L'interview du Pr Quévit, paru dans "Le Soir" du vendredi 22 janvier, revêt, à mes yeux, une importance considérable... pour la Wallonie !
Pour la Flandre, la fermeture d'Opel Anvers est un drame économique et social auquel le gouvernement flamand se doit se remédier. Pour la Wallonie, c'est un avertissement dont les responsables de notre économie doivent tirer les leçons.
A la lumière de ce qui se passe en Flandre, le cadre géopolitique dans lequel doit désormais s'inscrire l'économie wallonne se dessine clairement. Le système prédominant en Europe de l'Ouest ne permet pas à une Région, fût-elle aussi dynamique que la Flandre, de peser sur le comportement des grosses entreprises multinationales. Un relais de soutien politique doit être assuré par une nation qui « compte » au sein de l'Union européenne ; ce n'est pas le cas de la Belgique. (...) Pour Michel Quévit, le cadre belge ne semble d'ailleurs même plus exister puisqu'il ne l'évoque même pas. A moins qu'il ne pense que la Flandre se comportera désormais comme si, économiquement, elle avait fait sécession !
C'est au niveau régional qu'il faut stimuler la mise en place d'un tissu dense de PME. Mais, ce qui est vrai pour la Flandre doit également l'être pour la Wallonie : les PME créées doivent pouvoir se positionner hors de leurs limites territoriales. (...)
Alors soyons conséquents avec ce discours... Si les grand pays sont les seuls capables de s'opposer au comportement abusif des grandes entreprises multinationales, ils seront vraisemblablement aussi les seuls à pouvoir cautionner le développement de leurs PME, à travers leurs propre pays et à travers l'Europe. C'est d'ailleurs ce à quoi nous assistons actuellement...
Au moment où la Flandre s'apprête à faire sécession, le réalisme politique et économique n'impose-t-il pas aux Wallons de se tourner vers la France dont ils se sentent si proches dans de multiples domaines ?