J'ai reçu ce texte engagé d'un réunioniste sincère, observateur assidu de l'évolution politique. Je le publie intégralement, il me plait bien. Merci Michel !
Souvenez-vous, il y a presque un an (27/03/2007), le Ministre-Président flamand, Yves Leterme (tiens !) enterrait de manière magistrale le principe de la vignette autoroutière après une visite aux Pays-Bas. Du côté francophone, André Antoine, ministre des transports, parlait de trahison ! Michel Daerden quand à lui parlait de sacrifice des intérêts du pays (lequel ?).
Même l’Union wallonne des entreprises se demandait qui décidait de la politique en Belgique.
Dont coût pour la Région, 24 millions d’euros de rentrées escomptées.
Ce jeudi 06/03/2008en visite au Pays-Bas, Rudy Demotte, notre très bilingue ministre président wallon déclarait acceptable la création d’une taxe « intelligente » pour camions dès 2011 et en 2012 pour les voitures, se ralliant ainsi au point de vue défendu par la Flandre et par sa capitale, Bruxelles !
« Jusqu’à présent en Belgique, la Flandre y était très favorable ; plusieurs ministres bruxellois ont dit de même. Seule la Wallonie restait en retrait, tentant toujours d’imposer une vignette classique pour les camions. Le virage est donc notable, note Michel De Meulenaere dans le Soir de ce vendredi. « Si l’on ajoute le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Allemagne où le système existe déjà pour les poids lourds depuis plus de cinq ans, cela représenterait un espace et un trafic considérable au centre de l’Europe. Le principe ? Intégrer dans les véhicules une puce couplée à un GPS qui, par satellite, mesurait le nombre de kilomètres parcourus, mais aussi le type de trajet, l’heure à laquelle il est effectué et le type de véhicule hôte du système. A partir de là, les possibilités sont multiples: payer simplement le kilomètre, augmenter le prix aux heures de pointe, faire payer davantage lorsqu’il existe une alternative valable de transport en commun (une liaison ferroviaire, par exemple), etc. »
« D’un coût modique, le système ne devrait pas alourdir la taxation sur les autos puisque la taxe de circulation serait supprimée. On ne paierait plus qu’à l’usage. Certains conducteurs qui choisiraient de réduire l’usage de leur auto verraient donc la facture diminuer. Et cerise sur le gâteau, un plus pour l’environnement et pour la mobilité espère les partisans du système.
Rappelez-vous, il s’agissait du même discours à propos de la libéralisation de la distribution du gaz et de l’électricité pour ne prendre que l’exemple le plus récent.
Ainsi sur le papier, tout va pour le mieux. Oui mais voilà la Wallonie n’est ni la Flandre, ni Bruxelles.
Négligée, voir volontairement sacrifiée par la SNCB d’Etienne Schouppe, son ancien administrateur et actuel président du CD&V-NVA (!) son réseau n’a plus la densité d’autrefois, nombres de gares ont été vendues ou désaffectées et parmi celles qui restent, nombres d’entre elles sont délabrées. Ne parlons pas plus des kilomètres de voies qui non entretenues durant des décennies ne pourraient plus être remise en service sans des réparations trop lourdes et trop coûteuses pour notre région.
Son habitat dispersé, surtout dans le sud ne permet pas l’instauration hors agglomération de ligne de bus et de tram rentable (mot d’ordre actuel) en nombre suffisant pour permettre une mobilité telle que l’exige notre époque.
Relevons également à ce propos le mot d’ordre du valet de la Flandre qui déclarait il y a peu de temps vouloir envoyer des chômeurs wallons travailler en Flandre. Sachant que les Tec ne desservent pas la Flandre et De Lijn la Wallonie, on leur promet bien du courage pour s’y rendre à moindre coût et dans un délai raisonnable. Cela sans tenir compte de l’accueil qui leur sera réservé s’il ne maîtrise pas la langue de nos toujours compatriotes du Nord.
« Dans l’entourage de Demotte, jeudi, on confirmait sa volonté d’être partie prenante à partir de 2011, « sans préjugé de ce qui se passera entre-temps ». En clair, le Sud ne renonce pas à l’idée d’une vignette forfaitaire à court terme. La Flandre y est cependant opposée et personne ne semble imaginer que les wallons pourront seuls concrétiser cette idée. Prélude à un nouveau virage ? » ajoute courageusement le journaliste.
Degrelle ne renierait pas l’évolution actuelle des choses lui qui considérait que « les Pays-Bas bourguignons avaient constitués le plus beau fleurons du Saint Empire germanique »*.
*Louise, duchesse de Valence, Degrelle m’a dit », Roubaix, 1961, pages 375-376, citée par Fr. Perin dans « Histoire d’une nation introuvable »