Mais je reviens sur les propos incroyables de Rudy Demotte : « On savait qu'il y avait une montée du nationalisme en Flandre, mais on n'en a pas mesuré l'ampleur. Les éléments présents, les indices n'étaient pas assez nombreux ni pour le grand public, ni pour les académiques, ni pour les hommes politiques. En fait, on n'a pas vraiment cru aux résolutions flamandes ». (*)
Or, il est évident pour tous les observateurs conscients – curieusement concentrés au sein du Mouvement wallon et considérés comme de dangereux utopistes, farfelus au mieux Cassandre ou séparatistes au pire – que la pression Flamande fait partie d’un Projet National. Projet tracé et ordonné dans le temps de la manière suivante :
- reconnaissance et unification d’une langue, qui s'est construite une spécificité propre ;
- identification d'un patrimoine culturel commun et des signes qui permettent à chacun de ses citoyens de le reconnaître (langue, hymne, drapeau, etc…);
- reconnaissance d’une entité politique distincte, et fixation d’un territoire définitif qui lui correspond. (Il reste quelques points à finaliser)
Ce projet est celui d’une Nation qui se constitue, quelque soit la validité que l’on puisse lui accorder par ailleurs. Il ne revêtait qu’une valeur formelle, tant que l’autonomie économique ne l’accompagnait pas. Cette partie de la construction est aujourd’hui achevée. En effet, actuellement le pouvoir économique de Flandre, relayé par une expression politique multiforme, en symbiose sur l'essentiel. Les forces vives de la Flandre sont en phase de réaliser l’ultime étape : l’indépendance.
Le prétexte reste à trouver : la phase du harcèlement est dépassée. Ce coup de force, la Flandre attend que la Wallonie lui en suggère ou lui fournisse les moyens.
- par son refus dune modification d’ordre constitutionnel ;
- par une ou plusieurs provocations délibérées que la Flandre elle-même orchestrerait, violant les règles du jeu Fédéral (une poursuite du dossier de scission BHV) ;
s’enfoncer tout doucement, imperceptiblement dans une sorte de sommeil hypnotique bercé de quelques mantras lénifiants.
A nous de leur dire que nous sommes à même de nous assumer. Il reste une année et demie avant les élections. Je rejoins pleinement l’appel du « Groupe Liège-France » et ceux d’autres, qui m’ont contactés, nombreux ces derniers temps, pour mettre sur pied un véritable rassemblement de tous les rattachistes indépendants ou présents dans les mouvements et différentes formations politiques.
Dépassons la multiplication de chapelles et les cultes de la personnalité. Nous sommes plus nombreux que nous ne le pensons et notre cause est celle de tous.
(*) Voir aussi l’excellente analyse de D. Legrain sur Namur Direct
Et la petite vidéo humoristique qu’il a dédiée à l’absence de référence à la Wallonie et son apparente inexistence dans cette crise.