Samedi dernier, la presse nous apprenait que le CD&V-N-VA rejoignait en l’amplifiant encore le projet de rédaction d’un Constitution qui précédera la Nation flamande. Le propos est clair, Van den Brande la définit ainsi : « pas un simple catalogue de droits constitutionnels mais un cadre institutionnel à l’intention de la Nation flamande ». Bart De Wever va plus loin : « (…) il y a un seul élément crucial : la reconnaissance de la Flandre comme Etat souverain » et « (…) un texte pour le moment où il sera devenu évident que la Flandre dispose du droit démocratique à sa libre détermination. Tous les partis traditionnels flamands sont donc d’accord sur le fond, reste la forme.
Peu de réactions de notre côté, le silence quasi général. Excepté le FDF, sous section bruxelloise du MR, qui reprend son antienne habituelle et stérile à propos du radicalisme flamingant, anti-belge et anti-bruxellois.
Faut-il minimiser cette nouvelle étape comme le faisait le constitutionnaliste (francophone) Dumont des Facultés St. Louis en disant : « cela ne me pose pas de problème pour autant que l’on se souvienne que dans tous les Etats fédéraux, la Constitution fédérale l’emporte sur les constitutions fédérées ». Pour autant, justement…
Grosse émotion dans la presse ce mercredi matin suite au discours d’Albert Cobourg, dit Deux. Mais, émotion différente au « Nord et au Sud du pays » comme dirait la RTB(f).
Le désormais porte-parole de Verhofstadt-Onckelinckx a provoqué un orgasme dans la presse francophone qui titre que « Le chef de l'État attaque comme jamais les tenants du séparatisme explicite ou feutré ». Un distinguo qui est sensé faire mal de côté flamand puisqu’il mettrait dans un même sac les partis traditionnels (voir ci-dessus) les milieux économiques (regroupés sous la bannière indépendantiste de Warande ) et le Vlaams Belang. Ce qui fait quand même beaucoup de monde. Verhofstadt fait là tirer ses dernières cartouches à quelques mois d’élections.
Je suppose que le roi se rend compte du rôle qu'on lui fait jouer, et alors... N’aurait-il pas simplement voulu ménager l’avenir en lisant un discours destiné surtout aux francophones ? La Flandre ne lui étant de toute façon plus acquise. Il espère sans doutes encore voir son fils en roi du Wallobrux ? Le reliquat famélique de la Belgique que nous prépare Di Rupo… A noter l’allusion au « Plan Marshall ». Je n’aurai pas l’effronterie de rappeler avec Jean-François Revel que : «La communication, c'est ce qui sert à expliquer que les échecs sont des succès »…
Passons sur les dysfonctionnements majeurs à la Sûreté de l'Etat et les soupçons de corruption à la Régie des bâtiments. Le fait que chaque fois, les responsables soient flamands et que ce soient des entreprises flamandes qui ont tiré les marrons du feu est bien entendu un pur hasard. Pas de chance.
Il faudra aussi vous y faire, nous vivons de plus en plus dans un « Royaume d’opérette », deux exemples :
L’agence Belga nous apprend que le roi Philippe Ier n'aurait plus de pouvoir. Il y aurait au sein du gouvernement, à l'exception des libéraux francophones, un consensus pour limiter les pouvoirs du Roi à un rôle strictement protocolaire comme en Suède. C’est ce mercredi dans "Het Volk" et "Het Nieuwsblad". En effet, plus la passation de pouvoir (du roi Albert II à son fils Philippe) approche, plus les doutes augmentent concernant le « bagage » dont le roi Philippe Ier disposerait et quant à savoir s'il sera suffisant pour succéder à son père. Un an avant la décision définitive du gouvernement, la réponse est actuellement "non".
La Nouvelle Gazette de la semaine passée annonce un nouvel uniforme pour les gardes rendant les honneurs aux chefs d’Etat étrangers sur le tarmac de Melsbroek. « Douze ans dans l’armée puis le reste au cirque Bouglione » rigolent (jaune) les soldats. Pour eux, l’uniforme coloré (bigarré ?) proposé est un « mélange de celui des barmans de Pinochet, des membres de la garde rapprochée de Kim Su Yung et des choristes troisièmes rôles dans les opérettes russes ».
Exactement l’effet de puissance recherché par Flahaut, Ministre bien connu de la Défense nationale, qui trouve que cet uniforme attire l’attention et suscite le respect. Si ça ne marche pas, il pourra toujours les recycler au Carnaval de Nivelles.