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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 18:00

L’article que VdW consacre aux réflexions de Jean-Luc Dehaene dans « La Libre » de ce jour incite à l’optimisme. Voilà que le « sage » (ou en tous cas considéré comme tel par les « anciens belges » qui le considèrent comme un Flamand modéré)

 

En gros, l’idée devrait satisfaire tout le monde (ou presque si on excepte les tenants du statu quo du FDF) est la suivante : Pour les Flamands, on va bien scinder BHV mais pour les « francophones »,  on scindera. Mais bien plus tard. Tout le monde devrait s’y retrouver… La monnaie d’échange est la subtile : « on présenterait un ensemble de réformes institutionnelles importantes sur lesquelles s’engageraient les francophones et les Flamands »  :

- Un transfert de compétences aux entités fédérées dans « les domaines les plus divers »  : politique économique et industrielle, logement, mobilité et agriculture. Il s’agissait en particulier, de la législation sur les loyers et les implantations commerciales, l’accueil de la petite enfance, une partie substantielle du code de la route, l’économie sociale, le fonds des calamités agricoles ou encore le fonds de participation. (l’accord Verhofstadt de mars 2008)

- Un accord de révision de la constitution sur « un ensemble très important » d’articles à réviser. Ce qui permettrait, lors de la prochaine législature, d’organiser des transferts massifs de nouvelles compétences dans des domaines cruciaux : politique de l’emploi, politique de la santé, politique familiale, fonction publique et justice.


Pas mal, non ? Beau dégraissage de l’Etat fédéral. La question à laquelle je n’ai pas de réponse sera de savoir qui bénéficiera de ces transferts de compétences. Du côté flamand ou germanophone, pas de problème, Communauté et Région ne forme qu’une seule et même entité juridique et territoriale. Chez nous, il restera l’obstacle de la Communauté dite Wallonie-Bruxelles à passer. L’idéal serait d’en profiter pour achever le tout aux régions. Mais j’ai des doutes, les esprits de nos politiciens doivent encore évoluer…

 

Prenons du recul… ou plutôt faisons un peu de politique fiction en cas (heureux !) de « tout aux régions ». Même si évidemment, c’est beaucoup plus compliqué que ce que j'écris ci-dessous…

 

Si on régionalise (ce qui reste de) la santé et la famille, ça devrait impliquer logiquement la régionalisation de l’INAMI et autres organismes ayant une action dans les domaines concernés et donc de nombreuses  parties de la sécurité sociale (depuis la fixation des niveaux de cotisations, leur recouvrement et leurs transferts en conséquence de la régionalisation de la politique familiale et de la santé).  


Justice et fonction publique régionalisée ? Cela entraine la régionalisation de la police qui deviendrait ex-fédérale, de la politique pénale, etc… Quid alors de la régie des bâtiments (Palais de Justice et prisons) ? Tant qu’à faire…

 

Régionalisation de la Fonction publique… A quoi servirait encore le Fédéral, ou plutôt comment fonctionnerait-il encore ? Ça entraîne la régionalisation du financement de l'économie et de la statistique économique, des finances, donc des administrations des impôts. Ça veut dire la scission de la BNB et de l’INS et autres parastataux...

 

La régionalisation de l'emploi, de l'industrie, de l'agriculture pour ce qu’il en reste au fédéral permettrait d’avoir enfin des politiques claires.

 

Resterait alors au Fédéral des compétences dans les domaines de la défense, la diplomatie, la SNCB et… Tiens, curieusement…  les pensions de retraite (et donc les principaux transferts « sud-nord »… comme par hasard).

 

La vigilance s’impose donc de plus en plus, même si la perspective de la poursuite des transferts de compétences ne peut que me réjouir.

 

Le confédéralisme que craignent certains semble bien être l’objectif de Dehaene. Il restera alors à scinder BHV pour achever l’avant dernière étape de la main mise des « Flamands modérés » sur la Belgique devenue coquille vide. La coquille restant entière grâce à l’existence de cette glu appelée improprement communauté française. Si les politiciens wallons parviennent à s’en extirper au plus vite en exigeant d’aller plus loin en matière de transfert que les propositions Dehaene, tous les espoirs sont permis.

Mais, comme chacun le sait, le meilleur moyen de torpiller un projet est de le sortir dans la presse... La seule chose certaine dans tout ça, c'est que les Flamands ne sont pas prêts à renoncer à leur feuille de route.


Voici ce qu'en pense Charles Bricman...

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 12:06

Le parti bruxellois (FDF) a annoncé qu’il adapte son « image de marque » à la réalité politique qui l’entoure. « Image de marque » ? Curieux terme... mieux adapté à une boîte de conserve qu'à un pari politique.
Alors, opération marketing de ravalement ou réalité profonde ?

 

Si la nouvelle signification à l’acronyme est de : « s’identifier aux citoyens qui partagent leurs convictions - les fédéralistes -, plutôt que de demander aux gens de s’identifier à une structure »…  J’avoue ne pas vraiment voir de changement par rapport au passé, sauf à effacer le côté « anti-flamand » (1) de « front » en accentuant (pour ratisser large) la notion de « communauté naturelle » entre « Wallons et les Bruxellois (qui) vivent (vivraient ?) cette unité francophone dans leur réalité familiale, professionnelle, culturelle ». Ce à quoi ce parti s’est attaché depuis des années : préparer les esprits à une Belgique continuée par la fusion de Bruxelles (2) élargie à la Wallonie dans une sorte de « Fédération Wallonie-Bruxelles ».

 

Ils ne lésinent pas à utiliser des accents populiste que ne renieraient pas certains partis qui utilisent les sentiments antipolitiques primaires. Quelques exemples, mais vous verrez, tout est dans la nuance :

A la manière de

- « Pirenne à B+ » : « Nous avons un attachement sincère à la Francophonie, bien éloignée d’un « nationalisme français ombrageux » (sic !) » (3)

- «  PP (très à la mode dans la presse) » : « Les citoyens sont fatigués des égocentrismes des partis, des querelles d’influences, de la médiocrité de ceux qui croient que le pouvoir leur permet toutes les bassesses ou toutes les pitreries ».

Ou encore : « Ces dernières années, nous avons connu trop de manquements aux principes fondateurs de l’Etat de droit. Ces atteintes viennent tant du monde politique que du monde judiciaire. La séparation des pouvoirs est malmenée, l’indépendance des magistrats est devenue incertaine »

- « De Dekker & De Wever » : « Le fédéralisme est toujours menacé dans notre Etat et (…) est menacé par les dévoiements d’une gestion publique au sud du pays qui minent le sens des responsabilités »…

- « BUB » :

« Scinder BHV, c’est enfermer la Flandre dans cette logique nationaliste infernale qui la conduira non seulement à un recul démocratique mais aussi, tôt ou tard, à sa perte économique et sociale. » (4)

- « journalistes et politiques bruxellois (il y a trop de noms à citer…) » : « Aujourd’hui, les fédéralistes d’union de la Wallonie et de Bruxelles ont convaincu bien plus d’esprits « au sud du pays » (re-sic !) que les tenants d’un repli régionaliste (5) qui ne renforce en définitive que le sous-régionalisme et le féodalisme provincial. »

 

Sans oublier les incontournables messages incomplets :

- « …parce que la Wallonie a payé un lourd tribut social à des mutations économiques mal maîtrisées, nous n’ignorons pas ce que peuvent être les revirements de la vie économique. »… Incomplet parce qui oserait rappeler que la reconversion économique de la Wallonie a été volontairement différée par l’Etat belge (« gardez vos charbonnages ainsi que votre sidérurgie en l’état, ne les modernisez surtout pas, nous en avons besoin pour gagner la bataille économique (1945-1960), nous pourrons ainsi développer la Flandre avec des investissements européens et des outils modernes (1955 et suivantes))

 

- « Par le confédéralisme, l’Etat belge peut, à tout moment, basculer dans le vide institutionnel. C’est une pente dangereuse vers l’inconnu, le chaos ». Pourquoi ? Parce que « le confédéralisme qui menace l’avenir de la Belgique est la cohabitation cynique de l’Etat PS et de l’Etat CD&V ». « Nous ne sommes ni des régionalistes bruxellois, ni des régionalistes wallons »(6). « Nous savons tous que face à l’Etat flamand qui se construit, seule l’unité de la Wallonie et de Bruxelles nous permettra de faire jeu égal, tant sur le plan économique et social que sur le plan politique ».

Incomplet et faux. C’est un message politique en contradiction avec le « plutôt que de demander aux gens de s’identifier à une structure » puisque dirigé contre une autre formation politique en Wallonie. Mais bon, c’est de bonne guerre.

Faux, puisque le fédéralisme est dépassé dans les faits et qu’un peu plus loin, ils reconnaissent que le fédéralisme belge (la nuance est d’importance) « est menacé par la force centrifuge du nationalisme flamand qui remet en cause les solidarités. La Belgique n’est pas encore un véritable Etat fédéral car l’autonomie et la solidarité qui caractérisent tout système fédéral n’ont pas encore trouvé leurs véritables assises ». On est loin d’un parti qui énonce curieusement que « Les citoyens ont le droit à la vérité »… Pourquoi ne pas dire alors ce que tous les politiques savent, c’est que les partis flamands sont déjà un pont plus loin dans leur réflexion ? Que le fédéralisme mal implanté et mal conçu est dépassé dans les faits et les esprits en Flandre alors que grâce à la pusillanimité des«  politiques francophones » - et du rôle de la presse qui leur doit sa survie financière - les esprits en Wallonie - presqu’autant qu’à Bruxelles - sont encore dans la Belgique unitaire ?

 

Enfin : si, « le fédéralisme est une exigence de respect du pluralisme mais aussi le refus que la société soit partagée entre piliers philosophiques ou religieux, qui ne correspondent plus à la réalité sociologique de nos populations », voilà un avis que je peux tout à fait partager. Mais pourquoi ne pas aller plus loin dans la définition et la corriger par la reconnaissance de réalités économiques, et surtout sociologiques et culturelles différentes ?  Evidemment, si l’objectif est de gommer la réalité wallonne dans une « Belgique francophone » uniforme, ils ne peuvent le reconnaître…

 

 

(1)    « Nous sommes des francophones. Nous ne le sommes pas par rejet d’une autre langue ou d’une autre culture ». 

(2)    « Nous avons été les premiers à plaider l’unité de nos deux Régions »

(3)    « nationalisme français ombrageux »… et « le fédéralisme est à l’opposé du nationalisme car le nationalisme menace la démocratie ». Ils ne semblent pas faire de différence entre le nationalisme à la Renan et celui, germanique, de Bismarck qui est plutôt celui d’une certaine Flandre…par sa volonté d’expansion territoriale. Oups… c’est justement aussi la position du FDF… Damned !

(4)    « Il faut sauver la Flandre »… Sympa ça, non ?

(5)    Bon sang, la vieille « théorie du repli » qui, sert depuis les grèves de l’hiver 60-61… J’ai vraiment eu peur qu’on l’oublie.

(6)    Voilà qui a le mérite d’être clair. Bruxelles et la Wallonie indifférenciées ne peuvent donc qu’être une seule entité.

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 14:05

Dans mon dernier billet de l’année dernière, j’évoquais la fierté d’être, de se dire et de se sentir Wallon. Et j’y déplorais l’amalgame voulu dans un vague ensemble « francophone », niant ainsi notre identité. « Identité », le grand mot était lâché…

Hier matin, Jean-Paul Duchâteau, le nouveau rédacteur en chef de « La Libre », commençait ses vœux par : « Que la nature dramatiquement perverse de certains peuples, de leurs dirigeants et de leurs référents religieux ne répande pas - ou moins ! - de guerres, d’épurations et de violences de toute nature »…

Etonnant, choquant même, aucun peuple n'est évidemment naturellement pervers, pas même les allemands sous Hitler, par contre chaque peuple même de longue tradition démocratique peut le devenir: c'est, je crois, la leçon la plus importante à retenir de la Shoah. Les personnes certes, les idéologies, elles peuvent très facilement être perverses par nature. Pas les identités.

 

C’est pourquoi le débat français sur l’identité « nationale » fait tellement écho chez nous.

« Mon pays, c’est la Wallonie » a affirmé Jules Destrée à plusieurs reprises, ajoutant que : « politiquement, elle est insérée dans un pays plus grand, appelé Belgique, qui participe à la civilisation de l’Europe occidentale ». Aujourd’hui, la Belgique subsiste et l’Europe qui se structure constitue la principale référence législative dans de nombreuses (trop ?) de matières.

Et pourtant, Destrée n’avait que 23 ans quand Albert Mockel fait naître le mot dans son sens politique d’affirmation culturelle. Le terme prend très vite sa force politique, puisque dès 1897, Mockel préconise « la séparation administrative complète de la Flandre et de la Wallonie, avec un parlement pour chacune d’elles », proposant, en complément à cette vision déjà très confédérale, une chambre fédérale où chacun élirait la moitié. Les Wallons affirment donc l’existence politique de la Wallonie depuis plus d’un siècle (113 ans !). Il est loin d’être inutile de s’en souvenir et il est sain de le rappeler aujourd’hui que la Wallonie existe institutionnellement sous la forme d’une « Région wallonne » disposant de compétences et de moyens tangibles.

Et pourtant, les Wallons peuplent ces 15000 Km² de la vieille Gaule depuis bien plus longtemps. Félix Rousseau nous a appris que les Wallons descendent de ces peuples qui ont occupé ces territoires depuis le néolithique, intégrant des apports extérieurs variés et des révolutions industrielles qui vont forger un terroir. Il ajoute que l’autre élément déterminant de notre identité, c’est la langue romane, et au-delà, la civilisation française à laquelle nous participons. Fait capital qui explique, comme l’a proclamé Rousseau, notre façon de penser, de sentir, de croire.

 

Les Wallons n’ont donc pas eu d’identité politique commune avant le XIX siècle. Leur domaine s’est fait comme la France de Fernand Braudel, de cassures, d’émiettements, de diversité. Une région comme la Wallonie ne s’est pas construite sans un murissement profond et long de ses différentes composantes politiques, économiques, sociales et culturelles. Tous les grands précurseurs de « l’idée wallonne » en ont été conscients, même, si comme nous aujourd’hui, ils en ont tous ressenti l’urgence. Nous portons en nous les bagages des générations antérieures, depuis ceux qu’on appelait « Wahla » au sud et à l’ouest des régions germaniques, ces habitants des marches celtiques dont les successeurs se sont enrichis d’apports extérieurs. Mais il ne faut pas s’y tromper, si la Wallonie existe aujourd’hui dans son autonomie régionale, c’est au peuple wallon et à une poignée de militants qu’elle le doit. L’un comme les autres, profondément attachés aux principes de la liberté et de la démocratie.  Et militer, cela exige du recul, de la patience, de la réflexion, de la mémoire. Il faut s’inscrire dans le temps.

 

Nous avons donc bien une identité qui nous relie, même s’il n’y a jamais eu d’aspiration à devenir une nation.

Une nation, c’est autre chose, c’est une volonté de vivre en commun, un plébiscite de tous les jours comme l’écrivait Renan. Au-delà de leur identité dont Félix Rousseau a bien cerné les caractéristiques, les Wallons, vivent dans un empilement  d’identités secondaires construites, récentes et parfois contradictoires avec leur nature, la « francophone belge », la Belgique, l’Union européenne. Toutes constructions humaines et politiques artificielles qui ont l’avantage d’être imprécises. J’entendais récemment le premier ministre luxembourgeois Junkers affirmer, au micro de l’excellent Bertrand Henne, que l’Union européenne ne remplacera jamais les nations. Ce sont donc des constructions politiques auxquelles il est facile d’adhérer. Ça ne mange pas trop de pain. Il suffit de voir avec quelle indifférence les électeurs participent aux scrutins obligatoires.

 

Ce n’est donc pas d’identité « nationale » qu’il faut parler. Mais bien de culture, de cohésion sociale, politique et surtout démocratique, bref de tout ce qui fait l’identité. C’est là que la phrase de Jean-Paul Duchâteau citée en début de billet pourrait faire sens. Mais ce n’est pas l’appartenance ou l’adhésion à une idéologie (et les religions sont des idéologies) qui fait un peuple et une identité. Les idéologies, les religieuses comme les autres, sont perverses par nature puisqu’elles ramènent tout à elles, à l’exclusion de toutes les autres et des caractéristiques qui font les peuples, de leur diversité et leur identité. C’est là qu’est le malaise derrière le débat sur l’identité nationale, ce n’est pas cette dernière qui est en cause, mais ce que certains proposent pour la remplacer.

 

Et comme nous sommes en tout début d’année, je voudrais vous offrir cet extrait de « l’Offrande wallonne » d’Albert Henry :

« Ce paysage n’abêtit ni n’exalte, ni n’abat l’âme, n’endort ni n’emporte, ce paysage aère l’âme.

On dirait que dans le jeu des lignes lumineuses est passé quelque chose des habitudes séculaires et des gestes essentiels, quelque chose de la simplicité des tâches primordiales et de l’amitié des hommes et de la nature ».

 

Bonne année !

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 12:45

L’éditorial d’Olivier Mouton dans « Le Soir » de ce mercredi : « Freud, au secours, la belgique n'existe plus... » (Notez l’amusante absence (voulue?) de majuscule à « belgique», ou alors... l’inconscient ?) se termine sur une conclusion intéressante mais incomplète venant après les habituelles récriminations sur les « mauvais Flamands qui « communautarisent » tout et sont évidemment les seuls coupables d’arrières pensées.

« …la Belgique n'existe déjà plus dans l'esprit de certains » écrit-il en effet, après avoir tempéré sa réflexion que si  « ... la séparation du pays n'est plus un tabou. C'est même devenu pour certains une forme de souhait non formulé », heureusement (ouf !)  « cela reste une aventure que la majorité de la population rejette ».

 

Que dire de plus ? Si Mouton parle d’un mystérieux « peuple belge », la suite de son article tend à démontrer qu’il n’en existe pas. Pas plus que de  belge nation, mot devenu sulfureux dans le monde du politiquement correct d’ailleurs.

 

C’est qu’une nation n’existe que dans la mesure où les personnes qui la composent se reconnaissent une identité nationale commune. On en est loin ici.

Historiquement, la volonté des personnes de vivre ensemble n’a jamais guère existé, mais à longueur de temps, l’habitude de vivre ensemble sous une même autorité finit par engendrer un tel sentiment collectif. L’identité nationale (Ciel ! Qu’est-ce que j’écris là, moi ?) dans l’esprit de chacun n’est pas contestée.  Ensuite, la loi d’inertie est la plus forte ; l’acceptation du fait accompli de génération en génération se confond avec une volonté collective qui entérine plus qu’elle ne crée. On pourrait dire que l'Etat  crée la nation plus que la nation ne crée l'Etat...

Depuis l’usage du suffrage universel, l’Etat par son administration, les détenteurs du pouvoir politique (leurs attitudes et discours) sous-tendent l’existence d’une nation comme une évidence. Les médias et l’appareil scolaire, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, tous deux dans la (discrète ou claire) dépendance directe de l’Etat sont les instruments contemporains les plus puissants pour assurer la pérennité du sentiment national. L’enseignement est là pour fortifier le sentiment de fidélité des citoyens à l’Etat, en modelant leur esprit à un âge où il est relativement aisé d’imprimer un moule dans les jeunes mémoires. Les médias apportant les nombreuses piqures de rappel nécessaires au mainien des certitudes acquises. Détourner les faits du passé pour imposer ses convictions sous couvert d'une autorité scientifique, c'est du détournement moral. C'est inoculer un « psychovirus ».  

 

Et patatras ! Le problème, c’est que les médias et l’enseignement ont évolué différemment en Flandre et dans la structure floue ce qu’il est convenu d’appeler la « Communauté française de Belgique » complétée (pour accentuer le flou) par l’expression « Wallonie-Bruxelles ».

Pour les Flamands, leurs médias et leur enseignement, la nation, ou ce qui en tient lieu provisoirement s’arrête à la frontière linguistique. La carte de la « Flanders house » en fait foi. Involontairement ou non, peu importe. La notion ancienne qui faisait la « nation belge » y a progressivement disparu.

Pour nous, Wallons (mais surtout pour les Bruxellois usagers de la langue française), par l’existence de cette reconstruction siamoise (deux têtes et deux corps accolés) la construction mentale qui sert de nation est restée figée à « l’ancienne Belgique », cette fiction, ce mirage disait François Perin, inventée par Godefroid Kurth et Henry Pirenne. Fiction qui reste, malgré les tentatives de réformes, la base de tout l’enseignement de l’Histoire dans les écoles de la dite « Communauté française ». C'en est à un point tel que certains considèrent encore le Congo comme une colonie...

 

L’histoire passée n’est pas innocente pour comprendre le présent, même lorsque les peuples l’ont oubliée ou n’y prêtent pas attention. L’attitude des Flamands est inintelligible si on ne relit pas le passé. Il en va de même pour ce que d’aucuns appellent l’inertie et la passivité wallonne qui n’est que le résultat d’un conditionnement ou encore, plus subtilement d’une forme auto manipulation collective dirigée…

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 12:00

C'est d'actualité...

Après un naufrage, des rescapés ont trouvé place sur un radeau. L’embarcation est petite, mais confortable, et contient des provisions pour plusieurs jours. Les naufragés attendent les secours qui ne devraient pas tarder.

Sur la mer, un homme arrive en nageant et appelle à l’aide. On se précipite pour l’accueillir. On lui fait une place, on lui offre à boire. Il exprime sa reconnaissance à ses sauveteurs. L’ambiance est bonne et la tendance est au partage. « Entre humains, il faut s’entraider », etc.


Mais voici que trois nouvelles têtes s’approchent du radeau. Des opinions divergentes s’expriment maintenant. « Le radeau n’est pas si grand, les vivres sont limités … », disent timidement certains passagers, aussitôt blâmés par les autres : « refus d’assistance à personne en danger … passible de poursuites judiciaires ! » On fait taire les récalcitrants, on se tasse encore. Le radeau est plus lourd…Et l’aspect des sacs de provisions paraît désormais bien rétréci aux yeux qui les fixent.


Ce sont maintenant 5 personnes qui s’avancent en nageant, transies de froid et à bout de forces. Manifestement, une famille entière, père, mère et enfants. L’ambiance sur le radeau a changé. La discussion est vive. Certains plaident la générosité ; d’autres veulent prendre les rames pour garder les nageurs à distance.

Tous admettent maintenant le risque de couler. Il faut limiter les admissions. Mais comment établir des critères valables ? Pendant que la discussion se poursuit, d’innombrables têtes nouvelles apparaissent parmi les vagues et nagent lentement vers le radeau.


Cette scène, on l’aura compris, est une allégorie de la situation des émigrés sur notre planète. Elle veut illustrer la difficulté qu’il y a, quelquefois, à penser la réalité par rapport à laquelle, il faut bien le dire, nous sommes souvent bien démunis. Chacun d’entre nous est prêt à partager sa nourriture avec ceux qui meurent de faim, à accueillir dans  nos Etats de droit ceux qui sont à la merci de dictateurs cruels et sanguinaires. Nous ouvririons toutes grandes les portes de nos maisons surtout si nous pouvions voir de nos yeux la différence entre le sort de ces malheureux et le nôtre, nous, les nantis de tant de privilèges.


Mais nous savons que les nombres jouent contre nous et contre notre « bon cœur ». Plus d’un milliard de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, un nombre qui croît continuellement. Famine et eau polluée sont leur lot quotidien. L’arrivée parmi nous de centaines de millions d’Indiens, de Pakistanais et d’Africains déstabiliseraient complètement notre mode  de vie et, selon toute probabilité, nous entrainerait tous dans la même misère. Pour rien au monde nous n’accepterions de jouer le rôle du gendarme qui refoule les familles de « boat people » sans ressources. Mais nous fermons hypocritement les yeux quand les autorités de nos Etats renvoient les réfugiés dans leur pays d’origine.


Cette allégorie n’a d’autre but, je le répète, que d’illustrer notre impuissance à intégrer, dans nos réflexions et notre comportement, cette étrange et parfois cruelle réalité dans laquelle nous sommes immergés.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 13:55

Copenhague est considéré  comme un échec, mais qui en attendait plus ? « Obama le Messie » a déçu, normal, il a obéi à ses créanciers (les Chinois) qui le tiennent par les co… les cordons de la bourse.

Ce n’est pas un hasard s’il y a un aujourd’hui un débat sur l’identité nationale en France. C’est dans l’air du temps. Des événements récents me laissent un sentiment de malaise et suscitent ma réflexion.

A la faveur de la fameuse votation suisse sur les minarets, on a beaucoup reparlé des mouvements populistes ou néopopulistes (et même néodegelliste en Belgie-que si j’en crois cet article de « la Libre ») qui se répandent en Europe. En même temps l’ensemble de la classe politique s’émeut tout à coup d’une proposition de loi de séparation des églises et de l’Etat déposée au Sénat belge il y a deux ans et donc plus de cent ans après la loi de 1905 sur la laïcité de la République. Avant de la retirer

Dans les deux derniers cas, j’ai le sentiment que ce sont des signaux qu’on aurait tort de prendre à la légère. On aurait tort de « botter en touche ». Ce n’est ni en proposant de dissoudre le Peuple suisse, ni en se retranchant derrière des « assises de la multi culturalité » qu’on sortira de ce malaise par le haut.

 

En France, on fait bien la différence entre la laïcité et l'athéisme, ce qui n'est pas le cas chez nous où on confond les deux... alors que c'est si simple. La laïcité, c'est le ciment qui doit remettre tout le monde au même niveau devant les lois du pays. Celles-ci doivent être au-dessus de toutes les religions et croyances.... La multi culturalité « à la belge », c’est en réalité du multi communautarisme qui ne veut pas dire son nom.

Parce que, soyons sérieux, il suffit d‘écouter les conversations dans la rue, je vous avouerai que mon inquiétude grandit concernant les relations chez nous entre autochtones et ceux qu’on appelle (par facilité et tout à fait incorrectement) allochtones. Si un immigré de la 1ère génération voit surtout le progrès en qualité de vie par rapport à son pays d’origine, ceux des générations suivantes n’acceptent plus le sort subalterne qui leur est souvent réservé. Ceci est source de ressentiment et de haine. C’est ça qui n’est pas vraiment pris en compte. Il faut sortir du politiquement correct.

 

Choix des écoles par les parents… Pas simple, non plus, le gouvernement de la Communauté française a eu un mal fou à accorder les différents chefs de partis sur le décret mixité. Et je ne suis absolument pas certain que l’objectif de mixité sera atteint. Objectif louable, mais là aussi utilise-t-on les meilleurs moyens ? En Scandinavie, on ne travaille pas sur des sujets ponctuels, c’est une réflexion de société, la mixité est organisée au sein des quartiers par exemples.

Il y a toujours eu des privilégiés, et il est tout à fait humain de vouloir garder ses privilèges. De même, il est normal de souhaiter pour ses enfants une vie et des conditions d’enseignement et d’évolution sociale meilleure que celles de leurs parents. C’est là que je me retrouve,  c'est de là que je viens, ce sont les miens, la classe ouvrière supérieure qui se mêle à la classe moyenne, ce groupe informe et discret qui s'est battu pour son pays, a payé ses impôts et s'est accroché à ce qui lui restait de traditions. Tout ce qu'ils ont obtenu en échange c’est de voir leur patriotisme naïf tourné en dérision, leur moralité méprisée, leurs économies dévaluées. Ils ne créaient pas d'ennuis. Les pouvoirs publics déversaient régulièrement des moyens dans leurs quartiers, dans le but de les inciter à la vertu civile, parfois au moyen de faveurs (les postes ou nominations obtenus par le biais d’un politicien) et de coercition. Et maintenant, si ces citoyens ordinaires font remarquer qu'ils ne se sentent plus chez eux dans leur ville, que leurs enfants se retrouvent dans des classes surchargées où quatre-vingt-dix pour cent des élèves ne parlent pas français, ils se font sermonner et accuser du péché capital de racisme par ceux  qui vivent dans des conditions financières plus faciles et dans un plus grand confort. Privés de la protection de comptables, ils restent les vaches à lait du fisc rapace. Aucune industrie lucrative d'études sociologiques et d'analyses psychologiques ne s'était développée pour disséquer et expliquer leurs inadaptations par des carences affectives ou par la pauvreté. Peut-être devrait-on écrire quelque chose sur cette catégorie de la population si d’autres défis, bien plus intéressants et plus rémunérateurs, n’attendaient  pas les sociologues et les politiciens.

 

N’est-ce pas là le cœur du débat ?

 

Si on ne le comprend pas, ça fera le lit des populistes,  à la Modrikamen-Aernould, nouvel avatar du Robin des bois des riches, avec leur message simpliste, « tous pourris ».

 

Finalement, et si tout se résumait à de grandes aspirations simples, être écoutés, être considérés, être respectés, mettre la sécurité en avant ; sécurité de l’emploi, sécurité de son identité, sécurité de l’avenir ?

 

Et si le changement et les conditions de celui-ci se résumaient à ça ?

Il faut en tenir compte dans nos messages. Etre congruents et  tenir parole !

Et rien à voir (encore que...) mais pour le plaisir : "l'essence d'une nation" !
Et un autre regard : Le ras-le-bol d'une citoyenne laïque, féministe et athée, par Anne Zelensky dans "LE MONDE" du 21.12.09

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 12:47

Je suis en train de regarder l'émision de la RTB(f) sur l'échec de Copenhague.
Les gens en ont marre d'ête culpabilisés. Et ils ont raison !
Les politiques ont une responsabilité énorme. Il faut faire pression sur eux .
Un exemple, il n'y a que 10 % des contribuables qui utilisent les moyens ficaux mis à leur disposition. C'est peu mais normal !
Il faut d'abord investir, parfois des sommes considérables pour isoler sa maison ou encore acheter les instruments de production individuelle d'énerge verte. Et encore, les primes ou déductions fiscales sont plus que limitées. Est-ce vraiment incitant ?
A titre d'information, en France, 50 % de ces investisements sont déductibles...

La solution, si on veut être à la fois efficace et social sans favoriser les seuls riches conscients (!), mettre en place un système de tiers investiseur. Ce dernier (tiens, on avait mis ça dans le programme de "WALLONS") qui pourraît être l'Etat (tant qu'il est là ou mieux, la Région qui est quand même l'avenir). Evidemment, investir pour la colectivité des contribuables ordinaires, les moins riches en récupérant ces investissements sur plusieurs années sous forme d'économies d'énergie et de certificats verts, c'est forcément moins médiatique que de refinancer le déficit dû aux errements des banques...
qui ont largement renoué avec les bénéfices sans contrepartie pour les clients...

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 10:58

Certains néo-rattachistes - surtout bruxellois - viennent de découvrir grâce au site de l'ultra belgicain FDF une déclaration de Vincent de Coorebiter du CRISP à la libre Belgique : « Si on finit avec cette double exception que constitue BHV sur le plan électoral et judiciaire, on verra toutes les frontières – administrative, judiciaire et électorale – coïncider. A ce moment, effectivement, la voie est ouverte à cette règle de droit international, dominante pour ce que j’en sais, selon laquelle en cas de scission d’un pays, les frontières intérieures reconnues servent de base aux nouvelles frontières extérieures des Etats qui résultent de la scission. »
 
Rien de bien neuf, évidemment. J'avais publié une
carte blanche dans "Le Soir" sur ce même sujet en... février 2005 (!). Et à la relecture, il n'y a rien à y changer.
 
Si je peux comprendre l'attachement du FDF et de ses électeurs à la « Belgique de papa » et son regret de voir le fait régional ainsi que la volonté d'émancipation du Peuple flamand (pour ne parler que de lui) bouleverser leurs croyances, je comprends moins le point de vue de ceux qui se disant rattachistes (ou réunionistes) craignent la disparition de
ce dernier verrou.
Actuellement, ces limites chevauchent et contredisent celles des régions linguistiques et des Etats fédérés de Flandre et de Bruxelles. Il faut sortir de cette situation. La Flandre, comme Bruxelles ont toutes deux droit à des frontières claires et stables... Ainsi que la Wallonie !
A la proposition défendue par le FDF de «  lien territorial avec la Wallonie », je préfère l'expression, s'il le faut et que les habitants des communes flamandes de la périphérie bruxelloise en décident ainsi, de « frontière commune ».
 
Le choix des mots n'étant pas innocent, ce serait plus clair. Pour plagier le slogan du FDF (alors fédéraliste) d'il y a quelques annés : « Chacun, maître chez soi ! ».
Evidemment, ce serait là une nouvelle déception pour les tenant de l'ancienne Belgique. Ou plutôt d'une Belgique à l'ancienne...

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 12:15

A une époque où on assiste à une nouvelle montée de certains discours intégristes religieux, il n’est pas inutile de rappeler l’apport essentiel de cette contribution à la connaissance du monde. A lire et à relire.
 

Même si les religieux (catholiques, musulmans etc…) instruits ne s’opposent plus (trop) à la théorie évolutionniste, il est évident que les religions et les sciences apportent des réponses fondamentalement différentes à nos origines. Pas simple pour les professeurs de biologie, en effet, d’enseigner aujourd’hui la théorie de l'évolution - même démontrée par les faits depuis longtemps - de Darwin à des élèves dont les convictions religieuses prônent le créationnisme.

 

Ce débat contradictoire entre connaissances et croyances n’est pas prêt d’être réglé parce que –si on observe bien et la phrase d’introduction du paragraphe précédent le sous-entend - derrière ce constat s’en cache un autre plus crucial sur lequel, s’il y a bien prise de conscience, il n’y a pas de consensus sur la priorité à y mettre, une question sociale d’égalité à l’accès à un enseignement précoce de qualité.  C’est donc un choix de société. Pour des raisons budgétaires, d’électoralisme (le pacte scolaire et le gaspillage de la multiplication des réseaux) et/ou d'idéologie (voyez comme on a dénaturé les cours d'Histoire ou de géographie...) on a finalement essayé l’ignorance et le laxisme. Il va y avoir du boulot pour redresser ça ! S'il n'est pas déjà trop tard...

Si on introduisait déjà un cours de philosophie pour tous les élèves. Comme une ouverture des esprits sur le monde ? Après tout, la religion doit rester une chose privée, non ?

 

Quand Pasteur entrait dans son laboratoire, il disait qu'il « laissait sa religion au portemanteau »... et Darwin a toujours insisté sur le fait qu'il était agnostique et n'avait jamais été athée.

Ecoutons le : « la Science n'a rien à faire du Christ (*), tout au plus l'habitude de la recherche scientifique rend un homme prudent quand il s'agit d'admettre une évidence. Personnellement, je ne crois pas qu'il y ait jamais une révélation. Au sujet d'une vie future, chacun doit juger pour lui-même entre des probabilités vagues et qui se contredisent. »

 

Connaissances et croyances, deux mondes qui ne sont pas destinés à se rencontrer sous peine de schizophrénie, mais qui peuvent suivre des voies séparés pour le bien de l’humanité… en attendant mieux !

 

(*) Darwin, élevé dans un milieu anglican avait pensé embrasser une carrière ecclésiastique… Lui aussi a évolué en fonction des aléas de sa vie.

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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 13:07

Tout bien réfléchi, et sans négliger les difficultés économiques que vit actuellement la Wallonie, si tout n’est pas à jeter, en particulier la réflexion sur l’enseignement, mais qu’il faudrait pousser plus loin, le contenu de cette interview est un peu… léger ! Ou alors, l’analyse du Prof. Thisse est trop rapide. Trop superficielle, trop orientée idéologiquement. Sans perspective historique. Sa critique de la seule politique PS, ce sont des lieux communs. Et je ne suis très à l’aise pour le dire, n’étant pas membre de ce parti.

 

Il oublie que si on a maintenu les mines ouvertes et la sidérurgie (alors déjà obsolète) en retardant leur reconversion, c’était pour permettre à la Belgique de redémarrer et de tenir son rang en Europe après la guerre. D’intégrer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) avant de faire la reconversion au profit de la Flandre.

 

Quand il dit : « il faut arrêter de financer des projets pharaoniques comme la gare Calatrava à Liège alors que les trains n'arrivent pas à l'heure », il faudrait peut-être rappeler le ferroviaire, et donc la gare de Liège, c’est encore une compétence fédérale. On construit une gare équivalente (en attendant d’en connaître le coût réel…) à Anvers où... les ateliers SNCB de Stockem (Arlon) sont d’ailleurs en partance.

Tiens, Vandenbrande avait pourtant souhaité la régionalisation de la SNCB pour 2007… Il y aurait donc encore des choses à prendre en les faisant financer par tout le monde, y compris les Wallons ?

 

Sans compter que des projets comme la « gare Calatrava » inscrivent une région dans l'avenir par l’image de dynamisme et de modernité qu’elle donne à l’extérieur. Il est d’ailleurs étonnant – quand on y pense – que cette gare se soit construite sous le régime belge… quand on pense au mal que les politiques wallons se sont donnés pour avoir des dessertes TGV vers Liège (combien de temps a-il-fallu pour faire sauter le bouchon de Louvain ?) ou même des passages par la dorsale wallonne dont Namur qui est la capitale régionale (imaginerait-on en France qu’une capitale régionale soit mal desservie ?). Quant aux liaisons « d’intérêt local » comme l’axe Vers Dinant- Givet et Reims ou « à grande vitesse » vers Luxembourg et ensuite, Strasbourg, n’en rêvons même pas… Pendant ce temps on construit le « diabolo » favorisant les liaisons vers Zaventem et... (tiens !) Anvers. C’est ça la solidarité fédérale.

 

Sans parler de la Flandre, la politique menée en Belgique, terriblement centralisatrice (ultra-jacobine) a toujours plutôt favorisé Bruxelles comme centre politique et économique, nœud de toutes les communications (il suffit de regarder une carte des axes routiers, ferroviaire, fluviaux…), centre de toutes les administrations y compris une bonne part de la Région wallonne, la RTBF, l'administration de la Communauté française, les deux plus grandes universités, les hautes écoles, les musées, les grands centres culturels, etc..  On rappelle pourtant aux infos depuis hier que même Harmel, qualifié (un peu vite) de « dernier des belges » avait pourtant constaté que tous les Etats voisins étaient entrés dans une logique de décentralisation depuis le fin de la dernière guerre. 

 

Aurait-il fallu que l'on transporte ce qu’il nous reste de sidérurgie à Bruxelles pour être « dans son axe si générateur de richesses » et ainsi enrichir… Liège? Et l'aéroport de Charleroi, comme celui de Liège devraient-ils être supprimés au profit de Zaventem erronément appelé « Bruxelles-National » ?

L'autoroute de Wallonie fait-elle partie des « erreurs »  commises par les politiques wallons. (Quand on sait combien Duvieusart (le père) s’est battu pour obtenir cette autoroute – une des plus fréquentées d’Europe – et combien, ses successeurs ont du plaider pour lui faire reconnaître autre chose qu’un vague statut d’autoroute d’intérêt régional… et donc construite à au moindre coût avec tous les problèmes d’entretien que ça généré. Il en a été de même pour l’autoroute des Ardennes…)

En plus quand on entend (de plus en plus) qu'il faudrait prélever les impôts au lieu de travail… que vont devenir ces régions très peuplées désertées puisqu’on n’envisagerait de ne plus y installer les entreprises qui pourraient être rentable ? A moins de favoriser (d’obliger à) des migrations internes massives ? Demain, Liège et Charleroi devenue des villes fantôme et à contrario une hyper urbanisation-industrialisation de l’axe Bruxelles-Luxembourg, sachant que le Brabant wallon et Namur deviennent déjà hors prix pour nos jeunes ménages ? Voilà qui plairait certainement à Monsieur Maingain à qui la même édition du Vif permettait d’étaler ses contradictions en propos (tout et son contraire) particulièrement démagogiques.

 

Certains universitaires devraient parfois sortir de leur tour d’ivoire. La politique est l’art du possible. Il ne faut pas seulement voir les intérêts économiques immédiats, mais aussi humains, même à court terme. Dans un Etat normal, il faut pouvoir se projeter, investir, même à perte, pour assurer à tous quel que soit l’endroit où il vit les mêmes chances. C’est ça la « solidarité nationale ». Si on suivait les réflexions de Thisse, on renforcerait encore une tendance (à la pensée unique) déjà très lourde chez les décideurs wallons, et il est vrai qu’ainsi, à terme, la Wallonie ayant disparu, il n'y aurait effectivement plus de « ‘problème wallon ». Qu’aurait encore la France à gagner à un rattachement ? Une région au développement à deux vitesses, de plus complètement dépendante de l’extérieur pour ce qui est « rentable » ? Ce que les Flamands n’ont pas (encore..) obtenu, les belges qui s’y emploient depuis longtemps et plus sournoisement vont-ils y finalement y arriver ?

 

Une interview est toujours orientée par le journaliste et les connaissances du professeur Thisse sont certes indéniables, mais quand même… Il est rare de lire des articles sur l’économie wallonne, autant être prudent et mesuré dans ses propos.

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
*
« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
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