Je ne suis pas rassuré.
Je ne suis pas rassuré ni à la lecture de la note au roi de Bart De Wever, ni surtout par les réactions à cette dernière des « quatre princes de la présidentocratie », comme l’écrivait joliment il y a peu José Fontaine, qui gouvernent nos destinées et affirment – à leur corps défendant y retrouver 80 % des propositions déjà acceptées. (Après lecture de la note De Wever, je constate que si cette note est certes déséquilibrée au bénéfice de la Flandre, je n'y ai pas retrouvé tous les points du programme de la N-VA, ou alors sous une forme assez édulcorée. De Wever y a ainsi indiqué jusqu'où il acceptait d'aller par rapport à son programme. Il a mis noir sur blanc ses concessions, aux autres à fixer leurs limites plutôt que de hurler, puisqu'il a annoncé que c'était un document de travail.)
Si, il y a de réelles (?) avancées psychologiques en faveur de la délégation aux Régions de compétences qu’elles assureraient mieux que l’état fédéral, Il est évident que dans l’esprit des Flamands, Région égale Communauté, du côté « dit francophone », le réflexe reste d’abord communautaire. Comment ne pas comprendre que ces réflexes ethniques sur des territoires partagés ne mènent qu’à la catastrophe pour tout le monde. Organiser un état sur cette base n‘a jamais marché. Les événements dramatiques en Autriche Hongrie, Yougoslavie, Beyrouth ou Ruanda sont là pour nous éclairer. Même si nous n’en sommes pas encore là.
Ce n’est que sur une base territoriale claire que l’on peut concevoir le fonctionnement harmonieux d’un Etat moderne, respectueux de l’égalité des droits entre les citoyens. Ce n’est que dans un état cohérent que l’on peut garantir le bien-être des habitants par des services publics forts, y compris un système de protection sociale digne de ce nom.
Ce n’est plus le cas de la Belgique. Et depuis longtemps !
La persistance de Communautés, par les chevauchements qu’elle impose est une source majeure de conflits. Les propositions de transferts de compétences, « à moitié », « progressivement » ou pire, sur base ethnique ne peuvent qu’aggraver les divisions, les conflits et les rancunes.
Pas seulement entre Flamands et « Francophones », mais aussi entre Bruxellois et Wallons.
Que dire d’une telle pseudo-fédération « Bruxelles-Wallonie-Communes à facilités-Belgique continuée » qui naîtrait avec des conflits de nationalités et de frontières ?