C'est le 15 janvier 1790, à Paris, que l'Assemblée constituante établit la carte des départements. Les députés voulaient mettre fin à la confusion administrative héritée d'un millénaire d'Histoire. A noter qu'ils envisagèrent d'abord de créer des circonscriptions géométriques, à l'image des États américains.
Heureusement, Mirabeau s'y opposa avec véhémence: «Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveauté; qui, si j'ose le dire, permette de composer avec les préjugés et même avec les erreurs, qui soit également désirée par toutes les provinces et fondée sur des rapports déjà connus.»
Les nouvelles divisions sont baptisées «départements», d'un vieux mot français qui appartient au vocabulaire administratif depuis François 1er. Leurs limites respectent les anciennes provinces. C'est ainsi que la Bretagne et la Normandie sont divisées en cinq départements chacune. Leur taille est telle que chaque citoyen puisse accéder à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum.
Sans le savoir, les députés ont recréé de la sorte les anciens pays... de la Gaule d'avant les Romains. De nombreux chefs-lieux rappellent en effet les tribus gauloises locales. Amiens évoque les Ambiens, Beauvais les Bellovaques, Cahors les Cadurques, Nantes les Namnètes, Paris les Parisii, Poitiers les Pictones, Reims les Rèmes, Soissons les Suessiones,Tarbes les Tarbelles, Vannes les Vénètes,...
Le département est ainsi la circonscription la mieux enracinée dans l'Histoire de France, en concurrence avec la commune, héritière des anciennes paroisses.
Au fond d'eux-mêmes, les Français lui restent très attachés. C'est la principale circonscription de référence (administrations de proximité, plaques minéralogiques, statistiques...).
Pierre P. 22/01/2007 14:42
LB 22/01/2007 14:35
Laurent Brogniet 16/01/2007 08:05
Claude Thayse 16/01/2007 09:27