Sur le forum de « la Libre », l'observation suivante sur le thème : « Pourquoi la Région wallonne s'est-elle fait rouler dans le dossier Francorchamps ? » résume assez bien l’opinion générale des nombreux participants.
« 1. la main mise du politique sur tout, à tous les niveaux
2. l'élection de gens peu scrupuleux, qui mentent comme ils respirent, ne visent que leurs intérêts personnels et qui utilisent le système démocratique pour arriver à leurs fins
3. l'absence de réelle sanction sur les actes accomplis par ces gens.
4. l'utilisation des deniers publics en oubliant totalement qu'il est le fruit du labeur des gens et sans aucune forme ni de réel contrôle ni de scrupule. »
Je nuancerais l'outrance des termes, mais le diagnostic de cet intervenant a déjà été fait : la particratie est bien le mode de fonctionnement de la Belgie-que. Et la source de beaucoup de dysfonctionnements.
Ce n'est pas tout de le dire, que faire ?
Avons nous le choix ?
On ne peut pas tout simplement supprimer les partis politiques et faire confiance à... quoi ?
Remettre tous les pouvoirs aux mains d'un Roi ? On a déjà essayé, la cata...
Gérer l'Etat comme une entreprise privée ? Vous rigolez ?
S’en remettre à un corps de fonctionnaires, sortes de notaires ? Kafka !
F. Perin avait évoqué un système d’élection à deux tours où de « grands électeurs » désignaient des experts pour gouverner le pays entre deux élections, ou quelque chose d’approchant. Où est le contrôle démocratique ?
Non, il faut trouver les moyens de sortir de la particratie qui gangrène tout. Des pistes peuvent être évoquées. Si elles ne sont pas parfaites, elles donnent quand même la possibilité au Peuple d'agir et de contrôler ses représentants (*).
Le vote majoritaire à deux tours est de celles-là. À tous les niveaux. Ce qui permettrait de désigner des majorités claires, stables, que les électeurs puissent juger à l’aune de leurs réalisations effectives. Et renvoyer s’ils ne sont pas satisfaits. Ça ferait aussi émerger de fortes personnalités vraiment capables de rassembler entre les deux tours. Eliminant ainsi les tendances au népotisme ou encore les apparatchiks dociles présentés « en ordre utile » sur les listes des partis traditionnels.
La suppression de la garantie automatique de retrouver son mandat après une fonction de ministre, et donc l'obligation de repasser devant les électeurs.
L’élection directe du Ministre président de la région wallonne. Pour lui donner une vraie légitimité face aux présidents de partis.
Ce système aurait aussi pour résultat de limiter la durée d'existence des partis politiques. En effet, si un parti n'est pas arrivé à faire passer son programme au bout de 20, 50 ou 100 ans d’occupation quasi ininterrompue du pouvoir, c'est que c'est un parti "pouvoiriste gestionnaire" dont la vocation n'est plus de changer la société ou de la faire évoluer, mais d'occuper le pouvoir à son propre profit. Les modifications de sigles que nous avons connues ces dernières années n’étant que cosmétiques. Quelle différence y a-t-il vraiment entre un PSB et le PS, entre un PRL-MCC-FDF-Fournaux et le MR, entre un PSC et le CDH ? Et même entre eux ?
Mais je rêve sans doute.
Ça ne se fera pas en Belgie-que…
(*) Pour mémoire, quelques articles tirés de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789…
Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ces yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Article 15 - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.