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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 17:31

Sans commentaires de ma part évidemment !

 

Communiqué de presse du Rassemblement Wallon du 23 février 2011

 

Le Rassemblement Wallon est en ordre de marche !

 

 Le Rassemblement Wallon a tenu son Assemblée générale statutaire à Namur. Celle-ci a approuvé les statuts, désigné les membres de son Comité directeur et élu Claude Thayse à la présidence.

 

Analysant la situation politique, près de 300 jours depuis la démission du gouvernement fédéral :

- Le RW déplore l’absence totale de référence à la Wallonie dans les préoccupations des négociateurs francophones, tous partis confondus. Pour eux, la Wallonie ne semble plus être qu’une monnaie d’échange. Face aux menaces de dépeçage évoquées par certains, il rappelle sa volonté de défendre l'intégrité territoriale de la Wallonie et sa souveraineté politique, économique, sociale et culturelle.

 

- Le RW constate que la modification du paysage économique wallon caractérisée, ces dernières années, par un redressement prenant des allures toujours plus vigoureuses, confirmées dans les milieux industriels, est encore, soit ignorée, soit tout simplement niée par certains « spécialistes francophones du catastrophisme ».

Le RW se réjouit de constater que malgré un contexte international défavorable, la persistance des risques de dysfonctionnement liés à la poursuite de la politisation dans la fonction publique, l’inachèvement du fédéralisme marqué par des transferts insuffisants ou incohérents de compétences et le maintien d’une Communauté française de Belgique, facteurs entravant son redéveloppement, la Wallonie poursuit son redressement et fait même souvent mieux que les régions voisines. Le RW y voit une preuve supplémentaire que les Wallons ont tout à gagner à augmenter leur autonomie régionale tout en approfondissant la réforme des structures et pratiques politiques.

 

- Le RW se réjouit d’entrevoir un début d’évolution de la pensée politique en matière de finalité des réformes de l’Etat puisque, conscient de l’impasse des négociations fédérales, l’ancien « conciliateur royal », propose d’organiser « l’union belge » sur base de quatre entités. Reprenant à son compte un point central du programme du RW.

Pour rappel, lors de son congrès électoral du 30 mai 2010, W+ devenu depuis lors Rassemblement Wallon « préconisait d’urgence l'émergence de quatre Régions autonomes par le transfert de nouvelles compétences et des moyens correspondants de l’Etat fédéral » Ajoutant que « dans un souci de cohérence, de simplification de dynamisation et surtout d’efficacité, nous réclamons le transfert des compétences de l'actuelle Communauté française aux Régions, wallonne et bruxelloise. Régions égales en Droits, libres et autonomes. Pour la Wallonie, cette maîtrise indispensable de compétences essentielles, comme l’enseignement et la culture, renforçant une identité négligée, mais historiquement fondée sur la fraternité et l’égalité, agira comme un puissant moteur de progrès social, culturel et économique ».

 

En respectant ainsi les principes de territorialité et de solidarités négociées, sortant du chantier sans fin, parce que sans finalités ni projet clair, des réformes institutionnelles, le RW a fait le choix de prévenir plutôt que subir.

 

- Tenant compte de ces points, le RW constate qu’il est le seul parti centrant son discours et son action sur la Wallonie.

Il est le parti nécessaire pour préparer et assurer la transition entre les vicissitudes d’un Etat belge en évaporation et un avenir prometteur et responsable pour les Wallons.

 

 

http://www.rassemblementwallon.be

 

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 12:15

Dans certains milieux né-unitaristes (ou néo-rattachistes, ce qui revient curieusement parfois au même), mes écrits sur ce blog sentent le souffre. Le fait que je me positionne en Wallon – ce qui est quand même mon droit – et me refuse de prendre position sur la stratégie que devrait développer l’une ou l’autre région ou pays en matière de « gouvernance interne » ou de choix institutionnel m’est régulièrement reproché.

 

Et, c’’est vrai, je n’ai pas et n’aurai pas l’impudeur de dire – et de quel droit ? – aux Bruxellois ou aux Flamands ce qu’ils doivent décider eux-mêmes et surtout pour eux-mêmes.  J’insiste sur ce « pour eux-mêmes ». J’aimerais beaucoup qu’il en soit de même de leur part en ce qui concerne la Wallonie et les Wallons.

 

La Constitution a consacré le principe de trois régions, tout en gardant le principe contestable de communautés linguistiques basé à l’origine sur des arrière-pensées flamandes, mais récupérées stratégiquement par d’autres pour en revenir à un semblant de Belgique avec comme dernière évolution un dernier avatar : la « Fédération Wallonie-bruxelles ». Changement d’emballage, mais même produit.

Amusant de constater qu’en agissant de la sorte, il y a une négation de l’existence d’une population flamande à Bruxelles et d’une population de langue allemande en Wallonie dont les spécificités culturelles (personnalisables en jargon belge) sont pourtant reconnues et protégées dans la Constitution.

 

Pour ne tenir compte que du contexte récent, l’origine des trois régions linguistiques remonte à très loin  et a été concrétisée au cours des temps (1878-1921-1932-1954) et surtout par le « compromis des belges » coulé dans les lois de 1962-63 (dites de pacification !) fixant la frontière linguistique entre les régions de langue française, néerlandaise et bilingue.

Certes, on peut regretter a posteriori que le législateur de l’époque ait agi sans véritable fil conducteur, avec une certaine méconnaissance des situations locales, tant présentes (à l’époque, je parle de 63) qu’historique (surtout dans les Fourons), mais c’est une réalité. Réalité qui a été confirmée (et somme toute peu remise en question) par la suite (1977-1988).

 

Il est intéressant de constater que depuis à l’appui, par exemple, de la revendication de l’extension de la Région de Bruxelles, il ne s’agit que très peu, ou en tout cas très récemment, de remettre en cause le principe de territorialité, mais bien de contester la façon dont certains territoires ont été fixés. Même dans la formation politique bruxelloise la plus radicale, je n’ai lu, jusqu’il y a peu, aucune revendication d’extension des droits des francophones au delà des zones litigieuses, dans les communes de la périphérie bruxelloise où une certaine francisation s’est produite après 63. Il y aurait donc les bons francophones pour qui ça vaudrait la peine de se battre et… les autres ?

Je constate que dans un cadre où les régions linguistiques (à l’exception de la région de langue allemande) avec les Régions au sens d’entités fédérées, aucune force politique francophone ne réclame de modification des frontières régionales. Il en va de même dans « l’autre camp » où aucune force politique flamande représentative (donc, hors associations romantiques ou encore en voie d’évaporation telles que Voorpost, TAK ou encore Vlaams Belang - et merci pour ça à Marie-Rose Morel (*) quand même !).

 

Le retour à un principe évolutif des frontières régionales me paraît difficilement envisageable tant cette question est devenue émotionnelle à un point tel qu’il est quasiment impossible d’en débattre sereinement. Non pas en principe de « conquête de territoires » ou de « privilèges linguistiques » à moins d’un compromis qui ne  pourrait être passé qu’entre trois forces politiques dominantes (majoritaires) dans chaque région qui pourrait corriger les régimes linguistiques et l’appartenance régionale des communes (ou parties de communes) litigieuses qui ont contesté le traitement qui leur a été réservé en (depuis ?) 1963. Renforçant ainsi le principe de territorialité, ce qui impliquerait forcément la fin définitive (ou à la rigueur extinctive) des facilités, la scission de l’arrondissement de BHV et le renforcement du principe de territorialité dans l’enseignement, la culture et les « matières personnalisable », autant dire une négociation de séparation entre Etats.  On peut toujours rêver. Si du côté flamand, l’idée progresse, ailleurs…

 

J’en reviens aux reproches « d’anti-bruxellois » qui me sont faits. Evidemment, chacun lit mes propos avec les filtres qui lui sont propres. Chacun est libre d’interpréter les choses à sa manière en fonction de son histoire personnelle, de son éducation, de sa culture pour rester dans le concret, ou de ses croyances acquises avec - forcément - la part d’irrationalité que ça comporte. Ce qui explique que si je m’inquiète évidemment des droits des habitants francophones de la périphérie bruxelloise (on ne me reproche jamais de m’inquiéter de ceux des Fourons) au même titre de ceux d’autres habitants d’autres régions – proches ou non - du monde, je réagis et je continuerai à exprimer ma plus vive méfiance à l'égard de tout projet qui impliquerait selon certains, comme Pierre-Yves Monette récemment, un élargissement de Bruxelles parfois considérable au Brabant wallon ainsi que dans d'autres communes de Wallonie. J’estime avoir le droit légitime de défendre ce territoire wallon qui fait partie de l’aire latine et française (où je suis né et où je vis) tel qu'il est fixé depuis presque un siècle.

 

Pour le reste, je soutiens les Bruxellois, comme les Flamands, dans leur droit de décider pour eux-mêmes et s’ils le souhaitent vraiment, j’aspire à ce qu'ils s'émancipent. Mais leur avenir ne regarde qu’eux-mêmes. Tout comme celui des Wallons.

 

 

(*) Lire à ce propos l’excellente analyse de Michel Henrion qui remet bien les choses en perspective : http://blogs.rtlinfo.be/sanslanguedebois/?p=877&preview=true

 

--------------

 

Des chiffres peu connus et encore plus rarement diffusés…

 

 

 

Recensement linguistique en pourcentage

1846

1954

 

Néerlandais

Français

 

 

Anderlecht

90

10

 

 

O(a)uderghem (Watermael à l’époque)

98

2

 

 

Bruxelles-Brussel

60

39

 

 

Haren

100

0

 

 

La(a)eken

79

21

 

 

Neder-Over-Hembeek

99

1

 

 

Etterbeek

97

3

 

 

Forest-Vorst

93

7

 

 

Ixelles-Elsene

54

46

 

 

Jette

87

13

 

 

Koekelberg

98

2

 

 

Molenbeek

85

15

 

 

Schaerbeek

72

28

 

 

Saint-Gilles-Sint-Gillis

83

17

 

 

Saint-Josse-Ten-Node - Sint-Josse-ten-Noode

49

51

 

 

Uccle-Ukkel

95

5

 

 

Watermael

98

2

 

 

Woluwe-Saint-Lambert-Sint-Lambrecht-W.

100

0

 

 

Woluwe--Saint-Pierre-Sint-Pieter-W.

99

1

 

 

 

Néerlandais

Français

Néerlandais

Français

Berchem-Sainte Agathe

 

 

100

0

Evere

 

 

100

0

Ganshoren

 

 

100

0

 

Néerlandais

Français

 

 

Krainem

100

0

 

 

Drogenbos

89

11

 

 

Linkebeek

100

0

 

 

Rhode-Sainte-Genèse- Sint-Genesius- R.

94

6

 

 

Wemmel

99

1

 

 

Wezembeek-Oppem

99

1

 

 

 

Mise à jour d'après : http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110217_088

 

Johan Vande Lanotte – qui en principe sait de quoi - il parle a donné, ce matin devant un collège d'invités de l'Université de Gent, sa vision de ce que le futur local pourrait être :

« Les négociations peuvent progresser si un point final stable en ressort. »

Il imagine une « Union Belge » qui existe par 4 états fédérés: Flandre, Wallonie, Bruxelles et la communauté germanophone. Cette union respecterait aussi bien la territorialité au niveau des états fédérés que la solidarité au niveau confédéral.

Dans une telle Union, il y aurait une répartition claire des tâches aux différents niveaux, des responsabilités financières particulières et des règles claires sur la teneur des rapports entre l'Union et les états confédérés.

Les compétences régaliennes de l'Union Belge resteraient donc entre autres la défense, les affaires étrangères, la coopération au développement, l'immigration, l'asile et le financement de la sécurité sociale.

Ce qui implique un transfert et une réorganisation des compétences actuelles à rendre homogènes comme l'enseignement, le bien-être, l'environnement et la culture. Ensuite s'y ajoutent de nouvelles compétences comme la politique de l'économie et de l'emploi, la justice et les dépenses de la sécurité sociale.

 

Un beau progrès en attendant mieux, non ?

 

 

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 19:27

Vous le savez, j’ai fréquemment plaidé ici pour une évolution des mentalités dans le camp dit « francophone ». Privilégier le « penser régional » plutôt « qu'agir communautaire ». La Wallonie (et d’autres sans aucun doute) à tout à y gagner. Et c’est symptomatique, de plus en plus de citoyens s’expriment spontanément en faveur du principe de régionalisation sur base de quatre entités. C’est une bonne chose.

 

C’est une bonne chose car quand les politiciens des partis traditionnels parlent du fédéralisme à la belge, ils confondent allègrement (et surtout volontairement) régionalisation et communautarisation. Il y a là derrière une question de jeux de pouvoir. Dans le principe d’une régionalisation, ils sont élus dans leur région et les majorités sont claires localement. Si on se place sur le plan communautaire, l’élection englobe les régions de Bruxelles, la Wallonie, mais aussi les habitants des communes à facilité de la périphérie de Bruxelles où lors du dernier « recensement électoral » lisible, la liste francophone avait récolté 47.319 voix aux élections de 2009, en très grosse majorité dans le canton de Hal.  Du rab  en quelque sorte puisque bien que votant pour des listes francophones, ces électeurs sont de facto situé en territoire  flamand.  Les élus que leur vote génère n’ont de fait aucun compte à leur rendre… Il s’agit là d’une particularité assez curieuse du système électoral représentatif où des élus ne représentent personne.
Mais bon, que ne ferait-on pas pour avoir une majorité… communautaire.

 

Ce matin, sur « TWIZZ (http://www.twizzradio.info/podcast/podcast.xml) , l Sénateur CdH Francis Delpérée a, pour la première fois à ma connaissance reconnu clairement que c’est la position flamande qui l’a empoprté en matière institutionnelle dans les esprits de nos élus :  « Nous vivons dans un fédéralisme à 2 ! ». Ajoutant : « …nous sommes dans un fédéralisme bi-communautaire où il y a... deux grandes communautés, je n'oublie pas la communauté germanophone », qui doivent travailler ensemble.. ». « Ensemble »… on le reconnaît bien là.

 

Ce message - enfin clair - de celui qui fut « le constitutionnaliste que le monde nous envie » explique l’obstination de nos élus des quatre partis à vouloir une « Belgique continuée » sous forme d’une « fédération Wallonie-Bruxelles » ou autre « Wallo-Brux », dans leur esprit sous forme d’une « communauté francophone ». Heureusement, bien improbable et de toute façon peu viable à cause de l’absence totale de sentiment national qu’aurait ce machin.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 12:07

Une interprétation tenace, mais locale, de la Constitution française fait état de la nécessité d’un double referendum (l’un en France et l’autre en Wallonie) pour toute opération d’union entre les deux entités de langue française...

 

Voici ce qu’en pense Olivier GOHIN, professeur de Droit constitutionnel et théorie de l’Etat, Université Panthéon-Assas, Paris :

« Dans le cas où la Belgique exploserait, si tout ou partie de la Communauté française de Belgique demandait à se rattacher à la France, selon le périmètre défini par la loi française, ces populations intéressées auraient alors à dire si elles veulent ou non rejoindre l'ensemble français : un non l'empêcherait ; un oui le rendrait possible si le législateur français y consentait, par loi parlementaire ou référendaire ».

« Il résultait de la Constitution de 1946, art. 27, al. 2 que la consultation pouvait concerner une population étrangère : les populations de Tende et de La Brigue, en 1947 ». « Il résulte de l'article 53, al. 3 de la Constitution de 1958 (même rédaction) que la consultation peut concerner aussi une population étrangère : les populations de Wallis et Futuna, en 1959 ».

« Dès lors, par populations intéressées à l'article 53, al. 3, n'est pas désignée la population française dans son ensemble, mais telle population française qui veut sortir de l'ensemble français ou telle population étrangère qui veut y entrer ».

 

Dans l’hypothèse d’une union entre la France et la Wallonie, ce sera donc aux Wallons à décider de leur sort.

 

C'était une petite contribution à la réflexion en ce jour anniversaire du 15 février 1794 qui a vu  la Convention décréter que «le pavillon sera formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales posées verticalement...»

Pour mémoire, c'est le peintre David qui a suggéré que le bleu soit fixé à la hampe.

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 19:05

Obsolescence planifiée... La mission que vient de se voir confier Didier Reynders avec pour objectif d’informer le roi (mais de quoi, grands dieux ?) dans les quinze jours devrait enfin permettre d’avancer. Pour être clair, il faut montrer à ceux qui n’ont pas bien suivi ce qui s’est passé ces dernières années qu’on « aura tout tenté pour sauver la Belgique » même si beaucoup de politiciens n’y croient plus. Il s’agit là d’un message aux derniers belgo-francophones et au reste du Monde qui, lui, semble avoir compris. Comme le disent les économistes dans leur jargon, le « spread OLO/Bund » est à nouveau sous les 100 points de base… Comme si, même les spéculateurs et, les autres crétins néfastes et incompétents des agences de notation avaient intégré le fait que ça ne vaut plus la peine de trop s’exister.

 

Nul ne peut dire aujourd’hui combien de temps va durer la mission Reynders de quinze jours… Il me paraît douteux qu’elle aboutisse à une solution autre que le mise sur pied d’une nouvelle mission et ainsi de suite jusqu’au moment où un politicien plus courageux décidera d’accepter de clarifier les choses. à moins que Reynders lui-même.... Il est vain en tout cas d’espérer comme le rêvent certains d’arriver à « déscotcher » le CD&V de la N-VA comme le montre bien ce reportage de 2004 sur la formation du cartel flamand.

 

A la fin de cette ultime mission la preuve sera faite qu'aucun accord politique n'est plus possible entre Flamands, Wallons et Francophones quels que soient les partis à table. Il sera alors temps d’activer tous les plans « B » et autres.

 

Mais il y a une autre lecture… Faisons un peu de politique fiction (avec un soupçon de paranoïa peut-être, mais bon… la politique, c’est beaucoup de cynisme et des rapports de force). Souvenons-nous, il y a peu, le même Reynders a appelé à un référendum sur la Région bruxelloise en proposant la création d'une grande région qui inclurait les deux Brabants…

Si l’arrondissement de Louvain est globalement assez homogène flamand, certaines parties ou quartiers de BHV pourraient effectivement demander leur rattachement à Bruxelles, le sort du Brabant wallon, province la plus riche de Wallonie depuis (et grâce à) la scission de l’ancien Brabant unitaire qui a vu une immigration importante de Bruxellois francophones depuis quelques années deviendrait incertain, cCe qu'a parfaitement compris un ex-médiateur fédéral qui propose sa "clé à Monette" en proposant de régler le contentieux entre Bruxellois francophones et Flamands sur le dos de la Wallonie... Allant plus loin que tout ce que demandent les négociateurs flamands...

 

Pourquoi une proposition aussi incongrue. Pour que l’aire administrative de Bruxelles corresponde à son aire économique ? Allons donc, à l’heure de l’Europe et de la libre circulation des hommes et des marchandises, ça n’a plus grand sens. La seule proposition logique de faire correspondre l’aire économique de Bruxelles avec un territoire serait d’élargir les limites de la Région à celles du pays. Le fait que plus personne ne se risque à le proposer, à part quelques demeurés politiquement incultes, montre que tout le monde a intégré – certes, sans toujours accepter de le reconnaître – le fait national flamand. La Flandre est un état en proche devenir. Alors, c’est le sauve qui peu et donc le n’importe quoi.

 

Pourquoi défaire aujourd’hui ce qui a été fait (en deux coups de cuiller à pot) par… Tiens, tiens…  Louis Michel ?

Reynders, le président déchu du MR, à quelques jours de la prise officielle de fonction du nouveau président élu, élu grâce à un intense lobbying de clan Michel, aimerait peut-être se venger de ces libéraux du Brabant wallon tout acquis justement à ce même clan à qui ils doivent tout. Tout en accordant une solution de sortie élégante à ses barons et fidèles alliés du FDF qui n’ont jamais renoncé à annexer des parties (ou même la totalité) du territoire wallon. Eux qui vont déjà devoir avaler la couleuvre de la perte des communes à facilités de la périphérie…

 

Mais non, foin de fantasmes ! Les partis flamands ne sont pas prêts à accepter cette proposition. Jamais d’ailleurs la Flandre qui compte (1) n’a inclus dans ses revendications les plus folles une extension de son territoire au-delà des frontières régionales actuelles.

Et il ne reste que deux semaine à Reynders. Le Brabant wallon devrait bien rester wallon !

 

 

(1) Je sais que beaucoup n’y croient pas ou refusent de l’admettre, mais il est utile de rappeler que bien avant son ascension, Bart De Wever a voulu arracher le nationalisme flamand des mains de l’extrême-droite, un pari qu’il a largement gagné jusqu'ici...

 

 

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 05:31

Entendu ce matin à la RTB(f)… Alors que curieusement, il prend comme exemple la… fédéralisation de la gestion des aéroports sous forme régionale (et en conséquence son succès indéniable), ce qui n’est pas du tout la même chose, André Antoine annonce que la fédéralisation (en réalité, ici, scission sous forme de communautarisation) de la fédération –amateur, si j’ai bien compris- de football « qui peut-être une bonne chose ».

 

Je me trompe peut-être, mais je ne suis absolument pas certain qu’on puisse vraiment se réjouir de la « communautarisation » de quoi que ce soit. Le principe dans ce cas étant de mettre l’accent sur les droits personnalisables (donc des personnes), c’est facile en Wallonie, mais à Bruxelles ?  

Incohérences verbale ou tromperies ? ?

Pour prendre un exemple récent, ce qui ne serait pas bon pour les allocations familiales seraient bon pour la pratique d’un sport ? Le flou savamment entretenu sur les conséquences du choix de l’un ou de l’autre terme (communautarisation versus régionalisation) nous entraine vers une vision de l’avenir – écrite ou à inscrire dans les esprits - peu gratifiante pour les Wallons puisqu’ils disparaissent dans un ensemble flou. Même le vocabulaire devient schizophrénique… ou manipulatoire, ce qui est le plus probable.

Soyons clair : la communautarisation, c’est la négation de la Wallonie, la régionalisation, c’est sa valorisation.

 

Le même ministre ajoute qu’un quart ( !) des subsides (sur 146 millions) seront attribués à ce sport  (forcément…).« roi ».

 

N’étant pas du tout « football », je ne vais pas tomber dans une critique facile mais…

 

Dans « De la démocratie en Amérique », Alexis de Tocqueville décrit une nouvelle forme de domination qui s'ingérerait jusque dans la vie privée des citoyens, développant un autoritarisme « plus étendu et plus doux », qui dégraderait les hommes sans les tourmenter ». Ce nouveau pouvoir, pour lequel, dit-il, « les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent pas », transformerait les citoyens qui se sont battus pour la liberté en « une foule innombrable d'hommes semblables (…) qui tournent sans repos pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, (…) où chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée des autres ».

Isolés, tout à leur distraction, concentrés sur leurs intérêts immédiats, incapables de s'associer pour résister, ces hommes remettent alors leur destinée à « un pouvoir immense et tutélaire qui se charge d'assurer leur jouissance (…) et ne cherche qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance. Ce pouvoir aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il pourvoit à leur sécurité (…) facilite leurs plaisirs (…) Il ne brise pas les volontés mais il les amollit (…), il éteint, il hébète. »

 

Les anciens Romain utilisaient pour ça une autre expression : « panem et circences » (1)

 

C'était alors une sorte de prophétie, mais nous y sommes aujourd'hui. C'est ce que Raffaele Simone  appelle le « monstre doux » dans le livre « L'Occident vire-t-il à droite ? » (Gallimard 2010). Il s'agit d'un régime global de gouvernement, mais aussi d'un système médiatique, télévisuel, culturel, cognitif, une forme d'ambiance infantilisante persistante qui pèse sur toute la société.

Ce régime s'appuie sur ce qu’il appelle une droite diffuse associée au grand capital national et international des milieux financiers (2) et industriels, puissante dans les médias, intéressée à l'expansion de la consommation et du divertissement qui lui semblent la véritable mission de la modernité, décidée à réduire le contrôle de l'Etat et les services publics, rétive à la lenteur de la prise de décision démocratique, méprisant la vie intellectuelle et la recherche, développant une idéologie de la réussite individuelle, cherchant à museler son opposition, violente à l'égard des minorités, populiste au sens où elle contourne la démocratie au nom de ce que « veut le peuple ».

 

Il va de soi qu’en Italie, l'administration Berlusconi incarne évidemment cette droite jusqu'à lacaricature. Mais, chez-nous, est-ce bien différent ?

 

Raffaele Simone traduit cette influence sur la société sous forme de « trois commandements » :

1° Le bonheur réside dans la consommation, l'argent facile. On préfère le gaspillage à l'épargne, l'achat à la sobriété, le maintien de son style de vie au respect de l'environnement.

2° S'amuser. Le travail, est de plus en plus dévalorisé, devient secondaire dans l'empire de la distraction. L'important, c'est le temps libre, les week-ends, les ponts, les vacances, les sorties, les chaînes câblées, les jeux vidéo, les émissions « people ». Même les actualités les plus graves se transforment en divertissement : la guerre d'Irak, le tsunami, les catastrophes naturelles, les drames humains deviennent spectacles, jeux vidéo en temps réel ou feuilletons émotionnels.

Les débats politiques se réduisent à de petites phrases (ou simplement des gestes), parade de « people » (toujours les mêmes !), quand les élus ne sont pas d'anciens sportifs ou encore des miss quelconques… généralement élus sur leur notoriété médiatique (les Bekende Vlamingen évidemment, mais nous n’avons rien à leur envier, pensons aux speakerines ou aux footballeurs.).

Observez comme les choses sont présentées et combien elles vont vite et s’oublient facilement : la crise économique ? La spéculation financière ? Les plans de rigueur ? Les atteintes aux libertés et les collusions entre hommes politiques et milieux d'affaires ?  Ce ne sont plus que des épisodes vite oubliés d'un grand « reality show »... comme on dit de nos jours.

3° L'infantilisation des adultes. Le rajeunissement est devenu une industrie lourde. Dans tous les domaines. Y compris celui de la politique.

 

« Droite anonyme et floue » dit Simone… Chez-nous, il n’y a pas quela droite. Tout l'« l’establishment » (utilise-t-on encore ce terme ?) belge s’y est rallié ! Politiques, médias, cultureux… ont embrayé comme un seul homme dans cette logique de pensée unique et capitalisé sur ce qu’on pourrait appeler un néo-conservatisme belgicain. Néo-conservatisme bien pensant, politiquement correct, tout autant politique qu’économique ou social. Tout plutôt que de se remettre en question et aller à l’encontre d’une voie qui paraît toute tracée dans la logique « Pirenniènne » dont je parlais dans un billet précédent. Tout le monde il est beau, tout le monde, il est gentil, sauf les grands méchants, les séparatistes (baptisés séparatistes » parce que non nationalistes belges)  et ceux qui appellent à la raison (souvent les mêmes d’ailleurs).

 

La critique est facile me rétorquerez vous.

 

Certes, mais, vous connaissez mes opinions en matière d’évolution institutionnelle. Combien j’ai déjà écrit sur les ratages historiques, sur ceux qu’on aurait pu aisément prévoir.

 

Mais si vous prenez le recul pour observer notre société et les bévues qui ont été accomplies dans d’autres domaines vous verrez quelles sont les responsabilités écrasantes que portent nos élites dans les malaises actuels ?

Quelques exemples (hors « problèmes dits communautaires ») :

- Ne pas avoir  compris la montée en puissance des pays émergents, la Chine, l'Inde, le Brésil, qui s'apprêtent à dominer le monde,

- Ne pas avoir saisi grand-chose aux nouvelles cultures jeunes, hédonistes, individualistes, alternatives ni à la croissance formidable des médias de masse, , d'Internet et du numérique (sauf au pouvoir de la télévision ! La RTB a ainsi grandement contribué à toutes les occasions de chercher à tuer la conscience wallonne)

- avoir refusé de voir l'apparition d'un facteur ethnique dans la sphère politique. Jusque récemment, on a refusé de discuter de l'immigration de masse et des clandestins, laissant penser que l’attitude est laxiste sur ces questions. Ajoutons que, parallèlement, les défenseurs de la laïcité, n'ont pas été clairs dans leur critique de l'islam radical, sur les questions du port du voile et de la visibilité des signes religieux. Ils ont montré le même aveuglement face aux violences urbaines et à l'insécurité (préférant montrer du doigt la France), ne considérant que leurs causes et pas leurs effets. Favorisant ainsi une extrême droite malsaine dont les propos semblent, hélas, plus proches des intérêts immédiats des gens, plus adaptés à l'ambiance générale de l'époque, « plus naturels » en quelque sorte…

 

Je pourrais aussi parler de la relative nonchalance avec laquelle on anticipe le vieillissement de la population, de ne pas avoir anticipé la critique (dite !) écologique d’un productivisme jugé sans frein, etc… qui sont les bombes à retardement des prochaines années…Tout comme le refus de prendre en considération (en n’étant « demandeurs de rien » officiellement depuis 1999, mais en réalité depuis bien plus longtemps) les positions de la Flandre a amené au blocage politique et au « sauve-qui-peut » actuel. (3)

 

On est en train de laisser se dilapider un patrimoine unique que l’on aurait pu penser inhérent à l'identité européenne : les droits des travailleurs, la liberté d'association, les libertés publiques, les congés payés, l'assurance-maladie, les retraites, l'enseignement obligatoire, la laïcité de l’Etat, le suffrage universel, les droits des femmes, les services publics, l'égalité devant la loi, la régulation étatique des excès des puissants, etc

 

Or, il y a encore tant de choses à faire. Réduire les inégalités, qui vont s'aggravant entre les pauvres, les classes moyennes et les très riches ; réguler le capitalisme financier, mettre en place des mesures de solidarité qui aideraient véritablement les plus démunis à s'en sortir, relever le niveau moyen d'instruction et de culture, imposer vraiment l'égalité des hommes et des femmes, assurer l’attractivité des écoles publiques,  former une conscience citoyenne,  réduire l'impact de la croissance sur l'environnement, etc…

 

Facile à dire me direz-vous ?

 

Il ne faut pas rêver. Les antagonismes culturels, les différences de sensibilité entre les Peuples, flamand, bruxellois ou wallon sont beaucoup trop importante que pour arriver à ne fusse qu’un semblant de consensus dans ce non-pays qu’on appelle Belgique.

 

Ailleurs dans les autres régions de la future ancienne Belgique, je ne sais pas, mais dans une Wallonie maîtresse de son destin, il me semble que sur base des Valeurs que nous partageons, il serait plus facile d’affirmer le rôle de l'Etat dans la régulation des excès du marché et du capitalisme financier. De mettre en place des services publics forts. D’investir dans des universités et des écoles de haut niveau. De défendre radicalement la laïcité contre les intrusions religieuses. D’assurer durablement et sans laxisme la sécurité des citoyens. De soutenir puissamment la recherche. D'appuyer la création de médias et la mutation de télévisions de qualité.

On pourrait ainsi s'inspirer des expériences de la social-démocratie des pays du Nord de l'Europe qui a rompu avec le vieux paradigme de l'assistanat et de l'Etat-providence, pour promouvoir l'émancipation de chaque individu, sans en abandonner aucun, en corrigeant les inégalités sociales. Mais quel changement de paradigme !

 

 

Merci à Mike G. qui reconnaîtra l’a publication dont je me suis plus que largement inspiré !

 

 

(1) On n’a pas attendu Tocqueville pour le rappeler :

- « C'est là le fond de toute politique, panem et circenses, et l'art de gouverner les peuples se réduit en dernier lieu à l'art d'empêcher qu'ils ne s'ennuient ». (Revue de Paris)

- « J'ai lu l'abbé Galiani. On n'a jamais été si plaisant à propos de famine. Ce drôle de Napolitain connaît très-bien notre nation : il vaut encore mieux l'amuser que la nourrir. Il ne fallait aux Romains que panem et circenses, nous avons retranché panem, il nous suffit du circenses, c'est-à-dire, de l'opéra-comique ». (Voltaire, à madame Necker).

 

2 (Pensons à l’influence démesurée des obscures agences de notations et l’anonymat des « investisseurs » - terme moins connoté que celui bien plus réel de « spéculateurs » en Bourse)

 

(3) Contrairement aux résultats du «pseudo-sondage » du Soir publié hier suivant lequel, « selon une majorité d’internautes, le parti nationaliste (N-VA) est pointé sans conteste comme le grand responsable des maux du pays: 42 % pointent le parti de Bart de Wever, alors que 18 % ciblent « les partis flamands » en général. De leurs côtés, les partis francophones s’en tirent plutôt bien. »… Belle confusion entre cause et effet…

 

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 05:21

Et voilà ! Le conciliateur royal est donc retourné à ses occupations. Sur un nouveau constat d’échec.

Ce matin, les responsables de partis (remplaçant leurs présidents… fatigués ou prudents ?) en appelaient aux « décisions du Souverain » dont ils attendaient qu’il prenne des initiatives. Curieux signe d’immaturité de ceux que nous (enfin, pas moi !) avons désignés pour nous représenter. Quel « souverain » d’ailleurs ? Quand on sait « qu’il règne, mais ne gouverne pas » tout en ayant une influence énorme qui lui est donnée par ses conseillers… (Vous me suivez ?)
Une marionnette qui aurait échappé à ses montreurs.

En démocratie, c’est le Peuple qui est Souverain. Il semble bien facile de l’oublier dans ce pays…

 

Il en va de même, au nom de la modernité du pouvoir exorbitant du quarteron (pour rester sur le territoire (fictif en plus !) de la Communauté française de Belgique) de présidents de partis qui décident de tout ou pour tout, tout le temps.

 

Qu’on ne se méprenne pas, dans un pays où on a cultivé l’analphabétisme démocratique, comme je l’écrivais dans un billet précédent, je ne pense pas que le referendum baptisé pour l’occasion « démocratie directe » soit une bonne chose. Connaissant les intentions de ceux qui nous gouvernent, leurs obsessions, cet outil, serait utilisé pour imposer le faux changement par excellence, celui qui veut adapter les êtres humains aux structures existantes mais inopérantes de préférence (ou encore rêvées comme cette « Région de Bruxelles incluant son « aire dite socio-économique » ou encore cette fédération hybride Bruxelles-Wallonie, construction fausse comme une pimbêche anorexique et botoxée) alors que le vrai changement serait de mettre les structures au service de l’être humain. Au service du citoyen.

 

Se substituer ainsi au Peuple de Wallonie pour lui indiquer ce qui doit être, c’est faire bon marché de son libre arbitre, en un mot, pratiquer le despotisme. Même si les despotes sont bien intentionnés, le despotisme éclairé sera toujours du despotisme disait déjà Diderot à Voltaire. Il savait de quoi il parlait, ayant vu Catherine II à l’œuvre…

 

Le blocage est total ? Et bien, allons-y, scindons !

 

Il y a des structures qui fonctionnent, la Région par exemple, (re)partons de là. Certes, ça demandera le courage, et pas seulement politique, d’accepter l’impopularité en allant à contre courant de la pensée dominante (et imposée) comme a su le faire en son temps un Charles de Gaulle face au pourrissement de la question algérienne. Malgré les inévitables dégâts collatéraux.

 

Il n’est pas possible de faire cohabiter deux nations antagonistes sur un même territoire. C’est pourtant ce qu’on essaye de faire officiellement depuis 1963. Près de 50 ans après le « compromis des belges », assez de mensonges et de faux semblants !

 

Pour les responsables politiques wallons, c’est se mettre dans les pas des héritiers des manants des rois mérovingiens et carolingiens, des citoyens-soldats de la première république, sachant d’instinct l’intérêt du Peuple, le comment vivre ensemble dans une nation en perpétuel devenir.

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 19:09

En informatique, le formatage a plusieurs acceptions. Il est dit rapide quand on se contente d'effacer la structure des données d’un disque, mais c’est aussi l’action de mettre en forme des données.

Le formatage fait appel à deux processus différents connus sous les noms de formatage de bas niveau et formatage de haut niveau. Le formatage de bas niveau s'occupe de rendre la surface du disque conforme à ce qu'attend le contrôleur tandis que le formatage de haut niveau concerne les informations logicielles propres au système d'exploitation.

 

Pour faire simple, et par analogie, en Belgique, l’enseignement s’apparente au formatage de bas niveau et les messges des partis politiques (ou plutôt le parti unique) et de la presse (subsidiée et aux ordres) au formatage de haut niveau.

 

Il ne faut donc pas s’étonner de l’organisation de la «  manifestation citoyenne » annoncée pour dimanche  et surtout des conditions de celle-ci...

Si on peut déjà être certain que cette manifestation ne mobilisera essentiellement qu'une majorité de ... bruxellois francophones, la rumeur (à vérifier) fait état qu’un des organisateurs ne serait que le fils du ministre(CD&V) de la justice : Stéphan Declerck… Tiens donc !

Faut-il en conclure que les naïfs qui se rendront à cette manifestation et ceux qui appellent à y aller pour « avoir un gouvernement à tout prix » sont quelque peu... instrumentalisés, il n’y a qu’un pas. Que je ne franchirai pas ici. Je constate quand même que les négociateurs francophones semblent se faire piéger avec enthousiasme en appelant les naïfs à faire de cette manifestation un succès.

 

Jean Quatremer ne se trompe pas en intitulant son billet du jour : « Belgique : le degré zéro de la politique »

 

Comment en est-on arrivés là ? En Wallonie et d’une manière plus intense encore à Bruxelles dans les rangs des « francophones » ? La Flandre ayant, elle, une conscience politique vivante et à la hauteur des enjeux actuels.  

 

Tout s’explique pourtant simplement.

Citons, à cet effet, ce rappel d'Hervé Hasquin qui a été excellent dans ses analyses historiques avant d’utiliser ses talents à des fins plus polémiques et malheureusement politiciennes, si ce n'est pas intéressées :

 

« En Belgique, comme dans beaucoup de pays, la conception et l'enseignement de l'histoire ont été intimement liés à une certaine idée du patriotisme : on voulait montrer que la Belgique présentait un caractère d'unité foncière; la Belgique était une nécessité de l'histoire et il fallait bannir tout ce qui mettait l'accent sur les différences. Cette tendance se précisa surtout à l'extrême fin du XIXe siècle. Edmond Picard, en 1897, croit découvrir « l'âme belge » - « l'âme belge existe puisque je la sens »; selon l’avocat, une évidence historique s'impose, « le caractère indestructible de la Belgique, cette nécessité mystérieuse que rien n'a pu détruire ». Publiée à partir de 1899, l'Histoire de Belgique d'Henri Pirenne donne un contenu (qui se prétendait - ndlr) scientifique, ou du moins considéré comme tel, à l'affirmation péremptoire de Picard; l'historien verviétois, professeur à l'Université de Gand, croit pouvoir démontrer qu'il existe un « peuple belge » depuis le Moyen Age, bien avant les ducs de Bourgogne par ailleurs glorifiés pour leur action centralisatrice; l'unité nationale, et c'est un cas exceptionnel clame Pirenne, a donc précédé chez nous l'unité de gouvernement. Le « phénomène belge » si l'on en croit l'illustre historien est un savant mélange d'influence romane et d'influence germanique; la Flandre, province bilingue dès le Moyen Age, en est le meilleur exemple et c'est ce qui explique que l'Histoire de Belgique de Pirenne soit construite autour de la Flandre qui a vu se former une « civilisation originale ».

 

Histoire et patriotisme

Cette vision unitariste de l'histoire fut bientôt confondue avec le patriotisme car elle rencontrait un besoin. Diverses raisons expliquent, en effet, la consolidation de l'amalgame au début du XXe siècle. Le mouvement flamand affermissait ses positions; les Wallons commençaient à réagir et il en résultait inévitablement une tension entre communautés. On voulut donc donner aux fêtes qui marquèrent les septante-cinq ans de l'indépendance en 1905 un caractère particulièrement grandiose et l'on s'empressa d'utiliser à des fins politiques les thèses de Pirenne; il fallait raviser la flamme patriotique. N'oublions pas non plus que dans les années qui suivirent, la tempête souffla sur la scène internationale; la défense du sol natal figura au premier chef des préoccupations à la veille de la guerre 1914-18; on craignait pour la Belgique les conséquences d'un affrontement entre le coq gaulois et l'aigle flamand. La peur des mouvements centrifuges, les menaces qui planaient sur l'intégrité du sol, mais aussi les appréhensions de cléricalisme qui redoutait que la partie sud du pays n'échappât à son emprise, amenèrent l'élite politique et francophone du pays à confondre patriotisme et unitarisme et à jeter le discrédit sur tout ce qui pourrait diviser les Belges. L'enseignement de l'histoire en restera profondément marqué car la conception finaliste allait y prévaloir pendant près de septante ans. (Là, Hasquin faisait preuve d’optimisme…- ndlr)

 

La littérature nationaliste foisonna surtout aux environs de 1930. Le centenaire se révéla propice aux déclarations enflammées dont certaines ne laissaient d'ailleurs pas d'être inquiétantes tant elles témoignaient d'une volonté de direction des esprits. Qu'écrivait notamment le Comte Louis de Lichtervelde dans un article intitulé Méditation pour le Centenaire. Le particularisme belge publié dans La revue catholique des idées et des faits du 13 septembre 1929 ? En fait, de Lichtervelde était conscient que « chez nous le régionalisme est, en vertu de la tradition, la seule base solide de l'attachement à la  « généralité » et qu'il faut tout faire pour conjuguer ces deux forces » mais il craignait par dessus tout l'exaltation ou tout simplement une trop grande mise en valeur de particularismes qui tôt ou tard se révéleraient incompatibles avec la Belgique, telle qu'elle s'était forgée depuis le Moyen Age. Ces considérations l'amenaient à tenir des propos extrêmement fermes:

 

« La liberté de l'Enseignement nous a trop fait croire que l'Etat n'avait aucun rôle dans la direction spirituelle de la Nation. Il doit cependant défendre les bases sur lesquelles il repose; quand on l'attaque jusque dans l'esprit des petits enfants, peut-il demeurer indifférent ? L'enseignement du patriotisme est à juste titre inscrit dans la loi, mais il y a, hélas, les maîtres qui repoussent ouvertement ce devoir. Pourquoi ne pas sévir ? On punit un ivrogne, un falsificateur de lait, on laisse faire un empoisonneur public ! »[...]

 

« Le Centenaire devrait marquer l'ouverture d'un croisade où toutes les leçons du passé viendraient prémunir l'esprit public contre les tentations fatales qui l'assaillent sans merci. »

 

L'ire de de Lichtervelde était essentiellement tournée contre le nationalisme flamand. Mais le nationalisme wallon, en pleine somnolence à l'époque et sa francophilie n'auraient pas davantage échappé aux foudres de l'auteur d'autant qu'entre 1830 et 1914, la France était toujours apparue comme la menace la plus grave pour l'existence de la Belgique et l'influence de la culture française comme un élément potentiellement dissolvant de la nationalité belge. C'est cet esprit qui anime un H. Carton de Wiart lorsqu'un peu avant la Première Guerre mondiale, il rendait hommage à E. Picard parce qu'il « a délivré notre nationalité en plein croissance d'un servitude humiliante pour elle, qu'il a défendu contre l'investissement des influences étrangères nos façons personnelles de penser et de sentir... »

 

L'histoire unitariste en Belgique a donc été très longtemps fondamentalement anti- française. Aussi fut-il de bon ton de mettre l'accent sur la spécificité du pays qui le rendait particulièrement inassimilable par la France : son élément flamand. D'où l'amalgame entre « belge » et « flamand » ! Il survécut au premier conflit mondial qui avait anéanti chez nombre d'intellectuels belges des deux régimes linguistiques l'admiration qu'ils avaient vouée à l'Allemagne, sans pour autant dissiper totalement, surtout en Flandre, la méfiance à l'égard de la France : le débat sur la politique de la neutralité en sera un parfait révélateur à la fin des années trente.

 

A l'époque, le chanoine Prims, archiviste de la ville d'Anvers publia « De wording van het nationaal bewustzijn in onze gewesten » (Anvers, 1938 – « La genèse de la conscience nationale dans nos contrées »), un ouvrage surtout centré sur le Brabant; l'auteur consacrait une attention toute particulière aux premières décennies du XIXe siècle et concluait : « la révolution de 1830 fut, en pays flamand, belge et nationale tout comme la révolution brabançonne et le Boerenkrijg. Seuls les éléments devenus étrangers au peuple ou importés d'ailleurs sont aux côtés du Hollandais » (p. 179). Or, cette phrase prend tout son sel si on l'éclaire par le contexte : d'après Prims, tant à Anvers qu'en Campine avaient été pro- belges les éléments flamands de la population; en revanche, les tracts de propagande favorables à l'orangisme étaient rédigés en français et les partisans de la Hollande se recrutaient dans la bourgeoisie francisée ainsi que « parmi les membres de la vieille noblesse séduite par le militarisme de Napoléon et francisée ». Ces considérations n'étaient pas pour déplaire bien au- delà de la Flandre comme en témoigne le compte rendu élogieux publié par le professeur de philosophie, Léon Suenens, le futur cardinal, dans » La Revue catholique des idées et des faits » (20 janvier 1939). Par ailleurs, à l'exception des milieux proches du Mouvement wallon, L'équation Flamand = Belge, dénoncée par M. Wilmotte dès 1911 - c'était le titre d'un opuscule - continuait à avoir cours dans tous les secteurs qui touchaient au domaine artistique : cette assimilation du « génie belge » au « génie flamand » tendait évidemment à éradiquer toute référence à la tradition française.

 

Le Mouvement wallon conteste

Les conceptions en honneur ne permettaient donc pas de réserver aux régions wallonnes la place qu'elles étaient en droit de revendiquer dans les synthèses consacrées aux territoires constitutifs de la Belgique : c'était particulièrement vrai pour ceux qui, sous l'ancien régime, relevaient de la principauté de Liège. L'histoire de la Wallonie, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, n'appartint donc pas au champ d'investigation des milieux scientifiques, d'autant que la pensée historique francophone resta totalement dominée par celle qu'avait imposée Pirenne, à l'inverse de ce qui s'était dessiné en Flandre au tournant des années trente.

 

L'historiographie « wallonne », qui prit naissance au début du siècle en réaction aux écrits de Pirenne et de Picard, fut donc affaire d'amateurs, de non spécialistes proches du Mouvement wallon. Sa qualité s'en ressentit. Au manque d'esprit critique, aux lacunes de l'information s'ajoutèrent des vices de conception qui lui conférèrent les mêmes défauts, mais inversés, de l'historiographie « belgiciste » : la substitution au finalisme belge d'un finalisme « wallon »; un « principocentrisme » étonnant qui aboutissait à confondre abusivement l'histoire de la principauté de Liège avec celle de la Wallonie …).  Dans le genre, le livre de P. Recht relatif à 1789 en Wallonie (1933) sortait néanmoins de l'ordinaire. Il faut encore réserver une mention particulière à la fondation de la « Société d'histoire pour la Défense et l'Illustration de la Wallonie » (1938, futur Institut Jules Destrée, dont les Cahiers d'histoire commencèrent à retenir l'attention. Les réactions étaient surtout vives en région liégeoise où l'on n'appréciait guère l'hommage appuyé rendu par « l'histoire officielle » à des ducs de Bourgogne qui n'avaient laissé à la principauté épiscopale que de cuisants souvenirs : elles explosèrent notamment à l'occasion du « Congrès Wallon » qui se tint à Liège en 1905.

 

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la recherche universitaire bouda également l'histoire du Mouvement wallon. Celle-ci fit l'objet de deux études, qui tenaient la fois de l'histoire, du témoignage et du manifeste : elles avaient pour auteurs des acteurs des événements, E. Jennissen (1913) et J. Destrée (1923). Il en serait ainsi encore longtemps.

 

Une nouvelle génération d'historiens

Après 1945, « l'histoire wallonne » cessa d'être affaire de non-spécialistes, même si ces derniers, avec des fortunes diverses et sans guère renoncer aux vices qui avaient altéré la qualité des publications de leurs prédécesseurs, occupaient le devant de la scène. Une nouvelle génération de scientifiques allait progressivement investir un champ de recherche que les maîtres illustres avaient jusque là dédaigné, et que bon nombre d'historiens éminents continueraient d'ailleurs à ignorer jusque dans les années septante. (et continuent à ignorer. A part dans certaines parties de cours universitaires spécialisés, et encore ! – ndlr )

 

A toute règle, il y a cependant des exceptions et il convient de saluer le rôle de pionnier, dès avant-guerre, de L.E. Halkin, qui jeune professeur à l'Université de Liège, osa livrer au public dans un numéro spécial de » La Cité Chrétienne » (20 mai 1939) un article retentissant : « La Wallonie devant l'histoire » : sans ménagement, l'auteur taillait des croupières aux falsifications « belgicistes » (…).

 

Halkin, futur actif de la Commission d'histoire de l'A.P.I.A.W., avait en fait ouvert la voie. Au lendemain du second conflit mondial, l'enseignement et la recherche universitaires allaient compter dans leurs rangs des nouvelles recrues qui lui emboîteraient le pas; elles s'attacheraient à dégager sereinement les lignes de forces de l'histoire et de la culture des ensembles territoriaux qui, à partir de 1830, constituèrent l'espace wallon à l'intérieur de la Belgique indépendante; elles mettraient en exergue les convergences mais sans rien omettre des dissemblances, en se gardant aussi de tout péché d'anachronisme. Elles avaient pour nom : J. Lejeune et F. Rousseau (Université de Liège), L. Genicot (Université catholique de Louvain), M.A. Arnould (Université libre de Bruxelles).

 

Le réveil du monde scientifique belge, et en particulier francophone, fut un parcours de longue haleine marqué notamment par une participation décisive aux travaux de la section culturelle du « Centre de recherche pour la solution nationale des problèmes sociaux, politiques et juridiques en régions wallonnes et flamandes » (Centre Harmel), créé en 1948, et dont le rapport ne fut publié que dix ans plus tard, et le Congrès culturel wallon de Namur (1955) où F. Rousseau impressionna ses auditeurs.

 

Les affrontements linguistiques des années soixante et leur conséquence, la reconnaissance des Communautés et des Régions lors de la révision de la Constitution de 1970, contribuèrent à la mutation des esprits. Le monde académique dans sa grande majorité fut plus ouvert; publier des synthèses de caractère scientifique sur la Wallonie cessa d'être hérétique; voilà qui explique que deux ouvrages d'envergure purent être menés à bien sous la direction de L. Genicot en 1973, Histoire de la Wallonie, et celle de H. Hasquin 1975- 76, La Wallonie. Le Pays et les Hommes; ces travaux avaient rendu superflue la poursuite de l'expérience lancée par la Fondation Charles Plisnier : à l'instigation de sa Commission historique, elle publia à partir de 1965 des Etudes d'histoire wallonne dont au total six fascicules de qualité étaient sortis de presse en 1974.

 

Ces synthèses, surtout la seconde, avaient abordé pour la première fois dans une perspective scientifique, en restituant le phénomène dans son contexte général, l'histoire du Mouvement wallon; par ailleurs ses archives commençaient à être rassemblées systématiquement - création en 1952 du « Fonds d'histoire du Mouvement wallon » - et sa connaissance s'était enrichie notamment grâce aux opuscules d'un témoin de premier plan, F. Schreurs, Secrétaire général du Congrès national wallon.

 

Le tournant de 1980

L'année 1980 est doublement significative. Elle marquait le cent cinquantième anniversaire de l'Etat belge; elle connut aussi une matérialisation du fédéralisme qui le rendait irréversible par le biais d'une nouvelle révision de la Constitution. Ces deux faits influencèrent le cours des événements dans les années immédiatement antérieures et postérieures.

 

Qu'il y ait eu ambition d'anticiper par quelques actions d'éclat sur les flonflons nationalistes de 1980 est évident. Tel était bien le but de « Wallonie libre » en organisant le 6 octobre 1979 à Bruxelles un colloque La Wallonie au-delà de la régionalisation; les préoccupations culturelles y furent très présentes; j'y développai notamment un exposé Culture, Education et Autonomie dans lequel l'accent fut mis sur l'indispensable promotion de la langue maternelle et de l'histoire. Mais, après qu'eussent été démontés les mécanismes de l'historiographie « belgiciste », un cri d'alarme était jeté :

 

"[...] que constate-t-on aujourd'hui ? Tandis que la recherche et l'enseignement universitaires sont enfin débarrassés de ces oripeaux, dans l'enseignement secondaire, on réduit régulièrement depuis 1972 le rôle de l'histoire - ce qu'il en reste est d'ailleurs conçu en dépit du bon sens. Faire fi de l'histoire, c'est non seulement renoncer à une méthode critique de réflexion particulièrement enrichissante, mais c'est aussi freiner la prise de conscience de l'identité culturelle de nos régions".

 

Or, à l'époque, et par un heureux concours de circonstances, J. Hoyaux, Président d'un Institut Jules Destrée qu'il avait revitalisé, - il avait notamment organisé en février 1976 une journée d'étude sur le Mouvement wallon - était en même temps un Ministre de l'Education nationale (F) qui se révélait soucieux de rencontrer ces préoccupations et d'améliorer l'enseignement de l'histoire, en prenant davantage en compte les réalités régionales. C'est également à la suite de contacts qu'il noua dans les derniers mois de 1978 avec le signataire de ces lignes que le Conseil d'administration de l'ULB créa en faculté de philosophie et lettres en juin 1979 un cours d'histoire de la Wallonie et du Mouvement wallon - le premier en Communauté française - dont la leçon inaugurale fut donnée le 6 février 1980 en présence du ministre.

 

La réforme de l'Etat atténua encore un peu les réticences qui pouvaient subsister dans les milieux universitaires à l'égard de la nouvelle approche de « l'histoire nationale ». Les mémoires de licence, thèse de doctorats, article et livres scientifiques consacrés à des personnalités du Mouvement wallon et à l'histoire de celui-ci se multiplièrent. Dans les années quatre-vingts, les publications de l'Institut Jules Destrée gagnèrent également en qualité et en quantité. Bref, le sujet de recherche était dédramatisé. S'il était encore de mise d'estimer vers 1980 que l'histoire du Mouvement wallon restait à écrire, il est évident que quinze ans plus tard, on doit constater pour s'en réjouir, que de nombreuses lacunes ont été comblées; la confection de l'Encyclopédie du Mouvement wallon n'en est pas la moindre preuve. Le tournant pris par la recherche historique francophone - il est postérieur de près de trente-cinq ans à celui de l'historiographie flamande - est irréversible. Il restera à le préserver en permanence contre les éternelles tentations de dérapages qui voudraient limiter la perspective historique des « nouveaux belges » (…) »

 

Si, dans quelques milieux universitaires - et encore, au tournant des années ’80 – quelques velléités de relecture de l’histoire officielle ont pu avoir lieu, depuis, on est retombé dans le conformisme. Si l’occasion vous en est donnée, interrogez les participants à la « manifestation citoyenne »  de dimanche. Interrogez vos représentants politiques. Interrogez les journalistes, tous, ils vous ânonneront du Pirenne, du Picard, du de Wiart...
Il s'agit bel et bien là de la dictature des idées reçue, d'un virus de pensée dont il semble bien être très difficile de se débarrasser. Hélas !

 

Je l’ai déjà écrit, le nationalisme belge (belgiciste !) ne survit que grâce à l’ignorance. Et en particulier à l’ignorance de l’Histoire ! C'est le royaume de l'analphabétisme démocratique !  ("L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la formation d’une nation et c’est ainsi  que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger" . Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation?)

 

Réagissez : http://lapetition.be/en-ligne/petition-9122.html

 

Quelques billets anciens sur l'antériorité du sujet par rapport à l'existence de la Belgique  :

http://www.claude-thayse.net/article-15575241.html : Les moments-clé de notre Histoire. Un regard…

http://www.claude-thayse.net/article-25105848.html : La Wallonie, une entité très ancienne !

http://www.claude-thayse.net/article-15596879.html : Les problèmes linguistiques, une invention récente ?

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:27

Par Jules GAZON, Professeur émérite, HEC, Ecole de gestion de l’Université de Liège.

 

 

Il y a 3 ans, les responsables politiques francophones s’opposaient à toute réforme institutionnelle n’étant demandeurs de rien. Aujourd’hui, ils sont prêts à céder aux exigences flamandes : transferts de compétences et responsabilisation financière des entités fédérées, abandon des principales exigences francophones sur BHV. Si l’on devait conclure sur cette base, on pourrait se réjouir au moins d’une chose : que Bart de Wever ait exigé que « saine gouvernance » aille de pair avec « responsabilisation », qu’un « renouveau politique» s’impose pour en finir avec une représentation pléthorique tout en s’attaquant aux rentes de situation que se sont octroyées nos élus.

Quel sens donner à ce combat répété d’élection en élection pour sauver ce qui justifie encore la subsistance de l’Etat -l’essentiel du lien solidaire entre les Régions- sachant que ce dernier bastion sautera une prochaine fois. Car, telle est la volonté de 80% de Flamands ! S’il est légitime de vouloir sauver la Belgique, encore faudrait-il que celle qui s’annonce conserve les attributs d’une nation. L’a-t-elle jamais été malgré les efforts des historiens et des hommes politiques ? Dès sa création, très vite, les nationalistes flamands ont revendiqué leur propre identité. Comment pourrait-il en être autrement ? La majorité des Belges n’ont jamais vraiment communiqué entre eux : l’unilinguisme français dans un premier temps, le bilinguisme ensuite, ayant échoué.

Dernière tentative, de plus en plus relayée par les média, mais caractéristique stratégique du perdant : rester dans le sillon d’une Belgique pérenne feignant sa survie parce que la difficulté et le coût du séparatisme seraient supérieurs à celui déjà exorbitant des négociations à répétition. A se demander si l’on défend l’intérêt collectif ou des positions personnelles ! Le cynisme est à son comble quand, à ce discours, s’ajoute la reconnaissance sous le manteau d’une mésentente totale entre la majorité des négociateurs flamands et francophones. Preuve d’un désarroi extrême : ceux-là même qui défendent la Belgique qui se meurt, jouent les Cassandre assimilant le séparatisme à un mur opaque entre Flamands et Francophones, qui, chacun chez soi, ne pourraient être qu’ennemis. Leur désamour inavoué vis-à-vis de l’autre communauté irait-il jusqu’à vouloir empêcher qu’une fois séparés, certes parce que les Flamands l’auront voulu, nous devenions amis? Si nous le voulons, la fin de la Belgique peut paradoxalement sauver la belgitude dès lors que celle-ci se perçoit comme une façon d’être : notre surréalisme belge, notre sens de l’auto-dérision.

Divorçons à l’amiable en prenant le temps, une ou deux législatures s’il le faut, avec l’objectif déclaré de gérer les modalités de la scission en poursuivant la gestion du socio-économique dans l’intérêt commun. Nous partagerons la dette dont la charge respective ne sera pas simple à définir. Mais nous aurons l’intelligence de ne pas prêter le flanc à la spéculation internationale. Nous laisserons la dette antérieure dans un pot commun jusqu’à apurement, vis-à-vis duquel nous nous porterons débiteurs solidaires. Il en sera de même pour notre patrimoine et nos richesses culturelles que nous pourrons, suivant le cas, maintenir sous usage commun si tel est notre intérêt, comme l’Europe le promeut au travers des coopérations transfrontalières. Par ailleurs, contrairement à divers commentaires, personne n’aura intérêt à menacer les bienfaits réciproques de l’interdépendance économique actuelle entre Régions. Ce ne sont pas quelques modifications de programme informatique pour gérer nos échanges comme cela se fait pour les échanges internationaux qui pousseront les 2 entrepreneurs, qu’ils soient flamands ou francophones, à renoncer aux bénéfices que leur procurent actuellement leur implication commerciale et leur investissement dans la région voisine.

Sans développer ici les aspects juridiques inhérents tant aux délimitations territoriales futures qu’à la reconnaissance internationale de nouveaux Etats, il n’y aura pas de problème majeur si la scission du pays se fait à l’amiable. Ce qui ne signifie pas l’absence d’avis oppositionnels de certains Etats européens. De même, le devenir institutionnel de Bruxelles et de sa périphérie fera l’objet d’une négociation ardue, dès lors que les francophones, forts de la volonté des Bruxellois, s’opposeront à l’intégration de la Région bruxelloise à la Flandre sous quelque forme que ce soit(i). Sans aucun doute dans ce contexte, il sera fait appel à l’intervention de Puissances internationales et singulièrement européennes. Mais, malgré les velléités divergentes qui se manifesteront, le fil conducteur sera de laisser la liberté de choix aux habitants de Bruxelles et de sa périphérie. Soulignons toutefois que le projet d’agglomération que soutiennent diverses analyses économiques, ne doit pas être remis en cause par le devenir institutionnel de Bruxelles, car on peut facilement concevoir une agglomération transfrontalière. Je n’évoquerai pas l’avenir de la Flandre, qui, reconnue au plan international, pourra prospérer comme elle l’entend. Quant à la Wallonie, si on peut comprendre les velléités indépendantistes, il aurait fallu d’abord qu’elle se soit redressée depuis longtemps à travers son taux d’emplo (II), comme l’y invite justement Johan Van de Lanotte, pour qu’une indépendance soit économiquement et socialement soutenable. Une union de la Wallonie et Bruxelles est-elle possible ? Si conformément à diverses publications officieuses, les Bruxellois n’adhéraient pas à cette option, les Wallons devraient en prendre acte rapidement et en tirer toutes les conséquences en se concentrant sur leur intérêt propre. Inutile de reproduire les problèmes de la Belgique actuelle en constituant par la scission, un nouvel Etat composé de deux Régions où le lien solidaire serait à nouveau remis en cause. Reste pour la Wallonie, l’union à la France, seule issue, si on veut éviter le naufrage de notre sécurité sociale et une réduction drastique du pouvoir d’achat des Wallons. Mais les Wallons en France, avec les Bruxellois s’ils le souhaitent, sous des modalités qui intègrent l’essentiel de nos spécificités comme l’autorise la Constitution française, auront à réviser maints comportements de gouvernance publique. Le temps n’est-il pas venu d’un appel à la France de la part des Autorités wallonnes ?

 

(I) Ma « carte blanche » du 15 août 2010 non publiée, mais largement diffusée sur internet

(II) Le taux d’emploi est le pourcentage de personnes qui dans la tranche d’âge de 15 à 64 ans, ont un contrat d’emploi à temps plein ou à temps partiel.

Quelle que soit la configuration institutionnelle post-scission, retenons que Flamands, Wallons et Bruxellois deviendront les meilleurs intermédiaires économiques et culturels les uns pour les autres, en raison d’une profonde connaissance réciproque. Et que nous nous parlerons enfin sans complexe, ni hostilité linguistique.

Séparés, nous redeviendrons amis.

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 00:01

Avertissement : Le principe de précaution répond aux lois pénales sévères qui prohibent toute discrimination, et toute analyse hérétique de l’histoire contemporaine, sous peine de prison et de ruine des coupables. Enfin, le fait de parler d’étrangers ou de certaines communautés pour autre chose que pour en dire du bien est sanctionné des mêmes peines.

Par prudence, je vous adresse donc pour 2011 des vœux que j’espère « politiquement corrects », et surtout en conformité avec la législation en vigueur dans notre démocratie.  

 

Je vous prie d'accepter, sans aucune obligation implicite ou explicite de votre part, mes vœux à l'occasion du solstice d'hiver et du premier de l'an 2011 :

- en adéquation avec la tradition, la religion, ou les valeurs existentielles de votre choix ;

- dans le respect de la tradition, de la religion ou des valeurs existentielles des autres, ou dans le respect de leur refus, en la circonstance, de traditions, religions ou valeurs existentielles, ou de leur droit de manifester leur indifférence aux fêtes populaires programmées ;

- je vous souhaite une bonne santé, ceci ne supposant de ma part aucune connaissance particulière relative à votre dossier hospitalier, ni l'intention de m’immiscer dans le dialogue confidentiel établi avec votre médecin traitant ;

- je vous souhaite la prospérité, étant entendu que j’ignore tout de la somme figurant sur votre déclaration de revenus, de votre taux d'imposition et du montant des taxes et cotisations auxquelles vous êtes assujetti.

 

NB :

Le concept d'année nouvelle est ici basé, pour des raisons de commodité, sur le calendrier grégorien, le plus couramment utilisé dans la vie quotidienne de la région à partir de laquelle ces vœux vous sont adressés. Son emploi n'implique aucun désir de prosélytisme.

La légitimité des autres chronologies utilisées par d'autres cultures n'est absolument pas mise en cause.

Le fait notamment de ne pas dater ces vœux du yaum al jum’a, 15 Muharram de l’an 1432 de l’Hégire (Fuite du Prophète à Médine) ne constitue ni une manifestation d’islamophobie, ni une prise de position relative au conflit israélo-palestinien.

Le fait de ne pas dater ces vœux du yom shishi, 25 Teveth 5771, ne constitue ni un refus du droit d’Israël à vivre dans des frontières sûres et reconnues, ni le délit de contestation de crime contre l’humanité.

Le fait de ne pas dater ces vœux du 10 décembre 2010 de l’année julienne ou orthodoxe

Le fait de ne pas dater ces vœux du 23 Keihak 1727, n’est aucune ment un signe de mépris de la communauté copte d’Egypte ou d’ailleurs. Il en va d’ailleurs de même pour tous les adeptes des calendriers arménien, aztèque, babylonien, balinais, berbère, byzantin, celtique (gaulois), égyptien antique, essénien, éthiopien, hindou, hopi, inca, indonésien (sauf balinais), balinais, indien (Amérique du nord), inuit, japonais, liturgique , malgache, martiens (?), maya, perse (iranien), thaïlandais, tibétain, umitte ou viking que je respecte.

Le fait de ne pas dater ces vœux du 2 Jalal Sharaf de l’année 167 du bahaïsme n’est pas non plus un signe quelconque de désintérêt pour les 7 millions de membres de cette communauté.

Le fait de ne pas dater ces vœux du 17 Dae (Dadvah) du Calendrier zoroastrien n’implique nullement un désintérêt pour l’importance qu’accordent les iraniens aux fêtes zoroastriennes.

Le fait de ne pas dater ces vœux du 17ème jour (Xin Haï) du 11ème mois (Ding Chou) de l’année du Tigre, 78ème cycle, n’implique aucune prise de position dans l’affaire dite « des frégates de Taïwan ».

Le fait de ne pas dater ces vœux du duodi de la 2ème Décade de Nivôse, an 218 de la République française, ne saurait être assimilé à une contestation de la forme républicaine des institutions de ce pays.

L'emploi de la langue française ne sous-entend aucun jugement de valeur. Son choix tient au fait qu'elle est la seule couramment pratiquée par l’expéditeur. Tout autre idiome a droit au respect, ainsi que ses locuteurs.

Le fait que l'auteur de ces lignes ose afficher une opinion politique personnelle et publiant ses billets depuis la « Belgique » ne saurait évidemment, en aucun cas, indiquer une quelconque préférence quant à l’une ou l’autre des diverses communautés linguistiques qui le composent, ni de jugement de valeur quant aux négociations intercommunautaires dans le pays encore ainsi désigné par certains, ni constituer un jugement portant sur les accords politiques antérieurs, ni les négociations en cours ou à venir, les circulaires d’application des décrets régionaux, la scission de l'arrondissement Bruxelles-Halle-Vilvoorde, le statut des communes à facilités, les intentions de modifications – autoritaires ou non – de frontières régionales.

 

 

Clause de non-responsabilité légale :

En acceptant ces vœux vous renoncez à toute contestation postérieure. Ces vœux sont insusceptibles de rectification ou de retrait.

Ils sont librement transférables à quiconque, sans indemnité ni royalties. Leur reproduction est autorisée. Ils n'ont fait l'objet d'aucun dépôt légal.

Ils sont valables pour une durée d’une année, à la condition d'être employés selon les règles habituelles et à l'usage personnel du destinataire.

A l'issue de cette période, leur renouvellement n'a aucun caractère obligatoire et reste soumis à la libre décision de l'expéditeur.

Ils sont adressés sans limitation préalable liée aux notions d'âge, de genre, d'aptitude physique ou mentale, de race, d'ethnie, d'origine, de communauté revendiquée, de pratiques sexuelles, de régime alimentaire, de convictions politiques, religieuses, philosophiques, d'appartenance syndicale, susceptibles de caractériser les destinataires.

Leurs résultats ne sont en aucun cas garantis et l'absence, totale comme partielle, de réalisation n'ouvre pas droit à compensation.

En cas de difficultés liées à l'interprétation des présentes, la juridiction compétente est le Tribunal habituel du domicile de l'expéditeur.

 

(Un tout grand merci à Robert F. pour l’inspiration !)

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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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