Un ami m'envoie ce point de vue sur la presse.
Noam Chomsky (*) explique qu’un journal ou une chaîne de télévision « est une entreprise qui vend un produit ». Et que le produit vendu, c’est le public ! Il est le seul vrai produit vendu par la presse écrite et audiovisuelle sur un marché bien spécifique : le marché de la publicité. Dans une perspective privée de rentabilité, le journal ou la chaîne de télévision n’existe pas pour lui-même contrairement à ce qu’on pourrait croire mais pour vendre un public potentiel à des annonceurs, un public susceptible d’être intéressé par des publicités, c’est-à-dire par des produits à acheter. Les médias vendent donc des publics !
Décoiffant, non ?
(*) Professeur honoraire de linguistique au Massachusetts Institute of Technology. Considéré comme le fondateur (controversé) de la "grammaire générative et transformationnelle".
C'est dans ses ouvrages "Illusions nécessaires" et "La Fabrique de l'opinion publique", que Chomsky s’attache à mettre en évidence les processus par lesquels les médias tendent à enfermer les sociétés démocratiques dans un carcan idéologique. Sa critique porte sur le fonctionnement global de l'institution médiatique dans ses rapports avec les pouvoirs économique et politique. Chomsky montre comment les médias noient la masse électorale sous un flot d’informations beaucoup trop dense pour servir de support de réflexion et qui converge, en définitive, vers des analyses à sens unique, fondées sur des présupposés que l’on évite soigneusement de remettre en question. C’est en particulier à travers l’analyse du traitement médiatique des conflits armés que Chomsky dévoile la dépendance des médias envers les pouvoirs économique et politique. En cherchant à démythifier la prétendue neutralité des médias, Chomsky entend œuvrer pour l’émancipation intellectuelle de la société.
Jacques Locquet 18/01/2007 11:38