe par la Belgique »”. Surtout, il ajoute que pour lui, l’Allemagne, comme la Flandre « doit payer et n’a pas voix au chapitre ». « "L'idée que l'Europe devient un peu un modèle belge en plus grand prend de l'ampleur. Personne ne peut reprocher aux Allemands de ne pas avoir envie de devenir les Flamands de l'Europe ».

Je trouve la comparaison assez malheureuse, mais significative d’un certain esprit… dont De Wever ne se fait que le porte parole.

Commençons par l’Allemagne…

Nous sommes en 1941. Le 6 avril, la Wehrmacht envahit la Grèce. Elle y restera jusqu'en 1944. Dans son ouvrage « Dans la Grèce d'Hitler », l'historien Mark Mazower estime que la Grèce est le pays qui a le plus souffert du joug nazi – derrière la Russie et la Pologne – et qu'elle a subi un « pillage systématique de ses ressource ». En 1941, les nazis imposeront en outre à la Banque centrale grecque, comme ils l'ont fait dans d'autres pays, un prêt de 476 millions de reichsmarks au titre des contributions à l'effort de guerre.

 

Cet « emprunt » ne sera évidemment jamais remboursé, pour la simple raison qu'il ne figure pas dans l'accord de Londres de 1953 qui fixe le montant des dettes extérieures contractées par l'Allemagne entre 1919 et 1945. Afin de ne pas répéter les erreurs du traité de Versailles et de ménager ce nouvel allié de l'Ouest face à la menace communiste, les Etats-Unis consentent à réduire la dette de l'Allemagne de moitié. Les victimes de l'Occupation sont priées d'oublier leurs demandes de réparation. L'objectif stratégique des alliés est d'édifier une Allemagne forte et sereine, plutôt que ruinée par les dettes et humiliée.

 

Washington obtient surtout des pays bénéficiaires du plan Marshall qu'ils renoncent à exiger immédiatement leur dû, repoussant d'éventuelles réparations à une réunification de l'Allemagne dans le cadre d'un « traité de paix ». « A partir de là, l'Allemagne s'est portée comme un charme pendant que le reste de l'Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l'occupation allemande », a résumé l'historien de l'économie allemand Albrecht Ritschl, professeur à la London School of Economics, dans un entretien à Der Spiegel (vous trouverez une version française dans le Courrier international).

 

Ce sursis permettra à la RFA de connaître un véritable « miracle économique », le fameux Wirtschaftswunder pendant quatre décennies. Et au moment de passer à la caisse, Bonn s'arrangera pour ne pas honorer ses engagements. Le chancelier Helmut Kohl obtient en effet que le traité de Moscou de 1990 entérinant la réunification ne porte pas la mention « traité de paix », une des conditions figurant dans l'accord de 1953 pour d'éventuels remboursements. « C'était un moyen de continuer à fuir les réparations », souligne le Süddeutsche Zeitung (article traduit en français). En approuvant ce traité, la Grèce a perdu, aux yeux de Berlin, toute légitimité à réclamer des réparations. « Dans la pratique, l'accord de Londres de 1953 libéra les Allemands de leur obligation de rembourser leurs dettes de guerre ».

 

Si on suit bien, l'actuel champion économique de la zone euro a fait trois fois défaut au cours du XXe siècle : dans les années 1930, en 1953 et en 1990, L'Allemagne n'a pas réglé ses réparations après 1990 - à l'exception des indemnités versées aux travailleurs forcé (et encore, ils ont pourtant essayé récemment encore…). Les crédits prélevés de force dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale et les frais liés à l'Occupation n'ont pas non plus été remboursés. A la Grèce non plus. Or personne en Grèce n'a oublié que la République fédérale devait sa bonne forme économique aux faveurs consenties par d'autres nations.

Le parallèle est facile à faire avec la Wallonie. Quévit avait parlé de « pillage économique de type colonial », pour parler des transferts économiques de Wallonie vers la Flandre et Bruxelles. Sans parler du détournement des milliards fonds européens usurpés, les Wallons, comme les Flamands ne devraient pas oublier que la bonne forme économique de la Flandre vient du transfert (de la captation ne pourrait-on pas parler d’occupation par la Belgique) sous couvert de « solidarité nationale » de notre richesse et du fruit de leur labeur.

 

De Wever a raison, la Flandre et l’Allemagne partagent évidemment la même mauvaise foi quand il s’agit de rembourser ses dettes.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 05:30

Je délire peut-être, mais...

 

Si j’ai bien compris, en termes techniques (je vous résume -une partie de - la théorie), les swaps (de l'anglais « to swap »  : échanger) sont des échanges d'une devise contre une autre, alors que fonctionnellement, c'est une sorte d’emprunt.

 

Un swap c'est, en quelque sorte, un accord entre deux parties qui s’entendent pour procéder à un échange. Une forme d’arrangement qui consiste à effectuer une transaction à double sens d’actifs financiers. On tire sur son crédit et on reconstitue ensuite dans un court délai son droit au tirage.

 

Le montant principal du swap n’est pas échangé, c’est pourquoi on parle souvent de montant « notionnel ». Seuls les flux d’intérêts sont échangés aux dates prévues par le contrat. Les deux contreparties peuvent convenir de ne s’échanger que la somme nette des montants dus de part et d’autre. En règle générale, l'une des deux parties paie donc un intérêt à l'autre partie du swap. Cela dépend des différentiels entre les taux d'intérêt en cours entre les deux devises.

 

Au cours de la crise 2008-2009, la FED (Réserve fédérale américaine) a fourni près de 60 milliards de dollars sous cette forme de crédit à diverses institutions financières étatiques. Finalement, parce que les conditions de crédit se sont améliorées depuis, les emprunteurs de l'époque ont logiquement « débouclé » (comme on dit dans les milieux financiers) ces swaps, ce qui les a fait disparaître complètement du bilan de la FED... Jusque là, rien à dire.

Mais pourquoi parler de ça ici ?

 

Parce que c’est à partir de maintenant que ça devient intéressant, suivez-moi…les choses sont à nouveau en train de changer.

 

Vous le savez, la Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas directement renflouer les gouvernements insolvables européens de Grèce, d'Italie, d'Espagne, du Portugal, (de Belgique ?) etc... Comme de son côté, la FED ne peut pas directement sauver les banques (insolvables !) européennes…

 

On en vient donc aux techniques de renflouements indirects...

 

Principe de fonctionnement :

 

La FED est actuellement en train d'accélérer à nouveau son activité de swap et ouvre de nouvelles lignes de crédit illimitées à la BCE sous ce qu'on appelle des « accords de swap » entre banques centrales.

A son tour, la BCE fournit des capitaux pour trois fois rien aux banques européennes en difficulté (0,01 %*). Puis, les banques - comprenant une contrepartie tacite ? - utilisent ce financement très bon marché pour acheter les bons d’Etat à fort rendement des états endettés, dégradés par les agences de notation.

 

Donc, si l'on suit le parcours de l'argent, la FED prête (indirectement) de l'argent aux états endettés... en passant indirectement par les banques européennes (insolvables, mais… refinancées par les Etats auquels elles prètent à fort taux d'intérêts) qui gagnent de l'argent (qu'elles ne méritent pas) dans l'affaire, tandis que les contribuables perdent de l'argent qu'ils ne méritent pas de perdre...

 

Voilà pourquoi votre fille est muette !

 

C'est simple la finance internationale!

 

Merci de réagir si vous estimez que je n'ai rien compris... Mais... 

 

(*) http://www.larrouturou.net/2012/01/pourquoi-faut-il-que-les-etats-payent-600-fois-plus-que-les-banques/

 

Et pour compléter, à lire : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201846370526-stiglitz-exhorte-les-europeens-a-repenser-leur-gestion-de-la-crise-276137.php

 

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 05:40

Que penser de l’article publié ce 12 janvier dans « Le Soir » sous la plume de Béatrice Delvaux ?

 

En gros, d’après l'enquête « Soir-Standaard » : « Chroniques d'un état critique » publiée entre Noël et Nouvel an, si certains en sont encore à rêver d'un plan B (Belgique continuée sous forme de Fédération Wallonie-Bruxelles), pour l’éditorialiste « vedette » de ce quotidien bruxellois, des  « Wallons haut placés » préparent leur futur sans la Flandre et (surtout horreur  sans nom !) sans… Bruxelles.

 

Le caractère plus que tanguant, des analyses et des positions de Mme Delvaux sur les questions dites communautaires est trop bien connu. Tantôt le ras-le-bol et la tentation de jeter le bébé avec l'eau du bain,  tantôt l'encensement quasi mystique de la solution fédérale ou à défaut de mieux, de la liaison (soumission) à la Flandre pourvu que la Belgique survive, tantôt l'exaspération de ce « non-pays » (une de ses expressions favorite) et – le plus souvent - la mise au coin, si pas l’accusation de ringardise de ceux qui ne vont pas dans le sens voulu par la Pythie francophone de la périphérie flamande de Bruxelles.

 

Mais le ton de l’article nourrit de propos divers (et pourtant connus mais redécouverts) donne à croire qu’elle penserait que l'idée qu'un plan « W » serait finalement non seulement nécessaire, mais bienvenu.

Pour nous, c’est évident, pour elle, c’est surprenant. Serait-ce là un vrai changement politique véhiculé par le Soir ?

Relayer l'idée, dans ses colonnes plus que conservatrices au sens unitaristes (reconnaissons le), que la fin de la Belgique serait peut-être pour 2014, voire même 2012 ou au plus tard 2019…  pourrait constituer un fait majeur quand on connaît le poids politique de ce quotidien dans la construction-déconstruction de l'opinion publique. Mais attendons de voir…

 

Si une hirondelle ne fait pas le printemps. Compte tenu du caractère fluctuant de l’auteur de cet article et, sans être parano, d’éventuelles arrières pensées « d’appel à la raison » à ceux qui au sein des partis transitionnels sont très loin d’approuver l’existence d’une identité wallonne (par crainte d’effaroucher leur « électorat fond de commerce) pour essayer de tuer cette idée dans l’œuf », ce qui est intéressant, ce sont les nombreux commentaires d'intervenants qui, sur le même ton et avec des scores d’approbation importants, se réjouissent de cette perspective. Commentaires qui peuvent se résumer d'une seule courte phrase : « enfin le plan W » !

 

Comme quoi, nous étions des précurseurs à l’époque de « W+ » en mettant en avant dans notre programme – et au moins dans un premier temps, tant que ce pays existe encore - une Belgique redessinée sur base des quatre territoires régionaux (*) autonomes et égaux en Droits.  Depuis, on sait qu’il nous reste une petite dizaine d’année.

 

Mais, espérant me tromper, force est aussi de constater que les forces qui irriguent encore l'opinion publique wallonne, conjuguées aux attentes des membres influents de notre population (**), de leur incapacité (ou pusillanimité ?) à se remettre en question, je ne peux qu’en retirer aujourd’hui la conviction que ces derniers iront jusqu'au bout de tout ce qui peut ressembler à la continuation d'une Belgique, aussi fantasmée soit-elle.  Pourtant, même si le gouvernement Di Rupo n'est là que pour repousser l’échéance inéluctable, tous savent maintenant que l'on va vers l’étape suivante : un état confédéral.  C’est est un progrès.

 

Notre rôle est de hâter la réflexion  qui permettra à la scission de se réaliser, étape essentielle pour une solution d'avenir. A nous d’accompagner les Wallons pour accomplir la totalité de leur voyage d’émancipation de la tutelle belge qui leur a tant couté (***).

 

Alors, oui ! En avant pour le plan « W » !

 

(*) Euphémisme pour ce qu’ailleurs, on appellerait « Etats confédérés »

(**) En dehors de membres importants de représentants syndicaux(en particulier Thierry Bodson)  qui ont un message de plus en plus clair.

(***) Je vous renvoie au dernier livre de Michel Quévit qui reste une mine d’informations en attendant la sortie de presse d’un livre original sur le passé et le présent wallon écrit conjointement par un historien (Arnaud Pirotte) et un géographe (Yannick Beauthière).

 

http://0z.fr/8X5qN

 

Repris de Forces Wallonnes

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 06:39

« N’attendez pas de ceux qui ont créé des problèmes, qu’ils puissent les résoudre »
Albert Einstein.

Madame, Monsieur,

Il reste moins de dix ans à la Wallonie pour reprendre la juste place qui est la sienne dans le concert des Régions développées d’Europe. Les temps qui viennent seront difficiles. L’euphorie médiatique qui a suivi la laborieuse mise en place d’un gouvernement fédéral sous la pression des agences de notation ne doit pas le faire oublier. 

 

Tout au long cette année de campagne électorale, mais aussi les suivantes, nous vous promettons que nous allons surprendre: tout ce que nous dirons, tout ce que nous ferons ne sera dicté que par le seul impératif de l'intérêt supérieur de la Wallonie. Quitte à aller à contre-courant de la pensée générale comme, par exemple, de cette chimère politique sans substance : la « Fédération Wallonie-Bruxelles », posture verbale de la classe politique « francophone » qui camoufle son désarroi stratégique face à un Etat flamand en proche devenir. Le dire, c’est notre mission. C’est notre devoir.

 

Notre combat pour une certaine idée de la Wallonie, c'est un combat quotidien pour un maximum possible d’autonomie, un combat pour que, dans tous les cas, l'intérêt particulier cède devant l'intérêt général, pour que le bien commun ne soit pas accaparé par le profit de quelques-uns mais bien au contraire pour l'avantage de tous. Un combat qui refuse toutes mesures linéaires ou uniformes et qui prend en compte les intérêts locaux, mais en les fédérant dans l’intérêt de tous.

 

Nous pouvons l’affirmer puisque nous ne sommes tenus par aucun groupe d'intérêts, nous conserverons jusqu’au bout notre liberté. Il n'y a pas parmi nous de politiciens usés, d'hommes d'affaires véreux ou encore de « stars » hors du coup. Il y a en revanche avec nous ceux qui ont l'énergie de la résistance, l'espoir, mais aussi la volonté d'un avenir meilleur pour notre Wallonie !

 

Nous sommes certes aujourd'hui plus petits que d’autres, mais l'arbre de la liberté de la Wallonie et du rassemblement des Wallons au service de l'intérêt général est planté ! Cet arbre, c’est celui de la liberté, de la démocratie, et de la fierté que nous pouvons nous réapproprier pour être acteurs de notre destin et  de celui de la Wallonie.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 00:00

 « Le chemin appartient à celui qui marche »… Lao Tseu

 

Je remarque, ici ou là, que d’aucun s’étonnent des propos tenus hier soir par Bart De Wever : « C'est une nation, monsieur. C'est un peuple, une Communauté, une démocratie. On a un territoire, une histoire et des valeurs communes »… Et pourtant, n’est-ce pas la réalité ? Certes, le terme « nation » regroupe beaucoup de choses différentes. La définition de De Wever est une définition générique pouvant s’appliquer à des nations devenues Etats comme la France, l’Allemagne – mais pas la Belgique et ses avatars, extérieur (BENELUX) et intérieur (Fédération Wallonie-Bruxelles... embryon de "Belgique continuée"...) – ou à des Etats en devenir comme l’Ecosse ou… la Wallonie  et qui sait (?) même... Bruxelles ! Renan n'a-t-il pas écrit : "la nation est une conscience morale collective »… ?  

 

Il n’y a dans ses propos là rien de choquant. Aucune provocation, juste le constat froid et logique d’un fait. Un constat que les membres du Mouvement wallon ont fait depuis longtemps. La Flandre est une nation (1). Souhaitons lui bonne fête et j’ajouterais volontiers et très sincèrement : « bon vent ! ».

 

J'ai supprimé la suite de ce billet. Je m'étais inspiré d'un texte que je pensais personnel d'un correspondant qui - jusqu'ici - s'était toujours montré fiable. Or, il s'est avéré qu'il ne s'agissait pas d'une production personnelle, mais d'un copier-coller tiré du forum de La "Libre Belgique"  : Que vous inspirent les differents scenarii de reforme institutionnelle ? et publié sous le nom de guido naets (08/07).

Une partie de ce texte semble depuis avoir été (mal ) ré-écrite sous forme de courriel pour servir la propagande de certains membre de l'extrême droite flamande - en particulier - mais aussi de partis politiques démocratiques  et a créé quelques remous dans la presse en cette période assez creuse de vacances .  

 

Belle manipulation, en tout cas. Un "remake" local du faux "protocole des Sages de Sion" en quelque sorte..  

 

Après avoir évidemment tiré les oreilles de ce correspondant, j'en ai profité pour lui suggérer d'éviter de s'inspirer des fora des journaux - pourtant surveillés par des modérateurs - ainsi que ceux qui prétendent parler de politique. Ils sont le plus souvent remplis de bêtises de type "propos de café du commerce" proférés par des ignares ou pire encore, noyautés par des propagandistes de toute sorte généralement courageusement anonymes... C'est ainsi qu'il y a quelques années, le FN de Le Pen aurait donné à ses membres la consigne d'envoyer des "réactions de lecteurs" au journaux pour diffuser leurs idées. l'irruption de la possibilité de réagir aux articles publiés facilite cette pratique...  

A vous qui alimentez ma réflexion et me connaissez, j'avoue ne pas avoir pris - cete fois ci - le temps de la vérification nécessaire sur sa véritable origine sans compter qu'il contient quelques erreurs,  en particulier historiques.

Comme quoi, il n'y a pas que les journalistes qui relayent des fausses nouvelles.

 Qui m'incitera à encore plus de prudence à l'avenir..

 

Ma conclusion reste valable. Les partis francophones ont une fois de plus joué avec le feu. Ils ont joué et perdu en croyant gagner. Il reste à en tirer les conclusions. Et passer à la vraie « négoscission ».

 

Ce n’est pas la première fois qu’on joue avec le feu. La fête nationale flamande permet de rappeler que la Belgique est ainsi bâtie sur des mensonges et que ceux-ci se retournent parfois cruellement sur leurs auteurs.

C’est Léopold Ier, dont on n’oubliera pas qu’il a combattu dans les armées du Tsar contre la République et l’Empire, qu’il nous a été imposé par les Anglais, qui a voulu commémorer cette « victoire belge » (*) contre « l'envahisseur étranger », évidemment français (**). Ses successeurs doivent se mordre des doigts de cette fausse bonne idée.

 

Objet de manipulation, l’Histoire a parfois de ces ironies…

 

(1) lire le beau coup de gueule de Jean-Maurice Dehousse : http://www.larevuetoudi.org/fr/story/vive-la-nation

(*) Quels belges ? Quelques « communiers » flamands et des mercenaires venus d’autres comtés…dont des inévitables « Anglois »… Les belges ? Ça n’existait pas à l’époque.

(**) Jusqu’à la revanche… : http://www.claude-thayse.net/article-1623589.html

 

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
*
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*

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Les textes publiés ici sont évidemment libres de droits et peuvent être reproduits ou diffusés, en partie ou en entier... sans modération à condition d’en citer la source.

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