En une nuit donc, au milieu des applaudissements et des cris de joie, sont ainsi abattus les justices seigneuriales, les banalités, les jurandes et les maîtrises, la vénalité des charges, les privilèges des provinces et des individus...
Ensuite, passé le moment d'euphorie, les députés prennent le temps de réfléchir. Ils décident que seuls les droits féodaux pesant sur les personnes seront abolis sans indemnité d'aucune sorte. C'est ainsi que disparaissent - en France ! - à jamais certains archaïsmes comme la corvée obligatoire, de même que des injustices criantes comme la dîme ecclésiastique, uniquement payée par les pauvres.
À la faveur de cette grande séance parlementaire qui a vu disparaître d'un coup les distinctions de classe de même que les particularismes locaux, l'égalité de tous les citoyens devant la Loi devient la règle (même si, aujourd'hui encore, elle est au cœur de tous les débats politiques). Les députés tireront les conséquences de leur vote en préparant une solennelle Déclaration des Droits. A posteriori, cette Nuit du 4 Août n'apparaît pas seulement comme une splendide victoire de l'égalité. C'est aussi une belle démonstration de l'efficacité du centralisme administratif sur les us et coutumes locaux : en-dehors de la norme reconnue par les Représentants de tout le Peuple, il n'y a plus de légitimité.
Un regret, l'exception qui concerne «l'abolition de l'esclavage des Nègres» dans les colonies, proposée en vain par le duc François de la Rochefoucaud-Liancourt, aristocrate éclairé, adepte de la philosophie des «Lumières».
A quand l'abolition des «nouvelles féodalités» partisanes, financières, etc.. qui, chez-nous, ont remplacé les anciennes pour notre plus grand malheur.
Tien, à ce propos, j'aurais bien aimé être l'auteur de ce magnifique terme de «Mugabétisation». Je ne l'aurais peut-être pas appliqué à Joëlle Milquet qui, certes s'accroche à sa présidence, mais est encore assez jeune - me semble-t-il - et qui contrairement à Mugabe (*) ne me paraît pas être un dictateur aigri qui a fait le vide autour de lui, ne s'entourant plus que de médiocres courtisans. Non, je verrais plutôt quelqu'un d'autre qui correspond mieux au profil…
(*) Evidemment, il y a un point commun. Mugabe comme Milquet sont en train de détruire leur pays. C'est infiniment regrettable pour le premier. Pour la seconde, bof... on ne va pas la blâmer !
francolâtre 04/08/2008 11:41
Claude Thayse 04/08/2008 11:45
Benoit B 04/08/2008 10:46
Claude Thayse 04/08/2008 11:23