24 novembre 2005
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On avait toutes les raisons de craindre le pire hier soir. La RTB(f) avait en effet programmé une émission présentée par Jean-Claude Defossé, « Questions à la une » avec comme sujet : « Et si les Flamands nous lâchaient ? Faut-il lâcher les Flamands ? ».
Même si l’analyse était quelque peu simpliste, il y aurait beaucoup trop à dire et une émission n’y suffirait pas, surprise agréable, les deux journalistes principaux, Christophe Deborsu et Bernard Juncker, s’en sont tenu assez objectivement aux faits.
Bien sûr, particratie oblige, le PS étant le parti dominant à la RTB(f), ce sont les analyse de ce parti qui ont été mises en avant. Intéressant, mais pas relevé comme tel, la différence de point de vue entre Di Rupo (dans le style : « retenez-moi ou je fais un malheur ), pouvant se résigner à une Belgique continuée sans les Flamands alors que Picqué préfère un « Etat bruxellois » (qu’il sait pourtant invivable et ne dit pas forcément limité aux 19 communes actuelles), alors que le professeur David de l’ULB rejoint l’analyse que je faisait dans la carte blanche publiée dans le soir du 2 février dernier (http://rwf.be/archives/Carteblanche020205.htm), à savoir qu’en cas de rupture les frontières des régions deviennent les frontières des nouveaux Etats. Il est donc essentiel de ne rien céder sur les communes à facilités qui restent ainsi la preuve que les frontières ne sont pas encore parfaitement acceptées.
Même si les journalistes affichaient d’une manière un peu caricaturale, en cas d’éclatement de la Belgie-que, leur préférence pour l’option de plusieurs Etats indépendants, leur analyse montre que dans ce cas la Wallonie s’en sortirait mal. Ils reconnaissent, après avoir fait une comparaison avec la Slovaquie, que celle-ci ne tient pas la route.
Résignés, il leur restait à aborder rapidement l’option de la réunion à la France. Surprise là aussi, ils ont montré que les politiques français s’y déclarent favorables. Malgré le principe défendu depuis toujours par la diplomatie française de « non ingérence mais non indifférence » qui n’a pourtant pas été rappelé dans l’émission. Louis Miche également dans un de ses rares moments de franchise.
Emission intéressante donc pour notre cause, même si elle a été entourée de précautions comme l’intervention d’un ancien premier ministre flamand « repenti » au cours du JT qui l’a précédée et de la conclusion opposant un « pays réel » unitariste aux politiciens qui sont capable de tout (entendez : de penser au séparatisme).
Amusant enfin, cette émission est programmée le jour du début de la clôture des festivités des 175 virgule 25 ans de la Belgie-que. Un signe que les choses changent à la RTB(f), probablement l’institution la plus « belgicaine » de la Communauté française ?