Son communiqué de ce soir après une journée où les tensions entre francophones et Flamands ont atteint un certain paroxysme est un modèle de perfidie et mérite un coup de chapeau.
Morceaux choisis : « Au cours des mois écoulés, j’ai examiné en toute discrétion les contours d’un possible compromis avec les présidents de parti de la majorité (...) J’ai fait traduire les solutions proposées en propositions de loi (...). Ces propositions de loi constituent un tout qui tend vers un compromis équilibré entre des thèses souvent contradictoires. Elles sont destinées à servir de base à la négociation. Il n’y a, par conséquent, pas d’accord sur l’ensemble de ces propositions. Tel n’était du reste pas l’objectif poursuivi. Mais dans la mesure où il y a une volonté politique en ce sens, je pense que ces propositions pourraient constituer la base d’un accord ».
« Avec ces propositions, j’ai rempli la mission que le Roi m’a confiée. A la demande du Premier Ministre et des présidents de parti, j’ai accepté de prêter assistance lors des négociations ».
Il a fait vraiment très fort.
1. Il a coincé les partis « francophones qui n’étaient officiellement demandeurs de rien, mais ont annoncé publiquement qu’ils estimaient « que les négociations peuvent commencer sur la base des propositions de Dehaene ». Ils y sont !
2. Il ne présente, somme toute, que la position flamande. Le silence de la NV-A (à part pour la perte de compétence en matière de nomination de « bourgmestres périphériques » par le gouvernement flamand) est significatif de satisfaction.
3. Il enfonce un coin dans le pacte des partis traditionnels francophones en montrant au grand jour leur disponibilité pour des compromis(sions ?)
4. Il règle ses comptes avec le CD&V et Yves Leterme qui l’avaient un peu bousculé lors de la formation du gouvernement.
5. En bon militant flamand, il nous donne l'assurance d'une tension politique qui ne devrait pas aller en diminuant à l'approche de 2011. La campagne pour les élections fédérales - si le gouvernement ne tombe pas d’ici là - va être sanglante ! Ce sera l'escalade des revendications et à celui qui sera le plus Flamand en Flandre, tandis qu'ailleurs, ce sera territorial à Bruxelles et hélas, belgicain en Wallonie. A moins que... un vrai parti wallon...
Joli coup !