2 février 2007
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14:08
La presse se réjouit de l’attitude des parlementaires européens ayant amené à l’éviction des membres de l’extrême droite des fonctions auxquelles ils auraient pu prétendre depuis qu’ils forment un groupe structuré. N’est ce pas une victoire à la Pyrrhus ? L’exemple du Vlaams belang aurait pourtant du inspirer leur réflexion…
Tout projet de censure révulse les hommes épris de liberté. Cicéron écrivait : « On ne peut tout faire quand ce serait pour le salut de la patrie ». Sinon, en quoi la démocratie se distinguerait-elle des autres systèmes ?
Revenons au Vlaams belang et à l’extrême droite au général. Si elle existe, c’est, qu’on le veuille ou non, parce qu’il y a une demande populaire.
On ne combat pas les opinions en leur tournant le dos ou pire en édictant des lois. Comme on ne fait pas de la bonne démocratie avec la peur du gendarme. Le rôle, et le devoir même, des partis dits traditionnels et dits démocratiques est de rencontrer les critiques populaires et de tâcher d’y répondre. Se réfugier derrière un cordon sanitaire, ce n’est pas répondre. C’est un aveu d’impuissance ou même une manifestation de mépris à l’égard du peuple.
On le voit tous les jours, ce mépris est considéré en Flandre comme un déni de justice. La vraie menace, pour les tenants du régime, n’est pas tant le Vlaams belang que le risque (ou plutôt la confirmation) que la Flandre croit qu’on s’en prend à elle au travers d’une (forte) minorité à laquelle tous les Flamands ne s’identifient peut-être pas. Mais à laquelle la grosse majorité reconnaissent le droit à l’expression parce qu’ils interprètent les propos considérés comme outranciers par les Francophones comme les signes d’un excès d’amour pour la Flandre souveraine ! Les « blokkers » apparaissent ainsi comme des idéalistes, victimes de la tyrannie de l’Etat belge et particulièrement de ceux qu’ils s’obstinent à appeler les « Francophones » en particulier.
Le risque quand on est convaincu d’avoir raison, c’est qu’il faut aussi savoir assumer les conséquences de ses actes…
J’ai hésité entre d’autres titres « L’enfer est pavé de bonnes intentions » et « On ne combat pas les opinions en ne permettant pas leur expression ».
Published by Claude Thayse
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dans
Réflexions