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7 février 2008 4 07 /02 /février /2008 13:02

Je viens de recevoir ce texte, malheureusement anonyme, que donne un éclairage particulier sur cette organisation « apolitique » fort présente dans les médias : « B Plus ». 
 
A l'heure où plusieurs membres et sympathisants du mouvement B Plus ont été introduits dans le gouvernement fédéral provisoire, II est intéressant de revenir sur cette association apparemment belgicaine.
L'étude de son site Internet est à même de nous fournir quelques indications sur les orientations réelles de ce mouvement. Les bulletins de liaisons, apparemment cachés, sont toutefois visibles à qui les recherche. Tout ce qui figure ici a été tiré de cette source d'informations. 
 
Comment se présente-t-il ?
Se définissant comme un groupe de pression, il prétend combattre le séparatisme et soutenir un fédéralisme équilibré. II plaide donc pour une réforme des institutions qui viserait à améliorer la gouvernance du pays et de toutes ses composantes. 
Il soutient que le Mouvement flamand actuel est un successeur déviant d'un combat social et linguistique qu'il affirme justifier. Cependant, il reconnaît que ce combat a bénéficié de la participation de plusieurs de ses membres. Préférant oublier que plus de la moitié du corps électoral flamand a voté pour des partis séparatistes ou proches de ceux-ci, il pense que les exigences du mouvement flamand actuel ne bénéficient que d'un maigre appui dans la population.
 
Les bases du raisonnement.
L'analyse de B Plus se fonde sur des assertions péremptoires, voire non fondées.
Ainsi, dès octobre 2005, il affirme que le principe de territorialité a été reconnu comme principe de base du fédéralisme classique. Il fait référence à des organisations « pro-belges » telles que le Groupe Coudenberg et le Front pour un Fédéralisme d'Union. Il déclare que la scission de BHV fait principalement craindre aux partis francophones de perdre des voix. Manière de détourner l'attention sur les conséquences réelles de cette scission… Il affirme qu'il n'y aura que peu de conséquences pour les habitants francophones de la périphérie flamande de   Bruxelles.   Reprenant   ainsi   la   dialectique   purement flamande   qui   s'exprime habituellement dans ce dossier.
En septembre 2007, B Plus souligne que comme de nombreuses enquêtes d'opinion l'ont déjà prouvé par le passé, que l'écrasante majorité de la population en Flandre... est contre une séparation de la Belgique. Il maintient que les récents sondages ne montrent pas de différences par rapport à cette constatation. Il reconnaît cependant que  certains commentateurs interprètent ces résultats d'une toute autre manière.
 
Sa plate-forme institutionnelle.
 
La scission de BHV :
Dans son programme 2007, B Plus veut la scission de ta circonscription électorale B-H-V pour la Chambre, le sénat et le Parlement européen. C'est un cran en dessous des revendications du vlaamsRaad, mais cela va bien dans le sens des revendications flamandes.
 
La création d'une circonscription électorale fédérale :
Dans un premier temps, B Plus visait à la création d'une circonscription électorale fédérale pour 25 % des sièges dans la Chambre des Représentants. Ensuite, II soutint la campagne du « Paviagroep » pour une circonscription électorale fédérale. Ecolo affichait cette exigence depuis longtemps dans son programme. Le parti socialiste s'y est rallié.
V. De Coorebyter, directeur général du CRISP, dans Le Soir du 01/10/2005, donnait cet éclairage sur la chose : « Les partis francophones prendraient-ils la peine d'investir les médias flamands ... pour gagner l'électeur flamand à leur cause ? ». Et de se demander s'il n'est déjà pas trop tard. Ce que l'on constate depuis longtemps, c'est que des politiciens flamands n'hésitent pas à tenter la séduction tant en Wallonie qu'à Bruxelles.
En fait, Ils se trompent de combat. Ce sont les partis fédéraux qui font défaut en Belgique. La circonscription fédérale est une poudre aux yeux. Elle risque bien d'attiser encore plus les démonstrations de force de partis qui resteront régionaux et/ou communautaires. Il y a fort à parier que la pratique des doubles langages, selon que l'on s'adresse à l'une ou l'autre des communautés, ne fera que s'amplifier.
 
Sa stratégie.
Au travers l'intervention de ses membres, B Plus a fait paraître de nombreuses cartes blanches.  
Celles-ci mettent en évidence les incohérences et le manque de clarté des partis politiques au niveau  communautaire. L'amalgame entre nord et sud est constant. Ainsi en est-il de cette « Belgique de papa » faite d'une rancœur attisée par de petits partis composés d'excités communautaires ... de revanche à prendre sur l'autre, de caricatures .... Ce sud ressemble étrangement à Bruxelles et le petit parti d'excités au FDF. Quant à la revanche à prendre ..... Ces cartes blanches s'adressent donc prioritairement aux bruxellois francophones.
A travers la création de sous-sous-groupes régionaux, B Plus organise des actions régionales. Les différences entre les actions organisées en Flandre, à Bruxelles et en Waflonïe sont frappantes.
 
Les débats.
Si l'on comptabilise les différentes rubriques, il ressort que depuis avril 2004, ont eut lieu à Bruxelles 3 débats, dont 1 non politique, en Wallonie 7 débats et en Flandres 21 débats, dont 5 conférences.
Fallait-il donc débattre plus en Flandres afin de contrecarrer le séparatisme flamand ? Pas du tout, les titres des débats sont suffisamment évocateurs : Belgique ou Flandre (avec B. De Wever), Les paris flamands et l'avenir de la Belgique (aucun représentant de partis unitaristes ou B Plus), L'avenir de la Flandre, en Belgique ou en dehors (avec Hugo Schiltz), Le futur de Bruxelles dans une Belgique éclatée.
En juillet 2005, B Plus participait au forum des nationalistes flamands à Courtrai. En juin 2006, il débattait avec le groupe « In de Warande ».
Pendant ce temps-là, les débats en Wallonie semblaient pour le moins soporifiques.  
 
Le folklore.
B Plus a également organisé des manifestations à caractère festif, tels des fêtes, des soirées de présentations de son association aux étudiants universitaires, des votes fictifs dans la rue de certaines villes et des promenades découvertes en Wallonie. 
Tandis que la Flandre enregistrait 6 manifestations et Bruxelles 7, la Wallonie en comptabilisait 12.
C'est connu, l'on s'amuse plus en Wallonie, surtout lorsque l'on est flamand.
En Wallonie, des fêtes flamandes ont été organisées tous les 11 juillet depuis 2004. A Bruxelles, des stands ont été présentés aux fêtes nationales. En Flandre, si l'on a célébré les fêtes de Wallonie depuis 2005, cela n'a jamais été un 27 septembre, mais bien avant cette date. Drôle de belgicains que ceux-là qui fêtent ostensiblement la Flandre en Wallonie le 11 juillet, et qui n'osent rien organiser en province lors des fêtes nationales (excepté à la baronnie de Huy), et surtout pas fêter la Communauté française le 27 septembre... en Flandre.
 
Le prix du courage politique.
Depuis 2006, chaque année, B Plus décerne un prix à un flamand et à un soi-disant francophone.
Les premiers lauréats ont été Wilfried Martens et Rudy Demotte.
B Plus a une façon bien particulière de décrire ses décorés. W. Martens y est taxé de vieux belgicain conservant un réflexe flamand prononcé. R. Demotte aurait fait montre, en tant que Ministre, de sa particulière faculté de compréhension des sensibilités flamandes. Bourgmestre de la commune de Ftobecq/Vloesberg, commune francophone à facilités pour les flamands, il aurait veillé à ce que le flamand soit bien présent sur la place publique ainsi que dans la prestation de ses services communaux. Et dire que c'est cet homme là qui est censé défendre les wallons.
En 2007, tes lauréats étaient Rudy Aernoudt et Philippe Van Parijs. Ce dernier est issu d'une famille flamande, éduqué à l'école en français et résidant depuis longtemps en Région bruxelloise. Diplômé de Louvain, il y est professeur ordinaire. II est signataire du Paviagroep.
A la mise en place, dans les services de l'Etat encore unitaire, des cadres bilingues, et longtemps par la suite, de nombreux emplois de francophones bilingues ont été occupés par des flamands ayant effectués leurs études en français. Il semblerait que cette pratique prévaut encore pour les prix de B Plus. On ne se refait décidément pas.
 
Qui sont-ils ?
Le temps manque pour faire une analyse socio-économique des animateurs, des membres fondateurs, des membres effectifs et des cooptés de dernière date. Cependant, à première vue, la vieille noblesse et la grande bourgeoisie ainsi que des affidés socialistes et écolos semblent se tailler la part du lion.
 
Les revues.
Un vieux dicton wallon rappelle que « l'on est toujours noirci par des noirs pots ». Il est encore vérifié cette fois. Les attaques tout azimut contre les pourfendeurs de la Belgique volent bas. Le ton des suppliques de rassemblement et de prosélytisme égraine tous les numéros.
 
Où l'on ne peut que conclure.
« Le principe de territorialité comme principe de base du fédéralisme », la scission de BHV, la réforme de l’Etat, la fin de parcours des compromis minimalistes, la « faculté de compréhension des sensibilités flamandes ». Seuls ou ensemble, ces mots apparaissent dans toute la prose de B Plus. Après les premiers blocages qui suivent les élections de juin 2007, ils laissent la place à fa promotion de la circonscription électorale fédérale. Cette dernière semble être la réponse au désarroi ambiant qui étreint tes belgicains.
Dans une carte blanche parue le 9 juin 2007 dans « Le Soir », B Plus termine ses diatribes par ces mots: « les Francophones devraient se montrer davantage à l'écoute des souhaits flamands de protection de leur culture et de leur langue ». Au vu des gifles flamandes reçues ces derniers mois par les francophones, l'on doit comprendre que le martyr de la culture française en Belgique est loin d'être terminé.
Alors que la nouvelle génération de politiques flamands s'est engouffrée comme un seul homme dans la dé-fédéralisation à outrance, l'ancienne a choisi un chemin différent. Sans doute plus conforme à sa vrai nature. Le but est toujours le même.
La vieille garde a entrepris d'emmener les derniers belges dans le brouillard. Celui-ci ressemble étonnement aux mirages que l'on rencontre dans les déserts : on croit ce que voient les yeux, mais pas ce que la raison dit. Etre belge avec B Plus, c'est croire que l'on va pouvoir continuer à étancher sa soif, alors que l'on ne fait que se déshydrater et s'épuiser de plus en plus. La fin est d'autant plus proche.

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J’ai reçu le 10/2 un courriel de Monsieur Gilles Vanden Burre, Président du Comité de direction de l'asbl BPlus qui me signale que – de son point de vue – « de nombreux propos erronés se retrouveraient dans cet article et portent de fait préjudice à son asbl ».

Il me demandait de pouvoir réagir par un « droit de réponse » posté  ici , « non pas pour faire une quelconque propagande pour BPlus, mais bien pour rectifier les éléments faussés laisser l'internaute se faire une opinion juste et équilibrée ».
Je lui ai répondu que je publierais ce « Droit de réponse » dès sa réception.

 
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commentaires

P
Pour Madame Marie-Claire H.Chère Madame, il n'est pas question de détruire ce qui ne convient pas.Car à ce titre, les partisans d'un partenariat Wallonie-France pourraient aussi se plaindre des violences verbales mesquines que les Belgicains tiennent à leur encontre.Il est simplement question de ne plus se voiler la face et d'arrêter d'encenser le passé.La nostalgie n'a jamais mené nulle part. Je respecte cependant votre peine de voir la Belgique disparaître. Mais de grâce, ouvrez grand vos yeux face aux évidences et laissez réfléchir et travailler les gens qui pensent plus à l'avenir qu'au passé.
Répondre
B
A propos de « circonscription électorale fédérale », une carte blanche du Soir, signée Charles Brickman, Henri Simons « Citoyens Fédéraux » datant du 8.1.08 : « Il ne se discute pas, cependant, à nos yeux, que la Belgique continue à faire sens. Il ne reste qu’à la rendre à nouveau possible, dans de nouveaux habits taillés à ses mesures. Une vêture pensée à neuf et redessinée, pas simplement ravaudée (…) soit la reconstitution d’un véritable espace politique « belge », si simplifié soit-il » (fin). <br /> <br /> Soit donc un monokini exaltant l’essentiel, la Belgique minimum; genre de triangle des Bermudes dont le mystère couvrirait la nécessité d’un Administrateur Général de la Radio Télévision Belges Francophones, d’un directeur des Ressources humaines de la Radio…, d’un Directeur Général des Programmes de la Radio…, d’un Directeur Général des Antennes, de la Production Radio de la Radio..., des Infrastructures, de la Première, de la Troisième, de Vivacité, de La Télévision, du Service Juridique, des secrétaires adjoints à la Direction de la Radio Télév… Cherchez bien là et Ailleurs, la liste est longue, c’est fou le monde que l’on peut fourrer là-dedans.
Répondre
M
je pense que vous ne dites pas forcément toute la vérité. Je ne peux pas critiquer tout le texte mais au moins une chose:Bplus a fêté la fête de la Wallonie à Anvers l'automne dernier.je pense que vous prenez plaisir à détruire ce qui ne vous convient pas...
Répondre
C
Chère Marie-Claire H.Ce texte m'a été transmis et je n'y ai ajoutré aucune critique, ni positive, ni négative. C'est simplement un regard. Je sais simplement que l'auteur est proche de B Plus. Notez qu'il y a dans cette association des personnes que j'estime pour leurs compétence professionnelle. Il n'y a pas ici une démarche de recherceh de plaisir.Mais vous avez raison, quelques personnes ont fêté la fête de la Wallonie dans un restaurant anversois avant de sortir faire quelques pas devant toute la presse (qui passait certainement par hasard) et quelques membres de l'extrême droite flamande également réunis par hasard... Voilà qui rétabli les faits.
F
J4ai toujours trouvé cette organisation largement suspecte, tant par ses membres que par ces propos, je ne suis pas surpris par cette analyse. Ils sont belgicains par lâcheté, rien de bien réjouissant.
Répondre

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