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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 04:16
On reparle de la vignette autoroutière.
Souvenons-nous. Un accord était intervenu entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles pour mettre en place un mécanisme de vignette forfaitaire dont devraient s’acquitter les usagers de la route. Peu de temps avant les élections, le ministre-président flamand de l’époque, Yves Leterme (CD&V), a fait voler l’accord en éclats, à l’issue d’une visite au premier ministre néerlandais.
La vignette autoroutière n'est sans doute pas la meilleure méthode de faire payer aux étrangers les coûts de la mobilité. » En une visite en Hollande et une phrase lapidaire, Yves Leterme coulait l'instauration d'une mesure qui faisait pourtant l'objet d'un accord entre les trois Régions de Belgique.
Détail amusant et pour la petite histoire, le ministre-Président flamand a renié cet accord inter-régional le lendemain du bulletin environnemental de l'OCDE demandant plus de coordination entre les différents niveaux de pouvoir et l'élaboration d'un plan national de mobilité.
Cet accord sur notre dos a été ratifié fin 2007 entre la Flandre et la Hollande. Il faut dire que ça les arrangeait bien tous les deux. Au programme, entre autres : de grands travaux de dragage du lit de l’Escaut. Et ça n’a pas traîné, les travaux d'approfondissement commencés le 20 décembre. Ils doivent cette fois permettre à des bateaux avec un tirant d'eau de 13,10 m de remonter l'estuaire jusqu'à Anvers, quel que soit l'état de la marée (actuellement  11,85 m).
 
C’est qu’Anvers doit rester pour la Flandre le débouché « naturel » des produits finis wallons. Or, avec ses limitations (tirant d’eau insuffisant), ce ne serait bientôt plus possible. Pour des raisons économiques, les bateaux doivent être de plus en plus gros, donc de plus en plus profonds. Seuls les ports hollandais (Rotterdam) ou français  peuvent et pourront toujours le faire. Et les Flamands le savent, la France développe actuellement Dunkerque, idéalement situé en eaux profondes, relié à l'est par l'autoroute de Wallonie (qu'on met à trois bandes de bout en bout). Et de tout le continent, la France est le seul Etat qui a accès à la mer libre, avec la pointe de Bretagne et le golfe de Gascogne 
 
Dans une Europe où les flux économiques et humains se sont recréés d’Ouest en Est (et vice-versa) depuis la chute du Mur, l'importance stratégique du carrefour wallon qui dispose d'un sol résistant situé à l’écart des reliefs importants est indéniable.
La preuve ? Observez : décisif pour le développement français en Europe, le TGV passe par la Wallonie, il n'y a qu'à rectifier la courbe de Louvain. Les Français construisent actuellement le canal de liaison entre Paris et l'Escaut, seule raison de l'existence de Strépy-Thieu.
 
Flinguer la vignette comme l’avait fait Leterme contribue de la logique flamande qui s’empresse de se rendre incontournable économiquement. On le verra encore prochainement avec la ratification du nouveau traité « BENELUX ». C’est aussi pour ça qu’elle met sur la table de négociation des demandes qui vont dans le sens d’une plus grande autonomie économique tout en cherchant à garder la Belgique. Une Belgique dominée par elle et elle seule. Notre intérêt n'est pas là.
 
Ne soyons pas dupes !

 

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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 14:07
Le sénateur Alain Destexhe a déposé il y a quelques jours une proposition de résolution au Sénat visant à favoriser l’histoire de la Belgique. Il a l'intitulée : Les 50 moments-clé de l'Histoire de la Belgique
 
Excellente suggestion qui apporte de l’eau à mon moulin puisque j’écrivais ce jeudi 10 dans «Un confédéralisme « Flandria-dry »… » que « L'ignorance étant un des fondements les plus sûrs du sentiment belge. L'ignorance de l'histoire du fédéralisme certes, mais aussi l'ignorance de l'histoire de Belgique elle-même». 
Evidemment, vous vous doutez que nos objectifs n’étant pas les mêmes, la nature des moments-clés qui seront choisi sera différente. Sans remonter à Henry Pirenne, la conception (la manipulation)  de l’histoire officielle a été centrée sur celle du Comté de Flandre et l’exaltation des ducs de Bourgogne en lutte avec les rois de France ou de princes étrangers comme Charles Quint. 
Ce qui n’a jamais rencontré les aspirations des Wallons et particulièrement de Liégeois. Il est donc à craindre que cette proposition, si elle abouti un jour sera fort teintée de belgicanisme. J’ai donc eu envie de mettre par écrit mes propres moments-clé de l'histoire (65 !) de ce qui a fini par composer la Wallonie. En surlignant les éléments que je considère comme les plus fondateurs de notre identité.
 

 
- 130.000
Occupation du sillon Mosan, enfant de la grotte de Sclayn (Andenne) par des hommes de type Neandertal. (Qui auraient du s’appeler  d’Engis)
- 35.000
Homme moderne à Spy, culture aurignacienne. 
- 57
Bataille de Sabis et occupation romaine. Fait capital par lequel nos régions ont appartenu à la latinité et au bloc des langues romanes.
360
Installation des Francs
480-481
Mort de Childéric, Clovis (né à Tournai) lui succède.
751
Coup d’Etat de Pépin le Bref (Herstal), début de la dynastie carolingienne
800
Couronnement de Charlemagne empereur d’occident.
843
Traité de Verdun, division de l’Empire de Louis le Pieux entre ses trois fils.
985
Acte fondateur de la Principauté de Liège par la donation du Comté de Huy, sous Notger
1046
Dédicace de Sainte Gertrude de Nivelles (Dont la collégiale contient latombe d'Ermentrude, petite-fille de Hugues Capet.)
1107-1118
Fonds baptismaux de Notre Dame, Chef d’œuvre de l’art mosan
1188
Charte de Tournai accordée par le roi de France
1196-1200
Charte de Liège, octroyée par l’évêque Albert de Cuyck
1316
« Paix de Fexhe » base constitutionnelle du pays de Liège
1408
Bataille d’Othée, victoire du Duc de Bourgogne et du comte de Hainaut sur les Liègeois
1421
Acte d’achat du Comté de Namur par Philippe le Bon
>1421
Formation de Roger de la Pasture à Tournai
1466
Pillage de Dinant par les Bouguignons
1468
Destruction de Liège par le Duc de Bougogne
1477
Morte de Charles le Téméraire et libération de la principauté de Liège
1492
Traité reconnaissant la neutralité liégeoise, signé par Charles VIII et Maximilien d’Autriche
1521
Prise de Tournai par Charles Quint
1555
Publication des premières chansons de Roland de Lassus
1566
Compromis des Nobles pour s’opposer à l’inquisition
1603
Règlement municipal d’Ernest de Bavière instaurant une démocratie corporative à Liège
1637
Assassinat de Sébastien La Ruelle
1666
Fondation de Charleroi
1745
Bataille de Fontenoy
1756
Lancement du journal encyclopédique de Pierre Rousseau à Liège
1772
Traité de limite de commerce entre la France et la principauté de Liège
1789
Début des révolutions Liégeoises et brabançonnes – Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens (dite de Franchimont ou de Polleur) adoptée le 16 septembre 1789 Largement inspirée de la Déclaration française votée 20 jours plus tôt, elle contient quelques différences notables :
Article 3 : La souveraineté réside dans le peuple (et non la nation)
Article 10 : Tout citoyen est libre dans ses pensées et opinions (sans aucune restriction)
L'article 17, concernant la propriété, est absent. La raison en est simple : les droits civils et individuels des liégeois, dont ceux relatifs à la propriété, sont consacrés depuis 1196 (Charte d'Albert de Cuyck).
1792
Bataille de Jemappes
1794
Bataille de Fleurus
1795
1er octobre : Décret de rattachement à la France. « Cette période française est décisive. Pour la première fois ont été amalgamées dans un même ensemble territorial des principautés de langue romane qui, jusque là, avaient connu des destins différents en raison des fragmentations de l’espace politique. Enfin, il convient de rappeler que ces vingt années ont laissé un héritage politique, juridique, institutionnel et culturel sans lequel il n’est pas possible de comprendre l’histoire contemporaine du pays et de ses entités constitutives » (H. Hasquin, la Wallonie, son histoire)
1815
Désastre de Waterloo et occupation hollandaise
1817
John Cockerill s’installe à Liège. Début de l’industrialisation du sillon Haine - Sambre et Meuse. Naissance de solidarités économiques, sociales et politiques entre ces régions et dont les émeutes sociales de 1886 furent une des manifestations les plus marquantes.
1830
Début de la révolte contre le régime hollandais et proclamation de l’indépendance des belges.
Découverte de la perception des spécificités de deux blocs linguistiques et culturels compacts à l’intérieur d’un petit Etat hyper centralisé.
1831
Adoption de la Constitution belge
1847
6 novembre : Manifeste du Mouvement flamand
1857
Début de la « pilarisation » - Cloisonnement de la société en tendances politiques (libérales, catholiques et plus tard socialiste)
1890
Premier Congrès Wallon à Liège
1912
Lettre au roi de Jules Destrée
1913
Le coq peint par Pierre Paulus en 1912 devient l’emblème de la Wallonie
1919
Premières élections au suffrage universel masculin à 21 ans
1932
Loi sur l’emploi des langues en matière administrative basées sur l’unilinguisme régional
1940
Capitulation de l’armée belge, précédée par le « manque de combativité » des régiments flamands. Retour des prisonniers de guerre flamands (fin 1940) et maintien des soldats wallons en captivité jusque 1945. Cette situation va peser lourd, politiquement et démographiquement, dans la Wallonie de l’après guerre. L’accroissement naturel (en %0) est négatif de 1940 à 1945 (-5,61) tandis qu’il est positif en Flandre (+ 3,69) . En cette matière, comme en d’autres, les ordres personnels donnés par le Führer ont été bien suivis : « favoriser autant que possible les Flamands et n’accorder aucune faveur aux Wallons ».
Création du Mouvement de résistance « Wallonie libre » aux côtés de la « France libre » avec comme objectif de jeter les bases d’une « Wallonie autonome dans le cadre d’une fédération d’Etats démocratiques ».
A noter l’attitude face à l’occupant et son corollaire, la position face à l’attitude du roi Léopold IIII. L’historien José Gotovitch relève que 79 titres de journaux de résistance sur 95 sont wallons, 43.000 prisonniers politiques sur 69.000 sont wallons, l’UTMI, syndicat unique de l’Ordre nouveau fondé par Henri (Hendrick) De Man ne comport que 17.000 Wallons sur 109.000 adhérents…
1945
(20-21 octobre) Premier congrès national wallon à Liège. 1048 personnalités de tout premier plan dont plus de 300 chefs régionaux de la Résistance se sont réunis sous la présidence de Joseph Merlot, Ministre d’Etat et se sont prononcés, dans un premier tempsà 486 voix pour une réunion à la France, 391 pour le fédéralisme, 154 pour l’indépendance et 17 pour une formule de décentralisation de la Belgique.Sous la pression du Gouvernement Pierlot-Spaak (ancien partisan de la politique de neutralité de Léoplold III dirigée contre la France et favorable à l’Allemagne du Chancelier Hitler...)les ténors politiques ont rallié leurs militants sur la solution dite « raisonnable » de l’autonomie.
L’historiographie officielle de la Belgique a toujours nié ou même minimisé cet événement qui montrait l’importance du ressentiment wallon et sa capacité de mobilisation.
1950
Consultation populaire sur le retour du roi Léopold III, morts de manifestant à Grâce-Berleur abattus par la gendarmerie, abdication en faveur de Beaudouin Ier, assassinat de Julien Lahaut dans des circonstances qui rappellent celui de François Bovesse en 1944 par les rexistes. (Extrême droite belgicaine, collaboratrice des nazis)
1957
Le revenu par habitant de la wallonie devient inférieur à la moyenne belge.
1960-61
Grèves contre la « loi unique » et ralliement du mouvement syndical wallon au fédéralisme. La grève va durer 34 jours, la Wallonie va renouer avec le climat insurrectionnel qu’elle avait connu 10 ans auparavant. Le gouvernement choisit l’épreuve de force : le Parlement est mis en congé, des troupes sont rappelées, la gendarmerie fait appel à ses réservistes, les journaux  «Le Peuple », « La Wallonie » et « Le Monde du travail » sont saisis, des perquisitions ont menées chez les chefs du mouvement.
 « la grève fut la révélation d’une prise de conscience du déclin des bastions économiques wallons traditionnels. (…) la réforme de l’Etat était devenue indissociable d’un possible sauvetage de la Wallonie ; c’était la seule façon de lui assurer un avenir dont se désintéressait par trop un Etat national conditionné dans ses choix économiques par le poids démograpique et donc économique de la Flandre. » (H. Hasquin, la Wallonie, son histoire)
1962
Publication du « Rapport Sauvy sur le problème de l’économie et de la population de Wallonie ». Constat du Professeur au Collège de France : « Privée à la fois d’indépendance et de jeunesse, la Wallonie serait voué à l’asphyxie ».
1963
Fixation définitive de la frontière linguistique qui devient une frontière politique
1968
Création du Rassemblement wallon
1970-71
Révision de la Constitution rompant avec l’Etat unitaire.
1973
Dernier Wallon à être premier ministre de Belgique (E. Leburton)
Création d’un secrétariat d’Etat à l’Economie wallonne (J. Gol)
1974
Entrée en vigueur de la « Régionalisation préparatoire » (F. Perin)
1975
Le coq de Paulus est choisi comme symbole de la Communauté française (F. Massart)
1986
Namur devient capitale de la Wallonie
1993
La Belgique devient un Etat fédéral
1998
Adoption du coq de Paulus comme symbole de la Wallonie
2000
Autonomie fiscale des régions
2007-2008
Constat de blocage institutionnel
200.
Etats généraux de Wallonie au Parlement wallon. Décision de négociation de réunion avec la France.
20..
Double référendum en France et en Wallonie sur la réunion et les conditions de celle-ci.
20..
La Wallonie est française.
 
Evidemment, un tel choix est toujours difficile et reste subjectif. Pour plus d’informations, on se référera à l’Histoire de Wallonie de Léopold Génicot (1973) ;  aux deux tomes de l’Encyclopédie : « La Wallonie, le pays et les hommes » (dans toutes les bibliothèques publiques) (1975-1981) ; L’identité wallonne, aperçu historique, publié à l’occasion du 10ème anniversaire de la Région wallonne (1991) ;  Le livre : « la Wallonie, son histoire » d’Hervé Hasquin, (1999), des publications et portail Internet de la Région wallonne 
ou de l’Institut Jules Destrée ; et plus récemment à « l’ Histoire de la Wallonie, de la préhistoire au XXIème siècle » sous la direction de B. Dumoulin et J.-L. Kupper (2004)


En complément, et en guise de réflexion, ces extraits de l'article du "Devoir" de Montréal : "Quand la nation fait l'histoire" qui cite des passages du livre " Historica & compagnie" de l'historien Alexandre Lanoixdont je ne partage pas toutes les analyses sur l'enseignement de l'Histoire :
- L'enseignement de l'histoire ne devrait pas viser la formation de porteurs de drapeau, mais celle de citoyens éclairés. Ces citoyens auront, c'est inévitable, un attachement à leur peuple, leur nation (quelle qu'elle soit), mais ce devrait être un attachement réfléchi.
- Chaque fois que l'unité canadienne fut menacée, et cela s'est produit à de multiples reprises depuis 1867, de petits groupes disposant de moyens considérables ont résolu de mettre l'histoire et son enseignement au service de la sauvegarde du pays. Ils ont opté, dans cette mission plus politique que pédagogique, pour une histoire «narrative et mémorielle, proche de ce que nous avons décrit comme l'histoire traditionnelle». Il s'agissait moins de favoriser « la compréhension de l'histoire chez l'élève» que de « créer un sentiment d'attachement à la nation ».
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 12:02

Extrait du livre « Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent »… Du bon sens, mais…

« S’il est impossible de trouver un contrat profitable à tous, puisque l’on ne peut pas s’entendre sur un point, autant respecter nos divergences et ne pas conclure de contrat. Si no buts, nos valeurs s’opposent manifestement, il vaut mieux ne pas s’engager ensemble, ne pas créer d’attentes, ne pas espérer de résultats précis. Il vaut mieux réaliser cela dès le début, au lieu d’attendre que les négociations portent leurs fruits. Car, en réalité, les deux parties perdent alors leurs illusions. 
Partir avec ce principe en tête vous libère. Vous ne vous sentez pas obligé de manipuler les gens, de bousculer votre agenda, d’imposer votre volonté. Vous restez ouvert à toute éventualité et essayez de comprendre les difficultés qui sous-tendent les différentes positions. Vous pouvez affirmer sincèrement vos intentions. Faites comprendre à votre interlocuteur qu’il est préférable de ne pas passer de contrat plutôt que d’en conclure un qui ne bénéficie pas aux deux parties.
Chaque fois qu’une des parties perd, cette défaite provoque des conséquences à long terme sur les relations. Il faut donc estimer avec soin ces conséquences avant de prendre toute décision. Et, bien souvent, se retirer du jeu vaut mieux que de mal jouer ».

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 12:06
On le voit tous les jours, l’impuissance des responsables politiques nourrit des doutes sur leurs capacités de pilotage de la société. Pire, on peut se poser la question de leur réelle volonté de remplir cette mission. C’est pourtant une des bases de leur légitimité.
C’est que les partis politiques « installés », officiels, sont devenus des institutions qui semblent vivre pour elles-mêmes, en vase clos avec un système de cooptation de leurs élites qui composent ainsi, avec leurs courtisans et leurs obligés, une « nouvelle caste »
Certes, si la pratique du compromis et le souci du « réalisme » a, en 170 et quelques années de Belgique, conduit ceux qu’il faut bien appeler « les professionnels »  de la politique à réduire leurs ambitions et les points saillants de leurs programmes, force est de constater que les électeurs sont de plus en plus confrontés à un choix entre des valeurs qui ne sont plus que des slogans aux frontières forcément floues. Transformés ainsi en consommateurs à qui on propose des produits concurrents à des prix quasi similaires. 
L’influence des médias, par la réduction du débat de fond lié à la disparition de la presse d’opinion et la promotion de ce qu'il faut bien appeler des « marques » par les moyens audio-visuels et particulièrement la télévision, a remplacé le débat par la visibilité. Un sourire, un nœud pap’, des yeux bleus, un passage fréquent, une gueule… font plus pour le succès d’un parti que son message réel. Et en rétroaction, les partis adaptent leur communication aux réactions du « public ». Peut-on d’ailleurs encore parler d’opinion publique ? Puisque le monde politique peut maintenant d’abord prendre le pouls de l’opinion (l'influencer par les sondages !) pour définir ses propositions, infléchir son programme ou exécuter tel ou tel projet. Les partis suivent et deviennent de plus en plus conservateurs.
Si on n’est pas un obligé, un agent d’un Service public en quête d’avancement rapide ou un candidat à la cooptation parmi cette « nouvelle aristocratie », rien finalement ne nous attache à soutenir un parti plutôt qu’un autre. Et à cotiser… 
 
Ce n’est évidemment qu’une réflexion de ma part dans cette société où les responsables politiques auscultent, sondent, analysent et « exploitent » l’opinion pour obtenir finalement son approbation.
On peut le regretter et c’est mon cas. J’avais été séduit par l’idée défendue à l’époque du Rassemblement Wallon qui voulait qu’un parti n’existe que pour faire appliquer un programme et que ses membres puissent se redistribuer dans d’autres formations une fois ses objectifs atteints... Peut-être suis-je un idéaliste finalement ?
Je garde en mémoire cette phrase de François Perin, pleine de bon sens et de courage : « Quand mon parti fait des bêtises, je le quitte en en fonde un nouveau ».
Pas mal, non ?
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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 20:52
J’ai eu envie de réagir à l’interview et donc aux propos sidérants de Philippe Moureaux (Pouvions-nous imaginer qu’un jour il y aurait une telle poussée séparatiste au nord du pays ?) dans « Le Vif /l’Express » de ce 4 janvier, mais Jules Gheude vient de le faire avec talent sur « Debout la Wallonie ! ».
 
J’aimerais simplement « jeter un peu d’huile sur le feu » (Traduction : « Contribuer à la réflexion »…) à propos de la prochaine révision de la constitution.
 
M. Moureaux se disait, dans « Le Vif /l’Express », convaincu de la nécessité d’une nouvelle grande réforme de l’Etat, mais il refuse  « la version du confédéralisme dans laquelle les Régions et les Communautés seraient quasiment des Etats indépendants, où la Belgique serait vidée de toute substance ». Un point de vue différent de celui duministre-président flamand, Kris Peeters, qui déclarait en septembre dernier : Il nous restera encore en commun l’armée, la monnaie, une partie de la fiscalité et les lignes à haute tension. Différence de point de vue qui montre que les francophones sont responsables en n’ayant toujours pas accordé le crédit nécessaire aux résolutions du Parlement flamand. Résolutions votées le 3 mars 1999 et dans la droite ligne des revendications du Mouvement Flamand. Ce n’est pourtant pas faute de les avoir avertis…
 
Tout ça pose une question…  le Confédéralisme même est-il encore possible ?
 
J’ai relu récemment un article de la revue « Brussels Studies » (à vos souhaits !) des Professeurs Dumont et Van Drooghenbroeck des Facultés Saint Louis à Bruxelles (Mais peut-être faut-il dire « Brussels ?). Consacré au statut de Bruxelles dans l’hypothèse du confédéralisme, les auteurs développent leurs réflexions et comparent les points de vue entre Flamands et francophones. Intéressant et trop rare.  En très gros résumé - je vous invite à lire cet article – l’objectif flamand est de « réclamer toutes les dévolutions de compétences intéressantes sur les plans politique, financier, et économique (*) et la conservation des avantages de la cogestion de la région bruxelloise ». Il n’y a donc plus que les seuls rattachistes qui le disent.
Les auteurs rappellent que pour eux, ce qui est visé c’est donc bien la transformation de la Belgique actuelle en une association entre plusieurs Etats souverains. Et la raison de leur analyse est que : « la situation politique nous contraint à envisager très sérieusement la fin de la Belgique fédérale ».
 
Ils présentent ensuite un certain nombre d’objections d’ordre théorique et juridiques à l’instauration du confédéralisme. Et donc de la sortie de l’Etat.
Logique puisque « le passage au stade confédéral exige une rupture du cadre étatique et son remplacement (…) par la coexistence d’entités indépendantes et souveraines non reliées les unes aux autres. Ce n’est qu’après (…) que ces Etats souverains pourraient décider d’un commun accord de conclure un traité fondateur d’une confédération ».
Parmi ces objections, la difficulté de sécession unilatérale, puisque écrivent-ils, « le Droit international contemporain interprète le Droit de Peuples à disposer d’eux-mêmes de manière restrictive (ils se basent sur un arrêt de la Cour Suprême du Canada). Ne réservant ce droit qu’aux Peuples gouvernés en tant que partie d’un empire colonial ou, soumis à la subjugation, la domination ou à l’exploitation étrangère…(**)
Autre difficulté, une révision de la constitution dans un sens confédéral n’est pas possible « parce qu’une constitution ne peut statuer ou autoriser elle-même la suppression de l’Etat sur lequel elle repose »…
 
Moins connu, les effets du décret du 18 novembre 1830 qui excluent – en Droit – la sécession unilatérale d’une des composantes de l’Etat mais aussi l’abrogation de la constitution. Hé oui, en Droit, il n’est pas permis au pouvoir constituant dérivé (nos parlements actuels) d’aliéner la souveraineté nationale qui n’appartient qu’au pouvoir constituant originaire. Simplement parce que l’article 33, alinéa 1, de la constitution actuelle a consacré la souveraineté nationale et que le décret de 1830 a érigé l’indépendance du peuple belge en une norme constitutionnelle irrévisable !
 
Heureusement, le Droit n’est pas une science exacte (sinon pourquoi aurions nous besoin d’avocats et de juristes pour en exploiter toutes les subtilités et les défauts) le politique a certaines prérogatives. Et un outil essentiel permet de contourner et dépasser ces obstacles en toute légitimité. Puisque on ne peut mettre fin à la constitution par une simple révision, il faut une « révolution juridique », un acte déconstituant.
Un referendum d’autodétermination !
Vous verrez qu’on y arrivera ! En plus, ce referendum est prévu par la Constitution française (art. 53, si mes souvenirs sont bons !)
 
(*) Un peu comme dans le Gouvernement actuel où les partis « francophones » ont été dépouillés de quasiment toutes les « fonctions régaliennes » de l’État et se retrouvent dans le même temps confinés dans des compétences purement internes. La puissance et la voix de la Belgique étant désormais flamandes… comme l’a judicieusement fait remarquer le GERFA.
(**) Mais également - peut-être – d’un peuple qui se voit refuser un réel accès au gouvernement pour assurer son développement politique, économique, social et culturel à l’intérieur de l’Etat dont il fait partie… Bref le portrait craché de l’image que la Flandre veut donner d’elle… Etonnant, non ?
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 15:50
Il y a quelques jours, je répondais  à un commentaire ou bien était-ce lors d'une communication téléphonique ?)  que la Flandre avait mis au point une stratégie assez subtile pour obtenir son indépendance sans vraiment la demander. ( Jules Gheude pense un peu la même chose quand il analyse les véritables intentions de Leterme). 

Pour des raisons diplomatiques, psychologiques (ils se savent mal aimés en Europe) , économiques, les Flamands n'ont pas intérêt - ils le disent, même à la NV-A - à déclarer brutalement et unilatéralement leur indépendance tout de suite.  Ils attendent que d'autres, comme la Catalogne ou l'Ecosse fassent les premiers pas. En 2010. Les frontières d'Etat n'ayant plus la même valeur qu'auparavant, étant devenues davantage le symbôle d'un sentiment d'appartenance qu'un rempart nationaliste.

Mais en attendant, rien ne les empêche de metttre la pression sur leurs "partenaires "frankeupheunes" demandeurs de rien" pour les pousser à bout et, ensuite comme d'habitude se poser en victimes. Ce qui leur a toujours réussi. Les courriers des lecteurs des grands journaux abondent déjà de missives ulcérées évoquant la rupture. Les politiques - qui, n'en doutons pas décodent ce qui se passe - vont se sentir obligés de suivre quand, comme je l'écrivais dans un billet déjà ancien, ils n'auront plus assez de joues à se faire souffleter. 

Le vote du parlement flamand cet après-midi de la proposition de décret qui permet l’inspection (flamande) des écoles francophones de la périphérie n'est qu'une péripétie de plus dans cette logique.

Politique fiction ? à suivre...
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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 18:14
S’il est vrai que notre avenir réside dans l’attitude et les croyances que nous entretenons vis à vis de ce même avenir, alors tout jugement pratique, ou notre foi dans une hypothèse, constitue un des premiers éléments qui affectent sa réalisation. L’extraordinaire évolution dans les courriers des lecteurs des journaux d’expression française, où on est passé de la métaphore de la conciliation à celle du divorce en quelques mois, me semble de bien bon augure.
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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 18:12
Les journaux du groupe Sud Presse font état d’une nouvelle étude internationale réalisée par le collège de Boston.  La compréhension à la lecture des enfants de 10 ans en Communauté française serait bien plus mauvaise qu'en Flandre. L'étude a été effectuée en 2006 dans 40 pays auprès de plus de 200.000 élèves de 10 ans, dont 4.810 enfants wallons et bruxellois (francophones ?) inscrits dans 150 écoles. Ces derniers se retrouvent en 29e position, ex aequo avec les petits Moldaves. Petite consolation, l’étude met en évidence que les élèves wallons et bruxellois prennent plus de plaisir à lire que les enfants flamands…
 
Intéressant, à une époque où, sous prétexte d’économie d’échelles et de rationalisation on ferme les petites écoles rurales, les enfants vivant dans ces communes obtiennent de meilleurs résultats que les enfants des villes. Quand on fait passer l’économie avant l’humain…
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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 08:40
Le fait que le MR soit acquis à l’idée « qu’il faudra aller vers un certain confédéralisme » est un fait important. Mais si le MR accepte le principe d'une réforme de l'Etat, elle doit être négociée, équilibrée et consensuelle, ils le disent : « Participer à une réflexion sur l'avenir de la Belgique ne signifie pas que l'on partage l'entièreté des demandes des autres partis, flamands en particulier ». Toutefois, il semble que les réformateurs ne soient pas opposés à une certaine régionalisation de la fiscalité (société et personnes physiques). D'ailleurs, les soustractionnels actuellement autorisés (6,25 pc) ne sont toujours pas utilisés par les régions. Certains d’entre-eux sont aussi favorables à une régionalisation de l'emploi ou à l'activation des chômeurs, par exemple. A noter que Richard Miller a fait procéder à un vote sur la ligne ainsi adoptée : unanimité. Armand De Decker et Maingain devaient être vachement distraits…
 
Faut-il dès lors crier à la trahison de la cause francophone comme d’aucun ? Soyons sérieux, le MR s’est rendu compte que n’être demandeur de rien était contraire à son propre intérêt. C’est simple. Il répond même ainsi aux attentes de la partie de la population qui composera la cohorte des manifestants de ce dimanche. 
 
Ceci dit, tous les membres de ce parti ne sont pas aveugles. Comme dans les autres partis traditionnels, il y a chez eux des gens qui sont proches de nos thèses, qui les partagent même,  et qui le disent à l’abri des micros et oreilles des journalistes, survie professionnelle oblige !
Et je ne parle pas uniquement des « rattachistes de service » qu’on sort du placard quand on en a besoin, parce qu’il faut bien ratisser large… Les rumeurs persistantes qui me sont arrivées de différentes origines faisant état de contact entre « des réunionistes de haut niveau » et des membres de partis traditionnels pourraient bien accélérer les choses, à condition que l’objectif visé sont bien la mise en avant de notre cause et pas d’assouvir des ambitions trop personnelles… L’entrisme « extériorisé »  à la NVA  a montré son efficacité.
 
Le confédéralisme, c’est un pas dans la bonne direction. C’est la reconnaissance d’Etats séparés. Mais ce n’est pas un raccourci. Malgré l’effet pédagogique que nous pouvons en attendre il peut hélas être aussi – et surtout - une étape de trop et retarder la réunion à laquelle on finira par arriver. Or, il y a urgence.
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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 12:03

La presse d’expression française fait grand cas des accusations de « mauvais Flamands » accolées à certains hommes politiques ayant pourtant un passé militant comme Wilfried Martens (organisateur des « Mars op Brussel »… avec le VMO et le TAK), Jean-Luc Dehaene ou encore plus récemment Herman Van Rompuy…
 
Ce n’est pas qu’en prenant de l’âge, on devienne nécessairement plus sage (donc "plus belge" au sens où nos médias l’entendent).  Mais si on s’habitue aux ors et pompes du pouvoir, on en devient aussi plus roublard, plus rusé, moins direct. Difficile certes de concilier les idéaux et le confort. Du moins en apparence.
 
Prennons le dernier en date, qualifié de « sage » et adulé par toute la classe politique francophone traditionnelle, ce bon Herman Van Rompuy. 
Notre ami, Jean-Louis Gravis, nous a retrouvé un article publié dans le journal « Le Peuple & Indépendance » du 20 septembre 1988… Van Rompuy était alors le nouveau président du CVP, ancêtre du CD&V actuel. Que disait-il ? Citant Anton Van Wilderode : « Je dis et je chante que la Flandre est le seul pays qui puisse être mon pays » 

C’était il y a peu, près de 20 ans. Aujourd’hui, les Leterme, De Wever, De Dekker et compagnie ne disent rien d’autre.

S’il y a un message à transmettre à notre presse et aux partis politiques, c’est de leur rappeler qu’un pays qui n’a pas de mémoire est condamné à recommencer les mêmes erreurs… Le Mouvement flamand qui a une base idéologique solide et partagée a surtout une vision linéaire de l’avenir de la Flandre et il s’y tient. Nos partis traditionnels et même les plus récents (ECOLO par exemple) vivent encore dans un passé recomposé et idéalisé.
C’est comme ça quand on manipule l’Histoire… Même récente.
Les victimes en sont toujours les citoyens ordinaires.
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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)

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