Le journal « Le Soir » du 26 décembre a fait écho aux efforts d’une quinzaine d’intellectuels regroupés prochainement sous le nom de « groupe pavia groep » qui plancheront sur des pistes susceptibles de « mieux faire fonctionner la démocratie fédérale ». Ils exhument ainsi la vieille proposition reprise en mai dernier - je pense- par les joyeux duettistes écolo (s ) Cheron & Simons de circonscription électorale unique. Est-ce parce que le Roi lui-même (et donc le gouvernement fédéral... qui lui fourni ses discours) n’a plus d’arguments en faveur de la survie de la Belgique que « Le Soir » se sent obligé de faire un événement du fait que certains tentent encore de jeter des ponts entre les communautés ?
Parce que, sérieusement, on sait très bien que les intellectuels n’ont jamais étés pris au sérieux par ceux qui détiennent les leviers du pouvoir dans ce pays. Ils n’ont même jamais été des moteurs de changement et ceux dont on parle ici me paraissent plutôt devoir jouer le rôle de freins.
Sous le prétexte "d’enrayer la surenchère communautaire et de focaliser les énergies sur les priorités économiques et sociales", quelques intellectuels francophones, belgicains de cœur, risquent bien de donner encore davantage de pouvoirs aux Flamands.
En effet, si les médias flamands sont flamands, les médias francophones sont encore très unitaires. Les messages adressés aux électeurs des deux communautés étant différents, il y a peu de risque que des Flamands votent pour des Wallons ou des Bruxellois francophones, alors que le contraire me paraît plus certain. Beau résultat de la propagande « belgicaine ». La Wallonie en sortirait encore plus affaiblie politiquement, mais peut-être est-ce le but recherché ? On pourra alors plus facilement nous faire avaler des couleuvres, puisqu’on "aura montré que c’est ça qu’on voulait voulu en élisant ces gens là"…
Le drame de ces professeurs d’université, experts académiques en sciences politique, s'ils ne sont pas neutres politiquement, c’est que toute leur expertise, ils la tirent surtout de recherches et d’études théorique et un petit peu de l’analyse et de l’observation. En plus, . C’est pour ça que la sagesse populaire prétend qu’il est tellement difficile d’obtenir que deux experts soient d’accord entre eux…
Or, il ne faut pas être grand druide pour constater que le gouffre entre les communautés est devenu béant, qu’il n’y a plus de volonté de trouver d’espaces de dialogue, que la survie d’un couple dépend de la volonté de vivre ensembles et qu’on en est loin. Il est temps pour tous ces experts de sortir de leur tour d’ivoire.
Comparaison n’est pas raison, mais toujours à propos d’experts, j’ai retenu cette phrase d’un humoriste qui disait que les économistes avaient remplacé les astrologues auprès des dirigeants politiques. Avec les mêmes résultats. Ils sont les uns et les autres incapables de prédire l’avenir, de prévoir les événements. Par contre, après coup, ils sont tous imbattables pour donner les raisons pour lesquelles les choses ne se sont pas passées comme prévu… Bien observé !
Avec les économistes comme avec les politologues, nous sommes dans le domaine des sciences dites « molles », par opposition aux sciences dites « dures » comme la physique ou les mathématiques, il ne faut pas l’oublier.
La politique est une chose trop sérieuse que pour être confiée à des politologues…
Enfin, tout ça leur donnera matière à quelques publications qui feront très bien dans leur C.V.. Cette débauche d'énergie ne sera donc pas perdue pour tout le monde.