… pour le dernier carré des supporteurs de l'ancienne Belgique bien entendu. Rassurez-vous, je ne parle pas la salle de spectacle flamande de Bruxelles, mais bien du futur ex-pays du même nom dont même Luc Delfosse dans "Le Soir" écrit maintenant qu'il ne devrait pas passer la décennie.
Je me souviens avoir lu avec amusement dans "La Libre", début avril que Marianne Thyssen, pressentie pour la présidence du CD&V était une sort e de modérée puisqu'elle estimerait que la réforme de l'Etat est "l'un des défis qui l'attend si elle devient présidente reconnaissant qu'elle ne s'en est guère mêlée jusqu'à présent". Ajoutant que "c'est vrai, mais je peux apprendre très vite". Toujours cette quête éternelle du "Bon Flamand" qui a caractérisé ce journal depuis le début des années '60. Mais il n'est pas le seul, au récent métingue électoral du FDF de soutien aux candidats bourgmestre de communes de la périphérie bruxellois, il y avait aussi une brave Flamande qui est venue rassurer le public belgicain conservateur. Comme si une hirondelle pouvait réellement faire le printemps dans un pays à l'orée de l'hiver.
Marianne Thyssen est donc parfaitement dans son rôle. Après tout, elle est une fervente partisane du cartel avec la N-VA, et ce depuis le début. Mais que de cécité dans les rangs "Francophones".
C'est comme les commentaires à ce sondage dans le "Vers-l'Avenir" (*) publié ce matin.
On y trouve quand même deux enseignements intéressants dans les tableaux. Il est évident que présenter l'option de la réunion avec le Luxembourg montre toute les limites (volontaires ?) de ce genre d'exercice et en fait une opération assez ridicule. Personne n'imagine sérieusement le Luxembourg envisager une telle annexion de fait. Cette question est là pour diminuer la pertinence des réponses aux autres questions.
La somme des réponses en faveur de l'indépendance et de la réunion à la France dépasse les 50 % et même davantage (87 %) si on ne tient pas compte de l'option irréaliste luxembourgeoise. C'est un premier enseignement.
Le second concerne le très faible résultat consacré au dernier choix : "autres". Sachant que ce qui est là derrière, c'est une option unique : l'Etat résiduel Bruxelles-Wallonie défendu pourtant par les différentes formations politiques traditionnelles et les grands médias.
C'est le moment que choisi le Soir pour annoncer la publication d'un livre blanc de recueil d'avis de ses "jeunes lecteurs" (nés après 1970). Je suis allé lire quelques réactions… Et bien, ça promet ! Tout ça est d'un sentimentalisme nationaliste du dernier ringard ou d'un un angélisme absolument confondant. Le journal a le culot de faire un parallèle avec le bouillonnement d'idées de 1968 alors que ceux qu'il appelle les "Zéro-huitards" (joli et tellement vrai !) sont plutôt de vieux réacs qui geignent sur leur paradis perdu. Et largement imaginaire.
Tout le sens est dans la première partie du titre de cet ouvrage qui fera date dans les annales de la bêtise : "Pas d'avenir 100 projets"
Pra ailleurs, nous pouvons craindre le pire du nouvel opus du Sénateur Destexhe (à paraître) : "Le Mouvement flamand expliqué aux francophones"…
Heureusement, l'actualité est là pour nous rappeler quelle est la réalité : Près de la moitié des Flamands veut l'éclatement de la Belgique nous signalait l'AFP le 7 juin. Lisez plutôt : "Pour la première fois, près de la moitié de Flamands se prononce en faveur de l’éclatement de la Belgique dans un sondage publié samedi, alors que le fossé reste plus profond que jamais entre néerlandophones et francophones du royaume.
A la question "Souhaitez vous que la Belgique éclate’", 49,7% des Flamands répondent "oui", 45,% "non" et 4,6% sont sans opinion, indique le sondage, réalisé pour le journal Het Laatste Nieuws auprès de 1.000 personnes habitant en Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique. "Que l’opinion publique flamande se radicalise à grande vitesse était clair depuis un moment déjà, mais c’est la première fois qu’une majorité de Flamands indique crûment que pour eux, la Belgique n’est plus une nécessité", relève le plus gros tirage de la presse belge. En septembre 2007, alors que la crise politique issue des élections du 10 juin 2007 dépassait déjà les 100 jours, les séparatistes n’étaient "que" 46,1% en Flandre, contre 49,6% en faveur d’une Belgique unie, ajoute Het Laatste Nieuws". Sans commentaires...
(*) Pour le GD de Luxembourg : 39% (19 en 2004); Pour un Etat indépendant : 31% (27 en 2004) ; Pour la France : 20% (24 en 2004) ; Une autre solution : 7% (11 en 2004)
Sondage effectué par Dedicated Research par téléphone du 2 au 4 juin 2008, sur un échantillon de 607 électeurs de Wallonie. La marge d'erreur maximale (c'est-à-dire pour des fréquences observées proches de 50%) est de 4.0 % sur l'échantillon total