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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 18:00

L’article que VdW consacre aux réflexions de Jean-Luc Dehaene dans « La Libre » de ce jour incite à l’optimisme. Voilà que le « sage » (ou en tous cas considéré comme tel par les « anciens belges » qui le considèrent comme un Flamand modéré)

 

En gros, l’idée devrait satisfaire tout le monde (ou presque si on excepte les tenants du statu quo du FDF) est la suivante : Pour les Flamands, on va bien scinder BHV mais pour les « francophones »,  on scindera. Mais bien plus tard. Tout le monde devrait s’y retrouver… La monnaie d’échange est la subtile : « on présenterait un ensemble de réformes institutionnelles importantes sur lesquelles s’engageraient les francophones et les Flamands »  :

- Un transfert de compétences aux entités fédérées dans « les domaines les plus divers »  : politique économique et industrielle, logement, mobilité et agriculture. Il s’agissait en particulier, de la législation sur les loyers et les implantations commerciales, l’accueil de la petite enfance, une partie substantielle du code de la route, l’économie sociale, le fonds des calamités agricoles ou encore le fonds de participation. (l’accord Verhofstadt de mars 2008)

- Un accord de révision de la constitution sur « un ensemble très important » d’articles à réviser. Ce qui permettrait, lors de la prochaine législature, d’organiser des transferts massifs de nouvelles compétences dans des domaines cruciaux : politique de l’emploi, politique de la santé, politique familiale, fonction publique et justice.


Pas mal, non ? Beau dégraissage de l’Etat fédéral. La question à laquelle je n’ai pas de réponse sera de savoir qui bénéficiera de ces transferts de compétences. Du côté flamand ou germanophone, pas de problème, Communauté et Région ne forme qu’une seule et même entité juridique et territoriale. Chez nous, il restera l’obstacle de la Communauté dite Wallonie-Bruxelles à passer. L’idéal serait d’en profiter pour achever le tout aux régions. Mais j’ai des doutes, les esprits de nos politiciens doivent encore évoluer…

 

Prenons du recul… ou plutôt faisons un peu de politique fiction en cas (heureux !) de « tout aux régions ». Même si évidemment, c’est beaucoup plus compliqué que ce que j'écris ci-dessous…

 

Si on régionalise (ce qui reste de) la santé et la famille, ça devrait impliquer logiquement la régionalisation de l’INAMI et autres organismes ayant une action dans les domaines concernés et donc de nombreuses  parties de la sécurité sociale (depuis la fixation des niveaux de cotisations, leur recouvrement et leurs transferts en conséquence de la régionalisation de la politique familiale et de la santé).  


Justice et fonction publique régionalisée ? Cela entraine la régionalisation de la police qui deviendrait ex-fédérale, de la politique pénale, etc… Quid alors de la régie des bâtiments (Palais de Justice et prisons) ? Tant qu’à faire…

 

Régionalisation de la Fonction publique… A quoi servirait encore le Fédéral, ou plutôt comment fonctionnerait-il encore ? Ça entraîne la régionalisation du financement de l'économie et de la statistique économique, des finances, donc des administrations des impôts. Ça veut dire la scission de la BNB et de l’INS et autres parastataux...

 

La régionalisation de l'emploi, de l'industrie, de l'agriculture pour ce qu’il en reste au fédéral permettrait d’avoir enfin des politiques claires.

 

Resterait alors au Fédéral des compétences dans les domaines de la défense, la diplomatie, la SNCB et… Tiens, curieusement…  les pensions de retraite (et donc les principaux transferts « sud-nord »… comme par hasard).

 

La vigilance s’impose donc de plus en plus, même si la perspective de la poursuite des transferts de compétences ne peut que me réjouir.

 

Le confédéralisme que craignent certains semble bien être l’objectif de Dehaene. Il restera alors à scinder BHV pour achever l’avant dernière étape de la main mise des « Flamands modérés » sur la Belgique devenue coquille vide. La coquille restant entière grâce à l’existence de cette glu appelée improprement communauté française. Si les politiciens wallons parviennent à s’en extirper au plus vite en exigeant d’aller plus loin en matière de transfert que les propositions Dehaene, tous les espoirs sont permis.

Mais, comme chacun le sait, le meilleur moyen de torpiller un projet est de le sortir dans la presse... La seule chose certaine dans tout ça, c'est que les Flamands ne sont pas prêts à renoncer à leur feuille de route.


Voici ce qu'en pense Charles Bricman...

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 12:06

Le parti bruxellois (FDF) a annoncé qu’il adapte son « image de marque » à la réalité politique qui l’entoure. « Image de marque » ? Curieux terme... mieux adapté à une boîte de conserve qu'à un pari politique.
Alors, opération marketing de ravalement ou réalité profonde ?

 

Si la nouvelle signification à l’acronyme est de : « s’identifier aux citoyens qui partagent leurs convictions - les fédéralistes -, plutôt que de demander aux gens de s’identifier à une structure »…  J’avoue ne pas vraiment voir de changement par rapport au passé, sauf à effacer le côté « anti-flamand » (1) de « front » en accentuant (pour ratisser large) la notion de « communauté naturelle » entre « Wallons et les Bruxellois (qui) vivent (vivraient ?) cette unité francophone dans leur réalité familiale, professionnelle, culturelle ». Ce à quoi ce parti s’est attaché depuis des années : préparer les esprits à une Belgique continuée par la fusion de Bruxelles (2) élargie à la Wallonie dans une sorte de « Fédération Wallonie-Bruxelles ».

 

Ils ne lésinent pas à utiliser des accents populiste que ne renieraient pas certains partis qui utilisent les sentiments antipolitiques primaires. Quelques exemples, mais vous verrez, tout est dans la nuance :

A la manière de

- « Pirenne à B+ » : « Nous avons un attachement sincère à la Francophonie, bien éloignée d’un « nationalisme français ombrageux » (sic !) » (3)

- «  PP (très à la mode dans la presse) » : « Les citoyens sont fatigués des égocentrismes des partis, des querelles d’influences, de la médiocrité de ceux qui croient que le pouvoir leur permet toutes les bassesses ou toutes les pitreries ».

Ou encore : « Ces dernières années, nous avons connu trop de manquements aux principes fondateurs de l’Etat de droit. Ces atteintes viennent tant du monde politique que du monde judiciaire. La séparation des pouvoirs est malmenée, l’indépendance des magistrats est devenue incertaine »

- « De Dekker & De Wever » : « Le fédéralisme est toujours menacé dans notre Etat et (…) est menacé par les dévoiements d’une gestion publique au sud du pays qui minent le sens des responsabilités »…

- « BUB » :

« Scinder BHV, c’est enfermer la Flandre dans cette logique nationaliste infernale qui la conduira non seulement à un recul démocratique mais aussi, tôt ou tard, à sa perte économique et sociale. » (4)

- « journalistes et politiques bruxellois (il y a trop de noms à citer…) » : « Aujourd’hui, les fédéralistes d’union de la Wallonie et de Bruxelles ont convaincu bien plus d’esprits « au sud du pays » (re-sic !) que les tenants d’un repli régionaliste (5) qui ne renforce en définitive que le sous-régionalisme et le féodalisme provincial. »

 

Sans oublier les incontournables messages incomplets :

- « …parce que la Wallonie a payé un lourd tribut social à des mutations économiques mal maîtrisées, nous n’ignorons pas ce que peuvent être les revirements de la vie économique. »… Incomplet parce qui oserait rappeler que la reconversion économique de la Wallonie a été volontairement différée par l’Etat belge (« gardez vos charbonnages ainsi que votre sidérurgie en l’état, ne les modernisez surtout pas, nous en avons besoin pour gagner la bataille économique (1945-1960), nous pourrons ainsi développer la Flandre avec des investissements européens et des outils modernes (1955 et suivantes))

 

- « Par le confédéralisme, l’Etat belge peut, à tout moment, basculer dans le vide institutionnel. C’est une pente dangereuse vers l’inconnu, le chaos ». Pourquoi ? Parce que « le confédéralisme qui menace l’avenir de la Belgique est la cohabitation cynique de l’Etat PS et de l’Etat CD&V ». « Nous ne sommes ni des régionalistes bruxellois, ni des régionalistes wallons »(6). « Nous savons tous que face à l’Etat flamand qui se construit, seule l’unité de la Wallonie et de Bruxelles nous permettra de faire jeu égal, tant sur le plan économique et social que sur le plan politique ».

Incomplet et faux. C’est un message politique en contradiction avec le « plutôt que de demander aux gens de s’identifier à une structure » puisque dirigé contre une autre formation politique en Wallonie. Mais bon, c’est de bonne guerre.

Faux, puisque le fédéralisme est dépassé dans les faits et qu’un peu plus loin, ils reconnaissent que le fédéralisme belge (la nuance est d’importance) « est menacé par la force centrifuge du nationalisme flamand qui remet en cause les solidarités. La Belgique n’est pas encore un véritable Etat fédéral car l’autonomie et la solidarité qui caractérisent tout système fédéral n’ont pas encore trouvé leurs véritables assises ». On est loin d’un parti qui énonce curieusement que « Les citoyens ont le droit à la vérité »… Pourquoi ne pas dire alors ce que tous les politiques savent, c’est que les partis flamands sont déjà un pont plus loin dans leur réflexion ? Que le fédéralisme mal implanté et mal conçu est dépassé dans les faits et les esprits en Flandre alors que grâce à la pusillanimité des«  politiques francophones » - et du rôle de la presse qui leur doit sa survie financière - les esprits en Wallonie - presqu’autant qu’à Bruxelles - sont encore dans la Belgique unitaire ?

 

Enfin : si, « le fédéralisme est une exigence de respect du pluralisme mais aussi le refus que la société soit partagée entre piliers philosophiques ou religieux, qui ne correspondent plus à la réalité sociologique de nos populations », voilà un avis que je peux tout à fait partager. Mais pourquoi ne pas aller plus loin dans la définition et la corriger par la reconnaissance de réalités économiques, et surtout sociologiques et culturelles différentes ?  Evidemment, si l’objectif est de gommer la réalité wallonne dans une « Belgique francophone » uniforme, ils ne peuvent le reconnaître…

 

 

(1)    « Nous sommes des francophones. Nous ne le sommes pas par rejet d’une autre langue ou d’une autre culture ». 

(2)    « Nous avons été les premiers à plaider l’unité de nos deux Régions »

(3)    « nationalisme français ombrageux »… et « le fédéralisme est à l’opposé du nationalisme car le nationalisme menace la démocratie ». Ils ne semblent pas faire de différence entre le nationalisme à la Renan et celui, germanique, de Bismarck qui est plutôt celui d’une certaine Flandre…par sa volonté d’expansion territoriale. Oups… c’est justement aussi la position du FDF… Damned !

(4)    « Il faut sauver la Flandre »… Sympa ça, non ?

(5)    Bon sang, la vieille « théorie du repli » qui, sert depuis les grèves de l’hiver 60-61… J’ai vraiment eu peur qu’on l’oublie.

(6)    Voilà qui a le mérite d’être clair. Bruxelles et la Wallonie indifférenciées ne peuvent donc qu’être une seule entité.

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 18:29

Dans le billet précédent, j’évoquais indirectement ce que la grosse majorité de nos concitoyens volontairement mal informés (et donc excusables car on n’est pas responsable du conditionnement dans lequel on a été éduqué) considèrent comme des problèmes secondaires. « Nous sommes en période de crise économique  « disent-ils », les travailleurs ne savent plus quel sera leurs avenir et des hommes politiques préfèrent s'occuper de faux problèmes dit communautaire qui ne concernent que quelques excités des deux communautés ». « Nous attendons de nos politiques des solutions à l'emploi, à la dignité de vie pour la population, à la sécurité et à la prise de responsabilité envers les multinationales et (ça, c’est nouveau…) les banques ». Ces gens qui aiment s’abriter derrière le terme de « La majorité silencieuse » se fiche du communautaire parce qu’elle ne comprend pas l’importance des enjeux économiques cachés derrière ces termes connotés électoralistes. Ce qui fait bien l’affaire des partis traditionnels qui sont dispensés de prendre des décisions difficiles et des partis qui se disaient anciennement « fédéralistes » mais qui portent bien leur nom de « communautaires ». Les uns étant liés aux autres en fonction des circonstances.
 

Plusieurs informations viennent alimenter cette réflexion sans que les beaux esprits en tirent toutes les conséquences.


L’annonce tout d’abord de la confirmation de la poursuite de l’établissement régulier de nouveaux habitants francophones dans les communes du Brabant flamand, particulièrement dans sa partie occidentale : « Halle-Vilvoorde». Avec pour conséquence une « déflamandisation » progressive de ces communes. Pain bénit tant pour les nationalistes flamands que bruxellois. La pression politique de la « francophonisation » (ouf !) de ces communes va continuer à renforcer - en réaction - la pression flamande de l’intégration… Ce sera l’escalade et Philippe Moureaux a raison de dire que les principaux partis communautaires (FDF et N-VA) adoptent la stratégie du pourrissement pour des raisons électoralistes. Il en sera ainsi tant que subsistera ce reliquat de Belgique qu’est l’arrondissement de BHV que certains inconscients - ou micro-Machiavel - veulent élargir au territoire de l'ancienne province de Brabant.

La scission arrivera. Même si actuellement, seuls les Flamands sont en position de demandeurs d’avancées institutionnelles (les autres n’osent pas le dire…). Si les problèmes linguistico-communautaires sont si bénins pour les « tenants de la majorité silencieuse » (en réalité des anciens belges unitaristes très bruyants et essentiellement des (Flamands) francophones qui n’ont pas compris que la Belgique de 1830 est dépassée), pourquoi ne pas négocier des avantages économiques, en échange de satisfactions qu’ils aimeraient qualifier de superfétatoires ?

Vous connaissez mon point de vue, l’économie (et donc l’emploi) ne pourra se développer que si les régions, le niveau de pouvoir suffisamment grand tout en étant le plus proche du citoyen, s’approprie les compétences nécessaires. La Flandre, Bruxelles et la Wallonie devenant ainsi maîtresses de leur destin. C’est ce qu’on appelle la subsidiarité bien comprise.

 

Si la campagne électorale 2001 n’est que communautaire, ce sera très mauvais pour les Wallons (englobés dans ces entités floues et « floueuses » que sont la Belgique et la Communauté française), il faut y introduire un aspect plus essentiel : la différenciation, autre terme pour l’autonomie régionale.

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 12:30

La presse nous annonce ce matin que la commune de Linkebeek a introduit un recours au Conseil d’Etat en suspension (et surtout en annulation !) visant à casser les permis d’urbanisme délivrés pour les projets RER en Flandre au prétexte qu’un vice de procédure viole la législation flamande en la matière. Il aurait fallu modifier le plan de secteur pour permettre le dédoublement des voies… Soit !

Il est curieux que ce soit la seule commune à avoir réagi. Située en Région flamande, dans la grande banlieue de Bruxelles, elle a, en effet, relativement peu de choses à gagner au passage du RER sur son territoire. Par contre en en retardant la construction, elle permet aux riverains de ne pas être dérangés pendant la construction. Si c’est ça l’objectif on peut éventuellement le comprendre à défaut de l’admettre. L’intérêt électoral local immédiat passant souvent avant l’intérêt général pour des politiciens locaux.


La chose se complique quand on sait que le candidat bourgmestre désigné par la majorité du Conseil communal de cette commune est un de ceux qui n’ont pas été nommés parce qu’ils auraient violé cette même  législation flamande !  On n’en est même plus là, à l’intérêt local, mais à l’intérêt personnel ?


Alors ? Mesure de rétorsion ? Vengeance ? Curieux, en tous cas, d’autant plus que toutes les mesures de conciliation entre INFRABEL et la commune ont échoué. Comme l’exprime le dit candidat bourgmestre de Linkebeek, Damien Thiéry (FDF), Infrabel aurait « essayé de persuader » les autorités communales de retirer leur recours, mais « en vain » ajoute t’il. En tous cas, sa formulation est indicative de l'esprit dans lequel il aura participé à la négociation...


C’est ce Damien Thiéry qui est également un des promoteurs les plus pointus de la politique d’annexion du Brabant wallon à la Région bilingue de Bruxelles. Si le conseil d'Etat suit l'avis de l'auditeur, la finalisation du RER - déjà très en retard - sera encore reportée de 3 à 5 ans en Wallonie pour les lignes qui passent par Linkebeek… Soit celles en provenance de Nivelles, de Braine-le-Comte et Louvain-la-Neuve ! Bel exemple de mépris pour les navetteurs qui attendent ce RER depuis des années.


Comme on pense et l'applique depuis toujours au CD&V (et semble-t-il également au FDF) : « Solidarité bien ordonnée commence par soi-même »… Les navetteurs wallons, déjà victimes de la centralisation à la belge, seront évidemment encore les tout premiers pénalisés dans un conflit qui ne les concerne pas. Une raison de plus pour demander d’approfondir le processus de régionalisation (pour ne parler ni d’autonomie, ni de rattachisme).

En tous cas, ce n'est pas demain que cette commune pourra revendiquer de porter le nom de « Linquebecques »…  comme je l'avais proposé un jour dans un élan de lyrisme...


Espérons que le Conseil d’Etat fasse preuve de bon sens et favorise l’intérêt général.


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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 17:21

L’édito « De la fragilité du nouveau profil d’Yves Leterme… » de Martine Dubuisson semble avoir été écrit en toute bonne conscience, comme si elle détenait une vérité révélée, presque paroles d’évangile. Le temps m’a manqué pour réagir à cette extraordinaire négation des acquis institutionnels et ce mépris pour les hommes et les femmes qui à leur niveau, tous les jours se battent pour faire connaître et reconnaître la Wallonie.

Dire que Leterme a eu tort de ne pas prononcer « qu’ au-delà de 500 km, les Régions ont tout intérêt à faire valoir au maximum la marque Belgique » est l’indice d’une inculture consternante.

 

Constatons simplement que même chez-nous, en Wallonie, beaucoup n'acceptent pas même simplement la Belgique fédérale, faisant preuve par là d'un grand aveuglement. Certes se basant sur certains raisonnement, une inculture historique ou encore une cécité partisane, (suivez mon regard !), on peut imaginer que certains puissent à la limite même détester la Wallonie. Mais personne ne pourrait dire qu'il ne faut pas la rendre plus démocratique, ce qui, par définition, la ferait aimer davantage. Montaigne disait déjà cela : l'amour du pays, c'est l'amour de sa coutume, soit ce qu'Habermas appelle le patriotisme constitutionnel qu'on croit être un rapport froid avec le pays, mais nous savons que ce n'est pas le cas. Nous qui avons reçu la Wallonie en héritage.

 

José Fontaine a réagi avec justesse, talent et inspiration et je pourrais faire miens les mots qu’il a utilisés et que je viens de découvrir. Je vous invite à lire sa réaction. Je la partage complètement. Elle est semble-t-il complétée par un article dans la revue « Toudi », mais le lien ne semble pas fonctionner au moment où j'écris ces lignes...

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 18:47

Sur le thème du bon et du mauvais flic, excellent édito de DIRK VANOVERBEKE dans «Le Soir de samedi 09 janvier 2010 !  Une lucidité à laquelle « Le Soir » ne nous avait plus habitué. Il rappelle le billet : « Minimalistes ou maximalistes, quels sont les politiques flamands les plus dangereux pour nous ? »


Ce n’est pas moi qui m'en plaindrai.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 17:51

Triste jour que celui où on voit disparaître un grand républicain dont on ne pouvait douter de la sincérité et de l'honnêteté.

Il représentait le gaullisme social et populaire ainsi que la défense de la souveraineté de la France.

Dans son livre sur « Napoléon III le grand » dont je conseille régulièrement la lecture, il avait su rendre justice à l’œuvre politique et aux innovations sociales du second empire. Œuvre essentielle pour comprendre l’histoire du XXème siècle.

Volontiers frondeur et ironique, il aura marqué la seconde moitié du siècle dernier par la force de ses convictions et la fidélité à ses idéaux par-delà les clivages politiques et idéologiques.

Un homme d’état. Un vrai !

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 12:05

Tiens donc ? La RTB(f) radio nous annonce que les Tec Hainaut suppriment les trois lignes de bus créées, depuis Mouscron, Ath ou Blaton (tiens, le Hainaut occidental, fief de Demotte) il y a un an pour relier la Wallonie à la Flandre afin que des chômeurs wallons puissent travailler en Flandre.

Supprimées au motif qu’elles ne sont pas assez rentables... (Entre 14 et 23 personnes transportées par jour et surtout des écoliers…)

 

Souvenons-nous. Suite à une grande campagne flamande à propos de chômeurs wallons jugés « trop paresseux » que pour aller chercher de l’emplois en Flandre qui manquait à l’époque de travailleurs qualifiés, le gouvernement wallon, sous l’impulsion de Rudy Demotte, ce grand admirateur des Flamands, victime du virus de pensée bien implanté depuis les années ’60 par la propagande belgo-flamande avait saisi la balle au bond sans réfléchir que les emplois à pourvoir en Flandre étaient les mêmes que ceux qui n’étaient déjà pas pourvus en Wallonie par manque de travailleurs qualifiés locaux.

 

Le flop était donc bien prévisible (j’en ai parlé à l’époque dans plusieurs billets dont celui-ci). Les travailleurs wallons pourvus d’un emploi n’allaient pas le quitter pour « s’exiler », le bon sens exigeant de ne pas lâcher la proie pour l’ombre. La crise économique leur a donné raison.

Plutôt que de céder bêtement aux sirènes de la propagande flamande, il faudrait plutôt mettre l’accent sur des formations vraiment qualifiantes pour les demandeurs d’emploi. Formations répondant aux besoins des entreprises wallonnes. Là, on pourrait enfin parler de « bonne gouvernance ». Mais pour ça, il faudrait simplifier les structures et rapatrier à la Région wallonne les compétences de la Communauté française et du fédéral en la matière. (lire ici une analyse de la nocivité de ce système institutionnel pour la Wallonie)

 

Prochainement, c’est la ligne entre Jodoigne et le zoning industriel d’Haeren (près de Louvain-Leuven) qui devrait être supprimée pour les mêmes raisons.

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 18:07

Le documentaire de la RTB(f) de dimanche soir était excellent. Depuis Henri Mordant, plus aucune émission de cette qualité n'avait été consacrée à la Wallonie. 
Retrouvez-en quelques extraits sur le site :
http://www.rtbf.be/ma-terre/
J'avoue avoir été ému, il faut dire que j'attendais ça depuis des années.
La RTB(f) évoluerait-elle enfin ? C'est à encourager. N'hésitez pas à leur laisser un petit mot en ce sens.


Et une analyse bien faite sur "Toudi".

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 14:05

Dans mon dernier billet de l’année dernière, j’évoquais la fierté d’être, de se dire et de se sentir Wallon. Et j’y déplorais l’amalgame voulu dans un vague ensemble « francophone », niant ainsi notre identité. « Identité », le grand mot était lâché…

Hier matin, Jean-Paul Duchâteau, le nouveau rédacteur en chef de « La Libre », commençait ses vœux par : « Que la nature dramatiquement perverse de certains peuples, de leurs dirigeants et de leurs référents religieux ne répande pas - ou moins ! - de guerres, d’épurations et de violences de toute nature »…

Etonnant, choquant même, aucun peuple n'est évidemment naturellement pervers, pas même les allemands sous Hitler, par contre chaque peuple même de longue tradition démocratique peut le devenir: c'est, je crois, la leçon la plus importante à retenir de la Shoah. Les personnes certes, les idéologies, elles peuvent très facilement être perverses par nature. Pas les identités.

 

C’est pourquoi le débat français sur l’identité « nationale » fait tellement écho chez nous.

« Mon pays, c’est la Wallonie » a affirmé Jules Destrée à plusieurs reprises, ajoutant que : « politiquement, elle est insérée dans un pays plus grand, appelé Belgique, qui participe à la civilisation de l’Europe occidentale ». Aujourd’hui, la Belgique subsiste et l’Europe qui se structure constitue la principale référence législative dans de nombreuses (trop ?) de matières.

Et pourtant, Destrée n’avait que 23 ans quand Albert Mockel fait naître le mot dans son sens politique d’affirmation culturelle. Le terme prend très vite sa force politique, puisque dès 1897, Mockel préconise « la séparation administrative complète de la Flandre et de la Wallonie, avec un parlement pour chacune d’elles », proposant, en complément à cette vision déjà très confédérale, une chambre fédérale où chacun élirait la moitié. Les Wallons affirment donc l’existence politique de la Wallonie depuis plus d’un siècle (113 ans !). Il est loin d’être inutile de s’en souvenir et il est sain de le rappeler aujourd’hui que la Wallonie existe institutionnellement sous la forme d’une « Région wallonne » disposant de compétences et de moyens tangibles.

Et pourtant, les Wallons peuplent ces 15000 Km² de la vieille Gaule depuis bien plus longtemps. Félix Rousseau nous a appris que les Wallons descendent de ces peuples qui ont occupé ces territoires depuis le néolithique, intégrant des apports extérieurs variés et des révolutions industrielles qui vont forger un terroir. Il ajoute que l’autre élément déterminant de notre identité, c’est la langue romane, et au-delà, la civilisation française à laquelle nous participons. Fait capital qui explique, comme l’a proclamé Rousseau, notre façon de penser, de sentir, de croire.

 

Les Wallons n’ont donc pas eu d’identité politique commune avant le XIX siècle. Leur domaine s’est fait comme la France de Fernand Braudel, de cassures, d’émiettements, de diversité. Une région comme la Wallonie ne s’est pas construite sans un murissement profond et long de ses différentes composantes politiques, économiques, sociales et culturelles. Tous les grands précurseurs de « l’idée wallonne » en ont été conscients, même, si comme nous aujourd’hui, ils en ont tous ressenti l’urgence. Nous portons en nous les bagages des générations antérieures, depuis ceux qu’on appelait « Wahla » au sud et à l’ouest des régions germaniques, ces habitants des marches celtiques dont les successeurs se sont enrichis d’apports extérieurs. Mais il ne faut pas s’y tromper, si la Wallonie existe aujourd’hui dans son autonomie régionale, c’est au peuple wallon et à une poignée de militants qu’elle le doit. L’un comme les autres, profondément attachés aux principes de la liberté et de la démocratie.  Et militer, cela exige du recul, de la patience, de la réflexion, de la mémoire. Il faut s’inscrire dans le temps.

 

Nous avons donc bien une identité qui nous relie, même s’il n’y a jamais eu d’aspiration à devenir une nation.

Une nation, c’est autre chose, c’est une volonté de vivre en commun, un plébiscite de tous les jours comme l’écrivait Renan. Au-delà de leur identité dont Félix Rousseau a bien cerné les caractéristiques, les Wallons, vivent dans un empilement  d’identités secondaires construites, récentes et parfois contradictoires avec leur nature, la « francophone belge », la Belgique, l’Union européenne. Toutes constructions humaines et politiques artificielles qui ont l’avantage d’être imprécises. J’entendais récemment le premier ministre luxembourgeois Junkers affirmer, au micro de l’excellent Bertrand Henne, que l’Union européenne ne remplacera jamais les nations. Ce sont donc des constructions politiques auxquelles il est facile d’adhérer. Ça ne mange pas trop de pain. Il suffit de voir avec quelle indifférence les électeurs participent aux scrutins obligatoires.

 

Ce n’est donc pas d’identité « nationale » qu’il faut parler. Mais bien de culture, de cohésion sociale, politique et surtout démocratique, bref de tout ce qui fait l’identité. C’est là que la phrase de Jean-Paul Duchâteau citée en début de billet pourrait faire sens. Mais ce n’est pas l’appartenance ou l’adhésion à une idéologie (et les religions sont des idéologies) qui fait un peuple et une identité. Les idéologies, les religieuses comme les autres, sont perverses par nature puisqu’elles ramènent tout à elles, à l’exclusion de toutes les autres et des caractéristiques qui font les peuples, de leur diversité et leur identité. C’est là qu’est le malaise derrière le débat sur l’identité nationale, ce n’est pas cette dernière qui est en cause, mais ce que certains proposent pour la remplacer.

 

Et comme nous sommes en tout début d’année, je voudrais vous offrir cet extrait de « l’Offrande wallonne » d’Albert Henry :

« Ce paysage n’abêtit ni n’exalte, ni n’abat l’âme, n’endort ni n’emporte, ce paysage aère l’âme.

On dirait que dans le jeu des lignes lumineuses est passé quelque chose des habitudes séculaires et des gestes essentiels, quelque chose de la simplicité des tâches primordiales et de l’amitié des hommes et de la nature ».

 

Bonne année !

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« Le courage. C'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire »  (Jean Jaurès)
*
« (…) il n'existe aucun accommodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui et ceux qui croient ou affirment de croire et obligent sous peine de mort leurs semblables a en faire autant. » (Marguerite Yourcenar)
*

« Ce qui nous intéresse ce n'est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. » (Armand Gatti)

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- Le Club du Net : Karl Zero et Dupont-Aignan
- Magnifique leçon de civisme d'Elisabeth Badinter.
- François Mitterrand

Textes

- Le vrai visage des Français
- Bicentenaire de la réunion de Mulhouse à la République
- La loi d'unanimité et de contagion
- L'heure décisive approche pour les Bruxellois
- Appel à la France, à tous les francophones :  pour une action mondiale pour le français et la Francophonie
- Les réformes des régimes de retraites - Comparons la Belgique et la France
- Un peu de tout... mais des infos utiles
- Du 24/10/62 au 24/10/63, pour comprendre les dessous d'une évolution institutionnelle (CRISP)
- Une histoire de la Wallonie (Institut Jules Destrée)
- Les pouvoirs en Wallonie et environs, mode d'emploi (Crisp)
- Wallons et Bruxellois francophones, pour en finir avec le syndrome de Stockholm !
- ISF - Impôt de solidarité sur la fortune, de quoi s’agit-il ?
 
- Aux origines de la frontière linguistique 
-
La Wallonie sauvera-t-elle l'Europe ? 

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