3 décembre 2006
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A la faveur d’une recherche sur Internet, je suis arrivé, un peu par hasard, sur une page de « l’encyclopédie » collaborative Wikipedia. Vous connaissez certainement cette expérience où les lecteurs sont aussi les rédacteurs et où malgré les bonnes volontés et les professions de foi, je pense que les risques d'erreurs, de dérapages ou de manipulations sont loin d'être négligeables. C'est, en tous cas, une inquiétude récurrente chez moi.
Voici ce que j’y ai trouvé : “The variety of French spoken in Wallonia is Belgian French, which differs from the standard French of France to various degrees depending on the speaker. The French language used in the administration and in the media is very similar in Belgium and in France. One notable difference is the use of the words septante (70) and nonante (90) in Belgium, as opposed to soixante-dix and quatre-vingt-dix in France.”
Qu’est-ce que le “Belgian french” ? En quoi nos expressions régionales, nos tournures de phrases ne pourraient elles pas faire partie du Français tout court et contribuer à l’enrichir, comme l’ont si bien fait remarquer les Grevisse, Hanse ou Wilmet, ces grammairiens que le monde nous envie ?
En quoi nos expressions sont-elles différentes de celles utilisées localement dans les autres régions de France ? J’ai cherché, mais je n’ai pas trouvé d’articles équivalent concernant la Champagne, la Corse, la Normandie, le Pas-de-Calais ou la Savoie... Il ne semble bien, pour les rédacteurs de ces articles ne pas y avoir de variations régionales, et pourtant ! Ils devraient voyager un peu plus…
Enfin, concernant la différence « notable » concernant la façon de compter, elle indique simplement qu’à un moment donné de notre histoire, nos racines celtiques se sont effacées devant l’influence romaine (et germanique ?). Nous sommes là devenu un peu moins gaulois que les Français de l’intérieur qui ont longtemps continué à compter par vingtaines (exemple : l’hôpital des Quinze-Vingt à Paris) et qui gardent précieusement « soixante-dix-huit ou « quatre-vingt-dix-neuf ». Encore que, notre « quatre-vingt » est bien gaulois, délaissant l’octaginta (octante) des romains utilisé jusqu’il y a peu encore dans certaine régions de l’Est de la France et en Suisse.
A rapprocher de notre façon de demander « qui est-ce qui…? » ou « qu’est-ce que… » pour lesquelles il n’y a pas d’équivalent latin mais correspond à des tournures encore vivantes dans les langues régionales qui prolongent le gaulois : Breton, gallois, cornique…
Published by Claude Thayse
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dans
Coup de gueule
BLAISE Jean-François 10/12/2006 17:33
Claude Thayse 11/12/2006 13:35