A l’approche des élections, il est de tradition que nous soyons abreuvés de bonnes nouvelles.
Au-delà des sondages incantatoires essayant de nous convaincre que les Flamands, les Wallons et autres francophones s’entendent de mieux en mieux tout en devenant de plus en plus étrangers les uns pour les autres, les statistiques publiées par l'Institut des comptes nationaux (ICN) semblent montrer que les performances économiques de la Wallonie s'améliorent comparativement à la Flandre. Ne boudons pas notre plaisir, même si tout ça est à relativiser. Nous partons de beaucoup plus loin.
En 2004 le PIB par habitant atteignait 27.485 euros en Flandre contre 20.072 euros en Wallonie, un écart de 26,9 %. En 2003, cet écart était de 27,2 %. Les chiffres (provisoires !) pour 2005 montrent une faible diminution de l'écart pour atteindre 26,8 %.
Tout dépend comment on lit les chiffres, un rapide calcul nous montre que le produit intérieur brut par habitant est 37% plus élevé en Flandre qu'en Wallonie…
Relativiser disais-je, parce que si entre 2001 et 2005, l'économie wallonne a crû de 7,7% contre 7% en Flandre, les chiffres de départ ne sont pas les mêmes.
D’après ce rapport, les créations d'emplois ont augmenté également plus rapidement en Wallonie qu'en Flandre. La hausse publiée dans la presse est de 3,4% entre 2000 et 2005 en Wallonie contre 3% en Flandre. Pas mal vu comme ça, mais en chiffres absolus en 2004, ça fait quand même: + 17 900 personnes en Flandre où le quasi plein emploi est déjà atteint, soit +0,9 % et en Wallonie : +15 900 personnes, soit +1,8 %.
Or, nous partons de beaucoup plus loin. (cliquer sur : Toutes les statistiques d'emploi sur le site du Forem, commune par commune)
A épingler par ailleurs, cette réflexion de l'administrateur général de l'ONEM : « Il reste surprenant de constater qu'en Wallonie, un demandeur d'emploi sur trois perçoit des allocations sur base de ses études, contre un sur quatre à Bruxelles et un sur sept en Flandre »...
Une autre information encourageante, mais également à relativiser parce qu’elle pourrait être tout à fait conjoncturelle (ou encore un indice de modification de la sévérité des tribunaux de commerce ?) concerne le nombre de faillite. La société Graydon a publié hier son analyse. Pour le premier trimestre 2007, la Wallonie (-9,76%) et Bruxelles (-8,28%) connaissent une baisse des faillites plus importante qu'en Flandre (-1,95%).
N’empêche, plus inquiétant pour l’avenir, mais peu relevé : un point clé de la croissance montre que l’'investissement continue d'être sensiblement plus dynamique en Flandre (+8,7%) qu’en Wallonie (+5,8 %).
Un différentiel entre la Flandre et la Wallonie d'autant plus inquiétant que pour la première fois depuis plusieurs années, les recettes à l'impôts des personnes physiques ont diminué, sur un an, de 0,3 % côté wallon. Pas vraiment un bon signe lorsque l'on sait que l'IPP est une des clés de répartition des transferts nord-sud... Heureusement que les partis francophones ne sont demandeurs de rien pour la négociation institutionnelle.