Je ne suis plus président du RWF depuis ce samedi. J'avais accepté cette charge pour deux ans.
Je pense ne pas avoir à rougir de mon mandat. Quand je suis arrivé à la présidence, le parti était en quasi faillite, après deux coûteuses années de campagne électorale. Les caisses étaient plus que vides (nous ne bénéficions pas de subventions, n'ayant pas d'élus dans deux chambres fédérales). L'énergie déployée entre et pendant ces deux campagnes (législatives et régionales) n'avait pas permis de mettre l'accent sur le recrutement de nouveaux membres. Nous avions également chaque fois perdu des voix et reculé en pourcentage.
Je suis fier de laisser le RWF en état de marche à mon successeur. Nous avons retrouvé quelques moyens financiers (certes, pas à l'échelle des partis traditionnels subventionnés. Mais ce qui nous manque en moyens financier, nous le compensons par la qualité de nos militants qui n'hésitent pas à donner de leur temps sans rien attendre en retour), les sections d'arrondissement sont revitalisées et fonctionnent bien. Nous avons progressé presque partout lors des dernières élections provinciales bien que n'étant n'étant pas présents dans tous les districts. Un scrutin pourtant difficile. Nous avons également des résultats homogènes dans toute la région, preuve de notre implantation. Il reste maintenant à concrétiser cet acquis.
Profondément attaché à la Wallonie, j'ai voulu adoucir le message du RWF pendant ces deux années dans le sens du respect des convictions des Wallons. Mettant en valeur leurs qualités. Préférant la pédagogie à la démagogie. Insistant par ailleurs sur la complémentarité et la cohérence naturelle entre identité wallonne et identité française, j'ai souhaité marquer la rupture avec la position traditionnellement défensive du Mouvement wallon. Cette position se justifiait lorsqu'on voulait défendre l'existence de la Belgique face à un Mouvement flamand arrogant. Notre choix de la France est un choix positif, nous respectons les Flamands en leur qualité de voisins et les laissons libre de se choisir leur destin. Mais nous ne nous laissons pas marcher sur les pieds. Nous choisissons pour notre Peuple une Nation, un régime politique, en toute liberté et connaisance de cause.
C'est, à Charleroi, dans la même salle où, - ce n'est évidemment pas une coïncidence - Paul-Henry Gendebien avait fondé le RWF en 1999, qu'il a été réélu à la Présidence avec près des 3/4 des voix des membres présents. Je lui souhaite, ainsi qu'à l'équipe dont il s'est entouré, plein succès pour les combats électoraux qui s'annoncent.
Je redeviens donc un membre ordinaire du RWF. Pour ne pas géner le travail de la nouvelle équipe de la présidence, je m'abstiendrai de toute prise de position ou tout commentaire qui pourrait impliquer le parti. Il n'y a rien de pire qu'un ancien dirigeant qui intervient dans l'action de son successeur. Il faut savoir partir. J'ai voulu être un président rassembleur. C'est toujours difficile et inconfortable mais préférable à une confiscation de tous les pouvoirs au profit d’un clan, d’une bande, d’une faction qui veut tout, qui prend tout, qui écrase tout, qui brise tout. Ce qui mènerait le parti à l'échec. On y est vite. Heureusement, Paul-Henry Gendebien a beaucoup d'expérience et saura ce qu'il faut faire.
Le Président a désigné un chargé de communication qui prendra, dès aujourd'hui la responsabilité des publications (tant dans la forme que le fond), particulièrement du site Internet que j'ai porté, seul, pendant ces deux années de présidence.
Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui m'ont apporté leur soutien pendant ces deux années.
Un certain nombre d'entre vous m'ont demandé de publier mon dernier discours en cette qualité. Celui qui ouvrait le VIIème congrès de ce 9 décembre. Je le fais volontier, tout en remerciant tous ceux qui m'ont soutenu pendant ces deux années.
Grâce à Yves Glotz, voici une copie "brute de fonderie" de mon discours. Il manque un passage suite à un changement de cassette... Il se retrouve dans mon texte.
P.-H. Gendebien a également eu quelques mots aimables à mon égard, les voici :
Jean Desmet 18/12/2006 14:30