Dans une brochure électorale outrageusement luxueuse, financée par les deniers publics et distribuée dans tous les foyers de la commune de Mons, Elio Di Rupo s'affiche en double page avec le roi Albert II.
Selon La Libre Belgique de ce week-end, Di Rupo aurait obtenu l'accord du Palais pour exploiter cette photo dans le cadre de sa campagne électorale.
Ce faisant, le roi faillit lui-même à l'interdiction générale de découvrir la couronne. Il associe, en parfaite connaissance de cause, son nom, sa fonction et son image à la propagande du PS.
On savait déjà, parce que la Constitution l'impose, que le roi règne mais ne gouverne pas. On sait aussi, depuis quelques mois, que le Palais s'accroche à de vagues sondages, dont il ne cite pas la source, comme un infirme à sa béquille. Il semble aujourd'hui que, pour protéger son boulot (et son logement... "social" ?), le roi fasse "comme tout le monde" : il s'encarte au PS.
Anodin ? A chacun d'en juger.
Sale coup en tous cas pour ceux qui, défenseurs du principe monarchique, prétendent encore qu'un roi est au dessus des partis et qu'un président, lui, ne peut être que partisan...
Le site RésistanceS publie tout un dossier consacré aux élections communales d'octobre prochain.
Parmi une mine d'informations, un article qui aborde une réalité cachée : L'extrême droite chez les ''immigrés'' sur les listes des partis traditionnels : Une réalité tabouisée.
Je ne résiste pas sà copier ici cet article et à vous inviter à lire le dossier complet sur leur site.
C'est une Interview de Mehmet Koksal (*)
Victimes en premier lieu du racisme, au sein des populations issues de l'immigration, il existe aussi des racistes et des partisans d'une société liberticide
Pour les communales du mois d'octobre, figurent sur les listes électorales de formations dites ''démocratiques'' des candidats issus de l'immigration, mais provenant d'organisations ''non démocratiques''. Ces dernières développent souvent une doctrine politique à l'opposé de celles du PS, du MR, du CDH... Cet aspect de la realpolitik est dénoncé depuis bien longtemps par Mehmet Koksal. Pour ce journaliste belge d'origine turque et animateur de plusieurs sites Internet consacrés aux populations immigrées : ''la 'peste brune' touche toutes les composantes de la société, y compris les personnes d’origine étrangère''. Nous l'avons rencontré. Interview.
Q : Listez-vous systématiquement les candidats d'origine étrangère provenant d'organisations ''antidémocratiques'' et présents sur des listes électorales de formations dites ''démocratiques'' pour les élections communales du 8 octobre prochain ?
MK: Non, je n’aborde le sujet que lorsque le candidat fait justement lui-même campagne sur ces thèmes. Dans le climat actuel, si au moins les candidats belges d'origine turque s'abstenaient de faire campagne sur le génocide arménien, ce serait déjà un bon début. Si en tant que personnalité politique, vous manifestez pour le démantèlement du monument au génocide arménien (Emir Kir du PS et consorts), si vous vous affichez ouvertement négationnistes (Sevket Temiz PS ex-MR, Sait Köse du FDF, Derya Bulduk du FDF) afin de jouer la surenchère communautariste, si en plus vous écrivez des livres pour défendre l'indéfendable (Mustafa Öztürk du MR-Liste du bourgmestre), permettez alors aux journalistes de vous interpeller sur le sujet ou au minimum de rapporter vos propos dans une langue que tout le monde comprend (ou presque) en Belgique.
Q : Aujourd'hui, grâce à vos enquêtes journalistiques, les directions du PS, du MR, du FDF et du CDH sont au courant des ''CV'' politiques de leurs candidats issus par exemple de la droite nationaliste turque ou de la mouvance nationaliste marocaine anti-algérienne. Comment ont-ils réagi ?
MK: Par le silence radio. Aucune des formations politiques démocratiques n’ose faire le ménage, malgré les preuves irréfutables mis en avant. C’est la politique de l’autruche jusqu’après les élections. Pire, on accuse les journalistes indépendants de calomnie et de diffamation, on les traîne en justice. Parmi la classe politique et certains journalistes de grands médias règne un climat de crainte d’être accusé de racisme dès qu’il faut relater le communautarisme antidémocratique des candidats et élus d’origine étrangère. Il y a aussi la volonté légitime de soutenir les candidats issus des minorités. Mais doit-on le faire à tout prix ? Ce n’est pas parce qu’on est d’origine étrangère qu’on est automatiquement immunisé face au discours d’extrême droite ou aux fréquentations douteuses. Le racisme n’est pas uniquement le refuge de l’ouvrier blanc en mal contre la mondialisation, la ''peste brune'' touche toutes les composantes de la société, y compris les personnes d’origine étrangère ou les hommes d’affaires.
Q : Vos enquêtes journalistiques dérangent certainement les tenants de la realpolitik, ceux qui par opportunisme, pour gagner les élections, ratissent tous azimuts, y compris en s'adressant à l'électorat immigré via des candidats pourtant forts proches des thèses antidémocratiques du Vlaams Blok/Belang et du Front national. Selon vous, sont-ils dès lors en infraction morale vis-à-vis du cordon sanitaire mis en place contre l'extrême droite ?
MK: Certainement, le débat sur le cordon sanitaire garde sa pertinence pour autant qu’on soit cohérent avec soi-même. Il est, par exemple, moralement inacceptable de maintenir à sa place un secrétaire d’Etat qualifié par nous de menteur, délinquant et négationniste après qu’un jugement confirme nos enquêtes. Il est moralement inacceptable d’assister à des réunions organisées par l’extrême droite alors qu’en mai 2001, le ministre flamand de l’Intérieur, Johan Sauwens, avait dû se démettre de ses fonctions à la demande de son parti (feue Volksunie) pour avoir participé à une réunion de sympathisants d’extrême droite et d’anciens SS. Vous n’aimez pas l’extrême droite ? Très bien, mais alors renseignez-vous avant d’accepter un petit-déjeuner avec ses lobbies et ses organisations installés en Europe.
Q : Constatez-vous une montée du racisme parmi les populations héritières de l'immigration, victimes pourtant en premier lieu du racisme ambiant de notre société ? Comment s'exprime-t-il ? Quelles sont les communautés les plus touchées par ce fléau ?
MK: Je ne suis pas sûr : pour confirmer ou non une montée du racisme dans ce segment, il faudrait comptabiliser le nombre de plaintes introduites au Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, le MRAX, et au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Parmi les populations immigrées, on dirait qu’il existe le principe du « last In, last served » (dernier arrivé, dernier servi) où les stéréotypes négatifs sont d’abord véhiculés parmi la précédente vague contre les derniers arrivés comme les Polonais, les Bulgares ou les Roumains. Est-ce déjà une preuve d’intégration dans la société belge ? Il faut alors remettre en cause le modèle d’intégration (inexistant) à la belge. Plus généralement, je constate simplement que plus les Etats-Unis restent en Irak, plus le recrutement de candidats jihadistes se facilite en Europe ; plus Israël viole le droit international, plus le discours antisémite se propage principalement parmi les personnes d’origine arabe, etc.
Q : Contre les racisme inter-communautaire, anti-Belges et anti-''immigrés'' : que faire ?
Il faut en tout cas être très ferme contre ceux qui agissent ou diffusent des discours d’extrême droite, quelle que soit la langue utilisée. Le double discours des partis politiques à ce sujet n’aide pas les militants antifascistes dans leur combat légitime.
(c) ResistanceS - Propos recueillis par Manuel ABRAMOWICZ
(*) Qui est Mehmet Koksal ?
Journaliste de profession (notamment à l’hebdo ''Courrier international''), Mehmet Koksal est né en Belgique de parents turcs. Il vit à Bruxelles. Diplômé de l'Université libre de Bruxelles (ULB), ce multilingue (outre nos langues nationales, il parle le turc, l'anglais et le russe) anime plusieurs sites Internet. Ces derniers sont des médias de référence en matière d'études et de recherches sur les populations immigrées. Mehmet Koksal travaille également en étroite collaboration avec Pierre-Yves Lambert, le spécialiste belge de la politisation des populations issues de l'immigration. Ensemble, ils co-animent le site ''Suffrage Universel''.
Maintenant, il n'y a aussi des candidats "belges" bon teint qui tiennent - souvent en privé - ds propos inadmissible. Il faut les dénoncer.
C'est le titre de l'article de politique intérieure que signe Vincent Engels dans "Le Vif" de cette semaine.
Titre qui rappelle l'excellent analyse publié par René Swennen : "Belgique requiem" (Paris, Julliard, 1980 - épuisé - mais à lire dans toutes les bonnes bibliothèques publiques de
Revenant sur les propos de Leterme, il reprend le commentaire d'un parlementaire expérimenté mais discret : "Dans l'ensemble, les réactions francophones à ces propos incendiaires ont été naïves et presque ridicules. Bien entendu que les francophones éprouvent des difficultés à s'exprimer en néerlandais. Rares sont les Canadiens anglophones qui savent engager une conversation en français : ils n'en font pas l'effort ; ils n'en ont pas l'usage. Au lieu de crier au scandale, les francophones devraient admettre cet état de fait..." Propos de bon sens qui vont à l'encontre de la légende (hystérie collective ?) qui veut que sans connaître le flamand (pas le néerlandais) on n'arrive à rien dans ce pays. Qu'on a peu de chance de trouver du travail, etc...
Intéressant parce que passé inaperçu, on apprend qu'en 2004, lors de la formation du gouvernement de
Allons, ces deux informations montrent qu'il y a encore un peu de bon sens dans notre classe politique. Que la résistance à la pensée unique, même si elle semble très discrète, ou relève actuellement de le force de l'inertie, elle n'est pas morte. C'est là que nous pouvons espérer trouver des alliés le moment venu.
Le temps presse pourtant,
Angela Merkel veut une référence à Dieu dans la constitution de l'UE
BRUXELLES 29/08 (BELGA) = La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite favorable à ce que la Constitution européenne fasse référence à la chrétienté ainsi qu'à Dieu.
"Nous avons besoin d'une identité européenne sous la forme d'un traité constitutionnel, et je pense qu'il devrait faire référence à la chrétienté et à Dieu vu que la chrétienté a forgé l'Europe de manière décisive", a déclaré Mme Merkel à la presse après une entrevue lundi avec le Pape Benoît XVI.
Toujours en phase de réflexion, le processus constitutionnel européen devrait déboucher en juin prochain sur de nouvelles propositions en vue de relancer la constitution, rejetée en juin 2005 par la France et les Pays-Bas.
L'Allemagne, qui reprendra les rênes de l'Union européenne le 1er janvier prochain, entend mener ce débat délicat à bon port.
Interrogé mardi, le président du Parti populaire européen (PPE), le Belge Wilfried Martens, a dit appuyer l'opinion de Mme Merkel, dont le parti est membre du PPE. "Cette déclaration de Merkel me satisfait car cela prouve l'engagement de Merkel pour la constitution", a ainsi affirmé l'ancien Premier ministre belge.
Plusieurs autres figures du parti conservateur européen ont toutefois jusqu'ici toujours refusé cette référence à Dieu dans la Constitution, dont Valéry Giscard d'Estaing, l'ancien commissaire Michel Barnier ou Jean-Luc Dehaene, vice-président de la Convention qui a accouché du projet constitutionnel. M. Martens ne s'inquiète toutefois pas trop de ces adversaires. "Au sein du PPE, les opposants à une référence à Dieu ne sont qu'une petite minorité. En fait, il ne s'agit que de personnes isolées", a-t-il dit.
Diable !
Et moi qui croyais encore que les grandes contributions originales européennes ont été l'invention de la Démocratie dans la Grèce antique et la Laïcité, mettant l'Homme devant ses responsabilité, avec son principe de séparation des rôles de l'Etat et des Eglises à l'époque des Lumières... Suivant en ça le principe "Rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à Rome (L'Etat de l'époque et pas le Vatican qui n'a été construit que bien plus tard) ce qui est à Rome et qui, il es vrai n'existe pas dans les religions monothéistes autres que chrétiennes.
Ce vendredi 25 août ont été remis au Parlement de la Communauté française les Prix Condorcet-Aron. Evénement essentiel en matière de soutien aux initiatives citoyennes et pédagogiques, ces prix sont proposés par le Centre de recherche et d'étude politique (Crep).
Dans la catégorie ''Meilleur livre'', le Prix a été décerné à Manuel Abramowicz pour son ''Guide des résistances à l'extrême droite''. Publié fin 2005 par l'asbl RésistanceS aux éditions Labor, ce livre a été reconnu par le jury du Crep comme un ouvrage didactique et militant permettant à tous les citoyens d'agir au quotidien contre l'extrême droite. Aujourd'hui, ce ''Guide'' sert en effet de référence à la majorité des associations démocratiques actives sur le terrain politique et social. De nombreux professeurs et organismes d'éducation permanente l'utilisent afin de sensibiliser leurs élèves et publics cibles à la résistances contre les partis, organisations et idées antidémocratiques. Son auteur est par ailleurs le coordinateur de la rédaction de RésistanceS et le président de son asbl de gestion.
Manuel Abramowicz m'avait fait l'honneur d'y reprendre une de mes analyses.
Si l'agence BELGA signale qu'i y a toujours plus de chômeurs sanctionnés. L'analyse des chiffres est intéressante : Sur les six premiers mois de l'année, l'Onem a temporairement suspendu le versement des allocations de chômage à 10.955 demandeurs d'emploi qui ont refusé le travail qu'on leur proposait. Ce chiffre est en hausse de 12 pc par rapport à la même période en 2005.
Ces refus de travail sont majoritairement flamands: 65 pc des sanctions frappent ainsi des chômeurs du nord du pays, contre 25 pc des Wallons et 10 pc des Bruxellois !
Alors, plus paresseux que les Flamands, les chômeurs wallons ?
1Commission des Affaires sociales du Sénat et Commission des Finances de l’Assemblée nationale. |
« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de
chercher la vérité et de la dire » (Jean Jaurès)
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« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement
qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite
Yourcenar)
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« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)
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