Titre choquant pour beaucoup ? Mais il faut parfois jouer du paradoxe pour faire avancer les choses.
Ce traitement, c’est pourtant ce qui se ferait dans un Etat normal…
Un exemple, l’offre de transport en Wallonie.
Certes, dans les grands dossiers de mobilité, la Wallonie a rattrapé son retard – avec ses propres moyens depuis la régionalisation – mais les résultats restent bien fragiles.
Il reste des points faibles, par exemple, la mise en oeuvre lente des plans de déplacement et de stationnement dans les grandes villes, même si les collèges échevinaux en font une priorité.
Il y a surtout le problème de la SNCB avec le financement des travaux du TGV. Si on peut accepter qu'il y ait une clé de répartition entre les régions, la part wallonne intègre forcément le financement global du TGV. Or, la plus grande partie des emprises est en Wallonie, mais le TGV ne va transporter que 20 à 25 pc d'habitants de la région. En attendant la Wallonie aura payé à 100 pc alors qu'il aurait fallu logiquement le mettre hors de la clé régionale.
Par ailleurs, il est certain que la Wallonie va se retrouver en 2010 dans une situation comparable à celle qui prévalait lors de la régionalisation des travaux publics en 1988. C'est clair qu'il ne faut pas se précipiter tête baissée dans la régionalisation de la SNCB. La question est de savoir ce qu'on entend par régionalisation. La Wallonie aurait intérêt à ne régionaliser les infrastructures dans un premier temps puisqu'à ce moment les utilisateurs (Thalys, Eurostar) devront payer une redevance de passage. Ainsi elle rentabiliserait ses investissements en infrastructures…
Le mode de fonctionnement de la SNCB est surdéterminé. Les Flamands renforcent ce qui marche bien, notamment en bord de mer et autour de Zaventem. Logique quand on pense que dans le plan décennal, ils ont aligné des études pour expliciter les besoins jusqu'à 2010 de Zaventem, d'Anvers, de Zeebrugge. Par contre l'analyse du plan ne révèle qu’une petite croissance de 2 à 3 pc… pour la Wallonie. Certes, il y aura peut-être quelques miettes de retombées du développement de Zeebrugge… et on pourrait toujours espérer qu'un jour il y aura une saturation des zones économiques flamandes pour qu'il y ait un débordement chez nous. Mais on ne peut pas simplement baser le développement de la Wallonie sur le trop plein des autres.
Je parlais récemment des projets de développement économique de Bruxelles, c’est un peu pareil…
Tant que nous restons dans le cadre belge, il est malheureusement difficile d’espérer autre chose…
Si nous étions dans un vrai pays, il y aurait une démarche comme en Allemagne. Il aurait été ainsi souhaitable que la Wallonie soit traitée comme l'Allemagne de l'Est. Quand l'État fédéral allemand dépense 1 euro dans l'ex-Allemagne de l'Ouest (RFA), il sort 2 euros pour l'ex-Allemagne de l'Est (RDA). La démarche est totalement inverse dans la mentalité flamando-belges et dans les instances restées fédérales comme la SNCB où on suit dans l'ordre. Ce qui est regrettable du point de vue wallon, c'est qu’on ne fait toujours pas cette analyse (ou bien on n’ose pas en parler…) quand on connaît la démarche flamande depuis plus de 30 ans. C'est leur peuple le premier, le reste du monde n'existe pas. La Wallonie ne peut pas suivre dans les mêmes conditions puisqu'elle a dû d'abord quitter une position historique où elle a permis à la Belgique d'accéder au stade de 2ème puissance économique du monde en négociant durement les quelques compétences qui l’intéressaient en priorité quand cette position qui lui a permis d’être généreuse a disparu. Trop tard.
Mais il y a encore du chemin à faire.
Heureusement, il semble que le gouvernement wallon devienne un peu plus proactif et vise progressivement aussi une création de rente de situation en développant des plates-formes intermodales. Il faut aussi penser à mobiliser les universités pour faire des prévisions qui seraient macro-économiquement favorables pour la Wallonie. Pas seulement dans le domaine des transports.
Bien sûr, ceci n'est pas nouveau, on retrouve déjà dans le programme du Rasemblement wallon en 1968 (!) cette phrase : « la proposition de création d'une Société Wallonne pour l’Infrastructure et une Société Wallonne de Transport chargée d’assurer l’intermodalité »
Ø 02/09/2009 16:24
Claude Thayse 02/09/2009 16:28
Ø 01/09/2009 22:28
Claude Thayse 02/09/2009 07:39