Un des aspects les plus désagréable de la propagande nationaliste belge, qui n'est pas vraiment différente de celle du nationalisme flamand, consiste à montrer du doigt la mauvaise administration wallonne ("mal gouvernance", tous des fainéants, etc…) dont l'un des points saillant (mais il y en a d'autres) serait l'importance démesurée d'un Secteur public étouffant. J'en ai parlé dans un billet précédent, mais c'est par exemple le cheval de bataille du dernier des "donneur de leçons" à la mode, le "bon Flamand" qui va (enfin !) venir mettre de l'ordre en Wallonie.
Evidemment, plus c'est gros, plus ça passe ! Du moment que ça participe de la pensée unique distillée par la majorité silencieuse (notez la contradiction) qui, comme l'a dit un jour François Perin, n'est pas silencieuse parce qu'elle ne parle pas, mais bien parce qu'elle ne pense pas !
A un point tel que ce populisme de bas étage (personne ne remet évidemment en cause l'héritage du vieux système belge qui génère tous ces dysfonctionnements… Mais qui s'intéresse encore au à l'Histoire ?) est parfois repris en cœur par ceux-là mêmes qui s'autoproclament comme faisant partie des élites du mouvement wallon et s'obstinent à dévaloriser les Wallons. Nous devons leur faire terriblement peur pour mériter un tel acharnement.
(Vous ne me croyez pas ? Prenez quelques minutes pour lire les délires sur les forums des journaux ou sur certains sites politiques).
Patatras ! De Standaard, journal pourtant peu suspect de sympathies wallonnes, écrit ce matin que, calculé par habitant, la Flandre compte plus de personnes travaillant dans les services publics que la Wallonie, contrairement à ce qu’on croit généralement.
C'est que, comme pour les statistiques de non-emploi, les chiffres doivent être analysés dans tous leurs aspects et en prenant le recul nécessaire, faute de quoi, on leur fait dire ce qu'on veut... Ou comme dirait l'autre : " Les statistiques c'est comme la mini-jupe, ça donne des idées mais ça cache l'essentiel ! " (Oui, bon...)
Prenons par exemple l’institut d’études économiques Itinera nous indiquait jusqu'ici qu'en Belgique, une personne active sur trois occupe un emploi directement ou indirectement rétribué par l’Etat (enseignement, santé et services sociaux inclus). Ce qui représente 36,7 % de la population active en Wallonie, 30,2 % en Flandre…
Itinera a (enfin !) étudié plus avant le dossier et… est soudainement arrivé à la conclusion inverse ! Cette fois, il n’a pas calculé la part de la population active qui travaille dans les services publics, mais bien la part de la population totale. Et là, le rapport s’inverse. "Bruxelles réalise un score particulièrement bas, tandis que la Flandre et la Wallonie jouent à saute-mouton et pour l’année dernière, c’est la Flandre qui est en tête. En 2007, un Flamand sur 10 (10,08 %) travaillait dans le public tandis qu’en Wallonie, la proportion est de 9,94 %, soit légèrement inférieure. A Bruxelles, la proportion ne s’élève qu’à 7,83 %. "