Hier, nous apprenions que la Région wallonne et la Communauté française auraient respecté en 2006 leurs obligations découlant de l'accord de coopération de financement. Comme par hasard, à quelques mois d’une importante négociation dite communautaire.
Pour une fois que les nouvelles ne sont pas mauvaises, ne boudons pas notre plaisir. Le désendettement semble avancer plus rapidement que prévu, pour preuve, la meilleure cotation internationale Moody's (*), qui permet de juger de la facilité à accéder au marché des capitaux.
C’est que l'actuel accord de coopération qui répartit l'effort entre les entités court jusqu'en 2010. Et dans le cadre de la négociation qui s’annonce, la dotation aux entités pourrait être revue à la baisse ou des compétences pourraient être régionalisées sans leur financement.
Ce que refuse Michel Daerden (oui, lui !) dans « Le Soir », mais qu’on retrouve bel et bien dans les cartons des 3 partis traditionnels flamands. Dans un éclair de lucidité qui a fait sa renommée internationale, il ajoute : "Ce qu'il faut, c'est aller à la table de négociation en dominant les paramètres pour ne plus connaître 1989 (la réforme de l'Etat transférant l'enseignement aux Communautés)" reconnaissant par là, la catastrophe présentée en grande victoire par les partis et médias francophones (comme d’habitude) que le Mouvement wallon n’a pas arrêté de dénoncer.
Là où il rejoue involontairement au comique, c’est quand il ajoute : « ce qu'il faut aussi, c'est tout faire, en 2007, pour qu'un socialiste francophone soit premier ministre; et je pense à Elio, pour qu'il n'y ait pas d'équivoque ».
Faudrait-il en passer par là ? Il est vrai que Di Rupo rêve de devenir le prochain premier ministre. Il apprend pour cela le néerlandais à marches forcées et courtise les medias flamands et même le patronat flamand. Mais surtout, il est prêt à payer le prix fort aux flamands… c'est-à-dire à nous faire payer le prix fort avant de se faire jeter comme celui qui reste son véritable modèle : Edmond Leburton : qui a gouverné du 26/01/1973 au 25/04/1974. Faudra-t-il en arriver là pour que les Wallons se décident massivement à franchir le pas ?
Traiter le mal par le mal ? C’est peut-être la solution finalement…
La notation est une appréciation de Moody’s sur la volonté et la capacité d’un émetteur à assurer le paiement ponctuel des engagements d’un titre de créance, tel qu’une obligation, tout au long de la durée de vie de celui-ci.
La Wallonie a ainsi avancé de trois rangs. Elle se situe à présent au quatrième rang, le « Aa2 ».
Plus une Région est cotée, plus elle aura accès au marché des capitaux et pourra donc emprunter auprès des grandes institutions financières. De plus, plus la cotation est bonne, plus le taux d'intérêt est intéressant.
La Communauté française fait mieux classée. En "Aa1+", elle occupe le deuxième rang comme la Belgique. En Aaa, le premier rang, on retrouve les pays et Régions les plus riches, à savoir la Norvège, l'Allemagne, l'Autriche, la France, le Danemark et... la Flandre.
Les catégories :
Aaa – valeurs de tout premier ordre (« gilt edged »)
Aa1, Aa2, Aa3 – fourchette haute (« high-grade »)
A1, A2, A3 – notation intermédiaire (« upper-medium grade »)
Baa1, Baa2, Baa3 – fourchette basse (« medium grade »).