Surprise (?), il y aura deux candidats à la présidence de ce parti bruxellois qui fut fédéraliste dans les années 60-70 du siècle dernier. (Et, pour mémoire et sans doute espérer acquérir ainsi un peu de visibilité pour les prochaines élections provinciales, un troisième candidat habitant le… Brabant wallon ! J’avoue, moi qui y suis pourtant né ainsi que mes parents, grands parents, ignorer que ce parti puisse avoir des affiliés dans notre province).
Mais revenons aux deux vrais candidats. Le choix va être difficile pour les militants de ce parti. Difficile de choisir.
Le sortant ?
Intermittent de la résistance francophone bruxelloise, il a, pour mémoire, privilégié les intérêts des habitants des 19 communes, lâchant ceux des communes à facilités et de la périphérie, contre des garanties illusoires et un peu de subsides, lors de la dernière négociation sur BHV. Acceptant ainsi une véritable « épuration culturelle ». Heureusement pour ces derniers que Spirit, voulant engranger davantage, a fait capoter la négociation, preuve que chez les Flamands aussi, le mieux est l’ennemi du bien…
Il se déclare chaud partisan d’une Belgique continuée sous forme d’un Etat résiduel formé d’une partie de Bruxelles et de la Wallonie, sachant pertinemment bien que ce n’est qu’un slogan creux mais qui rassure la partie frileuse et ultra conservatrice et revancharde anti-flamande de l’électorat de son parti. Mais ne veut pas
Lui aussi qui, faut-il le rappeler, ravalait vite fait ses rodomontades quand Louis Michel lui faisait de gros yeux ?
Le concurrent ?
Bourgmestre d'Auderghem et ancien ministre régional bruxellois, lui reconnaît lucidement qu’il n'y a pas de projet, que les francophones font de l'occupationnel politique – et que le FDF n'est pas en reste (Bien vu ! C’est, en effet, tout ce qu’il fait). Qu’il faut cesser de se mentir, de croire que rien ne va se passer en 2007. Qu’on lance des slogans sans contenu. Qu’il y a un vide. Qu’il faut une vision.
Il reconnaît enfin que « La Belgique fédérale s'éloigne »…
Bravo ! Jusque là, un sans faute. Un peu tard, mais…
Hélas, très rapidement il fait une courbe rentrante en ne tirant pas les bonnes conclusions de ses observations.
Et avec une naïveté inquiétante, il précise : « Faisons réussir le fédéralisme. Mais si la Flandre le fait échouer, alors, nous, francophones, essayons de faire réussir le confédéralisme. » C’est oublier que la Flandre veut déjà plus. Sa vision du confédéralisme est très particulière : deux Etats, un dominant, la Flandre, une sorte de Bantoustan : la Wallonie et un… Condominium, un nouveau " Moresnet neutre", Brussel-Bruxelles, co-géré par les deux autres... Une guerre de retard ?
Autre signe inquiétant montrant un peu de retard à l’allumage. Il déclare « ne pas avoir beaucoup aimé l'intégration du FDF dans le MR jusqu'à l'émergence du libéralisme social, dans lequel il se retrouve pleinement. » Heu… Est-il au courant que cette doctrine n’est plus qu’un paravent au « libéralisme compassionnel » vanté par Charles Michel, pourtant porte-parole de ce mouvement ?
Bref, choix difficile entre un velléitaire qui s’est déclaré Bruxellois pro-Wallon et un gestionnaire naïf qui dit qu’il n’est pas anti-Flamand. Mais qui semblent bien d’accord tous deux sur l’essentiel… pour eux. Chou vert et vert chou ?
Annexe subalterne du MR, ce n’est pas demain que les dirigeants de ce parti feront un choix clair !