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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 12:45

Un des aspects les plus désagréable de la propagande nationaliste belge, qui n'est pas vraiment différente de celle du nationalisme flamand, consiste à montrer du doigt la mauvaise administration wallonne ("mal gouvernance", tous des fainéants, etc…) dont l'un des points saillant (mais il y en a d'autres) serait l'importance démesurée d'un Secteur public étouffant. J'en ai parlé dans un billet précédent, mais c'est par exemple le cheval de bataille du dernier des "donneur de leçons" à la mode, le "bon Flamand" qui va (enfin !) venir mettre de l'ordre en Wallonie.

Evidemment, plus c'est gros, plus ça passe ! Du moment que ça participe de la pensée unique distillée par la majorité silencieuse (notez la contradiction) qui, comme l'a dit un jour François Perin, n'est pas silencieuse parce qu'elle ne parle pas, mais bien parce qu'elle ne pense pas !

A un point tel que ce populisme de bas étage (personne ne remet évidemment en cause l'héritage du vieux système belge qui génère tous ces dysfonctionnements… Mais qui s'intéresse encore au à l'Histoire ?) est parfois repris en cœur par ceux-là mêmes qui s'autoproclament comme faisant partie des élites du mouvement wallon et s'obstinent à dévaloriser les Wallons. Nous devons leur faire terriblement peur pour mériter un tel acharnement.

(Vous ne me croyez pas ? Prenez quelques minutes pour lire les délires sur les forums des journaux ou sur certains sites politiques).

Patatras ! De Standaard, journal pourtant peu suspect de sympathies wallonnes, écrit ce matin que, calculé par habitant, la Flandre compte plus de personnes travaillant dans les services publics que la Wallonie, contrairement à ce qu’on croit généralement.

C'est que, comme pour les statistiques de non-emploi, les chiffres doivent être analysés dans tous leurs aspects et en prenant le recul nécessaire, faute de quoi, on leur fait dire ce qu'on veut... Ou comme dirait l'autre : " Les statistiques c'est comme la mini-jupe, ça donne des idées mais ça cache l'essentiel ! " (Oui, bon...)

Prenons par exemple l’institut d’études économiques Itinera nous indiquait jusqu'ici qu'en Belgique, une personne active sur trois occupe un emploi directement ou indirectement rétribué par l’Etat (enseignement, santé et services sociaux inclus). Ce qui représente 36,7 % de la population active en Wallonie, 30,2 % en Flandre…

Itinera a (enfin !) étudié plus avant le dossier et… est soudainement arrivé à la conclusion inverse ! Cette fois, il n’a pas calculé la part de la population active qui travaille dans les services publics, mais bien la part de la population totale. Et là, le rapport s’inverse. "Bruxelles réalise un score particulièrement bas, tandis que la Flandre et la Wallonie jouent à saute-mouton et pour l’année dernière, c’est la Flandre qui est en tête. En 2007, un Flamand sur 10 (10,08 %) travaillait dans le public tandis qu’en Wallonie, la proportion est de 9,94 %, soit légèrement inférieure. A Bruxelles, la proportion ne s’élève qu’à 7,83 %. "

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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 12:00
En commençant par le plus récente, l'augmentation de capital de la banque KBC (ultra-flamande et fière de l'être - CD&V, Boerendond etc…)… par l'Etat belge, c'est-à-dire également par les Wallons. Grâce à la recapitalisation d'Ethias on avait compris que le principe de péréquation 64/40 (60 % des investissements en faveur de la Flandre évidemment…) qui est la règle (de solidarité… à la belge) ne joue pas dans tous les cas, voilà qui est confirmé. L'état belgo flamand vient au secours d'une banque flamande avec notre argent. Finançant ainsi une institution qui a pris fait et cause pour, si pas l'indépendance de la Flandre, au moins sa plus grande autonomie. La KBC est au service de la Flandre uniquement, son pendant CBC n'ayant pour seul objectif que de pomper une partie de l'épargne wallonne.

Et pourtant, la KBC ne souffre d'aucun problème de solvabilité, puisqu'elle possède des fonds propres bien au-delà des exigences réglementaires, ni d'aucun problème de liquidité. Il y a simplement un problème de confiance en Bourse comme en témoigne l'agence de notation Fitch Ratings qui a placé vendredi le rating à long terme de KBC sous surveillance négative (AA-). L'agence de notation a également rétrogradé le rating individuel de l'activité bancaire à 'B/C contre 'B', précédemment. La bonne gouvernance flamande étant ce qu'elle est, je ne serais pas vraiment étonné qu'on découvre encore plusieurs milliards de produits pourris que la KBC n'a pas encore passé en pertes et profits et pertes. Fitch se basant sur des faits pour émettre ses avis. Rien d'inquiétant, mais fallait-il céder à cette pression des milieux financiers déboussolés et en pleine panique irrationnelle ? Non, sauf à faire un somptueux cadeau à la banque flamande pour la sortir de la tourmente des marchés. L'Etat belge et plus particulièrement les ministres wallons et francophones (Voir Bernard Clerfayt du FDF (!) apporter son assistance à une institution flamingante dans ses actions et son fonctionnent est assez cocasse) n'auront " le droit d'approbation pour un certain nombre de décisions" et  en contrepartie "KBC émettra à l'intention de l'Etat belge pour 3,5 milliards d'euros de titres non transférables et sans droit de vote".

Difficile de dire ce que le Gouvernement va faire de ce cadeau. S'il reste simplement dans le capital, on peut en tirer une analyse politique intéressante : Après avoir vendu ou adossé les banques "nationales" que sont Fortis ou Dexia, le fait de ne pas avoir la même attitude envers KBC montrerait qu'après avoir consacré la frontière qui avait pour but de protéger l'homogénéité linguistique des régions, on constate que celle-ci s'étend maintenant au domaine de l'épargne.  Et évidemment au bénéfice de la Flandre…

L'asbl " www.vivwal.be " réagit aux pertes d'emploi en Flandre en écrivant, à juste titre, que "lorsque des travailleurs se retrouvent au chômage, en quelque endroit que ce soit dans le monde, c’est toujours un drame social pour les familles. Si, aujourd’hui, la Flandre subit des coups durs en matière d’emploi, cela ne peut réjouir personne. Par contre, - précisent-ils -  cela pourrait peut-être inciter quelques personnages politiques flamands à opérer une courbe rentrante dans leurs discours". Ils lancent une pique à Rudy Aernoudt, ce politicien tribunicien, lui signalant "qu'il est fort possible que l’on ait besoin de ses précieux services là d’où il vient. On ne voudrait pas priver nos amis flamands d’une pareille compétence, d’un pareil preux chevalier hardiment lancé à l’offensive contre les chômeurs, ces paresseux qui déshonorent l’essor triomphant de la richesse économique flamande". Bien vu !

Ceci dit, gageons que pour beaucoup, en Flandre, ce seront les Wallons qui seront les responsables de ces pertes d'emploi. Nous devrions en avoir la confirmation dans leur presse dans quelques jours.

La crise peut être une occasion de remettre en cause, chez-nous, un certain nombre de croyances. Et provoquer un réveil du Mouvement wallon qui pourrait prendre l'initiative de notre libération.

Jean-Pierre Chevènement vient de faire cette analyse qui confirme ce que j'écrivais il y a quelques jours. C'est l'interventionnisme de l'Etat qui a permis l'accroissement de la richesse collective en même temps qu'une plus grande protection sociale avant son démantèlement sous l'influence de l'école économique de Chicago avec la complicité de tous les partis, de gauche comme de droite. Bref, il a eu récemment cette fort jolie image qui résume bien cette évolution à la lumière des derniers événements : « Aux trente glorieuses, ont succédé les trente piteuses ! »
Mais, en politique responsable qui sait qu'il ne suffit pas de critiquer, mais qu'il faut aussi proposer,  il ne s'est pas arrêté là : « seuls les Etats en temps de crise ont en effet la légitimité démocratique pour imposer des plans d'urgence (...) armés d'un solide euroréalisme, allons à la rencontre d'un avenir que chacun pressent difficile, en nous appuyant sur les nations, là où vit la démocratie, avec une idée simple : Autant d'Europe que possible, mais autant de France que nécessaire ! »

Enfin, Pierre Larrouturou, auteur du « Livre noir du libéralisme » (Le Rocher), publiera prochainement une intéressante analyse de la crise dans Marianne, une tribune allant à contre-courant des idées reçues. « Ceci n'est pas une crise financière ! ». A recommander !

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 12:05
Bonne nouvelle, en tous cas, pour... les instituts de sondage politique qui vont être fort sollicités dans les prochaines semaines pour nous sortir leurs habituels brouets prédictifs. On se souviendra du battage médiatique qui a été fait, en son temps, en faveur du CDF qui s'est révélé un pétard mouillé.

Mais écoutons le nouveau messie (*)...
"la Wallonie a besoin d'un parti capable de mettre un terme au clientélisme institutionnalisé et de renouer avec une fonction publique efficace. Un parti qui inverse la logique d'une Région où les hommes politiques protègent ceux qui ne travaillent pas, où une personne sur deux travaille dans l'administration ou bénéficie d'allocations de chômage"…

Voilà son message. Particulièrement méprisant, non ? Sympa pour les fonctionnaires ! Sympa pour les demandeurs d'emploi, victimes de la main-mise flamande sur l'économie durant les 100 dernières années ! Quoique, pas vraiment étonnant de la part de ce chouchou de la presse unitariste, "pipole", Flamand belgicain dont même les Flamands ne veulent plus.
Il viendra ainsi apporte au coeur même de la Wallonie (où il vient de s'offrir une superbe demeure) les relents douteux de la propagande belgo-flamande, continuant à bien servir "Sa" Flandre à sa manière.

Nul doute aussi que ce parti sera " tribunitien ", à l'instar de la Liste De Dekker ou encore aux actuels dirigeants du RWF,  au message critique basé une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement.

Alors, pourquoi avoir intitulé ce billet "bonne nouvelle" ?

Parce que à part les déçus d'un certain néo-libéralisme et quelques proches de l'extrême droite il ne devrait pas attirer grand monde (en tous cas pas ceux qui réfléchissent), lui dont les thèses simplistes et multiples publications à coloration vaguement scientifico-économiques, tout comme son discours populiste et ambigu ont été démontées par tout le monde.  C'est déjà ça de pris, tout ce qui divise les adversaires de notre cause est bon à prendre. A moins que ce ne soit sa dernière stratégie pour obtenir un mandat (sans effort) du MR par exemple...

Surtout, parce que face à ces propos outranciers, les Wallons pourraient bien réagir avec fierté. Et ne pas (ne plus ?) attendre leur avenir d'autres en sortant du carcan belge.

(*) En langue belge : "Bon Flamand", ectoplasme recherché en vain par les partisans d'un maintien ou même d'un retour à une Belgique unitaire rêvée et utopique. Sujet de grande déception pour ces derniers qui finissent toujours par se rendre compte de leur erreur mais sans en tirer les conclusions qui s'imposent. Un peu comme les SHADOKS dont une des devises (croyances) était : « Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir. Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 18:08
Tirée d'un article du Monde cette citation d' Anne Vincent, spécialiste de l'histoire économique. : "On appelle l'Etat à la rescousse quand les choses vont mal mais il faut bien comprendre que les problèmes de l'économie belge vont, depuis longtemps, de pair avec les problèmes institutionnels. Ils se renforcent mutuellement."

Le mouvement wallon ne dit rien d'autre depuis toujours !
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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 12:07

Belle analyse de Vincent de Coorebyter, Directeur général du Crisp, sur l'évolution des rapports de force communautaro-bancaires en Belgie-que publiée dans "Le Soir" sous le titre "Le troisième groupe".

Il y relève, fort justement, que Fortis et Dexia étaient deux "banque-assureurs" présentés comme groupes belges dans lesquels la présence et les intérêts dits francophones n’étaient pas minoritaires au regard de la présence et des intérêts flamands.

Il se demande "si les nationalistes flamands ne sont pas secrètement soulagés au vu de la révolution en cours. Parmi les quatre principaux groupes de bancassurance actifs en Belgique, ce sont les deux groupes les plus présents à Bruxelles et en Wallonie, Fortis et Dexia, qui perdent en ancrage belge, en rayonnement international et en autonomie de décision, alors que les deux autres, le néerlandais ING, quatrième, et le flamand KBC, qui disputait la deuxième place à Dexia, voient leur position relative se renforcer. Ce qui est loin d’être anodin, si l’on tient compte de l’histoire et de la position du groupe KBC, une des composantes du Boerenbond".

Et de faire un historique de l'évolution de ces institutions.

Il parie aussi que "si la KBC devait être attaquée en bourse, il est fort probable qu'elle fasse l’objet d’une attention particulière des responsables politiques flamands, qui ne laisseraient pas un tel instrument passer sous contrôle étranger, ou être démantelé". 

Bien vu !, J'ajouterai : d'autant plus que la Flandre qu'on dit riche ayant une économie peu diversifiée risque d'en souffrir plus que d'autres. La wallonie ou la France par exemple.

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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 12:00
Alors que tout le monde focalise son attention sur la crise financière mondiale à laquelle – on le reconnaît maintenant - personne ne peut apporter de remède réellement efficace dans l'immédiat, à part prendre des mesures d'urgence pour sauvegarder l'essentiel, Robert Collignon vient de publier une carte blanche qui recentre le débat sur les vrais enjeux, le débat institutionnel et surtout l'avenir de la Wallonie.

Réglant au passage leur compte à ceux qui, depuis quelques semaines, n'arrêtent pas de surenchérir sur ce qui est une évidence pour qui s’engage un jour en politique : "occupons-nous des gens". Loin donc des propos populistes entendus ces derniers temps, particulièrement au sein de son parti.

Lucide sur l'histoire politique (*), il ajoute que "ce pays n’a jamais pratiqué le fédéralisme. Il ne connaîtra jamais le confédéralisme" et que loin des élucubrations de certains, en tant que Wallon, l’avenir de la Belgique le préoccupe de moins en moins. Ce qui doit nous mobiliser dit-il, c’est la Wallonie. Comment mieux dire ?

Il ne va pas jusqu'à l'écrire, mais finalement, plutôt que le "Cost of non-Belgium", voyons quel est le vrai coût de la Belgique pour nous, Wallons ! On est évidemment loin là du "politiquement correct" qu’on ne rencontre que du côté francophone…

Robert Collignon est un sage. Il pose La bonne question en fin d'article : "Comment exercer (au plus tôt) demain notre autonomie ? "
Même si ce sens de la responsabilité est trop rare chez nos politiques.
Je regrette qu'il se contente de poser la question et de ne pas aller au-delà et de préciser ses choix en la complétant ainsi : Dans quel cadre ? 

Tous les partis wallons, pour concrétiser leur projet de société, doivent convaincre l’électorat du bien-fondé de ce projet, tout autant que de la capacité à le mettre réellement en œuvre en dehors des slogans et des effets d'estrades. On en est bien loin à l'heure actuelle. Ce constat montre qu'il manque, en Wallonie, un vrai parti responsable comme le fut le Rassemblement Wallon sous la présidence de François Perin… On va prochainement fêter les 40 ans de sa création… L'occasion d'une re-création ?

(*) Le fédéralisme "à la belge", s'il a pu au moins épargner la catastrophe économique à la Wallonie, a été mis en place par les partis traditionnels qui y étaient opposés et y sont entrés à reculons. Comment s'étonner alors de ce constat de demi-échec ?
Il n'a pu sauver ni la Belgique, ni permettre le redressement rapide de la Wallonie, parce que trop timide, trop lent et venu trop tard. Et surtout, et forcément, il a été présenté comme un échec dès le départ.

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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 12:00
La France, la Hollande et le Luxembourg se sont partagée, en quelques jours, la dépouille de la plus grande institution financière du pays. Pauvres tenants de la Belgie-que. Après avoir vu disparaître les centres de décision d’un certain nombre de grandes entreprises industrielles (y compris un des principaux ciments de l'unité… la bière !), de la grande distribution, de l’énergie (Electrabel, Distrigaz, Pétrofina…), de la sidérurgie, et bien d'autres, privées ou publiques comme la Poste ou la Sabena, c’est la finance qui a maintenant quitté le navire.

S'il y a une première leçon politique (provisoire) à tirer de tout ça, c'est de se demander à quoi sert encore la Belgie-que. Ou s'il y a encore vraiment une Belgie-que ! Un des derniers pans de l'unitarisme vient de tomber. Quelles raisons avons-nous encore de rester ensembles ? Qu'avons-nous encore en commun ? Même plus les moules !

Ceci dit, c'est génial de la part de BNP-Paribas qui obtient ainsi l'accès à l'épargne en Belgie-que (40% de l'épargne bancaire !) par le réseau Fortis, et même récupère celle investie à Paris (dans l'ex-banque parisienne de crédit) sans débourser un euro. Mais aussi, et surtout, parce qu'en cas d'attaque contre son capital, cette banque pourra compter désormais sur le soutien de deux états : la France et celui du gouvernement belge (encore que... reste-t-il quelque chose ?) qui ne pourra pas se permettre de perdre sa mise, constituée des fonds publics investi.

Les épargnants devraient donc être rassurés, et même plus. Malgré les limites de la réglementation belge il est bien possible que BNP va probablement faire des offres intéressantes pour les frais de banque ou pour la rémunération de l'épargne pour éviter la fuite des anciens épargnants "TSF" (pour "tout sauf la France") de Fortis (Vers où ? ING ? des Hollandais… ? Il reste évidemment KBC…) et en attirer d'autres. L'épargne flamande et celle des ultras du belgicanisme drainées vers la France, amusant, non ?

Evidemment pour les actionnaires, c'est nettement moins bon. Ce qui est coté en Bourse, c'est le titre "Fortis Holding", et non le titre "Fortis Bank". Après ces cessions, "Fortis Holding" va donc se trouver à la tête d'env. 30 à 35 milliards en cash (16 à 17 hollandais, 11.7 belges et 8,8 français) auxquels il faut ajouter plus ou moins 66% d'actifs toxiques dans ses actifs propres. Comme ça, ça a l'air bien, mais si on retranche le passif propre, il ne devrait plus rester grand chose et comme c'est ce résultat final qui est coté… C'est la Bérézina à très court terme ! Le message de Leterme cette nuit était clair : "Il fallait protéger les épargnants, les actionnaires savaient quels risques ils prenaient…". Le drame dans cette affaire, c'est  que "l'action Fortis" était considérée par beaucoup en Belgique comme une action de "bon père de famille". Donc elle-même une forme d'épargne. Aïe !
Mais bon...
On ne sauve pas un système déjà fortement gagné par la gangrène, en multipliant les transfusions. Chacun sait que dans ce cas, il faut amputer avant de pouvoir stabiliser et reconstruire les parties saines du corps.
Heureusement, on le sait aussi, la plus grande partie de cette forme particulière d'épargne (?) est concentrée en Flandre…

Autres perdants, vous l'aurez compris, les contribuables. L'état belgo-flamand détiendra 20 à 30 % de ces "actifs toxiques" du "Holding Fortis"... 20 à 30 %, ce n'est pas rien !

Les autres leçons politiques à tirer sont :
1. Se demander à quoi sert encore le BENELUX (Si pour nous Wallons, ce machin a un jour servi à quelque chose…). Les coups les plus durs sont venus sont venus des "amis" du nord (le "lâchage" des bataves), la main tendue (Dexia et Fortis) est venue de France. Le front face à la crise financière passe donc désormais par l'axe Paris (surtout) - Bruxelles (un peu), et non plus par Amsterdam-Bruxelles-Luxembourg.  Merci la France !
Et les faits économiques précèdant souvent les faits politiques...
Juste pour information,
l'Etat néerlandais porte effectivement une part de responsabilité importante dans la débâcle de Fortis: 1. il n'a jamais versé les 4 milliards d'euros de capital qu'il s'était engagé à souscrire le 28 septembre 2008. 2. la Banque centrale de Hollande a refusé de faire le "funding" des activités hollandaises durant la semaine cruciale. 3. l'Etat hollandais a menacé de mettre la banque en Hollande sous curatelle, le but ultime était de récupérer ABN-Amro, joyau hollandais à vil prix et éviter qu'il ne soit cédé à Deutsche Bank. Le gouverneur de la Banque de Hollande, Wout Nellinck, a indiqué qu'il n'aurait jamais accepté cette solution.
2. Se demander à quoi sert encore la Commission européenne dont on n'entend plus parler, elle qui a facilité - et même  provoqué – toute la dérégulation qui a abouti à la crise actuelle. Quel silence assourdissant ! (Au fait, où est la Banque centrale ?)
3. Les Etats nationaux restent les principaux garants de la stabilité. Partout. L'Allemagne ne vient-elle pas d'annoncer une garantie d'Etat pour tous les dépôts d'épargne de particuliers ? (Pour mémoire 20.000 € en Belgique, 70.000 en France avant la crise).
Tous les Etats nationaux ? Non. Tous sauf un. La Belgique ! Où le choix (la fuite ?) vers le niveau européen se révèle désastreux.
Ça fait des années que je l'écris… Pour les partisans de la survie de cet Etat impossible, cette stratégie de "tout à l'Europe" s'apparente maintenant clairement à un résultat "tout à l'égout" !

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 12:01
Je n'ai pas encore lu le nouveau livre du polémiste prolifique Rudy Aernoudt, n'en ayant lu que ce qu'en disent les articles de presse. J'ai quand même plusieurs réflexions à faire.

1. Quelle crédibilité peut vraiment avoir cet homme dont même les Flamands ne veulent plus ? Ancien haut fonctionnaire déchu, ne cherche-t-il pas une revanche ? (Mais je suis d'accord pour dire qu'il s'agit là d'une opinion subjective)

2. Son analyse reste dans les limites étriquées de l'ancien Etat belge. Il n'envisage que les pistes d'indépendance pure et dure. Or, les rattachistes savent qu'il y en a d'autres beaucoup plus intéressantes. Depuis la fusion pure et simple dans l'Etat français jusqu'aux différentes formes d'associations comme celle d'une collectivité territoriale avec un statut ad hoc ou encore toute l'ingéniérie institutionnelle que permet l'article 86 de la Constitution de la République… 

3. Son second scénario, aux antipodes du premier, de maintien et de reconstruction d’un Etat fédéral performant, au moins aussi compétitif, économiquement, que ses voisins immédiats pêche par sa faiblesse quand il dit que 100.000 des 200.000 chômeurs wallons devraient, en tout cas, à terme, accepter d’occuper les 150.000 emplois vacants en Flandre. On sait bien que les emplois vacants en Flandre demandent les mêmes qualifications que les emplois à pourvoir pour lesquels on ne trouve pas de chômeurs compétents en Wallonie. Je me demande comment le simple fait de traverser la frontière les rendraient subitement qualifiés ?

4. Aernoudt part de l’hypothèse que la scission du pays mettra automatiquement fin aux transferts Nord-Sud. Peut-être certains transferts visibles, en matière de sécurité sociale, par exemple. Mais il néglige totalement les transferts occultes (la clé de répartition régionale 60/40 par exemple qui enrichit la Flandre au détriment de la Wallonie, sans oublier les détournements du passé dont j'ai parlé dans un billet précédent). Soyons sérieux, par ailleurs, les flux économiques ne s'arrêtent pas non plus à la frontière linguistique. Une Wallonie, même indépendante se retrouverait dans un environnement très différent de celui que nous connaissons actuellement.

5. J'insiste peut-être, mais j'aimerais lire un jour une analyse sérieuse et non orientée du coût (du bilan) de la Belgique (et de son maintien !) pour la Wallonie… Je suis de ceux qui estiment (et ne suis pas le seul) que la régionalisation a permis de sauver pas mal de chose, même si elle était imparfaite et qu'elle est maintenant dépassée.

6.
Utiliser des chiffres orientés qui ne sont que des agrégats et des extrapolations ne sert faire peur aux citoyens (je ne suis pas certain qu'on en parle en Flandre) et n'apporte rien au débat. C'est jouer au faux prophète. Les Wallons ne doivent pas avoir peur, la scission faite, nous nous retrouverons dans un nouvel environnement où nous pourrons utiliser tous nos atouts.
C'est en fin de compte la politique et la pression de l'opinion publique qui décideront des choix. Si on ne tenait compte que d'arguments financiers, jamais la Tchécoslovaquie n'aurait éclaté et jamais l'Allemagne ne se serait réunifiée. Heureusement, face aux frileux, c'est encore la politique qui décide... parfois !


7. A l’analyse des données socio-économique de la Belgique, le séparatisme flamand est certainement moins dangereux pour la Wallonie qu’un Etat confédéral dans lequel la Flandre maintient sa domination et continue à profiter de l’essentiel des ressources de la Belgique. La question nationale prime tout. Il n'est aucune prospérité économique possible, aucun niveau de vie acceptable dans l'asservissement culturel et politique. Puissent les Wallons en prendre conscience. Et surtout parmi eux, ceux qui se sentent anticipativement protégés par la future frontière d'état française (les 49 % au dernier sondage en sont le reflet) et qui acceptent encore de subir la domination flamande, pourvu qu'ils aient leur niveau de vie plus ou moins garanti et que cette domination soit "douce" (c'est-à-dire sans violences physiques).  

Voilà, c'est une réaction rapide, mais j'y reviendrai.
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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 11:10
Une fois n'est pas coutume, je reprends la traduction qu'à faite Jules Gheude de l'édito de l’édito de Rik Van Cauwelaert dans «Knack » de ce mercredi 20 août. Pour rappel, vous trouverez la revue quotidienne (ou quasi !) des éditos de la presse flamande (sans analyse partisane) sur « Debout la Wallonie ! », un service unique en Wallonie !


Cela a quelque chose de néronien. Leterme jouant de la lyre sportivo-journalistique, alors que l’incendie communautaire qu’il a attisé en toute ignorance dévore peu à peu le pays.

 

En septembre, dans deux semaines, le Premier ministre fédéral Yves Leterme tentera une fois de plus de ranimer son gouvernement mort. En attendant, le Premier ministre du royaume fédéral amuse quotidiennement les lecteurs de journaux avec des billets envoyés de Pékin, au sujet de ses causettes avec les athlètes et du temps pluvieux persistant au-dessus de la baie de Quigdao.

Celui qui s’occupe vraiment de ses dossiers, n’a pas le temps pour de telles fadaises, fait observer Johan Vanden Lanotte. Selon l’ancien président du SP.A, Leterme a pleinement débuté sa campagne électorale.

 

Tel un rassemblement de concierges, le gouvernement fédéral surveille ce qui reste encore du mobilier. Gouverner ? Il n’en est pas question. Car il ne reste même pas un euro pour amorcer encore la moindre gestion. (…)

 

L’appareil financier de l’état fédéral et, par voie de conséquence, les mécanismes de répartition ont été totalement déréglés ces dernières années par la politique du vice‑Premier ministre et ministre des Finances Didier Reynders. Le démantèlement de l’état est l’agenda à peine caché de l’ultralibéral Reynders, dirigé par la haute finance belgo-bruxelloise. Par son action politique, il a miné, bien plus que n’importe quel nationaliste flamand, la solidarité entre le Nord et le Sud. Car le fait que la pauvreté ait augmenté de façon alarmante ces dernières années, que les basses pensions contribuent à la pauvreté et que le paiement des soins de santé soit devenu une fiction, semble être le moindre des soucis de Reynders.

 

Que ce soit sur le plan financier ou politique, la Belgique a été gouvernée de façon totalement désastreuse au cours des dix dernières années. La rue de la Loi est un grand self-service pour les partis et leurs bandes de gros bonnets dont les carrières viennent en premier lieu avec un statut politique et financier correspondant. Le gouvernement fédéral est une bourse d’échanges pour les intérêts de partis et les avantages personnels.

 

L’état fédéral est le distributeur automatique qui crache chaque année plus de 48 millions d’euros, dont les partis peuvent se servir selon leur force électorale.

 

Il y aujourd’hui littéralement un prix pour toutes les fonctions administratives et parlementaires. Cela explique l’acharnement avec lequel les partis de la majorité surtout essaient de se maintenir par l’échange réciproque d’intérêts.

 

Leterme sait fort bien que le médiateur royal Karl-Heinz Lambertz a raison quand il dit, en toute innocence, qu’il sera impossible d’aboutir à une réforme de l’Etat avant les élections de 2009. Tout simplement parce que ce gouvernement, par son manque de cohésion et la manière gauche avec laquelle il est dirigé, est complètement impotent.

 

C’est pourquoi Leterme a adapté son discours. Avant le 10 juin 2007, Leterme affirmait qu’il ne rentrerait jamais dans un gouvernement sans réforme profonde de l’Etat. Aujourd’hui il promet de ne pas quitter le gouvernement sans réforme de l’Etat. Une nuance avec laquelle il espère se maintenir sur le plan électoral.

 

Cela explique aussi sa tentative de déposer les dossiers communautaires dans le panier de son coreligionnaire  Kris Peeters, ministre-président flamand.

 

Ce dialogue de communauté à communauté n’est rien de plus pour les partis francophones de la coalition qu’une thérapie occupationnelle. L’accès au râtelier belge reste ainsi assuré au moins jusqu’en 2011.

 

Mais on devine que, dans ces circonstances, Kris Peeters, qui doit se présenter aux électeurs flamands en 2009 et ne peut donc se permettre aucune rupture avec le partenaire de cartel N-VA, refusera d’entreprendre le dialogue communautaire.

 

Septembre risque d’être le moins le plus cruel pour Yves Leterme. A moins que le Premier ne décide finalement de  consulter l’électeur.


Sans commentaires !
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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 05:25
A défaut de succès sportifs, espérant profiter de la trêve olympique, les forces nationalistes belges qui espèrent un apaisement des "tensions linguistiques " (délicat euphémisme !) ne perdent pas de temps pour occuper le terrain médiatique.

Ainsi, la nouvelle campagne de re-belgification et de culpabilisation des Wallons déclenchée suite au sondage encourageant mais conjoncturel du "Soir" et de la "Voix du Nord" dont on a beaucoup parlé bat son plein. Désormais, nous, Wallons, serions en fait des… Flamands ! Après le quotidien portant un nom prédestiné la "Dernière heure", la RTB(f) en a rajouté plusieurs couches…

Faisant écho à une enquête, ils affirment (sans rire)que les Flamands maîtrisent toujours mieux les langues étrangères que les Wallons. La preuve ? 59% des Flamands parlent le français tandis que 19% des Wallons peuvent discuter dans la langue de Vondel. Et alors ? L'utilité n'est pas la même, combien de Wallons ont besoin de connaître le néerlandais ? Et (clin d'œil !) depuis quand le français est-il une langue étrangère ?

Mais il y a pire, au JT de 19h30 de ce mercredi 13 août, la RTB(f) a rappelé d'entrée de jeu l'affirmation de la DH et n'a pas hésité à faire écho à la propagande flamande, reprenant cette vieille antienne que des " Flamands sont venus travailler dans les mines pour prendre les travaux dont les Wallons ne voulaient pas. Wallons qui en ont (évidemment !) profité pour les exploiter. ". Ce qui est évidemment faux.

Tout d'abord, c'est méconnaître scandaleusement la condition ouvrière de cette époque. Ensuite, les Wallons ont été les premiers et les plus nombreux à descendre dans les mines et à souffrir de conditions de travail souvent inhumaine. Si les Flamands et ensuite d'autres nationalités sont venus les rejoindre, c'est parce que l'activité économique a fait appel à l'immigration. Si la Flandre de l'époque était rurale certes, il ne faut pas croire que des "Wallons ruraux" n'ont pas non plus étés contraints de recourir à ces travaux pour survivre. Dans mon petit village de Hesbaye brabançonne - Orbais - pourtant éloigné des sites miniers, j'ai connu bon nombre d'ancien mineurs - y compris dans ma famille - atteints de silicose qui étaient revenus "au pays" après avoir sacrifié leurs jeunes années "al fosse " !

Il est évident que le répit observé actuellement dans la crise existentielle belge n’est qu’apparent et du au fait que la plupart des décideurs sont en vacances à l'étranger.  Aucun apaisement durable n’est en effet prévisible, l'incident des drapeaux de Lennik en est une preuve, et si certain craignent la partition de la Belgique en la qualifiant "d’hypothèse sérieuse", d'autres voient plus loin et s'y préparent, réfléchissent déjà à l'après Belgique. C'est le cas des commissions de préparation des arguments destinés aux Etats généraux de la Wallonie.

Le feu couve toujours et le couvercle (le trio de médiateurs) imaginé par les présidents de partis " demandeurs de rien-nistes " ne pourra aboutir qu'à un "flashover" ou encore à un "backdraft" électoral indépendantiste flamand.

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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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