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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 12:01

En poésie on ne se répète pas : « Bis repetita non placent » écrivait Proudhon (*) à propos des « Harmonies » qu'il jugeait une reprise malheureuse des « Méditations »…

 

En politique par contre… http://blog.sonuma.be/de-tindemans-i-a-tindemans-ii/

 

Toute comparaison avec la situation actuelle est bien entendu complètement fortuite, pensez-donc !

La N-VA ayant un historien à sa tête, la conclusion devrait être différente que pour le parti qui portait les espoirs de la Wallonie à l’époque. Que de temps perdu pour des fautes stratégiques !

 

(*) C'est un clin d'oeil... pour ceux qui auront suivi l'Histoire.

 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 09:43

Uniquement pour information et sans commentaires... Même à la VRT, la pensée unique fait des ravages...

 

En trois épisodes.

 

http://www.youtube.com/user/BelgiquePlanB#p/a/u/1/KUbdIEyOqwk

http://www.youtube.com/watch?v=rcmCnu94oZw&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=xLg_hfGuPU4&feature=related

 

A mettre en rapport avec le billet précédent.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 06:25

Contrairement aux propos lénifiants des décideurs publics, ou ceux relayés par la presse, il ne s’agit absolument pas d’un simple conflit social purement interne au groupe SNCB dans l'affaire de la gare de triage de Ronet .

 

Le « pillage de type colonial » de la Wallonie, comme l’a appelé Michel Quévit, au profit de l’axe Bruxelles-Anvers, puis de la seule Flandre jusque dans les années ’70, se poursuit sous couvert d’expressions « politiquement correctes » comme « réorganisation »… Le conflit de Ronet n’est qu’un épisode de plus dans la véritable «  guerre civile froide » que mène une Flandre prédatrice à la Wallonie.

 

Sans vouloir rappeler les injustices flagrantes et les détournements de fonds dont fut victime la région wallonne dans un passé récent, pensons simplement aux « réorganisations » des secteurs nationaux comme la sidérurgie et les charbonnages, les travaux publics, les infrastructures portuaires et les voies d’eau. Malgré çà, selon les hommes politiques flamands, le déséquilibre des subsidiations fédérales des secteurs nationaux auraient entraîné des transferts scandaleux d'argent flamand (traduisez fédéral) vers la Wallonie. Subsides répartis entre 1977 et 1980 de la façon suivante: 76,7% pour la Flandre et 23,3% pour la Wallonie.

 

Aujourd’hui, la Flandre met en priorité l’accent sur la réalisation de ses infrastructures et de ses équipements ferroviaires avec l’arrière pensée de contourner et de vassaliser la Wallonie (« Diabolo », axe Cobra Anvers-Ruhr...).

Mais il n’y a pas que les chemins de fer, le même jeu stratégique se poursuit avec le raccordement à Anvers du canal Seine-Nord-Europe mis à grand gabarit.

 

Par ailleurs, les délocalisations des unités et activités militaires (Florennes, Arlon, Liège), des services postaux, etc... ne sont pas l’effet du hasard. L’évaporation de l’Etat belge se poursuivant, la Flandre donne un coup d’accélérateur à son objectif de récupérer à son profit les reliefs de la Belgique. Avec quelle complicité des partis traditionnels qui ne semblent pas s’y opposer, ou alors seulement verbalement ?

 

Demain, il n’est pas douteux que cette politique de spoliation va continuer et que d’autres secteurs demeurés fédéraux suivront. Des instituts scientifiques fédéraux à la régie des bâtiments, par exemple. Jusqu’à la disparition complète sur notre territoire des établissements fédéraux et surtout des milliers d’emplois qui y sont liés.

 

Le fédéralisme, même incomplet, a évité à la Wallonie de devenir un désert économique. Mais le combat n’est pas fini, les partenaires ne respectant pas leur part du « compromis des Belges ». Aujourd’hui, malgré les difficultés passagères que nous rencontrerons peut-être, appelons les Wallons à aller plus loin dans la voie de l’autonomie. 

 

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 12:00

Un communiqué du Rassemblement Wallon :

 

Le Comité directeur du Rassemblement Wallon, réuni à Namur le 8 mai 2011 :

 

Salue le « printemps des peuples de la communauté (Umma) arabe » comme sont qualifiées les révoltes contre les despotismes locaux. Et – s’il approuve totalement l’intervention, sous mandat de l’O.N.U., en soutien au mouvement de révolte libyen – regrette que des considérations géostratégiques motivent le peu d’empressement apporté par la « communauté internationale » au Peuple syrien, comme ce fut également  le cas pour le Bahreïn aujourd’hui sous occupation saoudienne.

 

Maintenant que les organisations politiques palestiniennes affirment vouloir faire l’unité et qu’il devient urgent de reconnaître l’indépendance et la souveraineté de l’État palestinien, il s’impose tout autant que la démocratie s’installe dans cette partie du globe, dans le respect du droit à l’existence de chaque Etat pour que la Paix y devienne enfin réalité.

 

Mais il n’y a pas que le printemps des Peuples arabes. Celui des Peuples européens est, lui aussi, en marche.

 

Le Rassemblement Wallon salue l’éclatante victoire du Scottish National Party (Pàrtaidh Nàiseanta na h-Alba, membre de l’Alliance libre européenne) et la promesse d’une indépendance de l’Écosse qu’elle recèle.

 

Il salue aussi, à travers aussi bien les référendums locaux qu’à travers les récentes élections législatives, le succès du mouvement catalan de Libération, notamment illustré par l’arrivée à la tête de la Generalitat d’un président aux convictions indépendantistes affirmées.

 

Le Rassemblement Wallon constate avec plaisir que, après plusieurs années de déni de démocratie, le Tribunal constitutionnel castillan vient enfin d’autoriser – contrairement au souhait des partis (socialiste ou post-franquiste) « espagnolistes » – une libre expression de la volonté du Peuple basque en Euzkadi-Sud.

 

En regard de toutes ces évolutions, la situation « belge » fait, une fois de plus, la démonstration de l’absurdité que constitue la persistance d’un État belge.

 

Face à un mouvement flamand de Libération en pleine vivacité et qui ne reculera plus jusqu’à la victoire finale, l’attitude des partis communautaires francophones relève (au mieux) de l’absurde (ou de la politique de l’autruche) et (au pire), de la lâcheté la plus totale.

 

Enfin, le Rassemblement Wallon s’en voudrait de ne pas, tout particulièrement, saluer l’insuccès total des initiatives belgicaines du genre pic-nics « Niet in mon nom » (et autres sachets de frites), pourtant soutenues à bout de bras par l’ensemble de l’establishment médiatico-politique belgicain, soi-disant démocratique mais paradoxalement prêt et nullement gêné, en la circonstance, de se trouver l’allié des formations politiques de (l’extrême-) droite ultra-belgicaine et d’une formation tentaculaire d’extrême-gauche post-stalinienne.

 

Les Peuples wallon, bruxellois, germanophone et flamand ont mieux à espérer que ces petits jeux d’arrière-garde. Leur salut et leur développement ne viendra que de leur pleine souveraineté.

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 12:30

Les partisans du retour à une forme d’Etat belge unitaire rêvé, uniquement francophone (et impossible) ou pire, recomposé au départ d’un amalgame composé de Flamands minoritaires localement (Bruxellois et « périphériens ») de germanophones et Wallons continuent à tenir le haut du pavé médiatique. C’est pourtant entretenir par là le foyer des discordes. Entretenir des conflits - dits communautaires - heureusement froids jusqu’ici -basés sur l’incohérence entre territoire et langues. Langues qui sont le fondement des cultures. Cultures qui, elles-mêmes, si elles sont suffisamment fortes, étant par l’homogénéisation qu’elles apportent le vrai ciment des peuples et des nations.

 

Ce n’est pas qu'un problème belge. L’Union européenne, basée sur l’idée généreuse d’un projet qui aurait éliminé toute confrontation n’aboutit-elle pas actuellement à l’inverse. Les effets de la supranationalité ayant éliminé de fait toute émulation, de l’Union européenne, gouvernée par des équipes assez soustraites au contrôle démocratique et protégées par la complexité de ses rouages, on peut se demander si  elle n’est pas en train de reproduire les erreurs du modèle soviétique. La perte de compétitivité et la désindustrialisation rapide de la plus grande partie de l’Europe, des déséquilibres qui ne cessent de s’aggraver dans les échanges intra-européens, des finances publiques dégradées et impossibles à redresser, une austérité à « l’allemande » qui, si elle est appliquée, risque de plonger l’Europe dans la récession… a déjà pour conséquence de dresser les peuples d’Europe les uns contre les autres. Pensons au succès scabreux et malsain de l’expression « PIIGS » qui désigne, on le sait, les pays les plus en difficulté de la zone euro : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne (Spain).

 

Au rebours des idées faciles selon lesquelles il suffit de mettre les gens ensemble pour qu’ils fraternisent, on peut observer que la promiscuité généralement les divise. Dans un cas comme dans l’autre, qui osera quitter le domaine de l’idéologie et dire que le roi est nu ? J’entends régulièrement regretter que l’on n’ait plus « d’hommes d’Etat », mais n’est ce pas logique quand « il n’y a plus d’Etat » ?

 

S’il n’est pas question de remettre en cause, ici, le principe européen, rien n’empêche d’en espérer une refonte radicale. L’Europe unit des Etats qui perdent leur souveraineté, non pas en fonction d’un but commun auquel ils auraient consentis, mais parce que la conjugaison de l’organisation européenne et de l’idéologie néolibérale (qui n’a rien à voir avec le libéralisme des Lumières), ne les ont fait échapper à la guerre et (partiellement) à la servitude étrangère, que pour les plonger dans la servitude à l’égard des « marchés » et dans la guerre commerciale. Dans ce contexte, le réveil de l’institution étatique redevient souhaitable. Et le retour des nationalismes, hormis certains excès, ne signifie nullement le retour aux vieux antagonismes nationaux. La dynamique du progrès sera mieux préservée si coexistent des entités nationales dont la diversité laissera libre cours à plus d’expériences. Tout en limitant chaque fois ce qu’elles auraient d’excessif, les leçons de l’Histoire ayant fortement marqué les esprits. L’émulation, la confrontation, ne se traduisant pas par guerre, étant la base de la dynamique même du progrès tant moral que matériel. (*)

 

Globalement, et tenant compte du contexte international, nous pourrions imaginer un modèle plus proche de la Renaissance que celui de Charlemagne. Libre-échange et circulation, recentrage sur les Etats cohérents, mais aussi rôle des régions ou des cités-états, ou d’ensembles moins rigides… Les identités régionales, non antagonistes des états auxquelles elles appartiennent, étant ici des vecteurs importants. Les arbres poussent haut et droit lorsqu’ils ont à se disputer l’air et la lumière. Tandis qu’un arbre isolé se rabougrit, car il n’a pas à lutter dans sa solitude. Ce qui a été le cas de la Wallonie endormie dans l’expérience belge.

 

Comme la Flandre, mais qui, elle, s’est créée sa légende de toute pièce, la Wallonie a intérêt à inscrire son avenir dans cette dynamique néo-nationale s’inspirant de ce qu’écrivait déjà Emmanuel Kant en 1795 dans « Zum ewigen Frieden » ? :

« L’idée du droit des gens suppose la séparation de beaucoup d’États voisins, indépendants les uns des autres, et bien qu’une condition de ce genre constitue déjà en soi un état de guerre (si toutefois une union confédérative ne prévient pas l’ouverture des hostilités), cette condition vaut mieux néanmoins, suivant l’idée rationnelle, que la fusion de ces États opérée par une puissance qui l’emportant sur toutes les autres, se transforme en une monarchie universelle ; les lois, en effet, à mesure que le gouvernement acquiert de l’extension, perdent toujours plus de leur force, et un despotisme sans âme, tombe après avoir extirpé les germes de bien, finalement dans l’anarchie. C’est pourtant le désir de tout État (ou de son souverain) de parvenir de cette manière à une paix durable, c’est-à-dire en gouvernant, si possible, toute la terre. La nature cependant veut qu’il en soit autrement. Elle utilise deux procédés pour empêcher la fusion des peuples et pour les séparer, à savoir, la diversité des langues et des religions. Cette diversité entraîne, il est vrai, avec elle, le penchant à des haines réciproques et des prétextes de guerre, mais conduit d’autre part, avec les progrès de la civilisation et le rapprochement graduel des hommes vers une harmonie de plus en plus grande dans les principes, et une entente dans un état de paix, qui n’est point produit et garanti comme le précédent despotisme (sur la tombe de la liberté) par l’affaiblissement de toutes les forces, mais au contraire, par leur équilibre et l’émulation la plus vive. »

 

Un texte qui reste d’une criante actualité.

 

(*) J'avais déjà répondu anticipativement à cet argument dans ce billet.

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 12:00

Le sujet a, à juste titre, suscité la polémique, le landerneau politique a été secoué ces dernier jours par la querelle de chiffres concernant la « rente nucléaire ». Ou plutôt par les choix idéologiques (en espérant que ce ne soit pas autre chose) cachés derrière ces chiffres.

Vous avez pu vous faire une opinion au travers des débats répercutés par la presse avant l’occultation de ceux-ci par un événement « people » britannique, reliquat d’un autre temps…

Fin de partie provisoire ?

 

Je pense qu’en créant la CREG (Commission pour Régulation de l'Électricité et du Gaz), les pouvoirs publics ont clairement manifesté leur volonté de disposer d’un outil de régulation pour le marché de l’énergie.  C’était une très bonne chose. D’ailleurs, au fil du temps, la CREG s’est affirmée et à même obtenu - il faut le signaler - des moyens supplémentaires pour mieux jouer son rôle. Avec la publication de son estimation de la rente nucléaire, elle a prouvé son indépendance face au secteur en soulignant que le caractère dangereux et pervers du quasi-monopole d’Electrabel pour les consommateurs que nous sommes. Il est donc juste et équitable d’imposer un prélèvement complémentaire sur la rente nucléaire, au-delà des 250 millions de taxes.

 

On parle de « bonne gouvernance »… Encore faut-il faire plus qu’en parler. Il y a ainsi des anomalies qu’on hésite à traiter. Je ne parlerai pas des dotations aux différents membres de la famille royale (près de 30 millions d’euros par an d’après les calculs les plus récents... Plus que le fonds mazout qui profite à 100.000 ménages), je voudrais insister sur quelque chose de moins connu.

 

Pour mémoire, c'est en 1815 que le roi Guillaume des Pays-Bas  a accordé à Arthur, duc de Wellington, le titre de prince de Waterloo, ainsi qu'une dotation de vingt mille florins-or garantie par 1.083 hectares de bois situés en Brabant wallon et en Hainaut, d'anciens domaines de l'abbaye de Nivelles «laïcisés» lors de la réunion de nos régions à la France. A une dizaine de kilomètres du champ de bataille proprement dit, ce dernier étant morcelé en propriétés privées. La dotation prend la forme juridique d'un majorat – dit curieusement... « Napoléonien » - qui s'apparente à un usufruit : l'Etat étant le « nu-propriétaire », mais le prince percevant le « fruit » du terrain.

En 1817, le duc obtient l'autorisation de faire défricher ces bois pour les transformer en terres agricoles. Les Pays-Bas s'engagent à verser une rente en échange du produit de la vente des bois. Placée, cette somme rapporte 80.106 FB d'intérêt au duc, puis 81.128 FB suite à cinq petites expropriations. La Belgique ayant repris les engagements des Pays-Bas, et la rente n'ayant jamais été indexée, cette somme a été inscrite annuellement au budget de l'État jusqu'en 1987…

Arthur Valerian Wellesley, duc de Wellington et descendant indirect du vainqueur de la bataille de Waterloo, a renoncé, par un acte intervenu en 1989, à la rente annuelle de 81.128 FB que lui versait l'État belge. En contrepartie, l’Etat belge lui cédait pour sa part vingt-cinq hectares de terres agricoles, quelque part entre Houtain-le-Mont et le parc industriel de Nivelles. Ces vingt-cinq hectares, l'État les a choisis parmi le millier d'hectares affectés à la «dotation Wellington».

 

Si le duc a certes renoncé à sa rente, il conserve donc son majorat. Les fermages lui rapportant près de 125.000 € par an…

Somme dérisoire me direz-vous ?  Voire ! Moyennant une proposition décrétale protégeant les droits des locataires, la Division du Patrimoine de la Région wallonne - par exemple - en aurait certainement l’usage.  

Le problème se situe à un autre niveau.

L'Allemagne a fini de payer les conséquences financières du traité de Versailles suite à sa défaite durant la guerre 1914-1918 le 3 octobre 2010 (*). Si on peut comprendre que la Belgique naissante, création anglaise, se soit sentie obligée de reprendre à son compte (ou plutôt à celui de ses contribuables) les engagements du roi des Hollandais, devons-nous continuer à entretenir le descendant - indirect – du vainqueur d’une bataille qui n’a été que « la date stupéfaite de la Liberté » comme l’écrivit Victor Hugo  dans « Les misérables » (**) ?

 

Qu’attendent nos dirigeants pour dénoncer cette anomalie qui dure depuis près de 200 ans ?

 

 

(*) C’est à vérifier, mais je pense qu’il n’y a pas de dette liée à la guerre de 1939-1945, tout simplement parce qu’il n’y a pas eu de traité de paix en 1945, mais seulement un armistice (qui n’est qu’un arrêt des combats, pas un arrêt de l’état de guerre…). Il y a eu des dédommagements…

 

(**) « (…) Pour nous, Waterloo n'est que la date stupéfaite de la liberté. Qu'un tel aigle sorte d'un tel œuf, c'est à coup sûr l'inattendu.

Waterloo, si l'on se place au point de vue culminant de la question, est intentionnellement une victoire contre-révolutionnaire. C'est l'Europe contre la France, c'est Pétersbourg, Berlin et Vienne contre Paris, c'est le statu quo contre l'initiative, c'est le 14 juillet 1789 attaqué a travers le 20 mars 1815, c'est le branle-bas des monarchies contre l'indomptable émeute française. Eteindre enfin ce vaste peuple en éruption depuis vingt-six ans, tel était le rêve. Solidarité des Brunswick, des Nassau, des Romanoff, des Hohenzollern, des Habsbourg, avec les Bourbons. Waterloo porte en croupe le droit divin. Il est vrai que, l'empire ayant été despotique, la royauté, par la réaction naturelle des choses, devait forcément être libérale, et qu'un ordre constitutionnel à contrecœur est sorti de Waterloo, au grand regret des vainqueurs.

 

C'est que la révolution ne peut être vraiment vaincue, et qu'étant providentielle et absolument fatale, elle reparaît toujours, avant Waterloo, dans Bonaparte jetant bas les vieux trônes, après Waterloo, dans Louis XVIII octroyant et subissant la charte. Bonaparte met un postillon sur le trône de Naples et un sergent sur le trône de Suède, employant l'inégalité à démontrer l'égalité; Louis XVIII à Saint-Ouen contresigne la déclaration des droits de l'homme. Voulez-vous vous rendre compte de ce que c'est que la révolution, appelez-la Progrès; et voulez-vous vous rendre compte de ce que c'est que le progrès, appelez-le Demain. Demain fait irrésistiblement son œuvre, et il l’a fait dès aujourd'hui. Il arrive toujours à son but, étrangement. Il emploie Wellington à faire de Foy, qui n'était qu'un soldat, un orateur. Foy tombe à Hougoumont et se relève à la tribune. Ainsi procède le progrès. Pas de mauvais outil pour cet ouvrier-là. Il ajuste à son travail divin, sans se déconcerter, l'homme qui a enjambé les Alpes, et le bon vieux malade chancelant du père Elysée. Il se sert du podagre comme du conquérant; du conquérant au dehors, du podagre au dedans. Waterloo, en coupant court à, la démolition des trônes européens par l'épée, n'a eu d'autre effet que de faire continuer le travail révolutionnaire d'un autre côté. Les sabreurs ont fini, c'est le tour des penseurs. Le siècle que Waterloo voulait arrêter a marché dessus et a poursuivi sa route. Cette victoire sinistre a été vaincue par la liberté. (...) »

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 12:04

Le billet précédent consacré aux  projets d’élargissement de la Région de Bruxelles au détriment d’autres) m’incite à aller plus loin dans la réflexion. Il y en a plein d’autres idées du même type qui circulent. Dans certains cas, ce sont des propos de type « il n’y a qu’à ». C’est le cas par exemple et pour parler d’autre chose, de la circonscription fédérale unique, mais pas seulement. Les exemples abondent.

 

Au rebours de ces idées faciles selon lesquelles il suffit de mettre les gens ensemble pour qu’ils fraternisent, la promiscuité généralement les divise.

Vous êtes devenus très amis avec vos voisins ? Partez en vacances ensemble et voilà souvent le meilleur moyen de vous  fâcher pour la vie. ..

L’ECU marchait bien, on a voulu faire l’Euro pour rapprocher encore plus les peuples d’Europe : on les divise. Pensons simplement au clivage qui apparaît au sein de l’Europe et qui est profondément  malsain. Avec  pour  preuve le succès scabreux de l’expression « PIIGS » qui désigne, on le sait,  les pays les plus en difficulté de la zone euro : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne (Spain). Trois pays méditerranéens, quatre latins,  quatre pays catholiques –  et un orthodoxe, ce qui, dans l’esprit de ceux qui se complaisent dans cette expression,  ne vaut guère mieux. Les Latins  - et accessoirement les Irlandais, mais ce sont des Celtes…- sont désormais  identifiés à des cochons ! 

C’est là un exemple de l’effet  pervers de toutes les idées trop simples. Le communisme avait supprimé la propriété privée pour rendre les gens moins égoïstes, Alexandre Zinoviev nous a montré comment il les avait rendus au contraire plus égoïstes. On fait un tronc commun d’éducation pour une plus grande égalité entre les enfants, les inégalités s'aggravent ; on  impose à tous les coureurs le même développement pour grimper le col, le peloton éclate.

L’euro, c’est pareil : on a créé une monnaie unique pour  faire converger les économies et rapprocher les hommes. Les économies divergent comme jamais et les rapports entre les différents peuples s’aigrissent : le uns méprisent les autres, ils ne tarderont pas à se détester.

Inquiétant, non ?

 

Je romprai une dernière lance à propos d’une autre de ces idées. Si les Flamands ont voulu l’organisation de la Belgique en Communautés – et ils ont raison de leur point de vue, je me suis déjà expliqué là-dessus – l’idée de maintenir le même principe au lieu d’abandonner la revendication essentielle du Mouvement wallon d’aller vers plus de régionalisation  en liant de plus en plus le sort de la Région bilingue de Bruxelles à la Région wallonne est une stratégie pénalisante. Pour nous.

Un exemple récent ? On en a peu parlé, mais… Les résultats du décret « Robin des Bois »… (Merci à Yannick pour son analyse)

 

Les écoles bruxelloises représentent 20% des écoles de la Communauté Française (pour le secondaire), soit la proportion démographique normale. Mais ces mêmes écoles représentent 25% de celles qui vont bénéficier d'une aide... Ce qui veut dire que 23% seulement des écoles wallonnes recevront de l'aide, contre 57% des écoles bruxelloises ! A l'inverse, Il n’y aura que 23% des écoles bruxelloises vont participer à l'effort, contre 34% des écoles wallonnes. Or, je ne suis pas certain que l’enseignement en Wallonie soit dans une posture si favorable qu’il faille surtout favoriser Bruxelles. Je n’ai pas entendu les enseignants ou directeurs d’école wallons à ce sujet.

 

Au Rassemblement wallon où nous plaidons pour la suppression de la Communauté française (ou la fédération Wallonie-Bruxelles qui peut se révéler une idée simple encore pire dans ses conséquences) et l’autonomisation des quatre régions sur base territoriale,  si nous sommes dans ce cadre pour une solidarité négociée, il faut aussi que les comptes soient équilibrés au final.  

 

Si Magnette trouve maintenant des choses intéressantes dans le principe nationaliste après en avoir pourfendu l’idée pendant des années et que, quasi au même moment, Di Rupo « estime - maintenant - qu’en Flandre, on se sent d’abord flamand avant d’être belge et pense que « nous avons intérêt à renforcer les identités bruxelloises et wallonnes avec des projets concrets tel que le plan Marshall qui a donné des résultats percutants. Il faut plus de fierté d’être ce que nous sommes » c’est parce qu’ils sentent très bien que le vent tourne. Ils font du « développement durable », celui où on commence on commence par recycler les bonnes idées. Et voilà,  et c’est logique, qu’arrivent sur la scène politique les « politiciens durables »… La question pour nous Wallons, c’est : est-ce soutenable ? La réponse est évidemment non.

 

Si le principe de la nation a été décrié suite à quelques dérives masquées derrière ce mot, la nation est à la base de la création de l'état stable. En fait, et c'est vrai, il peut y avoir nation - c'est-à-dire existence d'une conscience morale collective au sein d'une agrégation d'individus  - sans qu'il y ait nécessairement état (Tamouls, Tchétchènes, Flandriens, Palestiniens, Basques, Écossais); mais l'inverse est très instable. Les États construits sur plusieurs nations ont tendance à se défaire (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie et Belgique), parfois dans le sang et la fureur...

Quelques billets anciens…

http://www.claude-thayse.net/article-faut-il-avoir-peur-du-nationalisme-wallon-57413130.html

www.claude-thayse.net/article-l-identite-ou-rien-de-bon--42136374.html

www.claude-thayse.net/article-32841376.html

www.claude-thayse.net/article-un-debat-sur-l-identite-wallonne-mais-quelle- excellente-chose-45904219.html

http://www.claude-thayse.net/article-trente-ans-et-un-basculement-57216297.html

http://www.claude-thayse.net/article-flandre-et-wallonie-derriere-les-mirages--41693006.html

http://www.claude-thayse.net/article-29614505.html

 

MàJ. Dans le cadre de la réfutation des idées simples :

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/05/02/quand-regis-debray-rehabilite-les-frontieres.html

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/11/11/trois-raisons-pour-aimer-la-nation.html

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 12:15

J’ai été stupéfait d’entendre ce matin à la radio que le MR aurait - une fois de plus - pris position pour la recréation d’une province du Brabant unitaire.  Quel mépris pour les Wallons et la Wallonie !

 

Certes, il y a évidemment derrière cette annonce de très claires arrière-pensées purement électorales. Ce parti est actuellement assez bien positionné à Bruxelles et en Brabant wallon et il ne perd pas de vue que la scission de BHV acquise, il aura besoins des voix de la forte immigration bruxelloise en Brabant wallon à récupérer. Par ailleurs, le Brabant wallon est la seule province wallonne où ce parti fait des résultats. Nous sommes donc clairement dans des jeux de pouvoir. Plutôt être le premier chez soi que le dernier en Wallonie.

 

J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le mal de cette très fausse bonne idée.

 

Brièvement : pour des raisons historique le Brabant wallon fait partie de l’aire linguistique latine depuis toujours. Recréer une province brabançonne unitaire reviendrait à imposer le néerlandais dans les services publics, puisque cette nouvelle entité ne pourrait être que bilingue. Par ailleurs, ceux qui ont connu la position de sujétion et d’abandon que l’arrondissement minoritaire de Nivelles a vécu jusqu’à la scission en 1995 ne peuvent que craindre un retour aux pratiques favorisant le développement des arrondissements du Nord, majoritaire, Bruxelles-Halle-Vilvoorde (*) et Louvain. Toutes choses que les partisans (essentiellement le MR et Ecolo) de ce machin semblent avoir joyeusement oubliées.

 

Les arguments classiquement utilisés mettent en avant des aspects économiques. Or, il est notoire et évident que les aspects économiques se jouent des frontières. Il n’y a plus de péages sur les routes… Combien d’entreprises fonctionnent sans problème avec des sièges situés dans plusieurs régions ou pays ?  Non, il n’y a là derrière que des calculs bassement électoraux. Ils jouent sur les émotions, surtout la peur de l’avenir. La presse à leur dévotion leur apporte son soutien en dramatisant à outrance le pseudo-manque de gouvernement depuis un an. Alors qu’au contraire, ce qui s’est passé a tendance à montrer qu’il serait plus que temps d’envisager de supprimer ce « niveau fédéral » en transférant les compétences résiduelles vers les Régions.

 

Certes, on va faire durer encore un peu. Une présidente de parti parlait (avec culot) du coup d’état permanent (elle a des lettres ou des bons conseillers) de la N-VA. Et c’est drôle dans la bouche d’une des personnes qui avec ses collègues présidents de parti a confisqué le pouvoir depuis très longtemps…

Ces présidents de parti continuent à jouer leurs jeux politiques, mais surtout  le jeu politique belge. Et dégagés de fait de toutes responsabilités sur l’ensemble du territoire encore « dit belge », puisque implantés dans une seule «communauté », ils en tirent les ficelles, sans jamais s’exposer, pour le plus grand mal de la démocratie. Leurs parlementaires ne sont plus que des voltigeurs dont les interventions ne consistent qu’à distraire de temps en temps le bon peuple en apportant à chacune des tendances les arguments prémâchés (*) que celle-ci, conditionnée par la pensée unique des médias ou des chapelles extrémistes attendent. Sans risque. La stabilité du corps électoral est (hélas!) à ce prix. En tous cas, en Wallonie et aussi à Bruxelles.

 

Ce n’est pas pour autant que le problème belge est simplement linguistique.

Le blocage actuel était quasiment inévitable même s’il n’est pas encore vraiment insurmontable. L’un des grands changements à observer, c’est le fait que le parti flamand (la NVA) a la majorité relative en Flandre depuis juin 2010, et ne l’y a pas de manière accidentelle. La NVA représente tant la Flandre rurale, se confiant jadis aux catholiques, que la Flandre moderne. La NVA joue maintenant, pour les Flamands, le rôle autrefois joué par les catholiques ou aujourd’hui les démocrates-chrétiens, mais ces derniers jouant à la fois la carte belge (du fait de la majorité flamande) et la carte flamande (en raison de la population auquel ce parti s’adresse). Ce n’est plus le cas.  Il semblerait donc bien que les « compromis à la belge » connus depuis près d’un siècle soient devenus impossibles. Et ça ne tient pas à je ne sais quelle incapacité des politiciens belges à s’arranger comme on l’entend généralement.

Cela tient au fait que le jeu a profondément changé, ce qui redonne du poids et de la force, côté wallon, à la défense de la Wallonie et de ses intérêts régionaux, chose qui  - et ça, c’est nouveau - s’allie à un sentiment identique dans la région de Bruxelles.

 

C’est pourquoi, vouloir recréer une Belgique miniature sous la forme d’une fédération Wallonie-Bruxelles (encore que là, j’attends de voir ce que ça va devenir puisqu’on semble vouloir individualiser les deux régions) ou cette chimère de « province du Brabant » sont des choses complètement dépassées.

 

Dans un cas comme dans l’autre, les Wallons et particulièrement les Brabançons wallons seraient perdants.

Je m’explique :

Je vous ai recommandé la lecture du livre de Michel Quévit qui a enquêté sur les transferts financiers nord-sud si souvent dénoncés par les partis flamands et leurs alliés belgo-bruxellois. Et si, en effet, depuis 1965, la région wallonne contribue moins aux recettes de l'Etat belge qu'elle ne reçoit. Cette situation résulte du déclin industriel de la sidérurgie et du charbon. Ces transferts existent aussi dans d'autres pays touchés par le même problème : Madrid et la Catalogne vers l'Estrémadure et la Galice (Espagne) ; l'Ile de France vers le Nord-Pas de Calais et le Limousin (France)…

On oublie volontairement que pendant plus d'un siècle, la sidérurgie wallonne a été un atout pour tout le pays, car jusqu'à la mise en exploitation des charbonnages de Campine en 1926, la Wallonie était la seule à disposer de charbon en Belgique. Pour exporter ce charbon, elle aurait pu tirer profit de sa proximité avec des ports étrangers (Dunkerque pour le Hainaut et Rotterdam pour Liège) mais elle est restée solidaire des projets portuaires de l'Etat belge : Anvers et Zeebrugge.

On oublie que plus de 2.000 km de voies navigables (canal Albert, canal de Willebroeck, canal de la Campine, p.ex.) ont été créés à partir d'Anvers vers la Wallonie, la France et l'Allemagne. Dans son étude sur l'histoire économique de la Belgique de 1957 à 1968, le professeur Baudhuin faisait remarquer que  les 10 milliards de dépenses du secteur public (Etat et ville d'Anvers) en faveur de l'infrastructure portuaire d'Anvers ont eu un effet multiplicateur de cinq, générant près de 50 milliards d'investissements privés ». C'est de là que vient le début de l'essor économique de la région anversoise et de la Campine dans l'acier et la sidérurgie, mais aussi dans la pétrochimie, le raffinage et le secteur automobile. De 1959 à 1973, la province d'Anvers comptabilise le plus d'investissements aidés (21%) par rapport à toutes les autres provinces belges. Au cours de la même période, elle reçoit 30% des investissements étrangers effectués en Belgique.

 

Si l'Etat belge est intervenu pour (faire semblant de) tenter de sauver la sidérurgie wallonne, il n'a cependant pas négligé le nord du pays. En 1934(déjà !), le Boerenbond, une caisse rurale de crédit active principalement en Flandre, est en faillite suite à des activités financières risquées, mais il est sauvé par l'Etat belge (un milliard 295 millions). L'électrification du réseau ferroviaire belge a débuté en 1935 par la ligne Bruxelles-Malines-Anvers, tandis que les autres lignes ferroviaires seront électrifiées de 1949 à 1956. La première autoroute créée par l'Etat belge sera l'E40 Bruxelles-Ostende en 1956 afin de développer le tourisme à la côte et faciliter l'accès à la mer pour le transport des marchandises. En 1970, le gouvernement donne 115 milliards de FB pour créer le port de Zeebrugge accessible à des navires de 250.000 tonnes, avec un hinterland industriel axé sur les technologies du futur. Pour mémoire, le gouvernement belge avait décidé à la fin des années 70, de donner un milliard d’investissement à la Wallonie pour un milliard dépensé pour Zeebruges, à condition que cette dernière n’en reçût pas plus que seize. 115 milliards de francs belges ont à l’époque été consacrés aux travaux de Zeebruges, en échange de quoi la Wallonie ne reçut que 16 milliards, ce qui a été, chacun en conviendra un sacré marché de dupes.

 

Mieux encore, alors que peu de temps auparavant, les Flamands avaient fait passer une loi de régionalisation des secteurs nationaux, dont la sidérurgie et les charbonnages, afin d’éviter que de l’argent flamand (traduisez belge) ne vienne renflouer les charbonnages wallon, sous l'impulsion du ministre limbourgeois Willy Claes, un plan de 210 milliards de FB est lancé de 1982 à 1991 pour améliorer la compétitivité des charbonnages de Campine qui ont cependant ensuite fermé leurs portes. On le voit, les « canards boiteux » chers aux politiciens et aux journaleux de la capitale ne sont pas tous wallons…

 

On oublie aussi, fort opportunément dans ce pays, que le traité de Rome (1957) impose une solidarité financière entre les régions afin de maintenir l’unité de l’État. Chacun des États membres de l’union est invité à appliquer ces principes de solidarité sur son propre territoire, et c’est ce qui se passe partout dans l’union européenne, sauf en Belgique. La Bavière, la région de Londres, celle de Madrid font partie des régions dites contributrices alors que le pays de Galles ou la Galice font partie des régions débitrices.

 

Michel Quévit  a pointé la responsabilité des groupes financiers (belges et flamands) dans les disparités économiques en Belgique. Si ces groupes financiers ont d'abord investi en Wallonie, c'est en raison de la richesse minière et houillère du territoire wallon. S'ils se sont ensuite délocalisés vers la Flandre (notamment lors de la création du complexe sidérurgique de Sidmar), c'est en raison des opportunités nouvelles qu'offraient les infrastructures maritimes et portuaires créées par l'Etat belge.

 

Et maintenant?

Bien que la faiblesse des séries statistiques comme les difficultés de comparaisons stables sur la longue durée - autre que la Belgique, et donc autre que la Flandre et Bruxelles- les discours positifs des gouvernants ou le catastrophisme des oppositions masquent une vision claire et saine de la réalité,

L'image « bipolaire » des disparités régionales peut être nuancée par une analyse de la Commission Européenne sur la croissance du PIB par province de 1995 à 2004 : Bruxelles, le Brabant flamand et le Brabant wallon atteignent un taux de 3% ; les provinces d'Anvers, Flandre orientale, Flandre occidentale, Limbourg, Namur et Luxembourg ont une croissance qui varie de 2 à 2,7% ; les provinces de Liège et du Hainaut stagnent entre 1 et 2%.

D'après les statistiques européennes qui se sont améliorées depuis, l'écart du PIB/hab restait significatif en 2005 entre le nord et le sud du pays : 87,5 pour la Wallonie et 120,1 pour la Flandre (moyenne au sein de l'UE : 100). La Flandre n'est cependant pas reprise dans la liste des 15 régions les plus prospères de l'UE et la Wallonie parmi les 15 régions les plus pauvres de l'UE (qui appartiennent à l'ancienne Europe de l'Est). On remarque aussi que le PIB/hab de la Wallonie est semblable à d'autres régions industrielles comme les Asturies (90,2) ou le Nord-Pas de Calais (88,6).

Je trouve que l'attitude qui consiste à se replier (tiens, un "repli bruxellois", on n'en parle jamais) en réclamant les territopires les plus développés des autres ressemble fort aux "replis égoïstes" tels ceux de la "Ligue de Nord" en Italie ou encore d'autres. Je vous invite à lire cet avis du Professeur Quévit : http://www.lalibre.be/actu /elections-2010/article/64 4259/quevit-une-region-brabant-ne-serait-pas-une-bonne-idee.html.

 

 

Les révisions successives de la Constitution ont eu pour effet de commencer à faire sortir  la Wallonie de la Belgique. Maintenant, qu’attendons-nous pour sortir la Belgique de la Wallonie ? Et refuser de continuer à vivre dans le mensonge des dirigeants des partis politiques traditionnels et de leurs affidés. Après tout, leur position favorite reste la... position démissionnaire. Il semblent bien incapable d'en imaginer d'autres !

 

 

(*) Je sais que d’aucuns vont encore réagir de manière épidermique à mes propos. Mais l’Histoire des 180 dernières années a bien montré que Bruxelles n’est pas du tout la mégalopole fécondante que certains se plaisent à décrire ou à imaginer. Il est évidemment difficile en quelques lignes de dépasser bien des antagonismes en les traitant avec nuance, en montrant qu'ils sont par bien des aspects quelque part obsolètes (largement les antagonismes entre Wallons et Flamands, mais aussi - surtout - entre Wallons et Bruxellois francophones, mais certainement pas dans le sens d'un unitarisme belge, ni dans le sens d'une réunification de la Belgique francophone).

 

(**) Un bel exemple, Francis Delperée  (hé oui…) déclarait  à un colloque du mouvement wallon le 26 février 1976 à Charleroi que la Wallonie est autre chose qu'une population, « une collectivité d'hommes, c'est-à-dire qu'elle regroupe un peuple qui peut se réclamer de traditions particulières et qui est à même de poursuivre des objectifs qui lui sont spécifiques »…

 

 

 

 

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 18:51

Il y a un grand absent dans les débats institutionnels depuis un an. Le Parlement wallon...

 

On peut légitimement se demander ce qu'il fait. La Libre publie aujourd'hui un billet assez intéressant. "Le parlement wallon ne semble pas prêt de suivre l'exemple de son alter ego flamand sur le plan institutionnel".

 

Certes, le <parlement a remis à l'honneur il y a quelques mois les débats d'actualité sur des thèmes précis (emploi, inondations ou éoliennes) mais le dossier communautaire n'a jamais été abordé à ce jour. Le changement de dénomination de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles annoncé le 4 avril a même suscité l'indifférence des parlementaires puisque deux jours plus tard, aucun d'entre eux n'a posé de question sur le sujet en séance plénière du parlement wallon, au contraire de la Chambre. "Le parlement wallon ne sort pas grandi de cette affaire. On avance toujours sans débat parlementaire. C'est au sommet que tout se décide et dès lors, le parlement ne pense même plus qu'il a un rôle à jouer."

Tout est dit. Pour les quatre (cinq ou six si on y ajoute l'extrême droite et la droite extrême) partis traditionnels, les Wallons n'existent tout simplement pas. Le Parlement wallon  n'est qu'un moyen de remercier les "méritants" un peu comme les députations permanentes des provinces...

Une voie de garage.

 

Il est clair que ces "députés" sont muselés.

 

Certains le regrettent, mais ne peuvent pas intervenir. C'est ainsi que l'ancien ministre-président Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) ,  "figure de proue du régionalisme wallon" comme n'hésite pas à écrire sans rire la Libre : "C'est dans ces moments-là, on ne devrait pas être aux abonnés absents". Les regrets sont identiques chez un autre tenant du régionalisme et ex-président de l'assemblée, José Happart (PS). "Les Wallons en général, et le parlement wallon en particulier, commettent une faute de laxisme. En ne voulant pas faire le débat sur ce que la Wallonie veut faire de son avenir, ils laissent d'autres décider à leur place. C'est un drame pour moi en tant que militant wallon de constater que le parlement wallon ne peut pas se saisir d'un débat d'actualité", a-t-il souligné.

En coulisses, tant dans la majorité que dans l'opposition, certains députés évoquent un diktat du gouvernement sur ce point. "C'était déjà le cas sous la législature précédente: il y a un diktat officieux qui veut que dans la situation actuelle, il est hors de question de débattre d'un avenir dont on ne connaît pas les tenants et aboutissants", a glissé l'un d'entre eux.

 

Inutile de dire que tous ces gens sont obligés de se taire. Se plaindre dans les journaux n'apporte rien. Les décisons viennent "d'en haut". Les partis traditionnels se servent de leuirs régionalistes, rattachistes ou autres nationalistes pour se dédouaner, berner les Wallons. Qui pourra encore les croire ?

 

Il est temps qu'un parti vraiment wallon se lève ! Il est temps que le parlement joue son rôle. L'avenir est là, il est Wallon !

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 12:00

Voici le texte d’un courrier que j’ai envoyé au « Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Nivelles » constatant que le drapeau wallon n’est plus arboré sur l’Hôtel de Ville.

 

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M.à.J. :  Voici la réponse du bourgmestre de Nivelles reçue ce 29 mars au matin...

 

 

 

Pierre HUART

Bourgmestre

Président du Conseil provincial

 

Je le remercie et le félicite pour son sens civique.

 

------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames et Messieurs les Echevins,

 

Si les travaux d’aménagement de la Grand’Place vont contribuer d’une manière importante à mettre en valeur notre ville, et je ne peux que m’en réjouir, j’ai été choqué en ma qualité de citoyen de l’absence (depuis le 23 mars 2011) du drapeau officiel de la Wallonie aux côté de ceux d’autres entités politiques sur les mâts récemment installés sur le parking de l’Hôtel de Ville.

D’autant plus que la Constitution belge consacre en son Titre 1, Article 1er le fait que la Belgique est un Etat fédéral qui se compose des communautés et des régions, que l’article 3 précise que la Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise. Et qu’enfin, l’article 5 ajoute que la Région wallonne comprend le Brabant wallon dont Nivelles est le Chef-lieu.

 

En dehors de tout contexte identitaire, mais dans le contexte de réforme institutionnelle actuelle (et future !), Nivelles doit-elle négliger d’afficher son appartenance à un des plus importants niveaux de l’Etat ?

 

Il m’est revenu que d’aucuns parmi-vous estiment (sans jugement de valeur de ma part sur d’éventuelles raisons politiques de cette attitude) qu’il n’y aurait pas obligation en la matière.

 

Voici ci-dessous le décret du Parlement wallon, sanctionné par le Gouvernement wallon, qui règle le pavoisement du drapeau régional wallon sur les bâtiments publics aux mêmes conditions que le drapeau national.

 

 

23 juillet 1998. –

Décret déterminant le jour de fête et les emblèmes propres à la Région wallonne

(M.B. du 08/08/1998, p. 25551)

Session 1997-1998.
Documents du Conseil 384 (1997-1998). - N° 1.
Compte rendu intégral. - Séance publique du 15 juillet 1998.
Discussion. - Vote.

Le Conseil régional wallon a adopté et Nous, Gouvernement, sanctionnons ce qui suit:

 Article 1er

La fête de la Région wallonne est célébrée chaque année le troisième dimanche du mois de septembre.

 Art. 2. 

Les armoiries de la Région wallonne sont d’or au coq hardi de gueules; elles sont représentées conformément au modèle figurant en annexe 1 du présent décret. Le coq hardi de ces armoiries peut être utilisé isolément comme symbole de la Région.

 Art. 3. 

Le sceau de la Région wallonne porte le coq hardi de ses armoiries avec la légende « Région wallonne ».

Cette légende est inscrite entre deux filets conformément au modèle figurant en annexe 2 du présent décret.

 Art. 4. 

Le drapeau de la Région wallonne est jaune au coq hardi rouge.

Conformément au modèle figurant en annexe 3 du présent décret, ce drapeau a les proportions deux: trois; le coq hardi est inscrit dans un cercle non apparent dont le centre coïncide avec celui du tablier, dont le diamètre est égal au guindant et dont la circonférence passe par les extrémités des pennes supérieures et inférieures de la queue et par l’extrémité de la patte levée.

L’horizontalité du coq est déterminée par une droite non apparente joignant le sommet de sa crête à l’extrémité de la penne supérieure de la queue.

Le drapeau de la Région est arboré le troisième dimanche de septembre aux édifices publics situés sur le territoire de la Région wallonne.

Dans la même Région, il est également arboré sur les bâtiments officiels dans les mêmes conditions et aux mêmes dates que le drapeau national.

Le Gouvernement wallon peut ordonner le pavoisement, à d’autres dates, des édifices visés aux alinéas précédents.

 Art. 5. 

Les hautes autorités et les représentants officiels de la Région wallonne peuvent faire usage, dans l’exercice de leurs fonctions, d’une marque honorifique distinctive. Cette marque, conforme au modèle figurant en annexe 4 du présent décret, consiste en un fanion aux proportions vingt-six: trente, construit comme le drapeau décrit à l’article 4 et garni d’une frange jaune et rouge.

Promulguons le présent décret, ordonnons qu’il soit publié au Moniteur belge.

Namur, le 23 juillet 1998.

Le Ministre-Président du Gouvernement wallon, chargé de l’Economie,
du Commerce extérieur, des P.M.E, du Tourisme et du Patrimoine,

R. COLLIGNON

Le Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Equipement et des Transports,

M. LEBRUN

Le Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique,

B. ANSELME

Le Ministre du Budget et des Finances, de l’Emploi et de la Formation,

J.-Cl. VAN CAUWENBERGHE

Le Ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et de l’Agriculture,

G. LUTGEN

Le Ministre de l’Action sociale, du Logement et de la Santé,

W. TAMINIAUX

Le Ministre de la Recherche, du Développement technologique,
du Sport et des Relations internationales,

W. ANCION

 

Pour mémoire, dans l’Arrêté royal du 5 juillet 1974 - antérieur au décret wallon - et concernant le pavoisement des édifices publics (modifié par arrêté royal du 02 avril 1998 concernant le drapeau européen), le drapeau belge (appelé ci-dessus dans le décret du GW : « drapeau national ») doit être arboré aux édifices publics aux dates officielles, et peut l'être lors d'importantes cérémonies, lorsque les usages locaux le demandent, ou encore lors de la visite officielle d'un chef d'Etat étranger. Les Régions et les Communautés, en plus du drapeau tricolore, hissent leur propre drapeau le jour de leur fête. (Dans le contexte de l’époque)

Dates officielles (Arrêté royal du 5 juillet 1974 concernant le pavoisement des édifices publics) :

  • 17 février : Commémoration de tous les membres défunts de la famille royale
  • 7 avril : Hommage aux militaires belges décédés lors de missions de paix
  • 1er mai : Fête du Travail
  • 5 mai : Journée du Conseil de l'Europe (crée en 1949)
  • 8 mai : Victoire des Alliés en 1945 et fin du génocide
  • 9 mai : Journée de l'Europe (anniversaire du discours fondateur de l'Union européenne, prononcé par Robert Schuman en 1950)
  • 6 juin : Anniversaire du Roi Albert II (né en 1934)
  • 11 juin : Anniversaire de la Reine Fabiola (née en 1928)
  • 2 juillet : Anniversaire de mariage du Roi Albert II et de la Reine Paola (en 1959)
  • 21, 22 et 23 juillet : Fête nationale (prestation de serment du Roi Léopold Ier, le 21 juillet 1831)
  • 11 septembre : Anniversaire de la Reine Paola (née en 1937)
  • 24 octobre : Journée des Nations Unies (créées en 1945)
  • 11 novembre : Armistice de 1918
  • 15 novembre : Fête du Roi
  • Date mobile : Election du Parlement européen (élu au suffrage universel depuis 1979)

Même si le Droit est malheureusement par essence une matière à interprétations, en conclusions, je lis bien : « aux dates officielles, et lorsque les usages locaux le demandent », ce qui sugnifie qu’à partir du moment où on arbore le drapeau belge, le drapeau wallon doit être arboré aux mêmes conditions. Même en dehors de fêtes officielles. On peut effectivement estimer qu’il y a concrétisation, en usage local, du pavoisement du drapeau tricolore belge puisque ce dernier se trouvait jusqu’ici régulièrement arboré – au côté du drapeau wallon - au balcon de l’hôtel de Ville… à moins de considérer que, depuis le 23 mars 2011, l’hôtel de ville n’est pas (ou n’est plus) un édifice public…

 

Puis-je espérer que la Ville de Nivelles réagira rapidement pour reconnaître – l’importance d’une Institution - la Région wallonne - dont elle dépend, mais surtout son appartenance à une entité politique reconnue par la Constitution : la Wallonie ? Appartenance dont nous pouvons être fiers et pour la reconnaissance de laquelle de nombreuse génération de citoyens se sont engagés en politique.
Nous avons même eu l’honneur de connaître comme « Nivellois d'adoption » un militant wallon (parmi tant d’autres), hélas bien oublié aujourd’hui, le Comte Albert du Bois d'Enghien, qualifié sur une stèle du parc de la Dodaine de « précurseur du mouvement wallon ».

 

Un geste fort en ce sens par la Ville de Nivelles, Chef-lieu d’arrondissement, ma paraît d’autant plus important que dans le cadre des tractations et marchandages en cours depuis les dernières élections fédérales, il est plus que patent que certains n’hésitent pas, et n’hésiteront pas, à remettre en question l’existence même de la province du Brabant wallon et surtout son ancrage et caractère wallon. Oublieux de l’appellation  « wallon païs » ou « roman païs de Brabant », termes qualifiant, de langue française et de dialectes wallons depuis le VIIème siècle, le territoire roman qui est devenu « Province du Brabant wallon » début 1995.

 

 

Bonjour,

 

Le drapeau wallon flotte sur la Grand-place 

 

Bonne journée,

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
*
« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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