Dans Vers l’Avenir du 13 mars 2006, Robert Nicolas est (re)monté au créneau dans son petit billet assassin pour fustiger ce qu’il croit encore être le "nationalisme français".
Dans son aveuglement volontaire, il écrit :
"Ils [les Français] ont beaucoup de mal à exprimer leur différence sans dénigrer les autres, à préserver leur singularité sans verser dans le nationalisme. Ils ont l’ambition d’exporter un modèle qu’ils croient être à vocation universelle. Ils prétendent toujours exercer une influence mondiale alors que leurs moyens ne sont plus à la hauteur et que Charles de Gaulle est mort depuis longtemps." (.)
"La France ne peut s’empêcher de donner des leçons de morale à tous les pays de la Terre et de leur rappeler qu’elle a inventé les droits de l’homme et les médecins sans frontières. Elle oublie que sa propre réalité est parfois bien médiocre, dans ses prisons, ses palais de justice ou ses banlieues. Sa politique étrangère est souvent arrogante. Elle administre la Francophonie avec ses vieux réflexes de colonisateur. Elle n’a jamais assez de superlatifs pour parler d’elle-même.
Qui pourra expliquer aux Français que le monde ne s’arrête pas à leurs frontières, que les grands vins peuvent être italiens et la haute cuisine espagnole, qu’il n’y a pas que des monuments français sur la liste du patrimoine de l’humanité ?"
Pourquoi tant de haine ?
Et pourquoi pas, pourquoi jamais, une diatribe du même élan sur l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, l’Espagne, l’Angleterre…ou encore la Belgique ?
Ce qui doit le tracasser, malgré tout, c’est qu’il partage la culture de ces "insupportables Français" ; il doit vraiment le regretter.
Que ne fait-il son mea culpa ? Des lecteurs bien intentionnés lui pardonneraient sûrement de ne pas parler le néerlandais, ou même de ne pas être né Flamand par exemple. A le lire, on dirait bien que la francophobie reste le fondement de la Belgique… et même de la Wallonie ! Pourtant, plusieurs auteurs ont remarqué qu'il n'existait pas en wallon de termes hostiles pour désigner les Français et qu’il n'en existe pas davantage dans le français régional.
Sincèrement, je trouve qu'il y a mieux faire que de taper bêtement sur les Français comme cela: cela n'apporte rien et démontre même, je pense, que celui qui s'exprime comme cela est complexé.
Je n'aime pas du tout cela, vraiment pas. Car, c’est ainsi que l’on conditionne une opinion publique et que l’on culpabilise ensuite les opposants, les voix dissidentes. Sans mérite, puisque ceux qui se livrent à ces diatribes utilisent la presse, maîtrisant tous les vecteurs des stéréotypes éternels, des caricatures que personne ne dénoncera jamais parce qu’elles renvoient, à travers les caricaturés, l’auteur à son miroir.