Ainsi, la nouvelle campagne de re-belgification et de culpabilisation des Wallons déclenchée suite au sondage encourageant mais conjoncturel du "Soir" et de la "Voix du Nord" dont on a beaucoup parlé bat son plein. Désormais, nous, Wallons, serions en fait des… Flamands ! Après le quotidien portant un nom prédestiné la "Dernière heure", la RTB(f) en a rajouté plusieurs couches…
Faisant écho à une enquête, ils affirment (sans rire)que les Flamands maîtrisent toujours mieux les langues étrangères que les Wallons. La preuve ? 59% des Flamands parlent le français tandis que 19% des Wallons peuvent discuter dans la langue de Vondel. Et alors ? L'utilité n'est pas la même, combien de Wallons ont besoin de connaître le néerlandais ? Et (clin d'œil !) depuis quand le français est-il une langue étrangère ?
Mais il y a pire, au JT de 19h30 de ce mercredi 13 août, la RTB(f) a rappelé d'entrée de jeu l'affirmation de la DH et n'a pas hésité à faire écho à la propagande flamande, reprenant cette vieille antienne que des " Flamands sont venus travailler dans les mines pour prendre les travaux dont les Wallons ne voulaient pas. Wallons qui en ont (évidemment !) profité pour les exploiter. ". Ce qui est évidemment faux.
Tout d'abord, c'est méconnaître scandaleusement la condition ouvrière de cette époque. Ensuite, les Wallons ont été les premiers et les plus nombreux à descendre dans les mines et à souffrir de conditions de travail souvent inhumaine. Si les Flamands et ensuite d'autres nationalités sont venus les rejoindre, c'est parce que l'activité économique a fait appel à l'immigration. Si la Flandre de l'époque était rurale certes, il ne faut pas croire que des "Wallons ruraux" n'ont pas non plus étés contraints de recourir à ces travaux pour survivre. Dans mon petit village de Hesbaye brabançonne - Orbais - pourtant éloigné des sites miniers, j'ai connu bon nombre d'ancien mineurs - y compris dans ma famille - atteints de silicose qui étaient revenus "au pays" après avoir sacrifié leurs jeunes années "al fosse " !
Il est évident que le répit observé actuellement dans la crise existentielle belge n’est qu’apparent et du au fait que la plupart des décideurs sont en vacances à l'étranger. Aucun apaisement durable n’est en effet prévisible, l'incident des drapeaux de Lennik en est une preuve, et si certain craignent la partition de la Belgique en la qualifiant "d’hypothèse sérieuse", d'autres voient plus loin et s'y préparent, réfléchissent déjà à l'après Belgique. C'est le cas des commissions de préparation des arguments destinés aux Etats généraux de la Wallonie.
Le feu couve toujours et le couvercle (le trio de médiateurs) imaginé par les présidents de partis " demandeurs de rien-nistes " ne pourra aboutir qu'à un "flashover" ou encore à un "backdraft" électoral indépendantiste flamand.