« Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n’est pas de faire son devoir, mais de la connaître » (Louis de Bonald Extrait de « Considérations sur la Révolution française »)
Serions-nous passés cette nuit dans une autre dimension ? Un monde parallèle ?
Jugez-en :
Dans « Le Soir » Véronique Lamquin propose de scinder BHV. « L'enjeu de BHV est plus dérisoire que jamais » écrit-elle
La vie des habitants francophones qui ont choisi de vivre dans les communes sans facilités de la périphérie changera certes : ils devront voter pour des candidats résidant en Brabant flamand. Et alors ? Ils auront enfin des élus qui les représenteront vraiment (Même des élus francophones de leur communauté). Et qui devront leur rendre des comptes, ce qui n’est pas le cas actuellement. . Ce serait la fin de cette énorme duperie et d’une rente de situation pour certains.
Philippe Martin dans « l'Avenir » dresse (enfin !) un constat réaliste : « rien ne sera plus jamais pareil entre le Nord et le Sud. Il précise que « les Wallons ne doivent plus se maintenir dans la position du conjoint malmené et à demi délaissé. Ils doivent construire un modèle différent, qu'ils auront choisi, pas qui leur a été imposé par d'autres ». « Oser la fierté, se tourner vers l'avenir. Les Wallons sont un peuple jeune mais ils doivent encore faire la démonstration qu'ils ne sont pas une nation fatiguée, déboussolée, anéantie ». Relisez l’article, il parle bien de peuple wallon…
Quand je pense au nombre de fois où je me suis fait traiter de traître par des « francophoniscistes » quand j’écrivais ça ici ou ailleurs… Avouez qu’il y a de quoi s’étonner…
Mais j’ai gardé pour la fin le meilleur, le magnifique débat entre Ch. Behrendt & M. Uyttendaele, ce matin sur Matin première. Après un début un peu mou où ils se sont sentis obligés de rappeler quelques principes de Droit (effet Delperée ou RTB(f) ?) ils sont assez vite sortis de la langue de bois habituelle. J’ai même eu l’impression que l’excellent Bertrand Henne a été surpris de la clarté du message délivré par les deux constitutionnalistes de service. Nous avons assisté ce matin à un démontage quasi complet des arguments des « ultimistes » (*). Etaient-ils en mission commandée ? Si je peux résumer, les droits fondamentaux des habitants francophones des Halle-Vilvoorde ne sont pas mis en question par une scission de BHV. La circonscription électorale unique ? Une foutaise. La Région de Bruxelles–Capitale ? Elle existe. Etc…
Y aurait-il enfin quelque chose de changé dans la communication au Royaume de Belgique ?
Et bien, pour une fois, si ces propos sonnent comme le début d’un changement d’esprit, nous avons vraiment des raisons de faire la fête !
A lire absolument :
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110720_00025317
http://www.lesoir.be/debats/editos/2011-07-20/scindons-bhv-c-est-le-moment-ou-jamais-852055.php
A écouter :
Ou a télécharger en MP3: ICI
(*) Si un extrémiste est bien celui qui va au bout d’une logique, d’une idée, même si cette logique a complètement échoué – el la Belgique en est un bel exemple - un « ultimiste » est celui qui l’a compris mais continue à faire semblant. C’est le cas de ceux qui refusent d’admettre, par exemple, que la frontière linguistique existe depuis 1970 et qu’elle est intangible. Que l’expérience ultime comme l’avait appelée Charles Plisnier au Congrès national wallon de 1945 a échoué. Que la Belgique a échoué. Il persiste à faire comme si le passé n’existait pas. C’est une forme de populisme, d’intégrisme politique... jouant sur les émotions. C'est défendre une opinion politique radicale qui va à l’encontre des intérêts de tous et des Wallons en particulier.
pierre@s 27/07/2011 13:00