En informatique, le formatage a plusieurs acceptions. Il est dit rapide quand on se contente d'effacer la structure des données d’un disque, mais c’est aussi l’action de mettre en forme des données.
Le formatage fait appel à deux processus différents connus sous les noms de formatage de bas niveau et formatage de haut niveau. Le formatage de bas niveau s'occupe de rendre la surface du disque conforme à ce qu'attend le contrôleur tandis que le formatage de haut niveau concerne les informations logicielles propres au système d'exploitation.
Pour faire simple, et par analogie, en Belgique, l’enseignement s’apparente au formatage de bas niveau et les messges des partis politiques (ou plutôt le parti unique) et de la presse (subsidiée et aux ordres) au formatage de haut niveau.
Il ne faut donc pas s’étonner de l’organisation de la « manifestation citoyenne » annoncée pour dimanche et surtout des conditions de celle-ci...
Si on peut déjà être certain que cette manifestation ne mobilisera essentiellement qu'une majorité de ... bruxellois francophones, la rumeur (à vérifier) fait état qu’un des organisateurs ne serait que le fils du ministre(CD&V) de la justice : Stéphan Declerck… Tiens donc !
Faut-il en conclure que les naïfs qui se rendront à cette manifestation et ceux qui appellent à y aller pour « avoir un gouvernement à tout prix » sont quelque peu... instrumentalisés, il n’y a qu’un pas. Que je ne franchirai pas ici. Je constate quand même que les négociateurs francophones semblent se faire piéger avec enthousiasme en appelant les naïfs à faire de cette manifestation un succès.
Jean Quatremer ne se trompe pas en intitulant son billet du jour : « Belgique : le degré zéro de la politique »
Comment en est-on arrivés là ? En Wallonie et d’une manière plus intense encore à Bruxelles dans les rangs des « francophones » ? La Flandre ayant, elle, une conscience politique vivante et à la hauteur des enjeux actuels.
Tout s’explique pourtant simplement.
Citons, à cet effet, ce rappel d'Hervé Hasquin qui a été excellent dans ses analyses historiques avant d’utiliser ses talents à des fins plus polémiques et malheureusement politiciennes, si ce n'est pas intéressées :
« En Belgique, comme dans beaucoup de pays, la conception et l'enseignement de l'histoire ont été intimement liés à une certaine idée du patriotisme : on voulait montrer que la Belgique présentait un caractère d'unité foncière; la Belgique était une nécessité de l'histoire et il fallait bannir tout ce qui mettait l'accent sur les différences. Cette tendance se précisa surtout à l'extrême fin du XIXe siècle. Edmond Picard, en 1897, croit découvrir « l'âme belge » - « l'âme belge existe puisque je la sens »; selon l’avocat, une évidence historique s'impose, « le caractère indestructible de la Belgique, cette nécessité mystérieuse que rien n'a pu détruire ». Publiée à partir de 1899, l'Histoire de Belgique d'Henri Pirenne donne un contenu (qui se prétendait - ndlr) scientifique, ou du moins considéré comme tel, à l'affirmation péremptoire de Picard; l'historien verviétois, professeur à l'Université de Gand, croit pouvoir démontrer qu'il existe un « peuple belge » depuis le Moyen Age, bien avant les ducs de Bourgogne par ailleurs glorifiés pour leur action centralisatrice; l'unité nationale, et c'est un cas exceptionnel clame Pirenne, a donc précédé chez nous l'unité de gouvernement. Le « phénomène belge » si l'on en croit l'illustre historien est un savant mélange d'influence romane et d'influence germanique; la Flandre, province bilingue dès le Moyen Age, en est le meilleur exemple et c'est ce qui explique que l'Histoire de Belgique de Pirenne soit construite autour de la Flandre qui a vu se former une « civilisation originale ».
Histoire et patriotisme
Cette vision unitariste de l'histoire fut bientôt confondue avec le patriotisme car elle rencontrait un besoin. Diverses raisons expliquent, en effet, la consolidation de l'amalgame au début du XXe siècle. Le mouvement flamand affermissait ses positions; les Wallons commençaient à réagir et il en résultait inévitablement une tension entre communautés. On voulut donc donner aux fêtes qui marquèrent les septante-cinq ans de l'indépendance en 1905 un caractère particulièrement grandiose et l'on s'empressa d'utiliser à des fins politiques les thèses de Pirenne; il fallait raviser la flamme patriotique. N'oublions pas non plus que dans les années qui suivirent, la tempête souffla sur la scène internationale; la défense du sol natal figura au premier chef des préoccupations à la veille de la guerre 1914-18; on craignait pour la Belgique les conséquences d'un affrontement entre le coq gaulois et l'aigle flamand. La peur des mouvements centrifuges, les menaces qui planaient sur l'intégrité du sol, mais aussi les appréhensions de cléricalisme qui redoutait que la partie sud du pays n'échappât à son emprise, amenèrent l'élite politique et francophone du pays à confondre patriotisme et unitarisme et à jeter le discrédit sur tout ce qui pourrait diviser les Belges. L'enseignement de l'histoire en restera profondément marqué car la conception finaliste allait y prévaloir pendant près de septante ans. (Là, Hasquin faisait preuve d’optimisme…- ndlr)
La littérature nationaliste foisonna surtout aux environs de 1930. Le centenaire se révéla propice aux déclarations enflammées dont certaines ne laissaient d'ailleurs pas d'être inquiétantes tant elles témoignaient d'une volonté de direction des esprits. Qu'écrivait notamment le Comte Louis de Lichtervelde dans un article intitulé Méditation pour le Centenaire. Le particularisme belge publié dans La revue catholique des idées et des faits du 13 septembre 1929 ? En fait, de Lichtervelde était conscient que « chez nous le régionalisme est, en vertu de la tradition, la seule base solide de l'attachement à la « généralité » et qu'il faut tout faire pour conjuguer ces deux forces » mais il craignait par dessus tout l'exaltation ou tout simplement une trop grande mise en valeur de particularismes qui tôt ou tard se révéleraient incompatibles avec la Belgique, telle qu'elle s'était forgée depuis le Moyen Age. Ces considérations l'amenaient à tenir des propos extrêmement fermes:
« La liberté de l'Enseignement nous a trop fait croire que l'Etat n'avait aucun rôle dans la direction spirituelle de la Nation. Il doit cependant défendre les bases sur lesquelles il repose; quand on l'attaque jusque dans l'esprit des petits enfants, peut-il demeurer indifférent ? L'enseignement du patriotisme est à juste titre inscrit dans la loi, mais il y a, hélas, les maîtres qui repoussent ouvertement ce devoir. Pourquoi ne pas sévir ? On punit un ivrogne, un falsificateur de lait, on laisse faire un empoisonneur public ! »[...]
« Le Centenaire devrait marquer l'ouverture d'un croisade où toutes les leçons du passé viendraient prémunir l'esprit public contre les tentations fatales qui l'assaillent sans merci. »
L'ire de de Lichtervelde était essentiellement tournée contre le nationalisme flamand. Mais le nationalisme wallon, en pleine somnolence à l'époque et sa francophilie n'auraient pas davantage échappé aux foudres de l'auteur d'autant qu'entre 1830 et 1914, la France était toujours apparue comme la menace la plus grave pour l'existence de la Belgique et l'influence de la culture française comme un élément potentiellement dissolvant de la nationalité belge. C'est cet esprit qui anime un H. Carton de Wiart lorsqu'un peu avant la Première Guerre mondiale, il rendait hommage à E. Picard parce qu'il « a délivré notre nationalité en plein croissance d'un servitude humiliante pour elle, qu'il a défendu contre l'investissement des influences étrangères nos façons personnelles de penser et de sentir... »
L'histoire unitariste en Belgique a donc été très longtemps fondamentalement anti- française. Aussi fut-il de bon ton de mettre l'accent sur la spécificité du pays qui le rendait particulièrement inassimilable par la France : son élément flamand. D'où l'amalgame entre « belge » et « flamand » ! Il survécut au premier conflit mondial qui avait anéanti chez nombre d'intellectuels belges des deux régimes linguistiques l'admiration qu'ils avaient vouée à l'Allemagne, sans pour autant dissiper totalement, surtout en Flandre, la méfiance à l'égard de la France : le débat sur la politique de la neutralité en sera un parfait révélateur à la fin des années trente.
A l'époque, le chanoine Prims, archiviste de la ville d'Anvers publia « De wording van het nationaal bewustzijn in onze gewesten » (Anvers, 1938 – « La genèse de la conscience nationale dans nos contrées »), un ouvrage surtout centré sur le Brabant; l'auteur consacrait une attention toute particulière aux premières décennies du XIXe siècle et concluait : « la révolution de 1830 fut, en pays flamand, belge et nationale tout comme la révolution brabançonne et le Boerenkrijg. Seuls les éléments devenus étrangers au peuple ou importés d'ailleurs sont aux côtés du Hollandais » (p. 179). Or, cette phrase prend tout son sel si on l'éclaire par le contexte : d'après Prims, tant à Anvers qu'en Campine avaient été pro- belges les éléments flamands de la population; en revanche, les tracts de propagande favorables à l'orangisme étaient rédigés en français et les partisans de la Hollande se recrutaient dans la bourgeoisie francisée ainsi que « parmi les membres de la vieille noblesse séduite par le militarisme de Napoléon et francisée ». Ces considérations n'étaient pas pour déplaire bien au- delà de la Flandre comme en témoigne le compte rendu élogieux publié par le professeur de philosophie, Léon Suenens, le futur cardinal, dans » La Revue catholique des idées et des faits » (20 janvier 1939). Par ailleurs, à l'exception des milieux proches du Mouvement wallon, L'équation Flamand = Belge, dénoncée par M. Wilmotte dès 1911 - c'était le titre d'un opuscule - continuait à avoir cours dans tous les secteurs qui touchaient au domaine artistique : cette assimilation du « génie belge » au « génie flamand » tendait évidemment à éradiquer toute référence à la tradition française.
Le Mouvement wallon conteste
Les conceptions en honneur ne permettaient donc pas de réserver aux régions wallonnes la place qu'elles étaient en droit de revendiquer dans les synthèses consacrées aux territoires constitutifs de la Belgique : c'était particulièrement vrai pour ceux qui, sous l'ancien régime, relevaient de la principauté de Liège. L'histoire de la Wallonie, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, n'appartint donc pas au champ d'investigation des milieux scientifiques, d'autant que la pensée historique francophone resta totalement dominée par celle qu'avait imposée Pirenne, à l'inverse de ce qui s'était dessiné en Flandre au tournant des années trente.
L'historiographie « wallonne », qui prit naissance au début du siècle en réaction aux écrits de Pirenne et de Picard, fut donc affaire d'amateurs, de non spécialistes proches du Mouvement wallon. Sa qualité s'en ressentit. Au manque d'esprit critique, aux lacunes de l'information s'ajoutèrent des vices de conception qui lui conférèrent les mêmes défauts, mais inversés, de l'historiographie « belgiciste » : la substitution au finalisme belge d'un finalisme « wallon »; un « principocentrisme » étonnant qui aboutissait à confondre abusivement l'histoire de la principauté de Liège avec celle de la Wallonie …). Dans le genre, le livre de P. Recht relatif à 1789 en Wallonie (1933) sortait néanmoins de l'ordinaire. Il faut encore réserver une mention particulière à la fondation de la « Société d'histoire pour la Défense et l'Illustration de la Wallonie » (1938, futur Institut Jules Destrée, dont les Cahiers d'histoire commencèrent à retenir l'attention. Les réactions étaient surtout vives en région liégeoise où l'on n'appréciait guère l'hommage appuyé rendu par « l'histoire officielle » à des ducs de Bourgogne qui n'avaient laissé à la principauté épiscopale que de cuisants souvenirs : elles explosèrent notamment à l'occasion du « Congrès Wallon » qui se tint à Liège en 1905.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la recherche universitaire bouda également l'histoire du Mouvement wallon. Celle-ci fit l'objet de deux études, qui tenaient la fois de l'histoire, du témoignage et du manifeste : elles avaient pour auteurs des acteurs des événements, E. Jennissen (1913) et J. Destrée (1923). Il en serait ainsi encore longtemps.
Une nouvelle génération d'historiens
Après 1945, « l'histoire wallonne » cessa d'être affaire de non-spécialistes, même si ces derniers, avec des fortunes diverses et sans guère renoncer aux vices qui avaient altéré la qualité des publications de leurs prédécesseurs, occupaient le devant de la scène. Une nouvelle génération de scientifiques allait progressivement investir un champ de recherche que les maîtres illustres avaient jusque là dédaigné, et que bon nombre d'historiens éminents continueraient d'ailleurs à ignorer jusque dans les années septante. (et continuent à ignorer. A part dans certaines parties de cours universitaires spécialisés, et encore ! – ndlr )
A toute règle, il y a cependant des exceptions et il convient de saluer le rôle de pionnier, dès avant-guerre, de L.E. Halkin, qui jeune professeur à l'Université de Liège, osa livrer au public dans un numéro spécial de » La Cité Chrétienne » (20 mai 1939) un article retentissant : « La Wallonie devant l'histoire » : sans ménagement, l'auteur taillait des croupières aux falsifications « belgicistes » (…).
Halkin, futur actif de la Commission d'histoire de l'A.P.I.A.W., avait en fait ouvert la voie. Au lendemain du second conflit mondial, l'enseignement et la recherche universitaires allaient compter dans leurs rangs des nouvelles recrues qui lui emboîteraient le pas; elles s'attacheraient à dégager sereinement les lignes de forces de l'histoire et de la culture des ensembles territoriaux qui, à partir de 1830, constituèrent l'espace wallon à l'intérieur de la Belgique indépendante; elles mettraient en exergue les convergences mais sans rien omettre des dissemblances, en se gardant aussi de tout péché d'anachronisme. Elles avaient pour nom : J. Lejeune et F. Rousseau (Université de Liège), L. Genicot (Université catholique de Louvain), M.A. Arnould (Université libre de Bruxelles).
Le réveil du monde scientifique belge, et en particulier francophone, fut un parcours de longue haleine marqué notamment par une participation décisive aux travaux de la section culturelle du « Centre de recherche pour la solution nationale des problèmes sociaux, politiques et juridiques en régions wallonnes et flamandes » (Centre Harmel), créé en 1948, et dont le rapport ne fut publié que dix ans plus tard, et le Congrès culturel wallon de Namur (1955) où F. Rousseau impressionna ses auditeurs.
Les affrontements linguistiques des années soixante et leur conséquence, la reconnaissance des Communautés et des Régions lors de la révision de la Constitution de 1970, contribuèrent à la mutation des esprits. Le monde académique dans sa grande majorité fut plus ouvert; publier des synthèses de caractère scientifique sur la Wallonie cessa d'être hérétique; voilà qui explique que deux ouvrages d'envergure purent être menés à bien sous la direction de L. Genicot en 1973, Histoire de la Wallonie, et celle de H. Hasquin 1975- 76, La Wallonie. Le Pays et les Hommes; ces travaux avaient rendu superflue la poursuite de l'expérience lancée par la Fondation Charles Plisnier : à l'instigation de sa Commission historique, elle publia à partir de 1965 des Etudes d'histoire wallonne dont au total six fascicules de qualité étaient sortis de presse en 1974.
Ces synthèses, surtout la seconde, avaient abordé pour la première fois dans une perspective scientifique, en restituant le phénomène dans son contexte général, l'histoire du Mouvement wallon; par ailleurs ses archives commençaient à être rassemblées systématiquement - création en 1952 du « Fonds d'histoire du Mouvement wallon » - et sa connaissance s'était enrichie notamment grâce aux opuscules d'un témoin de premier plan, F. Schreurs, Secrétaire général du Congrès national wallon.
Le tournant de 1980
L'année 1980 est doublement significative. Elle marquait le cent cinquantième anniversaire de l'Etat belge; elle connut aussi une matérialisation du fédéralisme qui le rendait irréversible par le biais d'une nouvelle révision de la Constitution. Ces deux faits influencèrent le cours des événements dans les années immédiatement antérieures et postérieures.
Qu'il y ait eu ambition d'anticiper par quelques actions d'éclat sur les flonflons nationalistes de 1980 est évident. Tel était bien le but de « Wallonie libre » en organisant le 6 octobre 1979 à Bruxelles un colloque La Wallonie au-delà de la régionalisation; les préoccupations culturelles y furent très présentes; j'y développai notamment un exposé Culture, Education et Autonomie dans lequel l'accent fut mis sur l'indispensable promotion de la langue maternelle et de l'histoire. Mais, après qu'eussent été démontés les mécanismes de l'historiographie « belgiciste », un cri d'alarme était jeté :
"[...] que constate-t-on aujourd'hui ? Tandis que la recherche et l'enseignement universitaires sont enfin débarrassés de ces oripeaux, dans l'enseignement secondaire, on réduit régulièrement depuis 1972 le rôle de l'histoire - ce qu'il en reste est d'ailleurs conçu en dépit du bon sens. Faire fi de l'histoire, c'est non seulement renoncer à une méthode critique de réflexion particulièrement enrichissante, mais c'est aussi freiner la prise de conscience de l'identité culturelle de nos régions".
Or, à l'époque, et par un heureux concours de circonstances, J. Hoyaux, Président d'un Institut Jules Destrée qu'il avait revitalisé, - il avait notamment organisé en février 1976 une journée d'étude sur le Mouvement wallon - était en même temps un Ministre de l'Education nationale (F) qui se révélait soucieux de rencontrer ces préoccupations et d'améliorer l'enseignement de l'histoire, en prenant davantage en compte les réalités régionales. C'est également à la suite de contacts qu'il noua dans les derniers mois de 1978 avec le signataire de ces lignes que le Conseil d'administration de l'ULB créa en faculté de philosophie et lettres en juin 1979 un cours d'histoire de la Wallonie et du Mouvement wallon - le premier en Communauté française - dont la leçon inaugurale fut donnée le 6 février 1980 en présence du ministre.
La réforme de l'Etat atténua encore un peu les réticences qui pouvaient subsister dans les milieux universitaires à l'égard de la nouvelle approche de « l'histoire nationale ». Les mémoires de licence, thèse de doctorats, article et livres scientifiques consacrés à des personnalités du Mouvement wallon et à l'histoire de celui-ci se multiplièrent. Dans les années quatre-vingts, les publications de l'Institut Jules Destrée gagnèrent également en qualité et en quantité. Bref, le sujet de recherche était dédramatisé. S'il était encore de mise d'estimer vers 1980 que l'histoire du Mouvement wallon restait à écrire, il est évident que quinze ans plus tard, on doit constater pour s'en réjouir, que de nombreuses lacunes ont été comblées; la confection de l'Encyclopédie du Mouvement wallon n'en est pas la moindre preuve. Le tournant pris par la recherche historique francophone - il est postérieur de près de trente-cinq ans à celui de l'historiographie flamande - est irréversible. Il restera à le préserver en permanence contre les éternelles tentations de dérapages qui voudraient limiter la perspective historique des « nouveaux belges » (…) »
Si, dans quelques milieux universitaires - et encore, au tournant des années ’80 – quelques velléités de relecture de l’histoire officielle ont pu avoir lieu, depuis, on est retombé dans le conformisme. Si l’occasion vous en est donnée, interrogez les participants à la « manifestation citoyenne » de dimanche. Interrogez vos représentants politiques. Interrogez les journalistes, tous, ils vous ânonneront du Pirenne, du Picard, du de Wiart...
Il s'agit bel et bien là de la dictature des idées reçue, d'un virus de pensée dont il semble bien être très difficile de se débarrasser. Hélas !
Je l’ai déjà écrit, le nationalisme belge (belgiciste !) ne survit que grâce à l’ignorance. Et en particulier à l’ignorance de l’Histoire ! C'est le royaume de l'analphabétisme démocratique ! ("L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la formation d’une nation et c’est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger" . Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation?)
Réagissez : http://lapetition.be/en-ligne/petition-9122.html
Quelques billets anciens sur l'antériorité du sujet par rapport à l'existence de la Belgique :
http://www.claude-thayse.net/article-15575241.html : Les moments-clé de notre Histoire. Un regard…
http://www.claude-thayse.net/article-25105848.html : La Wallonie, une entité très ancienne !
http://www.claude-thayse.net/article-15596879.html : Les problèmes linguistiques, une invention récente ?