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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 12:05

Dans le journal gratuit " Metro" de ce vendredi, Jules Gheude rappelle fort opportunément "qu'il ne manque plus que BHV à la Flandre pour accomplir son homogénéité. Il ne reste que cela pour transformer la Flandre en une véritable nation avec un peuple, une langue et un territoire. Plus rien ne pourra leur empêcher de proclamer unilatéralement leur indépendance.",

Je partage évidemment ce point de vue que j'ai développé à plusieurs reprises dans des cartes blanches. Mais, ayant quelques minutes, j'aimerais pousser la réflexion un peu plus loin. Très brièvement et par une seule question, rassurez-vous.

La démarche flamande est logique : un peuple, une langue, un territoire, ce qu'on appelle "le Droit du sol" étant un principe républicain. C'est sur cette base que se sont construites toutes les nations du Monde. En tous cas, celles qui ont un avenir.

S'il existe bien des confédérations d'Etats (la Suisse en est un des plus vieux exemples), existe-il quelque part sur cette planète un Etat où la cohabitation de deux peuples et de deux langues (ou plusieurs ?) est vraiment harmonieuse ?

Et si vous avez une minute, ce vendredi, répondez au sondage sur le site du journal (en bas, à droite).

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 12:00
A l'attention de... celui qui comprendra (peut-être !) ce que j'ai voulu dire en reprenant cette phrase d'un philosophe français du XXème siècle : " Ce qu'il y a de formidable dans l'intelligence, c'est que chacun s'en trouve suffisament pourvu puisque c'est avec ça qu'il juge." (Michel Colucci)
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 12:01
On le sait, "les Belges" aiment à donner des leçons au monde entier. Des ministres aux journalistes, ils ne se privent pas de critiquer les comportements ou attitudes de dirigeants d'autres pays. Ceux qui suivent l'actualité au travers des différents organes de presse s'en rendent compte. Si les politiques français sont - vieille tradition - les premiers visés, peu de dirigeants y échappent. Il faut dire que les risques sont minimes, la Belgique ne compte pas dans le concert des nations.

Je ne vous parlerai donc pas de l'attitude et des propos de Karel De Gucht qui critique ouvertement la "mal-gouvernance" de pays étrangers. A tort ou à raison, peu importe ici. Ce qui est par contre intéressant à observer, c'est la logique qui est à l'œuvre.
Que se passe-t-il, en effet ?

"On" observe - à juste titre - le manque de cohérence du gouvernement Leterme-Reynders-Milquet-Onckelinx. "On"met en évidence les contradictions, les conflits de compétences. Les relations internationales en sont un bel exemple. Quelques faits récents :
- Leterme au Pérou annonçant unilatéralement la poursuite d'une certaine coopération sans en parler à son ministre responsable (en tous cas, c'est ce que ce dernier a prétendu...)
- De Gucht faisant la leçon aux Congolais sur le sujet du respect des Droits de l'Homme, alors qu'ici, ceux-ci ont été bafoués dans les Fourons où la Flandre, incapable de pratiquer l'épuration linguistique, a favorisé l'immigration (comme dans l'ancienne Yougoslavie...) d'une population hollandaise pour arriver à ses fins et obtenir une majorité néerlandophone.
 
Mais, ce manque d'unité de la politique étrangère n'est pas vraiment nouveau. Rappelons-nous le lâchage de la vignette autoroutière par la ministre président flamand lors d'une visite en Hollande il y a quelques années. Et je pourrais citer d'autres exemples. 

La politique du fait accompli - par les Flamands - est devenue un mode de fonctionnement normal. Sans reprendre leur vieux principe de négociation qui veut que "Ce qui est à moi est à moi, et ce qui est à vous est négociable", il faut reconnaître qu'il n'y a plus de cohérence en matière de politique étrangère, et donc, plus vraiment de... Belgique ! Ceux qui se disent ses représentants ne parlant plus d'une même voix.

Si on veut continuer à cohabiter comme le souhaitent certains, il faudra s'y habituer. On le sait, ce n'est pas mon choix.

C'est pourquoi, je me suis réjoui, contrairement à certains, de la décision du Président du Parlement wallon, José Happart, (loin d'être exempt de critiques par ailleurs, mais c'est un autre débat) d'avoir accepté une invitation à se rendre en Syrie (*)sans en référer au ministre fédéral des affaires étrangères.
Où est le problème ? Le régime politique syrien n'est pas très fréquentable ? Et alors ? Il n'est pas le seul !
Après tout, même si on feint de l'ignore, nous sommes dans un Etat fédéral (c'est écrit dans la Constitution). Un Etat fédéral est constitué d'Etats, même si on les a baptisé "Régions". Les Flamands l'ont déjà compris, chez-nous, ça tarde à venir (hélas !).
Je ne sais pas si c'est cette logique qui a consciemment présidé à l'acceptation de cette visite en Syrie, mais je trouve que le Président du Parlement wallon est donc parfaitement dans son droit. Les esprits chagrins qui y verraient d'autres raisons devraient penser à abandonner leur façon belgicaine d'appréhender le monde.

Alors les problèmes et les tensions liées à la cacophonie dans le domaine des relations extérieurs ne serait pas un problème communautaire selon certains ? Mon œil !

(*) Accompagné de son Directeur de Cabinet et d'un Conseiller-Expert. Ouf ! Il ne devrait pas y avoir fait trop de dégâts...

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 05:16

J'aime bien cette phrase de Gandhi.

 

Récemment, discutant avec un journaliste, celui-ci a eu une réflexion interpellante. Parlant de la floraison (toute relative en ce qui concerne Nivelles) de drapeaux "noir-jaune-rouge" il constatait, en s'étonnant, de la difficulté qu'on puisse avoir à s'afficher "Wallon". Et il est vrai qu'on voit peu de drapeaux frappés du coq hardy sur les maisons particulières. Même les édifices publics hésitent à respecter la loi qui veut que ce dernier soit arboré en même temps et de manière identique aux autres emblèmes officiels belgo-européens.

Il est vrai, me confiait-il, qu'on hésite à se dire Wallon. "Ça fait encore un peu extrémiste", peut-être en référence à ce qui se passe en Flandre. Or, s'il y a bien un emblème qui n'a jamais été mêlé à des dérives politiques nationalistes, c'est bien notre drapeau.  C'est plutôt le symbole de la résistance aux extrémismes dans ce pays.

Les extrémistes ne sont-ils pas plutôt ceux que vont au bout d'une logique qu'ils savent pernicieuse et même néfaste pour nous, en défendant un Etat qui nous a pillé, minorisé et dont la majorité des habitants nous méprise (*) ? Ceux dont la douce naïveté finirait par nous attendrir, nostalgique d’un pseudo âge d’or de la Belgique idéale, à l’instar des nostalgiques de Staline en Russie, ce sont des gens qui refusent le dialogue, qui refusent la réalité, et qui confits dans leurs certitudes pratiquent un terrorisme intellectuel largement diffusé par les médias. Mais, attention ! Il ne faut pas les confondre avec la grande partie des gens qui sont mal informés - et voulus comme tels par le régime - des vrais enjeux du combat politique.

On le sait, une bonne part des opinions que nous professons se sont ancrées en nous sous la pression des groupes auxquels nous appartenons par la force des choses ou par choix et dont parfois, par esprit grégaire, nous souhaitons vraiment partager les valeurs. C’est normal.

Il existe alors et en conséquence une dérive, une « spirale du silence », un climat d’opinion à l’encontre duquel la plupart ne souhaite pas aller, par peur de se mettre à l’écart. Ces citoyens se sentant isolés, ont alors tendance à renoncer à leur propre jugement, à se taire. L’opinion publique devenant celle que l’on peut exprimer en public sans risque de sanctions, celle que l’on perçoit dans son environnement, celle qui est diffusée dans les médias.  Il y a ainsi dans "l’idéologie belgeoisante" (oui, je sais je ne peux pas résister à un néologisme amusant !) une forme de fascisme, osons le dire, qui se dissimule sous une neutralité bienveillante et prétendument "apolitique" qui n’est que du conservatisme peureux, mais très souvent intéressé. Et on peut dire qu’ils mettent le paquet. Observez que plus se creuse le fossé déjà profond qui sépare les opinions publiques flamande et wallonne ou francophone, plus on cherche à renforcer le belgicanisme de nombreux Wallons et Bruxellois.

 

S'il y a une chose que le mouvement wallon a raté, c'est bien la création d'une identité wallonne.  Il faut dire que le défi était difficile. Les Wallons (et nous savons qu'il y a plus que des sensibilités différentes entres des Liégeois et des Picards par exemple pour en citer parmi d'autres) ont été réunis pour la première fois de leur histoire sous la République et l'Empire. Et la référence était française. Malgré (ou plutôt à cause de) la Belgique, cette identité commune basée sur la langue et la culture "officielle" n'a pu se réaliser, peut-être à cause de nos différences. Et pourtant, une de nos réalité, c'est "qu'on se sent Wallon ", même si on hésite à le dire. Or ce n'est pas plus ringard que d'être Ch'timi, Parisien, Bruxellois ou Auvergnat ! Dans ce contexte, soyons donc fiers de ce que nous sommes. Se dire Wallon n'est pas faire preuve d'extrémisme. Au contraire !

(*) J'ai commencé ce billet en citant Gandhi, je le terminerai en citant Jules Destrée :  "Si la Belgique disparaît dans cette tourmente, l'incompréhension des centralisateurs nationalistes en aura été cause tout autant que le fanatisme conquérant des flamingants" : Source : Maurice Bologne  - Wallons et Flamands, Paris, 1923, p. 175. On ne peut mieux dire !

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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 18:48

Mais était-ce son objectif ?

Un des avantages de ne pas avoir de responsabilités politiques ou de savoir qu'on n'a pque peu d'influence, c'est de pouvoir prendre du recul par rapports aux événements et de ne pas se sentir obligé de réagir à chaud. Il en va ainsi des réactions à la "Carte blanche" publiée par Messieurs Demotte et Picqué jeudi dernier.

Ce recul me permet de dire que :
ce que disent principalement Picqué et Demotte, c'est que les " francophones " sont d'abord Wallons ou Bruxellois, et non l'inverse. Il est important de le souligner.
- Tous les partis qui comptent sont d'accord sur un point : faire en sorte qu'à l'avenir, les ministres wallons et les ministres bruxellois francophones composent ensemble un gouvernement commun, qui fera le lien entre les deux Régions.
- Les mêmes partis ne sont évidemment pas d'accord sur la nature de ce lien, sur les compétences qui seraient exercées encore de manière autonome au niveau de l'institution qui ne peut disparaître sans l'accord des Flamands lors d'une hypothétique révision constitutionnelle ultérieure. (Ce n'est pas prévu cette fois-ci et le partage du pays en Communautés (La N-VA n'est-elle pas partisane d'une fusion de la Communauté française et de la Région wallonne.. un peu comme le FDF !) étant la position bien arrêtée et essentielle du Mouvement flamand pour qui "Brussel" est la capitale de la Belgique mais également de la Flandre... Le ministre-président flamand Kris Peeters ne s'est-il pas déclaré "douloureusement surpris" par la nouvelle ? Seul, le ministre Sp.a (bruxellois, ceci expliquant peut-être cela) Pascal Smet a dit partager l'analyse selon laquelle les Régions sont les principaux centre de décision du pays, il s'est fait traiter de "Flamand de service" (en français dans le texte)en même temps que Guy Vanhengel (Open Vld) qualifiés de "plus faibles représentants flamands dans le gouvernement bruxellois depuis vingt ans" par Eric Van Rompuy (CD&V) ).

Derrière les propos du style "c'est ce que nous avons toujours dit", les prises de position sont assez contradictoires et vont de la vision la plus régionaliste à la plus communautariste... Soit entre ceux voulant que le centre de gravité de la future " Fédération " soit régional avant tout ; et, de l'autre côté, ceux qui, tout en souhaitant la formation d'un gouvernement commun composé de ministres wallons et bruxellois, estiment que celui-ci doit disposer de compétences fortes (et au moins celles détenues aujourd'hui par la Communauté française), distinctes de celles exercées par les Régions. Pour ces derniers, une future « Fédération Wallonie-Bruxelles » ne peut se concevoir qu'avec un pôle " francophone " renforcé, dominant.  Petit florilège :
- Jean-Claude Van Cauwenberghe : " pense que la thèse de Charles Piqué et Rudy Demotte, qui ne fait finalement que confirmer la thèse de nombreux régionalistes wallons, fait franchir un pas important dans le scénario qui devrait réunir demain Bruxelles et la Wallonie, et qui n'est pas la Communauté française mais qui est une cogestion, une fédération. (...) Des Bruxellois et des Wallons respectés chacun dans leur structure et leur sensibilité". Ajoutant : " Pour moi on la supprime et ses matières sont cogérées par les ministres bruxellois francophones et par les ministres wallons".
- Philippe Moureaux ne se mouille pas et se félicite de ce que ce projet affirme clairement "l'identité" bruxelloise, et wallonne, tout en énonçant clairement le "lien Wallonie-Bruxelles. Le projet des deux ministres-présidents a le mérite d'apporter un "éclaircissement dans le débat, il est bon d'énoncer la "primauté des Régions" tout en maintenant la volonté de "travailler ensemble" entre Wallons et Bruxellois". Les Régions sont les institutions "qui se sont le mieux installées dans le paysage".
- Marcel Cheron (Ecolo) : "l'idée d'une fédération Wallonie-Bruxelles va plutôt dans le bon sens, dans la mesure - et ça, c'est nouveau dans ses propos! - où l'on parle du fait régional wallon incontestable dans ses différentes composantes, de Bruxelles comme Région reconnue à part entière et à financer, mais aussi d'une fédération d'intérêts entre la Wallonie et les Francophones de Bruxelles". Pour lui, les compétences d'éducation, de culture, de formation continuée et d'emploi, communes à la Wallonie et à Bruxelles, doivent en effet pouvoir être appliquées au mieux selon les milieux de vie auxquels on a affaire. Ceux-ci ne sont pas les mêmes dans le Borinage que dans le Brabant wallon ou à Bruxelles. Belle évolution ! Mais, ajoute-t-il ne s'agit pas de la disparition de la Communauté française: "Il est important de constituer dans l'espace fédéral belge une fédération Wallonie-Bruxelles au travers d'une Communauté Wallonie-Bruxelles revisitée par le fait régional".
- Serge Kubla est encore plus prudent que Moureaux : " Cela correspond au schéma que défend Didier Reynders depuis des mois: donnons plus de clarté et d'efficacité aux institutions francophones, wallonnes et bruxelloises. Et la meilleure façon d'y arriver est de faire siéger les ministres régionaux wallons et bruxellois dans le gouvernement de la Communauté française ". Ce que confirme Didier Reynders : " En fait, Demotte et Picqué ont écrit ce que nous disions au MR, rien de plus : il faut un gouvernement commun simplifié, composé de ministres wallons et bruxellois". Le MR dénonce le danger de scission de l'enseignement de la culture, de l'aide à la jeunesse, contenu dans les propositions des ministres-présidents.
- Le CDH se dit favorable à l'architecture institutionnelle proposée et à l'idée de "fédération des Francophones", mais il ne peut être question pour lui que cette Communauté se réduise à une peau de chagrin. Il ne veut pas non plus de " repli régionaliste " frileux. (Il y avait longtemps...) " L'identité régionale est certes importante mais elle doit être ouverte et compatible avec une identité francophone forte dans un Etat fédéral respectueux des autres communautés"...
- Enfin, mais ce n'est pas étonnant, la proposition prend le parfait contre-pied de sa thèse,  Olivier Maingain (MR bruxellissime) se dit " satisfait de voir " enterrer la vieille idée de certains socialistes de créer des États wallons et bruxellois séparés ", mais ajoute  " qu'il ne peut être question de régionaliser les compétences de la Communauté française telles que l'enseignement et la culture ". " L'Etat Wallonie-Bruxelles se justifie par un projet économique commun. Mais il faut une coupole politique forte, plutôt qu'un organe technique commun ". Finalement, il reste le dernier à défendre le principe des communautés sur base linguistique hérité de la volonté flamande puisqu'il précise que" l'Etat flamand est en marche car on n'y trouve pas de Région séparée de la Communauté. La seule réponse valable que l'on puisse y apporter est celle de l'Etat Wallonie - Bruxelles".

Hors concours, puisque ne prenant pas position sur le fond :
-Francis Delperée qui a jugé le projet " flou, flou, flou ", et doute, que l'on puisse jamais juxtaposer une fédération Wallonie-Bruxelles, une fédération Belgique, et une fédération européenne... Ce en quoi il n'a pas tort, mais n'énonce pas ce qu'on pourrait mettre à la place.
- Estimant qu'il s'agit d'un effet de manche, le RWF pense qu'il s'agit avant tout " d'un contre-feu du Parti Socialiste destiné à faire oublier les " affaires " et trouve que le moment est particulièrement mal choisi : les francophones sont à nouveau demandeurs de quelque chose vis-à-vis de la Flandre..." (Voilà qui rappelle furieusement le fameux "Nous ne sommes demandeurs de rien..."). " Constatant que la proposition Demotte-Picqué émane uniquement du Parti Socialiste et a donc peu de chance d'obtenir la majorité requise devant les divers Parlements de nos institutions ". 

De toute façon, on le sait, le fédéralisme belge est difficilement améliorable. C'est pourtant le moment que choisi Didier Reynders qui invite les partis francophones à se revoir pour débattre ensemble de la réforme de l'Etat.
Maintenant, il faut prendre du recul, puisque, comme d'habitude, on vient de le lire, chacun interprète la proposition au travers de ses filtres.

Si l'idée de Demotte et Picqué est de régionaliser, dans un premier temps, toutes les compétences de la Communauté française et de créer ensuite une "instance commune disposant de compétences et d'un budget propres" pour gérer les matières qui seraient redéclarées communes, manière de consacrer la solidarité entre Wallons et Bruxellois, je n'y vois pas d'inconvénient. Ça correspond, en gros à ce qui pourrait être l'architecture institutionnelle des deux nouvelles régions de France que seront demain Bruxelles et la Wallonie.

Si la proposition est surtout sémantique, s'inscrit dans la volonté d'atteindre à un équilibre institutionnel et se situe dans la perspective d'une Belgique fédérale qui a un futur (Les deux éminences socialistes disent qu'il s'agit d'une "Communauté française revisitée" semble le montrer), je suis plus réservé... puisqu'en fait en fait le rassemblement des deux gouvernements régionaux bruxellois et wallons, ce serait finalement la fusion des deux régions. Il convient donc de souligner que les déclarations de Picqué et Demotte formeraient alors avant tout un simple constat de l'utilité du Wallo-Brux... Et viendraient au secours de la Commission Spaak-Busquin...
Ce serait une erreur de plus de trop ?). La Communauté française qui semble être une alliance contre les Flamands fait leur jeu (sans le vouloir), parce que cette institution a été voulue par eux. Elle n'a jamais vraiment décollé dans les esprits puisqu'on peut constater qu'elle a bénéficié d'énormément d'appuis, qu'on a essayé avec de gros budgets de populariser ses fêtes. On ne peut nier que beaucoup de médias francophones ont longuement soutenu l'idée de la Communauté. Peine perdue ! Elle est de plus en plus impopulaire parce qu'elle est ignorée et elle est de plus en plus ignorée parce qu'elle est impopulaire... Et inefficace, c'est ce que je sous-entendais (pour l'enseignement et la formation, mais il en va de même pour d'autres matières) dans le billet  précédent intitulé :"
On ne chasse pas le sanglier de la même manière dans le parc de Bruxelles et dans les forêts d'Ardenne ".

Quoi qu'il en soit, le manifeste du 17 avril enclenche une réflexion chez-nous. Ce n'est pas une révolution. Mais ça pourrait bien (peut-être involontairement...) être le départ "d'autre chose" en prévision de la rupture Nord-Sud, purement et simplement.

Le choc risque en tous cas d'être frontal avec les Flamands de Flandre. Si l'espoir des proposants est que la Flandre ouvre les yeux et redevienne raisonnable, je rigole !

Mais tout n'est pas fini. Un vent favorable fait état d'une importante conférence de presse convoquée ce jeudi 24 avril à 15h30 à la maison de la Francité (18, rue Joseph II à Bruxelles) par un groupe de personnalités d'expérience et importantes du PS et qu'on peut considérer comme des "sages"...

A suivre, donc !


Mise à jour : La chronique de VINCENT DE COOREBYTER au SOIR :  Renforcer la Communauté française ?

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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 18:51

L'agence BELGA nous informe que, d'après De Standaard et De Morgen, Spirit changera de nom samedi lors d'un congrès.
Ce changement a été décidé après les mauvais résultats engrangés aux élections de 2007.
On apprend ainsi qu'après le scrutin, Spirit a sondé ses membres et a rassemblé leurs réactions dans un rapport qui a servi à élaborer un nouveau projet pour le parti.
 
Au lieu de faire toujours plus de la même chose et fort logiquement d'obtenir les mêmes résultats, les dirigeants de ce parti font preuve d'intelligence en appliquant la conclusion de bon sens qui veut que quand quelque chose (un comportement, une communication...) ne marche pas, il faut faire autre chose !

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 18:15

Dans le dernier numéro du « Vif » , Dorothée Klein fait référence au « retour du fait régional » . Et sans doute parce que ce retour est commun aux deux régions, bruxelloises et wallonne, elle ne parle plus de « repli »... Ce terme n'étant applicable qu'à la Wallonie, c'est bien connu...
 
C'est qu'il se passe quelque chose. J'en avais déjà parlé dans différents billets (
ici) (ici) et (ici) autour de l'événement qu'à constitué la réunion du 29 février dernier à Namur. L'agence BELGA fait état d'une interview donnée au Soir par le député bruxellois écolo Doulkeridis sous le titre : « Arrêtons d'avoir peur »

S'il est consacré à un appel à l'union des politiques au sein de sa région, il se termine par : (...)« je défends l'idée que la politique d'enseignement à Bruxelles doit être définie par les Bruxellois. Cela ne veut pas dire qu'il faut une rupture de solidarité avec la Wallonie ! »

Décidément, les choses (et les esprits) évoluent très rapidement. Dans les billets ci-dessus, j'écrivais que les différentes régions ont des besoins particuliers. Précisant « qu'on ne chassait pas le sanglier de la même manière dans le parc de Bruxelles et les forêts d'Ardenne »...

Beaucoup commencent à se rendre compte que le communautarisme (revendication flamande à l'origine et donc incontournable (mais qui a été indispensable pour permettre en échange aux régions wallonnes et bruxelloises de naître) commence à être dépassé dans les faits. Il faut maintenant inventer de nouveaux mécanismes réciproques et équilibrés de solidarité entre les deux régions. Tout de suite et en attendant mieux... C'est-à-dire un véritable Etat... Suivez mon regard.

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 12:55

La presse « francophone belge » (pléonasme ?) monte au créneau pour critiquer l'interview que Leterme a accordée à la chaîne européenne Euronews. Il y défend le code du logement flamand qui oblige les candidats à un logement social à se dire disposés à apprendre le néerlandais. « La méconnaissance d'une langue en Belgique est source d'injustices sociales » dit-il. Ajoutant : « La méconnaissance du français ou du néerlandais est source d'injustices sociales. Il y a des enfants, aujourd'hui, qui entament leur scolarité sans connaître ni le français ni le néerlandais ».
 
Ne trouvez-vous pas qu'il a raison sur le fond ?
 
Je travaille dans le milieu hospitalier à Bruxelles. Il est courant de rencontrer, dans cette ville qui se veut « Capitale de l'Europe », des personnes qui y passent toute leur vie sans jamais parler une des langues officielle. Sans même parler d'intégration, que penser de leur situation sociale ou culturelle ? Ils vivent dans un monde à part, soumis à on ne sait quelles règles tribales, sans alphabétisation qui leur permettrait d'appréhender leur environnement et le monde moderne. (*)
 
L'éducation obligatoire (en français), héritée de la Révolution, avait justement comme premier objectif démocratique de lutter contre les injustices sociales liées à l'ignorance des lois. La Constitution adoptée en septembre 1791 rangeait l'instruction publique parmi les «Dispositions fondamentales garanties par la Constitution». : « Il sera créé et organisé une Instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignement indispensables pour tous les hommes et dont les établissements seront distribué graduellement, dans un rapport combiné avec la division du royaume. - Il sera établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolution française, entretenir la fraternité entre le citoyens, et les attacher à la Constitution, à la Patrie et aux lois ».  Des décrets d'application furent déposés avec pour auteurs : Talleyrand, Condorcet, Le Peletier, et Lakanal... Excusez-moi du peu.
 
Des exemples : Rapport et projet de décret sur l'organisation des écoles primaires présentés à la Convention nationale, au nom de son Comité d'instruction publique (1792); par François Lanthenas.
TITRE III : Dispositions particulières pour les pays ou la langue française n'est pas d'un usage familier au peuple
ART. 1. L'enseignement public sera partout dirigé de manière qu'un de ses premiers bienfaits soit que la langue française devienne en peu de temps la langue familière de toutes les parties de la République.
ART. 2. A cet effet, dans les départements où la langue allemande s'est conservée jusqu'à présent, on enseignera à lire et à écrire tant en français qu'en allemand ; et le reste de l'enseignement dans les écoles primaires se fera dans les deux langues.
ART. 3. Dans les contrées où l'on parle un idiome particulier, on enseignera à lire et à écrire en français ; dans toutes les autres parties de l'instruction, l'enseignement se fera en même temps dans la langue française et dans l'idiome du pays, autant qu'il sera nécessaire pour propager rapidement les connaissances utiles.


Il s'agit d'une tendance historique lourde dans tous les pays. Pour en revenir à la France, L'ordonnance de Villers-Cotterets, a servi de cadre juridique de la politique linguistique des rois de France. Ces mesures à l'égard des idiomes locaux ont recherché, au coup par coup, l'unité politique en respectant la diversité culturelle. Les révolutionnaires y ont d'ailleurs rendu témoignage à leur façon. Ainsi Barrère dans le Rapport du comité de salut public sur les idiomes : « Dans la monarchie même chaque maison, chaque commune, chaque province, était en quelque sorte un empire séparé de mœurs, d'usages, de lois, de coutumes et de langage. Le despote avait besoin d'isoler les peuples, de séparer les pays, de diviser les intérêts, d'empêcher les communications, d'arrêter la simultanéité des pensées et l'identité des mouvements. Le despotisme maintenait la variété des idiomes... ».

L'égalité républicaine animait ainisi les esprits éclairés, exemples :
« ... on peut uniformiser le langage d'une grande nation ... Cette entreprise qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l'organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l'usage unique et invariable de la langue de la liberté ».
« ... pour extirper tous les préjugés, développer toutes les vérités, tous les talents, toutes les vertus, fondre tous les citoyens dans la masse nationale (*), ... il faut identité de langage. ... L'unité de l'idiome est partie intégrante de la révolution ». Abbé Henri Grégoire (extraits de son rapport à la Convention)
« La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale... Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous.(*) » Barère
 
Je pense qu'on ne refera pas l'histoire (et je suis souvent en ma qualité de Wallon, partisan de la réunion à la France, le premier à le regretter). Les choix qui ont été faits dans le passé partaient tous d'une très bonne intention, on l'oublie trop souvent. Ainsi, sous la IIIe République, le désir de faciliter une certaine promotion sociale, et d'assurer l'unité française, amena les responsables de l'enseignement à proscrire l'usage de tous patois ou parlers régionaux à l'école. Ce qui fut une période difficile, rappelons-nous les expressions : «  Interdit de cracher et de parler en ... » (Choisissez celle à laquelle vous pensez...). Tout naturellement, il en a été de même, par « contagion » dans ce qui est devenu la Wallonie. Et c'est une bonne chose, à condition de respecter les particularités locales qui font la richesse d'une nation. Cette période est heureusement dépassée.
 
C'est ce qui est compris dans la Loi constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992 ajoutant à la Constitution de la république le titre : « Des Communautés européennes et de l'Union européenne » À cette occasion, il fut inséré, après le premier alinéa de l'article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958, une disposition proclamant le français comme « langue de la République ». Si l'adoption de cette disposition avait comme but premier de protéger le français contre l'influence excessive de l'anglais, notamment par la crainte de l'imposition de cette langue par plusieurs instances européennes, le garde des Sceaux, Roland Dumas, a bien précisé (25 juin 1992) aux députés et sénateurs que cette précision ne nuirait aucunement aux langues régionales
 
S'il se vérifie que l'objectif du « Wooncode » est dirigé uniquement contre les nouveaux habitants d'expression française, c'est évidemment éminemment critiquable, antidémocratique, xénophobe, et donc inadmissible. S'il a bien comme objectif ce souci de démocratie sociale (**) sur l'ensemble du territoire de l'Etat Flamand (hors communes dites « à facilités (**) »), je ne peux que l'approuver.
 
 (*)
A l'heure où, en Belgique, de futurs enseignants (biologistes, normaliens...) se montrent réticents à l'idée de dispenser la théorie de l'évolution, préférant les thèses créationnistes affirmant que la naissance de l'univers et des êtres vivants ont été « dirigés » par une entité supérieure, il est bon de se rappeler ces résolutions pleines de bon sens. La situation est inquiétante, puisque pour Jean-Christophe de Biseau, responsable de l'agrégation en biologie (ULB). « Certains futurs profs de bio présentent de sérieuses lacunes en matière de théorie de l'évolution. Et puis il y a ceux qui se refusent à enseigner cette matière. C'est le cas de certains musulmans ou de stagiaires venus du Maroc. On ne peut pas transiger là-dessus : à chacun ses croyances ; mais la science, c'est autre chose. » Il n'y a pas que les musulmans, les autres fondamentalismes religieux (Georges W. Bush en est un exemple) ne valent pas mieux.
 
(**) Si j'ai bien lu, on ne demande pas de connaître effectivement le néerlandais, mais de faire un effort pour l’apprendre. Il n'y a aucune obligation de résultat : il n’y a pas d’examens et il ne faut pas apporter la preuve de la conaissance de la langue... 
  
(***)
La situation dans ces communes est différente et reste un point de discussion important. Le statut de ces facilités pour l'usage du français dans la sphère publique accordées à l'origine à titre transitoire aux habitant francophones de ces communes situées sur le territoire flamand a évolué pour devenir permanentes (uniquement) dans l'esprit des francophones (ayant été considérées comme bétonnées à plusieurs reprises, mais on sait ce qu'il faut penser du béton belge...).
Seul l'avenir nous dira ce qu'il en sera réellement.

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 12:10

J'ai déjà eu l'occasion d'aborder les aspects géo-stratégiques de notre combat. Aspects trop souvents écartés de nos réflexions limitées aux frontières politiques héritées du passé. François Barberis, ingénieur, économiste, expert indépendant ("à la pensée totalement libre" préciserait-il), qui réalise des missions d'évaluations de politiques publiques et d'aides à la décision pour les services extérieurs de l'Etat (français) m'envoie ce texte que je m'empresse de partager avec vous.
 
Pour le développement de Bruxelles et de la Wallonie, il importe assez peu finalement de savoir si ces deux territoires doivent au préalable être indépendants, ou confédérés, ou fédérés, ou rattachés à la France et par quels moyens.
ce qui est important c'est que ces deux territoires puissent bénéficier d'une autonomie suffisamment large pour passer des accords internationaux avec leur partenaire naturel : la région Nord pas de calais pour la Wallonie et la capitale française Paris pour Bruxelles.
 
J'ai hésité un temps sur le fait de savoir si cette capacité de passer des accords internationaux devait être consentie à une fédération Bruxelles-Wallonie représentée par la Communauté française qui se trouverait ainsi fortifiée, ou si cette capacité devait être octroyée à chacun des deux territoires agissant de manière autonome.
 
Finalement, compte tenu de la nature technique et politique des partenariats à conclure je pense qu'il serait plus efficace et plus pertinent que cette autonomie internationale soit remise à chacune des 2 régions séparément, ce qui signifierait alors bien entendu l'effacement de la strate "communauté française" et l'existence de 3 régions quasiment indépendantes : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.
 
Pourquoi cette position ?
parce que la nature des partenariats que Paris pourrait conclure d'une part avec Bruxelles et d'autre part avec la Wallonie sont de nature différente.
 
- Avec la Wallonie : le partenariat est d'évidence économique et même plus : infra-structurel. Il s'agit de réaliser le grand axe qui va faire communiquer la conurbation Liège-Aachen (2,5 millions d'habitants) au port de Dunkerque, reliant au passage la conurbation Lille - Courtrai (2 millions d'habitants) Mons, Namur et Charleroi : autoroute à grand gabarit et capable de supporter des charges hyper-lourdes, zone de traitement, groupage dégroupage des EVP ayant transité à la fois par Dunkerque et Anvers, voie navigables à grand gabarit, protection et augmentation des ressources naturelles en eau, etc...
 
- Avec Bruxelles : le partenariat est d'évidence de nature culturelle et politique : il s'agit de soutenir la spécificité francophone de Bruxelles, faciliter l'intégration des minorités de langues arabes, soutenir par des interventions au quotidien la vie des francophones dans les communes à facilités, faire pression sur le futur gouvernement flamand pour qu'une continuité territoriale se réalise entre Bruxelles et la Wallonie . La République aura, sur chacun de ces points, un poids bien plus important que la seule Wallonie, voire même la Communauté française. Il se pourrait même que, la France étant le 1er pays à reconnaître une Flandre indépendante, des négociations directes entre Paris et Anvers, associant bien entendu Bruxelles et Namur, parviennent à des rectifications de frontières linguistiques moyennant des compensations économiques (par exemple une limitation volontaire dans le tirant d'eau du port de Dunkerque pour ne pas trop pénaliser Anvers qui va connaître, étant port fluvial, des difficultés pour recevoir les gigantesques futurs porte-conteneurs).
 
Cette possibilité de passer des accords internationaux aura pour Bruxelles et la Wallonie une contrepartie : la fin de la sécurité sociale fédérale. Mais cela n'est pas trop grave. Le développement qui suivra les partenariats avec la République seront suffisamment porteurs de fruits pour rétablir un haut niveau de protection sociale assez rapidement. Au besoin, Wallonie et Bruxelles pourront toujours passer des accords de solidarité sociale avec la France, accords temporaires ou définitifs, comme c'est le cas pour de nombreux DROM et COM français, tout en conservant une large autonomie de décision.
 
L'important est donc de faire cesser ce tête-à-tête mortifère entre flamands et francophones et que ceux-ci retrouvent leurs possibilités de négociation internationale.
 
Puis, dans 5 ans, dans 10 ans, ou jamais, les Wallons et les Bruxellois, fierté et prospérité retrouvés, pourront éventuellement nous aider, nous français, à construire une nation forte et sage. C'est avec plaisir et enthousiasme que nous nous rattacherons alors à eux...

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 18:20
Si on s’appuie sur la théorie de Darwin comme Gould et Eldredge qui, en 1972, ont avancé l'idée que l'évolution des espèces ne se réalise pas de façon graduelle et continue au cours des temps, mais au contraire que l´évolution se fait à travers des périodes ponctuelles d´intense activité évolutive séparées par de longues périodes stagnantes, nous pouvons nourrir de grands espoirs pour le Mouvement d’émancipation de la Wallonie.
 
Nous nous trouvons sans doute à l’aube d’une de ces périodes. On sent, en effet, plus qu’un frémissement au sein de la Société wallonne. Frémissement lié à la longue crise politique (crise de régime ?) sainement décapante que traverse notre pays hôte actuel, mais aussi à la prise de conscience d’un sentiment d’inachevé et surtout d’incertitude quant à l’avenir.
Comment expliquer autrement la renaissance de mouvements « dits régionalistes », les propositions d’associations Bruxelles-Wallonie de certains, ou encore la campagne « subite et spontanée » de séchage de drapeaux sur certains balcons, par exemple.
On ne peut évidemment pas nier qu’il y derrière ces prises de positions de nombreux arguments - certes tous intéressants et pertinents du point de vue de leurs auteurs - l’expression d’un sentiment d’urgence, d’angoisse ou encore celle de croyances basées sur des idées reçues, mais en pleine déstabilisation. Nos hommes et femmes politiques ne déclarent-ils pas se coaliser, se mobiliser, pour garantir nos droits alors que les mêmes nient nos identités, les négociations se déroulant sur la logique de blocs linguistiques, et non entre les représentants des trois Régions du pays, quatre avec la Communauté germanophone ? C’est aussi que je ne vois nulle part, derrière les prises de position, un complément qui me paraît utile : « pour quoi faire ? »
 
On ne peut pas nier nos identités. 
Pour faire simple et malheureusement forcément réducteur  : 
Les « régionalistes » mettent en avant, avec raison, l’identité wallonne. Elle existe. On la sent vivre quand on se retrouve entre Wallons, quelle que soit notre origine locale. Au-delà des mots, il y a un sentiment difficilement explicable - par moi – de communauté d’esprit. Il y a parmi les régionalistes, des « ultras » qui rêvent d’une langue différente du français par l’imposition d’un wallon standard… Je ne les cite que pour mémoire, ils font du tort au courant qu’ils prétendent défendre.
  
Les « Wallo-bruxien », des communautaristes, parlent d’une « identité francophone », concept flou destiné à répondre à une identité flamande forte. Elle me paraît plutôt être une construction artificielle par la juxtaposition d’identités basée seulement sur une langue commune ou une coalition d’intérêts face à une altérité.
 
Les « unitaristes » se retranchent derrière une « identité belge » qui veut sublimer les autres pour mieux les nier. Opposés depuis toujours aux revendications fédéralistes, et hélas pour eux, malgré leurs efforts sémantique - pensons seulement au terme « région » dont ils ont affublé les entités fédérée (or, ce sont des Etats, quoi !) qui renvoie à une notion de partie, de subdivision - ils ont échoué sur le territoire qui a choisi le combat culturel plutôt que le combat économique que ce dernier avait déjà gagné par la force de sa majorité numérique. La Flandre a ainsi une identité forte, elle est un Etat et se veut maintenant une nation. Il n’y a plus que des naïfs ou des nostalgiques pour défendre ou croire à « l’identité belge ». On peut peut-être les rassurer, cette « appellation belge » persistera encore dans les esprits fort longtemps après la disparition du territoire politique qui aura porté ce nom pour la dernière fois sans doute dans l’Histoire. Certains parmi eux bottent en touche vers un concept encore plus flou, « l’identité européenne » (pourquoi ne pas parler directement « d’espèce humaine » ?). Il en va ainsi, entre autres, du fumeux concept « d’Europe des Régions »… 
 
Les milieux rattachistes sont divisés entre ceux (rares, mais fort actifs) qui rejettent de l’identité wallonne (« sans identité fixe », ils ont simplement remplacé le mot « belge » par celui de « français ») et ceux qui sont profondément Wallons, justement. Ces derniers sont autant régionalistes que rattachistes parce qu’ils ont compris que dans le monde moderne, les identités sont complémentaires et empilables comme des poupées russes. Comme je l’ai dit un jour dans un discours, on ne peut pas se dire réunioniste (ou rattachiste, peu importe le terme) et en même temps nier notre identité wallonne. Comme on est Liégeois, Namurois, Brabançon wallon et Wallon en même temps. Comme en France, on est en même temps, Breton, Bourguignon, Corse, Normand ou autre, en même temps que Français.
 
Il y a donc entre ces rattachistes-réunionistes et régionalistes wallons des aspirations communes que séparent souvent des questions d’interprétation sémantique ou parfois de stratégie sur les choix d’avenir, sur les finalités. Le temps est peut-être venu de voir ce qui nous rassemble, sur les priorités pour nos concitoyens plutôt que d’insister sur ce qui nous sépare. Et se rendre compte que c’est là qu’est le plus important si nous voulons que demain, la Wallonie existe... encore !
 
Ce qui est certain, c’est que cette symbiose effectuée, les autres attitudes deviendront - pour revenir à l’esprit de la phrase d’introduction – que des culs-de-sac, des branches mortes sur l’arbre de l’évolution des espèces politiques 

M. à j. : Sous le titre « Militants wallons en reconstruction », et deux articles annexes (1) (2), Paul Piret confirme le sentiment exprimé ci-dessus dans « La Libre » de ce jeudi 28 février 2008.
A noter que dans la rubrique « repères »: écrivant « qu’en souhaitant des "états généraux de Wallonie", Jules Gheude et consorts tablent sur une autre perspective, celle d'une Belgique post-scission. On se rapproche ici davantage du RWF, dont la ligne rattachiste passe par nier non pas la Wallonie, mais la Région wallonne », s’il rappelle bien que l’objet du manifeste est d’appeler à positionner la réflexion sur la Belgique post-scission, nous ne nions pas, et bien au contraire, l’existence de la Région wallonne en tant qu’entité politique. Nous mettons au contraire en exergue l’existence d’une Société wallonne distincte et bien réelle à laquelle nous sommes fiers d’appartenir et que nous ne voulons plus voir subir, mais prendre son destin en main.
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