Le sénateur Alain Destexhe a effectué une rentrée politique remarquée ce lundi en demandant des "explications" aux ministres de la Justice et de l'Intérieur sur le cambriolage récent des locaux du Groupe interforces antiterroriste (GIA). Il est vrai que l'événement est bien moins anodin que ce que le Vice-premier ministre veut bien le dire.
Quoi ? Le "saint des saints belge" en matière de lutte contre le terrorisme qui coordonne l'échange d'informations entre services de police et de renseignement et juge des menaces qui pèsent sur le pays est ouvert à tous vents ?
Quoi ? Le chef du GIA, Luc Verheyden, minimise la portée de ce cambriolage en soulignant que les malfrats n'ont emporté ni document ni ordinateur, mais des effets personnels dont une arme de service, une veste de motard, un appareil photo et un peu d'argent traînant sur les bureaux, ainsi qu'un rétroprojecteur. Rien, quoi !
Aucun document n'aurait été dérobé ?
Parce que "les documents sensibles sont rangés dans une chambre-forte avec les serveurs informatiques (reliés aux ordinateurs situés dans les locaux cambriolés… ) sont eux-mêmes placés dans un coffre-fort" ?
Et alors ? Quand on sait avec quelle facilité certains gamins (officiellement) sont entrés dans les serveurs hyper-protégés de la CIA et du Pentagone (organismes dirigés par des amateurs à côté des nôtres, certes…)… On est en droit de se poser des questions. Si nos hommes politiques commencent à répondre n'importe quoi comme un Georges Bush ou de vulgaires Secrétaires d'Etat américains… Où allons-nous ?
Pour rappel, en mars 2005, les locaux du Comité P (contrôle des services de police, nos "bœufs-carottes") avaient déjà été cambriolés également.
Je trouve que Destexhe fait son boulot de parlementaire. Soignant peut-être bien sa publicité… mais c'est sa méthode. Il est libre et agit sans prendre (trop) d'ordre partisans. C'est le seul parlementaire à agir comme s'il était déjà à… l'Assemblée nationale !
L'intérêt général avant l'intérêt partisan. C'est rare en Belgique. On comprend qu'il soit critiqué.
Didier Reynders, à qui j'ai piqué le titre de cet article, a déjà annoncé qu'il avait la mémoire longue. Tout est dit. Nous restons en particratie.
Amusante aussi, la tentative immédiate de récupération venant du CdH. On ne sait jamais. En campagne électorale, tout est bon à prendre.