Le dynamique groupe "Liège-France" vient de publier sur son blog un texte assez ancien, tiré de " La francisation des arrondissements de Bruxelles, Arlon et Verviers au cours d'un demi-siècle (1880-1930), par J.M. Remouchamps, ancien secrétaire général de l'Assemblée Wallonne, 2é édition, Bruxelles, 1937."
Vous le savez, je défends toujours le recours aux analyses historiques qui permettent de comprendre l'actualité. Il est essentiel de connaître le passé pour construire l'avenir.
Voici cet extrait. "Dans l'agglomération bruxelloise, qui ne comptait alors que 16 communes, près de la moitié de la population (48,09%) avait , en 1910, le flamand comme langue usuelle. Parmi celle-ci, 24,29% étaient unilingues flamands, 30,46% unilingues français et 45,24 % bilingues. Par rapport à 1880, le recul des unilingues flamands était de 30,49%, tandis que le progrès des unilingues français était de 13,86% et celui des bilingues de 16,64%.
En 1930, les unilingues flamands ne représentaient plus que 14,13% des habitants de l'agglomération bruxelloise, tandis que le pourcenage des unilingues français grimpait à 40,03, celui des bilingues (de 45 à 50%) étant pratiquement inchangé depuis 1890. Quant à la langue usuelle des habitants, c'est entre 1910 et 1920 que la situation a basculé : De 50/50 environ en 1910, le pourcentage des "usuels" flamands est tombé à 38,41 % en 1920 et à 34,19 % en 1930, tandis que celui des "usuels" français montait, respectivement, à 61,58% et 65,80%. Si l'on prend l'ensemble de l'arrondissement de Bruxelles, les proportions sont identiques, mais avec des chiffres plus élevés pour le flamand : 60,59% en 1910, 53,17% en 1920 et 49,76% en 1930.
L'examen des chiffres commune par commune, pour l'agglomération, montre qu' en 1930, il y avait encore une large majorité de locuteurs flamands à Anderlecht, Koekelberg, Jette-Saint-Pierre, Molenbeek, Berchem-Sainte-Agathe, Ganshoren et Evere. Dans les autres, la francisation avait été plus rapide .Il ne restait pour les "usuels" flamands que les pourcentages suivants : à Auderghem: 43,54% contre 75,91 en 1910; à Woluwe-Saint-Pierre: 41,22% contre 66,54; à Woluwe-Saint-Lambert : 40,67% congtre 64,78; à Uccle: 36,07% contre 61,13; à Watermael: 34,34% contre 57,12 et à Bruxelles-ville : 35,78% contre 51,85. Six communes avaient déjà une majorité francophone en 1910 : Forest, Schaerbeek, Etterbeek, Saint-Josse-ten-Noode, Saint-Gilles et Ixelles."
L'analyse et les conclusions que ces militants rattachistes courageux et éclairés en tirent se trouve ICI.